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4,03

sur 777 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Portugal de Cyril Pedrosa .
Je continue mes lectures de romans graphiques , dans ce cas précis c'est un énorme recueil de presque 300 pages , le point positif , relevé dans une autre critique , c'est qu'on ne doit pas attendre des mois pour attendre la suite , et ce récit se lit facilement d'une traite , pour moi c'est un gros avantage .
L'auteur aborde des sujets sensibles dans son récit , la difficulté de s'engager dans la vie , d'acheter une maison , de construire quelque chose comme lui dit sa compagne .
Acheter une maison , payer pendant 25 ans , avoir des enfants , s'engager dans la belle aventure mais si difficile vie de couple , tout ça fait peur à Simon .
Plus que tout Simon n'a plus envie de rien , il se sent vide , inutile , il n'arrive plus à écrire , il végète en donnant des cours dans une école , se persuadant que ça lui plait .
Bref Simon vit une crise existentielle grave , la perte d'espoir , la perte de repères , de confiance en lui qui le paralyse
Simon choisit la fuite en avant , cette voie sans issue , si peu épanouissante .
Lors du mariage d'une cousine , la famille est réunie presque contre son gré , on ne peut pas dire que le père de Simon soit fort famille , d'ailleurs son couple à éclaté , il vit maintenant avec une femme beaucoup plus jeune , ce qu'il n'assume pas vraiment comme on va s'en rendre compte .
Le père qui se réfugie dans son travail , beau prétexte pour prendre la fuite et rentrer à Paris un jour plus tôt que prévu .
Tiens donc est il possible que Simon et son père partagent l'envie de fuir .
L'auteur nous montre sans avoir l'air d'y toucher que nos comportements sont bien plus proches que ce que nous pensons , eux aussi se transmettent .
Les souvenirs reviennent , souvent embellis par le temps , ah le dialogue succulent sur le couple des grands parents de Simon , couple idéal ou pas selon le point de vue de leurs enfants adultes aujourd'hui .
C'est très justement écrit , non à l'époque , on n'avait pas vraiment le temps de réfléchir sur son couple , on passait sa vie ensemble tout simplement , mais ce n'était pas nécessairement mieux .
Et puis le hasard s'en mêle , mais y - a - t- il vraiment de hasard ? , et Simon va retourner au Portugal , pays natal de son grand père qu'il n'a pas connu , pays qu'il a visité enfant avec ses parents .
J'ai particulièrement aimé le passage où il retrouve une sensation pas très agréable qu'il avait ressenti enfant , lors d'un voyage de ce voyage justement .
Oui Simon enfant ultrasensible , aux antennes acérées devine sans pouvoir y mettre des mots le malaise de son père quand celui ci retourne au Portugal .
Moment difficile des retrouvailles en famille , où on fait surtout semblant pour sauver les apparences , où se rejouent inexorablement les conflits d'enfance non résolus , pourquoi la mère a toujours préféré un de ses fils , question qui n'aura jamais sa réponse .
Quand Simon arrive au Portugal , les émotions , les sensations sont fortes , il y a la langue chantante qui le trouble , il ne comprend pas mais a un vague souvenir de son voyage enfant, il se sent en pays connu , les odeurs , la saveur des plats , ah les fameux pasteis de natas , il est submergé de souvenirs enfouis.
Et puis sans le faire consciemment , il entreprend un travail de mémoire , il va à la recherche du passé , se demande pourquoi son grand père a quitté le Portugal avec son frère , pourquoi son frère est finalement revenu au pays .
Le temps a passé et Simon ne peut que faire des suppositions , aidé de vieilles photos .
Oui il y a des questions qui resteront sans réponse , et cela dans toutes les familles , encore plus dans les familles qui ont quitté leur pays .
Il y a dans le meilleur des cas des photos , des brides de souvenirs qui nous réchauffent un peu le coeur.
Il y a aussi ce sentiment de honte dont se souvient Simon , il était gêné par le fort accent portugais de sa grand mère exilée en France .
Il y a encore beaucoup de choses à dire mais je m'arrête là , je voulais partager cette lecture avec vous .
En résumé une BD qui aborde des thèmes sensibles avec beaucoup de pudeur .
Je dédie cette critique à un ami qui accepte mes moments de doute , ma petite crise existentielle à moi .
Et j'oublie , je ne l'ai oublié de le faire lors de ma précédente critique , je vous souhaite à tous une année remplie de découvertes livresques en tout genre , et bien sûr de partager vos lectures .
Pour ma part je réserverai une grande place aux romans graphiques , genre qui me séduit de plus en plus .



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Cette bande dessinée est un pavé, un ouvrage lourd, qui contient beaucoup de pages, mais surtout beaucoup d'histoires, de sentiments, de réflexion.

Portugal est un récit sensible sur les origines et la filiation et toutes les difficultés qui entourent le passé. L'auteur nous mène à la rencontre de Simon, un trentenaire en manque de motivation que ce soit sur le plan professionnel ou personne. Peu à peu, il glisse dans la torpeur se laisse porter par le quotidien sans jamais accepter de s'engager dans quoi que ce soit.

Une invitation à un mariage, anodine de prime abord, lui servira de déclic pour partir à la découverte de son passé familial et de lui-même. Ce passé, il l'avait oublié par manque d'intérêt, parce que pour lui ce n'était pas important. Petit à petit ce voyage au Portugal, qu'il entreprend un peu à l'aveuglette, va le transformer, lui révéler bien plus que ce qu'il espérait.

L'illustration peut paraître au départ un peu brouillonne, nonchalante, elle est en fait très riches en détails oscillant entre réalisme et onirisme, nous entrainant dans l'univers de Simon, à travers la France et le Portugal. Les couleurs sont parfois vives, parfois pastelles et changent en fonction des atmosphères, pour notre plus grand plaisir.

Cyril Pedrosa est une vraie révélation, pour moi, j'avais déjà lu Trois ombres que j'avais apprécié, et je suivrai maintenant cet auteur de près !
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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Comment continuer à faire ‘comme ci' quand la vague du désespoir s'abat ? C'est ce qui arrive à Jean, auteur. Retour sur l'enfance, sur le pourquoi de son grand-père qui a quitté le Portugal ? C'est le mariage d'une cousine qui provoquera en lui une quête des autres et qui l'aideront dans son moi. Des discussions de famille qui rappellent les nôtres. La sienne montre les conséquences du déracinement. de belles planches, comme toujours, chez Pedrosa. Un beau travail graphique !

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Samedi 9h30 am – Librairie Gibert – Rayon BD.
C'est quoi, ça ? Portugal ? Ouais, encore une. Une de plus. Une de trop ? L'une de ces biographies, ou à peu près — en l'occurrence une biofiction ou une autofiction, je ne sais pas vraiment — en tout cas l'un de ces trucs nombrilo-intimiste ne parvenant qu'à être chiant à trop s'astiquer l'archet sur nos cordes sensibles ? Et puis 260 pages... Et 35 euroboules ! Pppffffff, on laisse tomber ! Quoique... C'est du Cyril Pedrosa, et, souvenir : il m'avait flingué avec ses « Trois Ombres ». Allez, coup de pied au derche des idées reçues, creusage du découvert : je charge le pavé !

10h35 am - Place Machin, terrasse de bistrot - Un café, un Perrier citron et ma nouvelle acquisition.
Open. J'entreprends la mémoire de Simon Muchat : il a dans les dix ans ; rencontre fugace avec quelques membres de sa famille, la brume de divers souvenirs. Très vite, retour au présent. Je zigue et je zague dans l'histoire d'un adulte désabusé. Les relations avec sa compagne, papa, ses amis, les sollicitations du quotidien et de la vie. Une guirlande de saynètes, d'échanges, anecdotiques ou plus accablants, de personnages riches, pittoresques... D'emblée, il se passe quelque chose. Cette façon de jouer avec la couleur, le trait nerveux et les mots : une spontanéité, une justesse dans le sentiment charrient un flot de sensations puissantes dans lequel je plonge, m'appropriant les éclaboussures mélancoliques... Oui, Simon s'emmerde. Pas tout à fait malheureux, il subit plus qu'il ne vit. Errant, vide, sans envie, sans très bien savoir. Et puis...

Le déclic. le Portugal, la terre natale de ses grands-parents ; Simon (ou Cyril ?) m'invite dans son escapade lusitanienne, à la découverte de ses racines. D'abord, il y a cette chaleur, ou plutôt cette lumière qui chante. Enveloppé de soleil, j'entends les bruits, je me nourris des odeurs et je ressens le pouls de Lisbonne — tiens, je prendrais bien un petit Porto ! — Les dialogues, en opposant la barrière de la langue, achèvent l'immersion. Dans les conversations floues, c'est encore la couleur qui suggère, le trait qui parle. Comme le héros, je n'y entrave pas grand-chose. Devinant l'un et l'autre mot à la volée, j'élucide les phrases tant bien que mal, et ma compréhension s'attache aux visages, aux attitudes, aux postures, à la moindre expression, au moindre changement de nuance. L'émotion émane, simple, entière. Tellement intense et vivifiante. On est bien ici. Dépaysé, mais comme à la maison.

Maintenant, la prégnance est évidente — depuis longtemps déjà je n'entends plus la musique et les passagers tout aussi criards du carrousel qui tourne inlassablement sur la place – Pedrosa m'a embarqué, chaviré, englouti. En Maître-ouvrier, il a tiré le meilleur parti des outils de sa boite bande dessinée. Par un tourbillon indissociable de mots, de dialogues simples, de crayonnés fiévreux, de lavis et d'aquarelles éloquents, de jeux de transparence subtils, il a façonné une marqueterie narrative débridée et précise, sincère et incisive, déployant les trois magnifiques tableaux d'une fresque dense, une reconstruction identitaire d'une grande pureté émotionnelle.

01h05 pm – Récit terminé, envie de pipi, mais je m'en fous.
Allez, une petite bière, et je me refais le bouquin...
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Selon Simon … Simon et son mal être.
Selon Jean … Jean et ses souvenirs.
Selon Abel … Abel celui qui n'est plus là pour raconter.
Le grand père, le père et le fils nous raconte l'histoire d'une famille.
Le Portugal n'est pas le sujet du livre, c'est juste un déclencheur.
Ce que l'on vit, comment on le vit, ce qu'on voudrait vivre, voilà plutôt le thème de ce roman graphique.
Une recherche sur soi même qui ne pourrait être complète sans évoquer le passé et accepter de se poser les bonnes questions.
Un scénario mettant en scène avec brio une remise en question.
En ce qui concerne les dessins, le crayonné est esthétique, il exprime à merveille le flou ressenti par Simon et par l'auteur. La couleur est omniprésente variant selon les humeurs, les émotions.
Mais j'avoue avoir parfois eu beaucoup de mal, à distinguer le croquis au milieu d'une case, à découvrir le texte caché dans le décor.
Ce sera ma seule réserve concernant ce beau roman graphique généreux.
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Les dessins, les couleurs, le personnage de Simon ; tout m'a séduite . Pourtant, je ne suis pas très "histoire de famille" mais dans cette énorme (!) bande dessinée, les souvenirs, les ragots, les secrets familiaux sont habilement racontés et je suis partie, sans me faire prier, avec l'auteur au Portugal dans son retour aux sources, à la quête de son identité.
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Simon mène une vie brouillon et traverse une grande crise existentielle qui le plonge dans l'inertie. Il n'arrive même plus à dessiner (son métier) et n'a plus envie de rien. Un séjour inattendu au Portugal le conduit à ses racines, l'incite à redessiner l'arbre familial et à tracer plus nettement le destin de ses aînés jusqu'à lui. de petites brouilles familiales en grandes traversées solitaires, il questionne, se perd, découvre la richesse de son pays et de sa langue d'origine, et retrouve une forme d'ancrage, de tonicité et d'équilibre. Ce livre raconte un grand voyage jusqu'à la sérénité : c'est d'une beauté indescriptible.

« Tu sais, parfois, les gens d'ici, à cause de mon accent, ils me disent "mais qui tu es, toi? Tu es quoi, portugais ou italien? Ou je ne sais pas quoi..." Et moi je réponds toujours "je suis Abel Mucha, c'est tout." Partout où je vais, je suis toujours le même. »'
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Voilà une de ces lectures reposantes, un bain de douceur et de calme...même si les sujets évoqués ne sont ni si doux ni si reposants. Sens de la vie, immigration, poids de l'aura paternelle, autant de questions dont les réponses permettent de se construire. Ce jeune homme en quête d'identité remonte sur les traces de son passé, se rendant soudain compte qu'il a besoin de savoir. Petit-fils d'immigré portugais, c'est cette histoire, celle de sa famille, comprendre pourquoi, qui va l'aider à retrouver l'envie, l'envie tout court, mais sans laquelle la vie n'a pas de sens. Beaucoup de charme se dégage de cet album à lire, absolument.
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Cette lecture de Portugal est une très bonne pioche.
Sans être renversant, ce récit tranche de vie est touchant avec des personnages très bien travaillés.
On va suivre Simon, mais on va surtout suivre une famille, ses liens, ses interactions, ses regrets comme ses rancoeurs.
C'est beau, coloré et surtout fait forcément écho à beaucoup de souvenirs que l'on a tous.
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Une BD volumineuse mais qui se lit aisément, le découpage étant maitrisé, la colorisation, le style du dessin lui-même, plus ou moins clair, évolue selon les états d'âme du personnage principal. Une histoire qui ravira les expatriés de tous genres, Simon un auteur de BD est en panne d'inspiration et se questionne beaucoup sur le sens à donner à sa vie. Lors d'un séjour au Portugal, le pays de ses origines, comme l'auteur du récit Cyril Pedrosa d'ailleurs, ce qui agrémente l'ouvrage d'un aspect auto biographique, Simon part à la recherche de ses racines et découvre une atmosphère très particulière, qu'il "reconnait", comme s'il l'avait vécue. Pourtant, il ne parle pas la langue, n'a jamais mis les pieds dans ce pays, Petit à petit au fil des témoignages, les émotions remontent à la surface, et entraînent le lecteur dans une atmosphère surannée, nostalgique et chaleureuse.
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