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3,63

sur 101 notes
Satisfait de la lecture mais tout de même légèrement circonspect... Toujours est-il que Pennacchi est un auteur qui possède une personnalité, et qui nous l'offre avec beaucoup de simplicité et d'humour.
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Pennacchi, le gagnant du Prix Strega 2010, traite de la question du fascisme vu à travers les yeux des Italiens pauvres, les agriculteurs italiens, c'est un roman néoréaliste, épique, chorale, écrit avec la fierté d'entre nous.
Déjà dans son célèbre discours de 1911 le poète Pascoli proclamait «la grande prolétaire s'est déplacée» de sorte que la guerre en Libye eût interprété comme une guerre sociale dont l'expansion coloniale et la conquête de nouveaux territoires accordât aux agriculteurs le droit de devenir petits propriétaires fonciers comme dans les jours de l'ancienne Rome.
Même Canale Mussolini raconte la bonification des terres réalisée par 30 000 familles d'agriculteurs descendent principalement de la Vénétie à l'Agro pontino pour indigence, c'est la récupération promu par l'Organisme National de Combattant (ONC) au cours de la Première Guerre mondiale, dont Pennacchi décrit l'économie rurale, la relation avec la
terre, avec les animaux et avec d'autres familles appartenant à la société paysanne.
Pennacchi chante une histoire populaire dans lequel l'Italie est rachetés de la misère grâce au travail des champs, en réévaluant la condition rurale et la culture paysanne.
Lien : http://www.librimondadori.it..
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"Ce livre est la raison pour laquelle je suis venu au monde". Entré tard en littérature, après un passage agité dans l'activisme politique (de l'extrême droite à l'extrême gauche), Antonio Pennacchi a jeté toute ses forces dans Canal Mussolini : son héritage familial, dans une saga picaresque et tonitruante, qui dépeint les 50 premières années du XXe siècle en Italie, à travers le prisme bien particulier des més(aventures) de ses ascendants, paysans fascistes jusqu'au bout de leurs sabots et fiers de l'être. le livre, autant chronique historique, fourmillant d'informations, que farce hénaurme déguisée en opéra bouffe est un roman fleuve qui menace à tout moment de déborder et d'inonder la plaine. Pennacchi raconte avec une verve insolente et iconoclaste l'attachement de la famille Peruzzi au fascisme, dont quelques uns des membres moururent d'ailleurs dans les campagnes d'Ethiopie et de Russie. Les personnages sont innombrables, mais la "star" du roman est ce Canal Mussolini, au sud de Rome, et l'entreprise herculéenne que fut l'assèchement des marais Pontins, avec l'aide d'une foultitude de paysans déracinés, issus notamment de Vénétie. L'auteur est le roi de la digression, une anecdote en entraîne une autre et c'est parti pour un long retour en arrière qui précède un nouveau saut dans le temps jusqu'à l'époque contemporaine. Miraculeusement, Pennacchi retombe toujours sur ses pieds et le fleuve reprend son cours. le romancier a une tendresse avouée pour les Peruzzi, normal, c'est sa propre famille, et explique, on peut même dire excuse, son attachement au Duce, qu'elle a côtoyé à plusieurs reprises. Nostalgie pour les années fascistes ? Certes, oui, même si Pennacchi prend soin, de temps à autre, d'émettre quelques menues critiques. Son style est torrentiel, usant du parler fruste de ces paysans, et en apostrophant régulièrement le lecteur pour lui faire comprendre que "c'était comme cela et pas autrement, qu'on vienne lui prouver le contraire". Autant dire que Antonio Pennacchi se contrefout du politiquement correct. Il raconte avec ses mots, exagère et caricature avec une mauvaise foi évidente. de toute manière, c'est à prendre ou à laisser, et ceux qui font la moue ou protestent contre cette subjectivité assumée peuvent aller se faire voir, dixit plus ou moins l'auteur. On n'est pas obligé d'adhérer au propos, mais bien forcé d'accepter le pouvoir d'évocation de ce roman titanesque et outrancier.
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Je concède avoir eu un peu de mal avec le style au début de l'ouvrage.
Mais cela passe et au final cela sert parfaitement le récit.
J'ai apprécié cette saga familiale, à la fois crue et tendre, pendant laquelle nous traversons trois décennies, la grande guerre, la faim, la misère économique, puis la seconde guerre mondiale.
Une grande partie de l'ouvrage est consacrée au récit de la bonification de la région Agro Pontine, j'ai appris beaucoup de choses sur ce projet et cette région au sud de Rome.
Une belle découverte,
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abandonné provisoirement, trop long, trop de personnages, je n'arrive pas à entrer dans l'histoire, malgré l'intérêt certain pour cette période de l'histoire.
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Paysans sans terre de la région de Ferrare, ruinés par la réévaluation de la lire décidée par Mussolini en 1927, aux effets désastreux sur les revenus des agriculteurs, chassés des domaines qu'ils cultivaient du fait de l'avidité des propriétaires terriens qui les employaient, les Peruzzi ont, pour obtenir enfin une terre, émigré vers les marais pontins en 1932, au moment de l'assèchement de ce lieu historiquement deserté à cause de la malaria, assaini avec le creusement du Canal Mussolini.

Les Peruzzi ne connaissaient rien à la politique mais ils rêvaient de justice sociale après leur expulsion brutale par le comte Zorzi Vila (leur propriétaire terrien) ; le grand-père avait un jour défendu Rossoni, ancien syndicaliste ensuite devenu fasciste, proche de Mussolini jusqu'en 1943. Ils ont donc laissé tomber le rouge pour suivre les coups de force des chemises noires lors de l'arrivée au pouvoir de Mussolini.

Le destin de la tribu Peruzzi, les grands-parents et leurs dix-sept enfants, mêlé à celui de l'Italie, nous est raconté par un narrateur, dont l'identité ne nous sera révélée qu'à la toute fin du livre, qui ne cesse de nous interpeller comme si nous étions de vieilles connaissances.

Avec ce style parlé, Antonio Pennacchi rassemble sous un même toit, une fresque historique couvrant la première moitié du XXème siècle, un témoignage exceptionnel sur les conditions de vie des paysans italiens sans terre, sur les contradictions de leurs destins, et, avec plusieurs histoires d'amour très émouvantes, la saga d'une famille aux héros mythologiques – en particulier la grand-mère chef de clan aux visions prémonitoires, le fils Pericle, courageux, sanguin et sentimental et sa femme Armida qui parle aux abeilles.

«Qu'il soit bon ou mauvais, ce livre est la raison pour laquelle je suis venu au monde.» : voici les premiers mots d'Antonio Pennacchi, en introduction à Canal Mussolini. Et ce roman est effectivement l'aboutissement réussi d'une grande ambition historique, personnelle et littéraire.

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Antonio Pennacchi, devenu écrivain après avoir été ouvrier, a été lauréat en 2011 du prix Strega pour Canal Mussolini.
Cette saga familiale à l'italienne, contée par l'un des fils, de la famille de métayers italiens Peruzzi, dont la verve truculente rappelle un Don Camillo, évoque sur un ton bon-enfant un sujet grave: l'histoire de l'Italie sur trois générations et surtout la montée du fascisme.
Entre un grand-père charretier qui culbute allègrement sa femme et la vie quotidienne de leur flopée d'enfants et petits enfants, on passe de la guerre de 14, où le programme de Mussolini plait car il défend l'honneur des soldats, au moment où les fils revêtent les chemises noires du Duce (après avoir eu leur grange brûlée par vengeance), puis à l'exode des Italiens vers les marais pontins, qui asséchés par le Canal Mussolini (d'où le titre) vont devenir fertiles.
Le Duce, ami de la famille, fait les yeux doux à la mémé. C'est donc l'épopée de la condition paysanne, plus que les horreurs de la guerre et l'antisémitisme qui sont traités dans ce roman.
L'intérêt est donc de nous montrer une autre facette de Mussolini, beau parleur, solitaire (avec en 24 l'affaire Matteoti), qui arrive au pouvoir à coups de fusil, mais qui par certains côtés a pu plaire à certains.
Le sujet par lui même et le langage populaire ne m'ont pas vraiment enthousiasmée.
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Les grands-parents Peruzzi ont eu 17 enfants, oncles et tantes du narrateur, eux-mêmes parents de familles nombreuses. Après divers déboires cette grande famille paysanne se retrouve sans terres, expulsée du domaine qu'elle cultivait par son propriétaire, le comte Zorzi-Vila, maldit soit-il. Originaire du même village du nord de l'Italie qu'Edmondo Rossoni, un proche de Mussolini, la famille est devenue fasciste avec lui. Grâce à la protection de Rossoni ils obtiennent des terres dans l'agro pontin et y participent à la bonification des marais. En moins de trois ans 30000 personnes ont été amenées dans cette région située au sud de Rome pour transformer des marais où sévissait la malaria en terres agricoles.

Après une première partie qui commence avec la première guerre mondiale, présente la famille Peruzzi dans son cadre d'origine et que j'ai trouvée longue et parfois ennuyeuse à lire, il me semble que l'action commence enfin avec l'arrivée des Peruzzi sur leurs nouvelles terres. de la bonification des marais pontins j'avais de vagues souvenirs datant de lointains cours d'histoire. Je découvre une véritable entreprise de colonisation avec création de villes ex-nihilo -dont Latina, Littoria sous le fascisme, où est né et mort Antonio Pennacchi.

L'histoire de la famille Peruzzi croise également celle de l'Italie quand les aînés des oncles participent à la conquête de l'Ethiopie ou aux combats de la seconde guerre mondiale.

Les personnages sont hauts en couleur et forts en gueule et tout ceci nous est raconté avec verve dans une langue vivante qui veut restituer le parler populaire, avec des apostrophes au lecteur et des comparaisons avec le temps présent. C'est très inventif et il y a aussi une pincée de merveilleux quand la grand-mère annonce une catastrophe en rêvant d'un manteau noir ou quand les abeilles de la tante Armida lui parlent. Ce roman a fait polémique à sa sortie en Italie car, vues par les yeux du narrateur, les violences fascistes ont parfois l'apparence d'une farce et le Duce est régulièrement loué pour avoir permis à la famille de devenir propriétaire de ses terres. Cependant les crimes du fascisme ne sont pas cachés, notamment lors de la conquête coloniale avec le massacre de masse de Debra Libanos auquel participe l'oncle Adelchi.

Passées les 150 premières pages c'est un livre que j'ai apprécié.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'assèchement des Marais Pontins sous Mussolini raconté comme la conquête de l'Ouest....
Les Peruzzi: dix-sept frères et soeurs quittent leur région natale pour venir assécher et cultiver les Marais Pontins, et devenir enfin propriétaires. On se situe entre roman historique, saga familiale, récit humoristique et western. Ce livre instructif, écrit à la première personne, dans un style "oral" que je trouve irrésistible, se lit avec passion jusqu'à sa dernière ligne.
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Je suis une passionnée d'histoire et en particulier tout ce qui concerne les premières et deuxièmes guerres mondiales et pourtant j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à lire ce livre.
Je n'ai pas du tout accroché avec le style d'écriture de l'auteur.
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