Citations sur Paroles de nature (30)
Le XXe siècle aura été marqué par l'avènement de l'exploration de l'espace et tous les cosmonautes revinrent émerveillés par la beauté de la Terre.
Entre les rivages des océans
et le sommet de la plus haute montagne
est tracée une route secrète
que vous devez absolument parcourir
AVANT DE NE FAIRE QU'UN AVEC LES FILS DE LA TERRE
Khalil Gibran
Fleurir est aboutir. Qui rencontre une fleur
Et l'observe en passant
Soupçonne à peine
Le rôle d'un détail mineur
Dans l'entreprise
Brillante et compliquée
Qui se présente sous la forme
D'un papillon offert au méridien.
Remplir le bourgeon, combattre le ver,
Obtenir son droit de rosée,
Réglera chaleur, échapper au vent,
Éviter l'abeille qui rode,
Ne pas décevoir la grande nature,
L'attendre ce jour-là :
Être fleur est une profonde
Responsabilité !
Entre les rivages des océans
et le sommet de la plus haute montagne
est tracée une route secrète
que vous devez absolument parcourir
AVANT DE NE FAIR QU4UN AVEC LES FILS DE LA TERRE.
Ces plantes qui vivent sur un arbre
sucent le lait de la terre
dans la douce quiétude de la nuit
et la terre dans son rêve paisible
suce le lait du soleil.
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraicheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, - heureux comme avec une femme.
Homme ! Libre penseur - te crois tu seul pensant
Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant :
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
Tout est sensible ! Et tout sur ton être est puissant !
Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie :
À la matière même un verbe attaché...
Ne le fais point servir à quelque usage impie !
Souvent dans l'être obscur habite un dieu caché ;
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroit sous l'écorce des pierres !
C'EST après avoir traversé une plaine brulée par le soleil que je les rencontre.
ILS ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls.
DE loin, ils semblent impénétrables. Dès que j'approche, leurs troncs se desserrent. Ils m'accueillent avec prudence. Je peux me reposer, me rafraichir, mais je devine qu'ils m'observent et se défient.
ILS vivent en famille, les plus âges au milieu et les plus petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naitre, un peu partout, sans jamais s'écarter.
ILS mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu'à, la chute en poussière. Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer qu'ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de colère si le vent s'essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune discipline. Ils ne murmurent que d'accord.
Mais ce que les hommes ont fait de la terre promise - de la terre accordée... il y a de quoi faire rougir les dieux. L'enfant qui brise un jouet n'est pas plus bête, ni l'animal qui saccage le pâtis où il doit trouver nourriture, trouble la source où il va boire, ou l'oiseau qui souille son nid.
Ô triste abord des villes ! Laideurs, désharmonie, puanteur... Avec un peu d'entente et d'amour, je songe aux jardins que vous pouviez être, ceintures des cités, protection de tout ce que la végétation proposait de plus luxuriant et de plus tendre - réprimé le moindre attentat de quelqu'un à la joie de tous.
Je songe à ce que vous pourriez être, loisirs !
Ô jeux spirituels dans la bénédiction de la joie !
Et le travail, le travail même, racheté, réchappé, d'une malédiction impie.
Le premier qui ayant enclos un terrain, s'avisa de dire - Ceci est à moi - et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eut point épargné au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eut crié à ses semblables : Garez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la Terre n'est à personne. -