Citations sur Une jeunesse française : François Mitterrand (1934-1947) (5)
Il n'y a pas d'élite intellectuelle dans la misère. Il y a l'élite du cœur, et elle se découvre dans tous les milieux sociaux. [p.476]
Il [François Mitterrand] rédige [des] lignes intéressantes qui révèlent un jeune étudiant imprégné de l'ébullition d'une époque marquée par l'exacerbation des clivages politiques [nous sommes en mars 1936 et F. Mitterrand appartient aux Volontaires nationaux, mouvement de droite rallié aux Croix de feu du colonel de la Roque] [p.56]
Si on ne tient pas compte de l'affolement des esprits face aux événements formidables, imprévus, déroutants qui surgissent de 1934 à 1944, si on ne tient pas compte des erreurs et qu'on veut figer tout cela, alors on ne peut concevoir cette époque dans sa complexité, ses évolutions, ses contradictions... [p. 220]
Retrouver la trajectoire d'un personnage comme François Mitterrand dans une période aussi troublée relève de la gageure, car c'est être tenté de le placer sur un seul chemin alors qu'il va en tous sens pour trouver justement son chemin, et qu'il côtoie d'autres personnalités qui se cherchent tout autant que lui. Gageure aussi parce que l'histoire tend à plaquer aujourd'hui sur cette période des schémas rigides dans le cadre desquels les hésitations ne sont perçues que comme les masques de la lâcheté. Ici et là, cinquante ans après, il est devenu mal considéré d'estimer et d'écrire que certains hommes de Vichy ont pu être autre chose que des salauds, des pleutres ou des antisémites acquiesçant et contribuant à une politique de collaboration d'Etat avec l'occupant nazi et sa solution finale de la "question juive" (page 257).