Un outrage mortel

Une déception encore cette fois avec le nouveau roman à énigme de Louise Penny, Un outrage mortel. Armand Gamache a repris du service. Remis en forme après les douloureux événements qu'il a vécus, il avoue être sollicité de toute part pour rempiler malgré sa récente sa retraite. Il reprendra finalement du service comme directeur de l'école de police de la Sûreté, comme c'était son désir dès le départ, pour essayer d'endiguer à la base la corruption qui gangrène encore en partie le service. À l'occasion d'une petite fête pour célébrer sa nomination, ses amis lui offrent une carte ancienne qu'ils ont trouvée dans les murs de leur restaurant où, avec beaucoup d'autres papiers divers, elle servait d'isolant. Three Pines, le village où vivent maintenant Armand Gamache et sa femme, n'est pas représenté, mais les trois grands pins y figurent ainsi qu'un bonhomme de neige, une pyramide (dans les Cantons-de-l'Est ?) et quelques autres représentations parfois incongrues. Armand Gamache va demander à quatre étudiants atypiques de mener l'enquête et d'éclaircir l'origine et les éléments de la carte. Mais...
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Si l'on en croit la quatrième de couverture, le Washington Post considère Un outrage mortel comme le meilleur roman de Louise Penny, « l'Agatha Christie canadienne »… Pour ma part, j'avoue que je ne sors pas enthousiaste de ce roman, à peine moins déçue que du précédent, La Nature de la bête. le charme n'agit plus, j'ai dû me lasser. Ruth, la vieille poète mal embouchée et son inséparable cane, Rose, m'agacent. Les stéréotypes qui s'attachent à Gabriel et Olivier, à Olivier surtout, finissent par me déplaire. Clara Morrow, la peintre tourmentée et talentueuse, n'apporte plus rien à l'histoire, comme d'ailleurs les autres habitants de Three Pines qui jouent les utilités. Bien sûr, il n'y a rien à reprocher à Reine-Marie, l'épouse exemplaire et très lisse d'Armand Gamache. Quant à ce dernier, on le retrouve égal à lui-même, nommé à un poste prestigieux après avoir pris sa retraite (?), poste dans lequel il devrait une fois de plus prouver son intégrité, sa valeur et sa compétence. Les motifs qui ont déclenché l'enquête sur la carte sont bien minces, et dès la découverte du professeur assassiné, les invraisemblances s'accumulent dans les deux enquêtes comme dans la vie quotidienne. Ainsi, on comprend que Henri, le vieux chien des Gamache, n'en a probablement plus pour longtemps : on le sent vieillir, il est moins vaillant et, surtout, le couple adopte un nouvel animal. Personne ne semble savoir ce que c'est : un furet ? un raton laveur ? un chiot ? J'ai vraiment trouvé étrange cette idée qui n'a pas même l'air d'une tentative d'humour : ce n'est pas seulement un des personnages qui se pose la question pour plaisanter. Non, tout l'entourage semble s'interroger ! Je suis sans doute sévère parce que je suis déçue. Evidemment, le roman se lit facilement et rapidement. Mais trop d'invraisemblances, trop de remplissage, trop de clichés, je crois bien que pour le prochain, je passerai mon tour…

Je ressors un peu perplexe de la lecture d'Un outrage mortel de Louise Penny. J'aime beaucoup les livres de cette série et je retrouve toujours avec beaucoup de plaisir nos chers habitants de Three Pines. Dans cet opus le commandant Gamache reprend du service en devenant le directeur de l'école de police de la Sûreté. Il faut avoir lu les tomes précédents pour comprendre le déroulé de l'histoire. Il s'entoure lors de sa nomination de collaborateurs de confiance mais aussi de collaborateurs qui ont commis les pires crimes lors des aventures précédentes. Mais voilà un des professeurs est assassiné et c'est un des ennemis mortel de l'inspecteur Gamache. Comme toujours chez Louise Penny, les personnages sont tous très "travaillés", ni tout blancs ni tout noirs pour la plupart, avec leur force leurs faiblesses leurs failles leurs doutes. Comme la vie. L'atmosphère y est tour à tour très chaleureuse, glaçante, joyeuse. le héros de cette histoire est une carte mystérieuse dont quatre élèves de Gamache doivent percer le secret. Ce que j'ai aimé dans ce roman c'est les liens entre les divers personnages et la palette de sentiments qu'un homme peut éprouver envers un autre et qui peuvent aller de l'amour à la haine. Et c'est vrai que Louise Penny est maître dans l'art de nous détailler tout ce que peut éprouver un homme en vers un autre et comment une amitié de toujours peut se transformer en dégoût face à la faiblesse humaine mais une facette de cette amitié peut toujours exister quoi qu'il advienne. Mais j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs et parfois nous sommes un peu perdus dans cet imbroglio de crimes, de carte mystérieuse, de personnages de la première guerre mondiale. Mais je suis allée jusqu'au bout et je n'ai pas regretté car les dernières pages sont très belles et le dénouement poignant.

Ah quel plaisir de retrouver la petite communauté très attachante de Three Pines !
C'est quand même exceptionnel de lire un roman policier où il est autant question de bonté…
Cette fois l'inspecteur Gamache repartant avec son gendre en croisade contre la corruption, fait face à plus dangereux, plus pervers, et doit jouer très serré…
Un nouvel épisode très bon cru !

Louise Penny est considérée comme l'Agatha Christie canadienne, et ce n'est pas tout à fait un hasard. Son personnage principal, Armand Gamache, traverse ses romans à la façon je dirais, non d'un Hercule Poirot, mais plutôt d'une Miss Marple, dans une atmosphère plutôt cosy, tout en rondeur, bien loin d'un thriller ou d'un polar froid. C'est ce qui fait sa marque de fabrique. Cette fois-ci, l'auteure tire son personnage de sa retraite de Three Pines, le petit village que les aficionados de Louise Penny connaissent par coeur, pour lui faire accepter le poste de commandant de l'école de police de la Sûreté. C'est qu'il y a urgence: celle-ci, gangrenée depuis des années par des dirigeants sans scrupules, forme désormais des policiers dont la brutalité semble être le mot d'ordre. Gamache est persuadé de pouvoir remettre de l'ordre dans tout ça, quitte à se frotter aux personnes déjà en place et à bousculer la hiérarchie bien installée. En parallèle, il se retrouve en possession d'une vieille carte topographique découverte dissimulée dans un mur, et qui semble représenter Three Pines et sa région. l'occasion pour Gamache de jauger certains de ses élèves et de remuer un passé trouble. L'histoire, un peu nébuleuse par moments, se déroule paisiblement, même lorsqu'un des dirigeants de l'école est assassinée. Beaucoup de discussion, de réflexion, peu d'actions, un roman qui fait penser à un gros chat ronronnant au coin du feu. Assurément plaisant à lire même si j'ai frôlé la lassitude par moments , il m'a manqué juste une petite étincelle de folie pour être emporté.
Je remercie les éditions Acte Sud pour leur confiance.