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Franck Steffan (Collaborateur)
EAN : 9782253114239
154 pages
Le Livre de Poche (07/06/2006)
3.74/5   44 notes
Résumé :


Darwin n’a pas forcément raison lorsqu’il affirme que la « loi du plus fort » règne en maître absolu dans la nature. En vérité, celle-ci met en œuvre des systèmes de symbioses, de complémentarités et de solidarités, qui jouent un rôle déterminant dans l’évolution de la vie : les lichens sont des êtres doubles, comme les coraux, où chacune des parties apporte à l’autre sa contribution ; les champignons nourrissent les arbres qu’ils semblent parasiter ... >Voir plus
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La solidarité chez les plantes, les animaux et les humains/Jean-Marie Pelt & Franck Steffan
Si la Loi de la jungle a bien toujours régné au sein du monde vivant et conférant à l'agressivité ses lettres de noblesse pour en faire le premier moteur de la vie, l'évolution n'a cessé de mettre en oeuvre des mécanismes coopératifs créant des symbioses élaborées et une solidarité entre espèces qui sont en fait le vrai moteur de la vie comme on le constate tout au long de ce livre.
Dans une introduction à son ouvrage, ouvrage que je vais très succinctement résumer, l'auteur imagine un monde futur dans lequel la course au « toujours plus » a aboutit à une catastrophe écologique planétaire par manque de ressources d'une part et une dégradation du climat d'autre part. Ce sera également l'épilogue du livre.
L'organisation du vivant est liée à des phénomènes de symbiose, acte fondateur de chaque étape de l'histoire de la vie : en associant une minuscule cyanophycée chlorophyllienne à une grosse bactérie, la vie a construit le maillon de base de la vie, la cellule eucaryote sur laquelle elle a édifié ensuite tout le règne végétal et tout le règne animal.
Un des plus beaux exemples de cette solidarité est illustré par le lichen qui est un individu végétal résultant de l'étroite symbiose entre une algue et un champignon, lesquels pris individuellement représente des formes quelconques de cellules désorganisées, alors que le lichen est d'une résistance à toute épreuve, au chaud (100°), au froid (-180°-), à l'altitude (7400m), ne craignant que la pollution de l'air car puisant ses ressources essentiellement dans l'air. le lichen est le premier à coloniser un rocher ou une souche et est considéré comme le pionnier de la vie dans les milieux les plus inhospitaliers, sachant alors adopter le fonctionnement des graines en mode ralenti.
Les coraux sont aussi le fruit d'une étonnante symbiose entre règne animal représenté par les polypes, animaux microscopiques qui vivent en vastes colonies, et des végétaux microscopiques, les zooxanthelles, algues brunes monocellulaires qui possèdent des pigments chlorophylliens et caroténoïdes conférant leurs couleurs aux coraux et assurant par leur métabolisme le squelette des polypes qui vont ainsi protéger les zooxanthelles elles-mêmes. Sans les zooxanthelles qui les nourrissent, les polypes ne survivraient pas en haute mer.
le chapitre concernant le récif corallien est particulièrement intéressant, expliquant aussi le rôle des destructeurs de corail, éponges, mollusques, échinodermes, poissons, qui participent en équilibre avec les constructeurs à la consolidation du substrat de l'édifice par accumulation de débris. le récif est donc un écosystème riche et complexe, mais extrêmement fragile, sensible à la température de l'eau et au niveau de l'eau car le récif vit de la lumière solaire captée par les zooxanthelles. de sorte que le niveau des océans ne doit pas monter plus vite que la croissance du corail, sinon c'est la mort du récif.
Il y a 450 millions d'années, les algues vertes quittent l'océan pour tenter l'aventure terrestre, les continents étant encore dénués de toute vie. C'est grâce à la présence dans le sous-sol de champignons que cette conquête s'avère une réussite : la symbiose mycorhizienne stimule les échanges alimentaires entre la plante hôte et le champignon. Carbone et phosphore sont transférés du champignon vers la plante hôte. C'est toujours le cas entre nombres de plantes herbacées ou arbres qui grâce à des champignons peuvent se développer. On observe qu'une forte biodiversité et une forte productivité caractérisent les sols richement mycorhizés.
Il apparaît que l'augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère est un facteur favorable à la croissance végétale. Mais pas de façon automatique ; en effet cela se fait en fonction des besoins internes de la plante.
le second chapitre aborde la relation symbiotique entre fourmis et végétaux. D'abord tout comme les abeilles et les papillons, les fourmis ont un rôle dans la pollinisation. Ensuite, certaines fourmis nourrissent des lianes qui en retour leur offrent le gîte. D'autres fourmis sont nourries par une variété d'acacia et en retour les fourmis protègent l'acacia contre les intrus éventuels. Enfin les fourmis attas cultivent des lépiotes pour se nourrir et les protègent contre toute intrusion d'autre champignon qui leur serait fatale.
Dans les océans, la solidarité existe aussi et chacun y trouve son compte. Les poissons nettoyeurs de corail, les petits poissons hôtes visiteurs des requins, des raies mantas, des tortues marines, tous ces nettoyeurs se nourrissant des parasites prélevés sur l'hôte qui accueille. le rémora se fixe carrément sur le requin hôte par une ventouse pour être au plus près de son lieu de nettoyage. le même phénomène s'observe chez les animaux de la savane entre buffle et oiseau pique-boeufs, entre le crocodile du Nil est le pluvian d'Egypte. Bien d'autres exemples sont cités aussi bien sur terre qu'en mer. Et chaque fois l'un et l'autre tirent des bénéfices de leur vie commune. Bien que l'agressivité soit omniprésente dans le comportement animal dans la nature, il ne faut pas nier que la solidarité existe aussi comme le montrent les nombreux exemples cités par l'auteur.
Chaton adopté par un chimpanzé, plus extraordinaire chatons adoptés par une rate, amitié entre une souris et un éléphant, il ne manque pas d'exemple pour démontrer que la solidarité ou bien une forme d'amitié ou d'amour existe occasionnellement chez les animaux d'espèces différentes. Sans parler de la compassion ou de l'entraide qui existe souvent entre des sujets d'une même espèce, notamment chez les éléphants, les dauphins et les baleines.
Le cas du chien est une illustration de l'alliance entre l'animal et l'homme. Durant des millénaires l'homme et le loup se sont côtoyés jusqu'au jour où la domestication a été entreprise il y a environ 12 000 ans pour aboutir peu à peu par sélection des individus les plus dociles et au fil des générations, au chien. Lequel au gré des sélections se transforme, avec un développement étonnant des performances intellectuelles bien supérieures à celles de son ancêtre le loup. Bien d'autres animaux au fil des siècles ont été ainsi domestiqués, ânes, chevaux, chameaux, lamas, élans, yaks…pour vivre en symbiose avec l'homme.
Suit un chapitre traitant de la lecture erronée du darwinisme par les adeptes du libéralisme, et ce d'une manière orientée que n'avait pas voulu Darwin lui-même, c'est à dire que la sélection naturelle serait liée à la compétition et donc l'agressivité. L'auteur russe Kropotkine va à l'encontre de cette idée et soutient que les mieux adaptés ne sont pas les plus agressifs mais les plus solidaires et les plus associatifs. Soutenue par le sociologue japonais Imanishi, cette vision affirme avec optimisme que la coopération l'emportera sur la compétition. Tout l'opposé de la mondialisation progressive actuelle. L'avenir nous dira qui triomphera du libéralisme à outrance ou de la solidarité humaine et de l'économie solidaire ainsi que du développement durable.
le chapitre qui suit évoque les faiblesses du libéralisme et la nécessité d'évoluer vers le mutualisme. Car à long terme et en dépit des embellies à court terme de la croissance qui font illusion, nous nous enfonçons peu à peu dans une crise économique sans retour possible. En économie comme en écologie, rien ne se fera sans solidarité. Il est certain que le libéralisme prive les générations futures et dès à présent les plus pauvres, de toute liberté en ne préservant pas les besoins vitaux.
Un dernier chapitre met en avant le fait que le mode de développement actuel de l'Occident n'est pas soutenable à l'échelle planétaire. Arrivera le moment où les besoins vitaux des générations futures ne pourront plus être satisfaites : apparaît ainsi la notion de développement durable qui n'attend que sa mise en application. La dérégulation du climat pourrait bien être le facteur décisif pour l'avènement de cette nouvelle ère. Ainsi qu'un sursaut spirituel peut-être ? Pour plus de solidarité.
Un excellent petit ouvrage qui aborde nombres de sujets et qui se lit très facilement.














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La face cachée de la nature racontée par Pelt.
Un ensemble “d'anecdotes” sur les fonctionnements symbiotiques dans la nature. Comme le titre le résume, on commence par les symbioses entre plantes, entre végétal et animal, puis entre animaux. On révise ou on découvre des éléments de bio et on voit comment tout ça peut marcher fort bien !
Parti du fonctionnement d'une cellule végétale, de la symbiose entre champignons et plantes, on arrive a la symbiose entre l'homme et les animaux. On se met a rêvasser sur cette idée que la planète ne serait peut-être pas si belle dans la danse des abeilles qui joue un rôle majeur dans la pollinisation et au bout de la chaine sur la survie de l'homme et de nombreux animaux.
La fin du livre est plus “politique”. Une politique simple et naïve ou les idée(alismes) de l'auteur ressortent avec plus de conviction. Beaucoup de bon sens aussi ! 
Soit l'homme, ce dernier maillon de la chaine évolutive, aura l'intelligence d'arriver a changer un peu les choses en changeant ses habitudes et sa position vis a vis de la nature qu'il croit féodee, soit la planète subira une grande crise et nous imposera ces grands changements.
De prétendus seigneurs nous deviendrons esclaves. Il aurait peut-être été plus simple d'être amis …  
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Jean-Marie PELT, professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie à l'Université de Mets remet l'église au milieu du village, les pendules à l'heure. En 3 livres qui constituent l'ouvrage, il nous démontre que la théorie de Darwin est incomplète en soulignant que sélection naturelle et solidarité naturelle vont de pair au service de la vie. Les deux effets régulent la biodiversité des écosystèmes. Il apparaît que le principe biblique de la manne dans le désert, le juste équilibre entre surabondance et disette, ni trop, ni trop peu en quelque sorte, est essentiel. Ceci pourrait se comprendre comme un principe de justice naturelle pour les végétaux et les animaux. Quant aux sociétés humaines il s'agit de la régulation économique que préconisa Joseph, l'un des fils de Jacob, devenu Premier ministre et administrateur des vivres de Pharaon (l'un des prédécesseurs du Pharaon de Moïse), lorsqu'il interpréta le rêve des sept vaches grasses et des sept vaches maigres. Pour illustrer, l'auteur mentionne que la loi de la jungle, la sélection, est faible devant la solidarité qui domine dans les sous-bois aux ressources rares. Elle prédomine dans la dense végétation qui borde les torrents où la lumière et l'eau sont en abondance.
Bien qu'une extrapolation soit toujours à envisager avec prudence, constatons que nous devons faire face, en ce début de 21ème siècle à une crise de l'abondance qui coïncide avec l'existence d'oligopoles d'une puissance inégalée, le GAFAM à l'Ouest, les BATX à l'Est. Est-ce fortuit ?
Ajoutons, à cet exemple l'enthousiasme du président Franklin Delano Roosevelt, en 1944, en fin de Seconde Guerre Mondiale, pour la Déclaration de Philadelphie. En effet, cette déclaration soulignait les aspirations à "une paix universelle et durable fondée sur la justice sociale". La paix étant une condition sine qua num de l'abondance régulée.
De quoi faire réfléchir les économistes qui construiraient de nouveaux modèles durables fondés sur des lois naturelles.

Notons que la nature articule les compléments tels que la sélection et la solidarité. Elle trouve l'énergie pour éliminer les extrêmes délétères, les outrances et bâtir ainsi une géodésique de la vie. Comment les sociétés humaines, dénaturées , pourraient -elles amorcer une réconciliation ? Il s'agirait vraisemblablement d'harmoniser le local et le global, le marchand et le non-marchand, le véhiculaire et le vernaculaire, l'universel et le particulier, l'édifiant et le frugal, l'individu et l'humanité, le capital et le travail. Cette harmonie reflèterait la contribution, la participation des compléments au tout, la coopération au combat pour l'essentiel, pour la vie. En bref, il s'agirait d'orchestrer une mutualité de sociétaires toujours à l'oeuvre.

Quant aux modèles économique, les avancées numériques du moment nous donneraient accès à certaines rondeurs non-linéaires qui nous émanciperaient des platitudes, des linéarités, des ornières qui , même en première approximation, demeurent insoutenables. À commencer par une réflexion au sujet d'un indicateur pertinent de la mesure de la régulation des richesses et des misères, d'une réactualisation du concept de participation qui permettraient de piloter les effets des incertitudes qui nous écarte de la géodésique du soutenable. Rappelons que le PIB, le produit intérieur brut fut inventé en 1934, à la demande du congrès américain, par Simon Kuznets , pour crée une comptabilité nationale aux États-Unis, La performance de cet indicateur résulte d'un équilibre subtil entre sa pertinence et son acceptation. Une prouesse qu'il serait temps de renouveler.
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J'aime lire de temps en temps un ouvrage de ce professeur de biologie végétale et de pharmacologie et fondateur de l'institut européen d'écologie en 1971.

Le livre a un peu vieilli cependant l'essentiel est là. Les auteurs (Jean-Marie Pelt et Franck Steffan ont collaboré sur plusieurs livres) reviennent sur la mauvaise interprétation qui a été faite du darwinisme et de la lutte pour la survie du plus fort. Ils montrent, exemples à l'appui dans les règnes végétal et animal, que la coopération est aussi une stratégie de survie. Cela s'appelle des liens symbiotiques.
Pour la troisième partie sur les humains, le discours est plus politique.

A lire
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Une collection de faits tous plus étonnants les uns que les autres mettant en évidence la présence de "solidarité" dans la vie sur Terre en général, suivie d'un chapitre "philosophique" sur les dérives des sociétés humaines : du darwinisme social au libéralisme économique.
Bilan mitigé pour ce petit livre, car il n'est pas facile de parler de "solidarité" entre deux protéines, deux bactéries ou deux plantes. Cela fonctionne si on parvient à considérer la symbiose comme une forme primitive de solidarité, et encore... Par contre, les divers exemples de comportements animaux qui sont donnés sont frappants, désarmants parfois.
A chaque fois, les explications restent succinctes, mais après tout que sait-on de ce qui pousse un champignon à aider un arbre ? Et puis le format du livre ne permet pas de s'attarder sur un sujet.
Enfin, le dernier chapitre (le "philosophique") n'apporte pas grand chose au débat. L'auteur souhaite simplement déconstruire l'argument "la loi de la jungle est une loi universelle" utilisé pour justifier notre mode de vie occidental actuel.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mais que dire lorsque les phénomènes d'altruisme se produisent entre individus appartenant à des espèces différentes ? Cette question a fait couler des flots d'encre chez les sociobiologistes qui ne lui ont toujours pas trouvé de réponse satisfaisante. Mais peut-être qu'après tout les gènes sont moins "égoïstes" qu'on ne le pense, et l'altruisme désintéressé un fait de nature dont les lignes ci-après vous nous offrir de multiples exemples ?
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Vidéo de Jean-Marie Pelt
Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
>Sciences de la nature et mathématiques>Sciences de la vie, biologie>Propriétés générales de la vie. Origine de la vie (65)
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