Il y a du nouveau dans le château de Gormenghast et les couloirs ainsi que les offices bruissent de la nouvelle du grand événement : un enfant mâle, dernier rejeton de l'antique et noble lignée des Comtes d'Enfer, en tant que soixante-dix-septième du nom, est né,il a pour nom Titus et, oh surprise, possède les yeux du plus éclatant violet.
Dans un univers fantasmagorique, intemporel, grotesque, les seigneurs d'Enfer sont réduits à observer des us et coutumes qui brillent par leur absurdité. le comte est un rat de bibliothèque handicapé par une mélancolie débilitante. La comtesse, affligée d'une corpulence titanesque est entourée d'une cour digne de l'arche de Noé : à ses pieds grouillent un vivant tapis d'innombrables chats blancs et, par ses trilles, elle attire un essaim fourmillant de toutes ce que la gent ailée possède en sa diversité. La domesticité, quant à elle, prenant l'aspect d'une animalité grotesque à la DIckens est affublée des noms les plus drolatiques, jugez plutôt : Craclosse, fidèle serviteur du comte, a les jointures qui craquent comme bois vert en cheminée, le chef de cuisine bouffi de graisse se prénomme Lenflure, le cacochyme gardien du rituel répond au nom de Grisamer, alors que le jeune et maléfique arriviste de l'histoire s'appelle Finelame, et le reste à l'avenant. Chaque section est occupée par la narration des menus faits concernant un personnage, marionnette dans un théâtre de grotesques, et explicite à rebours, les actions et les apparitions du chapitre qui le précède.
Le présent roman semble avoir eu une affluence déterminante sur la fantasy anglo-saxone. L'auteur a indéniablement su créer un univers original, agrémenté par certaines ingénieuses et peu communes descriptions, et narré dans une prose délicatement humoristique. Pour ma part, je dois confesser que j'ai eu du mal à pénétrer ce monde onirique, et j'attendrais la lecture de la suite, intitulée Gormenghast, pour avoir un avis définitif.
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J'ai eu un peu de mal à rentre dans le roman et à accorcher aux personnages tous plus étranges les uns que les autres dans ce roman, on a du mal à s'identifier à l'un d'entre eux mais j'ai été particulièrement séduit par les descriptions nombreuses et très poétiques.
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