Le jeu du genevrier du sorbier et de la grive
Isolés ou en bouquets, les genévriers abritent presque toujours un sorbier, parfois un églantier. Ces arbustes ont été « plantés » par des grives qui mangent les fruits du sorbier et les digèrent tranquillement sous les genévriers, à l'abri de oiseaux de proie, et en rejettent les graines dans leurs déjections. Celles qui ont la chance de ne pas être dévorées par les souris germent et redonnent un arbre, pourvu que les conditions d'humidité et de lumière soient favorables, Il arrive qu'un sorbier soit en pleine fructification dans la lande, alors que le genévrier sous lequel il vit le jour a disparu depuis longtemps, ou l'entoure encore de son squelette desséché. Et il arrive enfin, pour boucler le cycle, que les grives, aussi friandes des « baies de genièvre » que des fruits de sorbier, sément ces « baies » sous un sorbier qu'on voit alors s'entourer de jeunes plantules de genévrier, qui l'enveloppent comme d'une couronne. Réglés par l'appétit des grives, genévriers et sorbiers exécutent ainsi un singulier ballet que rehausse ici ou là de son éclat la floraison d'un églantier.
"Faites l'amour ,pas la guerre" fut un généreux slogan des années soixante.Slogan assurément utopiste ,car ce n'est point là pratique courante dans le monde vivant ,sempiternel adepte d'un "double jeu" :besoin de s'affirmer mais aussi de nouer des liens avec autrui ,de lutte et de solidarité ,de compétition et de coopération.