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Citations sur Monsieur Malaussène (110)

[Le divisionnaire Coudrier parle d'un piège rendu à un assassin au médecin légiste Postel-Wagner]

– Vous verrez, ça marchera très bien.
– Une chance sur dix, estima le médecin légiste.
– Je vous trouve pessimiste.
Postel-Wagner eut un sourire paisible.
– Mettons que je sois un optimiste bien informé.
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[Julie attend un bébé. Ben rend visite à son obstétricien]

– J'ai un vieux père, aussi, monsieur Malaussène, toujours vivant... Julie le connaît très bien... un très vieux père qui ne tient pas en place... beaucoup plus vert que moi... un industriel en pellicule cinématographique... (d'où ma clientèle)... toujours en voyage... mais qui a une peur bleue de l'avion.

Sa main sur mon bras, nos pas vers la sortie.

– Chaque fois qu'il doit prendre l'avion, il va dire un chapelet à l'église, un psaume au temple, une petite sourate à la mosquée, sans oublier l'escale à la synagogue...

La main sur la poignée de la porte.

– Et savez-vous ce qu'il fait, ensuite ?

Je ne savais pas.

– Il téléphone à la compagnie aérienne pour s'assurer que le pilote ne croit pas en Dieu !

Sourire timide, main tendue, porte ouverte.

– Au revoir, monsieur Malaussène, vous avez eu raison de venir me voir. On ne confie pas son bébé les yeux fermés à un commandant de bord qui croit en l'Eternité.
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l’optimisme amoureux a une fois de plus plaisanté avec le néant
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Cissou, (...), professait intérieurement que la seule prévention efficace contre la criminalité des banlieues passait par l'exécution capitale d'un architecte sur deux, de deux promoteurs sur trois, et d'autant de maires et de conseillers généraux qu'il faudrait pour les amener à comprendre le bien-fondé de cette politique.
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"Faites vos yeux, rien ne voit plus."
Christian Mounier
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Naître, c'est à la portée de tout le monde! Même moi, je suis né! Mais il faut devenir, ensuite! devenir! grandir, croître, pousser, grossir (sans enfler), muer (sans muter), mûrir (sans blettir), évoluer (en évaluant), s'abonnir (sans s'abêtir), durer (sans végéter), vieillir (sans trop rajeunir) et mourir sans râler, pour finir... [p 514 éd. Gallimard 1995]
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- Monsieur Avernon, quel est pour vous le comble de l'immoralité ?
Il lui jeta d'abord un regard incrédule, puis une bonne moitié de ses poils disparut dans les racines de la réflexion. La flamme du chalumeau s'éteignit d'elle-même, tant il prenait le problème à coeur. Le silence dura ce que durent les revues de détails. Il hocha la tête enfin et dit:
- Un travelling latéral.
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- Le romanesque, monsieur Malaussène... la morale de tous les possibles. Une aptitude à ne pas préjuger du crime d'après la gueule, à ne pas prendre des présomptions pour des preuves, à ne pas considérer que dix coupables en liberté valent mieux qu'un innocent en prison...
Il lève sur moi un regard de fin de carrière.
- Très controversé, chez nous, le romanesque.
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Tu n'as pas honte, d'être si jeune? A ton âge !
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Dans l’aube naissante de son bureau Empire, le commissaire divisionnaire Coudrier songeait à Guernica. Non pas au bombardement de la petite ville basque et à ses deux mille victimes, mais au tableau, évidemment. Non pas à la toile dans sa totalité, mais au cheval fou. Le commissaire divisionnaire Coudrier abritait au centre de son crâne une tête de cheval qui tirait une langue exorbitée. Bien qu’il ne fût pas d’humeur à sourire, Coudrier songea que l’expression n’aurait pas déplu à feu Pablo Picasso. Dans l’esprit du commissaire, cette langue sortait bel et bien des yeux de la bête. « À moins qu’elle ne sorte de mes propres yeux… » Une langue tendue qu’il imaginait de pierre. Incandescente, pourtant. Quand l’homme s’applique, même les pierres flambent.
Oui.
Ainsi méditait le divisionnaire Coudrier.
Dans l’aube naissante de son bureau Empire.
Les photos d’une jeune fille en morceaux sur son maroquin.
Une religieuse devenue flic, assise devant lui. Et silencieuse.
Gervaise se taisait.
Le commissaire méditait.
Son oreille accompagna le passage chuinté une voiture-brosse sur le trottoir humide.
En fait, à y regarder de plus près, il y avait du chien dans ce cheval. Du chien épileptique, en l’occurrence. Un chien épileptique tirait une langue de pierre dans la tête du divisionnaire Coudrier.
Et sur le maroquin, cette jeune fille éparpillée.
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