AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 26 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au coeur des Cévennes, dans un lieu-dit appelé "la montagne perdue", Détélina élève seule Léo, son fils "différent", qui ne s'exprime qu'à travers les couleurs et un rituel connu de lui seul... mais tellement rassurant. le lecteur comprendra peu à peu au fil de l'histoire qu'il est autiste, bien que cela ne soit jamais dit précisément.
Détélina travaille dans un gîte qui accueille de nombreux randonneurs venus profiter du cadre superbe qui les entoure.

En parallèle, elle s'occupe de sa mère placée en institution et qui perd à présent les pédales, sa mémoire lui faisant défaut.
De son passé Détélina sait très peu de chose. Son père était mineur, il est un jour reparti dans son pays de l'est et alors qu'il avait promis de revenir chercher Simone et Détélina, il n'est jamais revenu. Ou peut-être est-ce sa mère qui devait partir le rejoindre et qui ne l'a jamais fait ?
Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle porte un prénom bulgare et que ce prénom est celui d'une plante porte-bonheur qui n'est autre que le trèfle à quatre feuilles.
Si elle ouvrait la boîte de biscuits fermée solidement par un ruban, Détélina déterrerait les secrets dont sa mère n'a jamais voulu parler. Mais elle n'en fera rien, elle préfère embellir sa vie et rêver, ne s'étonner de rien comme le ferait Alice dans son pays des merveilles, honorer les anciens mineurs de fond en descendant dans les puits, en créant ses propres mises en scènes, en colorant différemment sa vie, comme son fils colore la sienne.
C'est alors que son chemin croise celui de Stépan. Il vient d'une région minière de l'Ukraine, si petite (le Dombass) qu'un point rouge suffit à la recouvrir sur un globe terrestre. Il a connu l'horreur des combats à Avdiivka en 2014. A la mort de son père qui était mineur, il est venu jusqu'en France sur un vieux side-car. Lui aussi est à la recherche de ses racines et en particulier d'une femme (peut-être sa mère ?) que son père a laissé en France dans un lieu-dit appelé "la montagne perdue" et dont il n'a pour toute trace qu'une carte postale signée S...le reste du prénom est effacé. Il est heureux d'avoir trouvé du travail ici, même s'il sait que des lieux-dits portant ce nom, il y en a plusieurs sur le territoire français.
Tous deux ont de nombreuses cicatrices à panser et beaucoup de choses à se dire. Mais parfois les mots ne disent pas tout des souffrances et de l'indicible, les couleurs, le silence, le partage permettent de mieux laisser le passé resurgir...

L'auteur nous emmène au coeur des Cévennes, dans cette région tellement magnifique que le touriste oublie qu'elle a été autrefois, un des gisements houillers parmi les plus importants de France.
Aujourd'hui les mines sont presque toutes fermées, mais la pollution reste bien présente et des parcours touristiques permettent, à ceux qui le désirent, de découvrir les vestiges et donc d'en savoir plus sur l'exploitation minière passée.

C'est un roman à la fois ancré dans la réalité de la vie d'aujourd'hui, et empli de poésie, de mystère et de rêves. Les nombreuses références à "Alice au pays des merveilles" et le monde parallèle dans lequel vit le petit Léo, créent une ambiance particulièrement agréable.

Les trois personnages principaux sont très attachants. le petit Léo nous emporte dans ses jeux, dans ses rituels et dans sa propre vision du monde.
Les parents de Détélina et de Stépan ont emporté leurs secrets avec eux et la fin du roman ne permettra pas de tout savoir sur leur histoire. de nombreuses questions restent donc en suspens.
Détélina et Stépan, sont-ils frère et soeur de sang ou de coeur ? La similitude de leur histoire est troublante mais tout est suggéré et laissé libre à l'interprétation et au ressenti du lecteur.
Qu'importe ce qu'ils ont vécu, l'important pour eux est d'avoir accepté de passer un instant, comme Alice, de l'autre côté du miroir...

C'est un roman que j'ai trouvé lumineux et poétique, tout en couleur, en odeur, et en ressenti, parfait pour commencer l'année en douceur, dans un monde coloré teinté d'onirisme.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          162
L'auteur nous emmène à nouveau dans les Cévennes, où Détélina et son fils Léo tentent de vivre malgré leur isolement et la différence de cet enfant qui ne s'exprime que par les couleurs et quelques cris.
Détélina , elle, est en quête de ses racines.
Un jour, un étranger arrive, il s'appelle Stépan et vient des pays de l'est; Contre toute attente, il parvient à approcher Léo et bouscule la vie bien huilée de sa mère.
Leur histoire va les rapprocher, des vérités seront révélées et d'autres devinées.
Un très beau roman, toujours avec beaucoup de poésie et de couleurs et d'odeurs.
Commenter  J’apprécie          40
Dans le lieu-dit la Montagne perdue, Détélina, une jeune femme hantée par la mémoire des mineurs de fond, veille sur son fils Léo, un enfant hors du commun, qui ne s'exprime que par un rituel minutieux de dessins et de couleurs. Quand arrive du Donbass, terre de combats, un étranger sur un side-car d'une autre époque, l'enfant se laisse peu à peu approcher. Mais que cherche cet homme qui bouscule leurs habitudes, ce frère d'exil qui rend leur quotidien plus lumineux ?(source : albin-michel.fr)
Beaucoup de poésie dans ce roman, les personnages sont décalés et attachants. Toutefois, des éléments flous perturbent un peu l'histoire et le lecteur
Lien : https://www.babelio.com/aute..
Commenter  J’apprécie          20
« Par les soirs bleus d'été » de Franck Pavloff @editionsalbinmichel
Vous souvenez-vous de la suite?
....j'irai dans les sentiers, picoté par les blés, fouler l'herbe menue. »
A. Rimbaud
Je suis restée en «émotion totale» avec ce roman quelques heures durant
En 4eme de couv on peut lire « (...) des « perdants magnifiques » qui vivent aux frontières du réel et de l'imaginaire... » comme c'est juste!

Detelina est « coincée » entre une mère qui ne se souvient plus d'elle et son petit garçon autiste
Et voilà un étranger, homme providentiel qui arrive à cheval sur un side-car d'un autre temps, comme lui, venant d'on ne sait trop quel pays, mais le seul en tous les cas qui parvient à « communiquer » avec le petit Leo.
Lequel apprivoise le mieux l'autre entre ces 3-là.... ? Parmi les 4 si on compte la mère qui pensait à l'époque avant Alzheimer : « sa fille une pauvre idiote qui avait bradé sa jeunesse pour quelques instants de plaisir. »
Leo grandit « l'un se débattait pour se faire une place au soleil, l'autre entrait dans le tunnel de l'ombre. »
Et cet étranger lui fera prendre conscience de sa solitude....
élevé par son père, sans mère, il veut rendre hommage au 1er en partant à la recherche de la seconde...
elle, a grandi sans père, très très proche de sa mère, jusqu'à la fin...
« (...) elle évolue dans des mondes parallèles. Comme son fils. Qui d'elle ou de lui se calque sur l'autre ? »
Lui aussi Stepan, -euh, Stephan ou Stephane? En quête de sa mère avec ce mince indice : une carte postale et un lieu mais 6 portent ce nom dans le monde.... le rapprochement de ces 2 adultes-là nous occupe quasiment tout le livre et c'est tant mieux c'est le meilleur moment d'une rencontre non?
Et « Déchiffrer les notes d'une même partition n'autorise pas à jouer aussitôt en duo. » comme c'est joliment écrit p 134

Alors fricoteront - fricoteront pas?!? Ahaha à vous de le lire pour le savoir!
En revanche on a bien une petite idée sur les intrigants secrets croisés de ces deux « familles... »
Prévisible mais la fin.... ce sera à nous de l'imaginer.... moi j'y pense encore!!!
@oliviadelamberterie un roman « comme un film de Pialat » vous aimerez c'est sur! 😉
Lien : http://www.instagram.com/p/B..
Commenter  J’apprécie          20
Pavloff donne l'impression qu'il vient tapoter doucement l'épaule du lecteur qui se retourne et à qui il dit « - Viens, je vais te conter une histoire. » Sûr, on y va, confiant. Y sort de son chapeau, un enfant qui vit dans son monde, à sa maman toute dévouée à lui, un bulgare en side-car de couleur sauterelle. Un gîte de montagne, des mines désaffectées, des pinceaux et peintures. le tout en fait une belle palette de couleurs.
Commenter  J’apprécie          20
Un bien joli livre, plein de couleurs, de non-dits, de poésie rimbaldienne avec en balance la noirceur des mines ici (la Montagne Perdue) ou là-bas, à la frontière ukrainienne en guerre. quatre personnages en quête d'une mémoire assourdie: lui le Bulgare/Ukrainien en quête d'une mère française, elle femme au prénom bulgare du trèfle qui porte chance, porteuse de couleurs vives pour plaire à son fils puis en robe à fleurs pour plaire à cet homme, lui l'enfant fragile aux mille couleurs, elle une mère bien au-delà du miroir, incapable d'apporter des réponses mais le souhaitent-ils vraiment? Deux objets qui apprivoisent l'enfant: un side-car qui évoque une sauterelle, une roulotte aux couleurs vives. Et toujours en contrepoint la noirceur des mines et les ténèbres des origines.
On a presque peur en lisant de fracturer ce monde fragile où les pas doivent être légers pour éviter les mines, où les poèmes de Rimbaud parlent au nom des personnages balbutiants, où le monde d'Alice est le seul à exprimer l'au-delà du miroir.
A réserver à un jour de nonchalance, retour aux parfums et aux couleurs d'enfance, à la surface de la tristesse.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

Matin Brun

Quelle est leur boisson préférée ?

chocolat chaud
café
cappuccino

16 questions
450 lecteurs ont répondu
Thème : Matin brun de Franck PavloffCréer un quiz sur ce livre

{* *}