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4,1

sur 199 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gormenghast est un immense château dressé au coeur des montagnes. C'est un lieu étrange et labyrinthique sur lequel règne l'antique famille des comtes d'Enfer dans les membres semblent vivre ensemble dans une sereine indifférence. Lord Tombal, le chef de famille, passe ses journées enfermé dans sa bibliothèque et cloitré dans sa morne mélancolie, tandis que son épouse communique uniquement avec sa horde de chats et d'oiseaux, dédaignant la compagnie des humains. Leur fille Fuchsia est une adolescente rebelle et fantasque que son imagination trop vive isole du reste du monde. Autour de cette famille peu ordinaire, gravite une nuée de domestiques tous plus excentriques les uns que les autres : le squelettique Cracloss valet de chambre du comte, l'énorme Lenflure le chef-cuisinier, le docteur Salprune, etc. Tout ce petit monde règle son existence sur une suite de rites aussi anciens qu'abscons et les jours s'écoulent ainsi à Gormenghast, monotones, répétitifs, sans surprise… Jusqu'au jour où un héritier mâle voit le jour au château : le petit Titus d'Enfer ! Conjuguée aux ambitions d'un jeune cuistot brillant et malveillant, le rusé Finelame, sa naissance va déclencher une foule d'événements inattendus qui mettront sens dessus dessous les vies bien ordonnées des habitants de Gormenghast.

Premier tome de la trilogie de Gormenghast, « Titus d'Enfer » est un roman des plus troublants, si troublant que j'ai eu un peu de peine à m'y immerger. Tout d'étrangeté, de poésie vaguement cauchemardesque, de folie douce et de mystère, l'univers mis en place par Mervyn Peake ne ressemble à nul autre. Cette bizarrerie omniprésente peut séduire, mais également s'avérer difficile d'accès, selon les lecteurs et leurs affinités. En ce qui me concerne, il m'est arrivé à plusieurs reprises de décrocher légèrement du récit : l'intrigue me paraissait trop immatérielle, les personnages intéressants mais trop archétypaux pour susciter vraiment la sympathie, leurs sentiments trop outrés… En clair, tout ceci était fort beau et magnifiquement écrit, mais un peu trop abstrait pour que je puisse totalement y adhérer. Malgré cette impression de rester un peu à la surface des choses, j'ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture et je ne manquerai pas de me plonger dans le tome suivant – d'autant que j'ai bon espoir de trouver dans le jeune Titus (qui pour l'instant manque un peu de présence ; faut dire qu'il n'a qu'un an, le pauvre chou) un personnage auquel m'attacher davantage.

En conclusion, « Titus d'Enfer » est un roman doté d'évidentes qualités et qui n'a pas volé sa place de classique de la littérature fantastique, mais peut-être légèrement hermétique pour qui aime les intrigues plus concrètes et les personnages moins évaporés. Affaire à suivre, tout de même !
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Trouverons nous un jour la clé de ce mystère insondable : mais qui donc écrit les quatrièmes de couverture ? Quel esprit pervers balade les lecteurs entre Charybde « Fallait pas lire, je spoile » et Scylla « Achète toujours, je raconte n'importe quoi »?
En l'occurrence, c'est sur l'écueil Scylla que j'ai failli échouer, partie joyeusement à la découverte d'une « famille farfelue » dans la matrice de la fantasy anglo-saxonne. Sauf que « farfelu » invite à la légèreté et à l'espièglerie, tandis que la famille d'Enfer navigue plutôt entre neurasthénie et tragédie, promenant son ennui (et parfois le nôtre, avouons-le) dans le lugubre et merveilleux château de Gormenghast qui fait irrésistiblement penser au palais de Xanadu dans le poème de Coleridge.
Oui, car ce livre est un long poème stupéfiant, à tous les sens du mot, qui à la fois étonne et engourdit comme une suite d'arrêts sur images qu'un pouce languissant fait défiler dans un flip-book. « Une lune gibbeuse se levait. La terre et les arbres étaient marbrés de taches noires et blanches dont les reflets nacrés se déplaçaient lentement. Une brume impalpable et brillante comme une huître passait au-dessus de sa tête. »
Bon, alors ça raconte quoi? Euh... Laissez-moi réfléchir. Une famille corsetée par une étiquette absurde et immuable glisse dédaigneusement au milieu de serviteurs grotesques et énigmatiques dans un château dédaléen. À moins qu'il ne s'agisse de LA famille, forcément conservatrice et névrosée (« névrosante » me plairait bien, mais ça ne doit pas exister). Ou de notre société à la dérive. On ne sait pas. Et on s'en fiche. La lune est gibbeuse. Craclosse part affronter Lenflure. le lecteur commence à se dire qu'en presque 600 pages un combat à mort, alors qu'un incendie a déjà eu lieu, c'est un peu trépidant comme rythme. Ça y est, il est pris. Il se retient de tourner la page et savoure l'instant étiré. Il n'en veut plus à l'auteur inconnu du « farfelue ».
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Lire ce premier tome de la trilogie de Gormenghast, c'est plonger dans un univers unique, à part, un voyage dans un onirisme sombre, créé de toutes pièces par le peintre, romancier et poète Mervyn Peake. C'est un voyage hors normes dans cette famille aristocratique particulière que sont les d'Enfer (rien à voir avec Cruella), comtes de père en fils sur un territoire (à défaut de pouvoir lui donner un nom précis ; sommes-nous dans un pays particulier ? Un royaume ? Rien ne l'indique), et gardiens d'une tradition familiale plusieurs fois séculaire.

A l'ouverture du roman c'est le soulagement : la comtesse vient d'accoucher d'un garçon, Titus, plus d'une dizaine d'années après la naissance de l'aînée, Lady Fuschsia. La lignée va donc se poursuivre, la comtesse se mettre au vert avec ses oiseaux et sa mer de chats, la maisonnée tourner à nouveau au rythme de rites dont les origines et le sens sont depuis longtemps perdus, et les domestiques mener leur service tout en cherchant à se tuer (l'affreux cuisinier Lenflure – qui porte tellement bien son nom – et Craclosse, le majordome du comte d'Enfer, se vouant tous deux une haine sans bornes) ou bien à intriguer pour s'assurer une position dominante (le jeune, ambitieux et cruel Finelame).

L'intrigue du roman est plus que mince mais pour une fois ce n'est pas un inconvénient, bien au contraire, l‘intérêt du roman se situant dans l'univers que dresse Mervyn Peake, peuplé de personnages tous plus extraordinaires et extravagants que les autres, au premier rang duquel le château de Gormenghast, personnage principal incroyable avec ses tours crénelées dans l'une desquelles nage même une jument blanche et son poulain (normal…), ou d'où sort un arbre gigantesque… Gormenghast forme ainsi son propre écosystème, avec ses enceintes qui protègent ses habitants du monde extérieur, ceux-ci n'en sortant jamais et étant rarement en contact avec le peuple vivant à ses abords, les Brillants Sculpteurs, dont l'occupation principale est de réaliser des oeuvres dont certaines seront exposées dans la galerie du château que personne ne visite jamais. A l'instar du château, les personnages ont ainsi tous une particularité physique (Craclosse et sa démarche arachnéenne et claquante due aux articulations de ses genoux, l'obésité fantastique de Lenflure, le rire agaçant plein de dents étincelantes et carnassières du docteur Salprune, etc.) souvent un peu ridicules par certains aspects. Curieux monde dans lequel d'ailleurs le système de classe se trouve malmené et bouleversé, valetaille et maîtres passant leur temps ensemble, voire même inversé, avec les intrigues de Finelame qui réussit à dominer psychologiquement les deux vieilles jumelles, Lady Cora et Lady Clarice, après avoir fait ce qu'il voulait d'Irma Salprune, la soeur du docteur particulier de la famille.

Un monde régi aussi par l'absence de signification : les Brillants Sculpteurs échangent leurs oeuvres pour quoi ? Pouvoir se promener sur les remblais du château (quelle utilité ?). A quoi servent les rites ? On ne sait plus. Et l'incendie de la bibliothèque, orchestré par Finelame ? Que va-t-il en retirer ? du pouvoir, mais auprès de qui ? Aucune réponse précise n'est apportée.

Le récit est également servi par une écriture protéiforme, tantôt très réaliste dans ses descriptions, tantôt épique (la bataille de Lenflure et Craclosse), avec parfois des traits d'humour savoureux. Mervyn Peake était peintre et ça se sent, les images venant facilement en tête grâce à cette écriture volontiers hyperbolique et volubile confinant au cinématographique. J'ai ainsi eu l'impression de lire une rencontre entre Tim Burton (la scène des jeunes commis de cuisine m'ont fait penser aux Oompa Loompa de « Charlie et la chocolaterie »), Jean-Pierre Jeunet et Wes Anderson (pour « La famille Tenenbaum » et ses membres si particuliers). Un voyage détonnant et original, que je n'aurais pas découvert sans la superbe critique de @HundredDreams que je remercie chaleureusement et dont je vous conseille la lecture (si ce n'est pas déjà fait).
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Titus d'Enfer.. Ou le bouquin super difficile à commenter.. parce que oui et en même temps non, mais oui quand même pour plein de trucs...

Je vais commencer par le pitch, et je réfléchi deux secondes, évitons le spoile.. et tu te rends compte que ça va être facile, parce que au final il ne se passe pas grand chose, deux trois trucs en fait.. même si des gros trucs... bon.

Donc là en fait dans ce livre on est au château de Gormenghast, dans ce château vit une famille et ses serviteurs, tous complètement secoués ( et le mot est faible ) et emprisonnés dans des rituels sans âges, si vieux qu'on a oublié à quoi ça servait, voir même si ça a servit un jour à un truc... L'histoire commence le jour de la naissance de Titus, l'héritier mâle du comte de Gormenghast Lord Tombal. Ce même jour, Finelame un marmiton/commis de cuisine se sauve voulant prendre l'air, il va tomber sur Craclosse le major d'homme personnel de monsieur le comte... Et ça va mettre des trucs en route dans cet immobilisme confit de tradition et de folie...

Et en fait ce bouquin m'a fait penser à plein de trucs.. plein de choses et m'a amené autant de manque que d'overdose, de lassitude que de plaisir. Un plaisir parfois jubilatoire, cette virée aux cuisines en ce jour de naissance, est juste jubilatoire..Tout autan que le sacre de Titus... ^^

Déjà il faut prendre en compte que le personnage principal c'est le château.. Un château de dingue, gothique en ruine, accumulation de tout, se fondant dans les rêves les plus abstrait, sans limites.. labyrinthe merveilleux plein de coin de recoin de pièces, toutes aussi inutiles qu'aberrantes ( dans le bon sens de terme.. sais pas si ça existe ^^)
Comme les bouquins illustrés pour gosses présentant en coupe, un château, un manoir de sorcière ou un galion espagnol.. vous savez avec les dessins plein de détails parfois humoristiques et les flèches avec les annotations.. là c'est ça sauf que c'est à l'écrit.. mais c'est tout à fait ça. C'est très chouette... Ce château est juste merveilleux, j'ai adoré le découvrir, j'adorerais m'y perdre, l'adulte redevant explorateur à la recherche de trésor..

Ce gothique sombre, noir, absurde, iconoclaste de bêtise, de folie, oscillant toujours, et je me demande pourquoi Burton n'a jamais fait de film de ce livre, alors qu'il y a puisé (pour pas dire autre chose) tant d'inspiration, et cela est certain.... le même univers, la même folie, la même esthétique vraiment...

Seulement je me suis demandé pourquoi j'ai fait l'erreur de ne pas attendre et m'offrir la version illustrée par l'auteur .. Peake est un très bon illustrateur, il n'y a qu'à voir pour s'en rendre compte son "Lettre d'un oncle perdu " (le seul livre que j'avais lu de lui)..
Peut-être parce que le bouquin était en Vo et ça m'a fait un peu peur...
Et en même temps, ce ne sont que des dessins de note, de travail.

Et là où d'habitude il lui aurait fallu un dessin ( dans les lettres), il sombre dans une énumération de dingue ( pour plein de trucs.. d'où parfois mon indigestion voir mon overdose ).. Ce livre se prête tellement à l'illustration que s'en est presque fou... Comme il se prête aussi bien à l'écriture, car si à bien des moments les choses sont terriblement concrètes et que l'image arrive mais en même temps terriblement nébuleuses sur les bords qu'elles enflamment l'imagination.. je dois reconnaître que la mienne aime bien qu'on lui lâche la bride, et avec ce château, mon imagination a couru plongé et s'en est pris une sacrée tranche...

Seulement même si le décor est merveilleux fastueux, vivant et magique, les ombres qui le peuple c'est autre choses.. les personnage de la piece qui se joue en ces murs... et je me les repasse tous dans ma tête pour voir si quelqu'un ou quelqu'une surgissent.. et en fait non, on les regarde et de nouveau le mot illustration vient me marquer l'esprit. Oui on les regarde comme une illustration amusante, des personnages enfermés dans leur conte, leur désir, dans leur rituel, leur folie et leur absurdité.. Il ne sont au final rien que des pantins, oubliés de tous et d'eux même... errant dans les dédale d'un château prison et régit à ses loi.. marionnette que l'auteur fait évoluer dans ce décor grandiose...
Et les marionnettes ne m'ont jamais amené rien d'autre que des sourires, des: "forcements", des: "of course, faut bien faire avancer la trame narrative" (même si c'est d'un micron), ou des: "y sont quand même bien tous tapé du casque..."
On a un peu pitié d'eux, ou pour eux...Pauvre Fuschia.

Je pense continuer cette trilogie, peut-être pas en français, je me suis posée sincèrement la question parfois de "comment il avait écrit ça à la base"... et je suis très curieuse quand aux dessins préparatoire de Peake... donc oui, mais y va y avoir des frais à faire.. et je soupire.

P.S: Éditeurs, arrêtez de nous foutre des intro qui raconte de long en large le livre, mettez les à la fin, au cas où le lecteur ai envie d'approfondir sa lecture.. C'est une chose que je supporte de moins en moins et qui me donne envie de lancer des grenades. Je ne les lis jamais au début d'ailleurs ( même si je les lis.. après) et à chaque fois je me dis heureusement.. où comment gâcher un bouquin, un plaisir de lecture et de découverte...
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C'est une plume sensationnelle que je viens de découvrir. Je remercie Babelio et les éditions Christian Bourgois pour m'avoir permis de découvrir le premier tome du cycle de Gormenghast, de Mervyn Peake.

L'auteur fut un artiste, illustrateur, notamment, et cela saute aux yeux dans son écriture imagée où chaque détail est écrit comme un dessin.
Dès les premières pages, l'ambiance est posée : gothique, surréaliste, enivrante.

Les personnages du château de Gormenghast apparaissent chacun à leur tour, affichant leur personnalité, leurs sentiments, dans un décor fait de multiples pièces imprégnées d'une atmosphère propre.
La scène nous faisant entrer dans la cuisine est hallucinante, avec en chef d'orchestre l'exubérant Lenflure, le chef cuisinier. Vu des yeux de l'austère majordome Craclosse, le spectacle est dément, grossier.
Puis le lecteur se laisse emmener dans les dédales du château, jusqu'à l'arrivée du soixante-dix-septième comte d'Enfer : Titus.

Le nouveau-né enflamme les passions, suscite toutes sortes d'attentes ou de craintes. Ainsi, sa soeur, la jeune Fuschia, est bouleversée. Son caractère solitaire et contemplatif est mis à mal par l'excitation ressentie dans chaque pierre entourant son monde froid et sécurisé.
Les parents de Titus, eux, témoignent une indifférence distante avec le successeur. le comte ne pensant qu'à la bonne tenue des rites ancestraux et la comtesse préférant dialoguer avec ses oiseaux ou se promener dans la marée immaculée de ses innombrables chats blancs.

Finelame, lui, profite de l'occasion pour manipuler son monde. Vif d'esprit et opportuniste, il est celui qui attisera les flammes afin d'obtenir une place de choix dans la maisonnée d'Enfer.


Le récit est imprégné d'une forte couleur terne, présente quasiment dans chaque mot. La tristesse et la mélancolie se ruent à chaque lever de lune ou de coucher de soleil. Non seulement les pierres du château, mais aussi les arbres et les humains se dessinent sous des silhouettes blafardes et détachées de la réalité. Seules quelques exceptions amènent du loufoque dans ce paysage morne.
Et pourtant la tension monte au fil des pages jusqu'à atteindre un paroxysme aux répercussions désastreuses. La santé mentale des habitants du château étant déjà à la lisière de la folie dans la première moitié du roman, la suite va encore exacerber les troubles de chacun.

Je regrette une certaine redondance dans les descriptions, bien que celles-ci ne soient rarement répétitives. Mais l'ennui pointe de temps à autre, alors que l'auteur se perd une énième fois dans la contemplation du paysage. L'ambiance est en grande partie magnifiquement mis en image à travers les mots, mais le récit est trop souvent alourdi et certains passages sont très longs voire ennuyeux.
Le pire étant la manie de certains personnages à répéter les mêmes tics tous plus irritants les uns que les autres (la plaintive Nannie Glu, le docteur Salprune avec ses rires intempestifs et sa soeur répétant chaque question, ou encore les jumelles Cora et Clarice, uniquement tournées vers elles-mêmes).

Cependant, la fascination l'emporte devant ce théâtre bizarre occupé par des individus assez incroyables évoluant dans ce château hors de l'espace-temps.
Bien que les nombreuses divagations ne nous permettent pas d'appréhender suffisamment chaque recoin, les éléments fournis permettent d'imaginer d'autres possibles dans cet univers confiné (le dehors, pratiquement inconnu, a lui aussi son importance).
Les descriptions sont marquantes et riches d'une palette de toute beauté. J'ai rarement lu un tableau si vivant, pourtant coloré de nuances pâles.

Une oeuvre particulière que j'ai beaucoup aimé lire par de nombreux aspects et dont je ne manquerai sûrement pas la suite.
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J'ai bien aimé ce récit énorme, à la narration éclatée ( souvent des chapitres qui se suivent dans le récit se précèdent dans l'histoire, c'est aussi tordu que l'architecture du château), aux personnages farfelus ( J'aime beaucoup Fuschia et le docteur, dandy presque trop élégant pour ce lieu décrépi, j'ai plus de mal avec Nanny, qui synthétise 3 traits que je déteste dans la réalité: la vieille dame qui parle et n'écoute jamais + la vielle dame qui se plaint sans cesse" ha mon pauvre coeur, mes pauvres os..."+ a vieille dame qui donne des surnoms idiots à tout le monde ( mon roi, mon coeur, ma furie, ma folie, ma fourbue...)
Par contre j'ai moins aimé les incursions dans le monde du dehors, finalement trop peu différent dans sa hiérarchie que celui de l'intérieur.

Mais didious, que c'est épuisant à lire, il faut une attention de tous les instants. J'ai essayé de penser à une adaptation ciné. Ca serait quasiment impossible, il y a des moments que je verrai bien en dessin animé, d'autres en jeu de marionnettes. Mais vu que le décor et son immensité jouent un rôle central dans l'histoire, ça serait quand même une tâche ardue.
La préface parlent de l'erreur qu'il y aurait à le comparer à du Kafka, et en effet, je n'ai pas eu cette sensation à la lecture, pour moi ça serait plutôt l'équivalent écrit des prisons de Piranese ( architectures démentes et personnages minuscules qui s'y perdent), parfois de Brughel ( la cuisine)
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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Titus d'Enfer : une année au château de Gormenghast où les rituels sont sacrés et immuables et ses habitants tous plus étranges les uns que les autres. Un récit fantastique à l'ambiance gothique, hors du temps, hors du monde. J'entrais dans cette lecture avec un peu d'appréhension, mais au vu des critiques dans Babelio, j'ai tenté la chance. J'ai mis du temps à m'imprégner des lieux et tout à coup le charme a opéré grâce à l'écriture prenante et évocatrice de Mervyn Peake et à la truculence des personnages. La suite assurément avec Gormenghast et Titus errant.
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Ce très curieux livre a été publié en 1946. Titus vient de naître, c'est le 2ème enfant de la famille d'Enfer. Quelle étrange famille, vivant tristement dans le château de Gormenghast! Des valets, des cuisiniers, des jardiniers, et même des nettoyeurs des pierres du sol, oui, mais quelle tristesse dans cet isolement! le père ne pense qu'à sa bibliothèque, la mère, à ses chats et aux oiseaux du jardin. La fille, Fuchsia, qui a 15 ans à la naissance de Titus, le jalouse, car c'est l'héritier mâle qui prendra le pouvoir. Ses deux tantes sont complètement nunuches.
Au milieu de ce décor monotone et gris, des tensions vont s'exacerber, et la folie ne sera pas loin.
Il est difficile d'en dire plus. Titus d'enfer est un genre de livre particulier, plaisant, une sorte de roman d'aventures sans aventures. Un roman d'inaction, en quelque sorte.
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De 1940 à 1959, Merwyn Peake compose avec sa Trilogie Gormenghast, un chef d'oeuvre de la littérature anglo-saxonne du vingtième siècle.
Il y raconte l'histoire fantastique d'un château, Gormenghast, et de ses habitants.
Perdus au coeur de cette forteresse gigantesque, les personnages baroques de la trilogie vivent, meurent, s'aiment et conspirent dans un déchaînement de passions romantiques.
Les deux personnages principaux de l'oeuvre sont le château et Titus, jeune héritier de la lignée des contes d'Enfer, dynastie régnant sur Gormenghast depuis soixante-dix sept générations.
Dans ce récit fleuve alliant la richesse des contes de Tolkien et de Rabelais, la poésie d'Arthur Rimbaud et la noirceur d'Edgar Allan Poe, Merwyn Peake met en scène la lutte pour la liberté de Titus contre un univers oppressant, métaphore évidente de la civilisation occidentale des années 30, qui voyait la montée des fascismes.
Il parsème son récit de poèmes, d'illustrations faisant vraiment de ses livres, une oeuvre à part.
Romantique, gothique, fantastique, baroque, poétique, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire ces trois livres passionnants qui ne laisseront personne indifférent.
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Totalement déroutant. Un récit hors normes, une galerie de personnages surprenants, des événements à la limite du fantastique mais par toutes ces caractéristiques originales, un moment de lecture plaisant et dépaysant si on accepte de se laisser porter dans ce monde fantasmagorique.
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