Un garçon, un renard apprivoisé – inséparables, mais pourtant brutalement arrachés l'un à l'autre par une guerre… Parviendront-ils à se retrouver sains et saufs ? La route est parsemée de dangers, mais aussi de rencontres inattendues !
Tels sont les ingrédients principaux de ce très joli roman publié il y a deux ans et salué unanimement par la critique. Je suis vraiment ravie de voir qu'un roman comme Pax et le petite soldat peut susciter un tel engouement : il s'agit d'un beau texte exigeant, raconté à deux voix par les deux protagonistes – et, loin des « page turners » qui caracolent en tête des ventes, avec un rythme à la fois intense et assez lent, ponctué de souvenirs et prenant le temps de nous montrer comment Peter et Pax se transforment au cours de leurs périples respectifs… Nous n'avons pas boudé notre plaisir : ces deux personnages sont irrésistiblement attachants, impossible de ne pas éprouver un élan de tendresse en apprenant à les connaître ! L'intrigue est passionnante. L'écriture est sublime et souvent bouleversante.
À travers le destin de Pax et de Peter,
Sara Pennypacker évoque des thèmes universels : la perte d'un proche, la culpabilité, le doute, la solitude, l'expérience à la fois enthousiasmante et douloureuse de grandir, la difficulté de trouver sa voie par rapport à ses parents, l'émancipation, l'épreuve mêlée d'exaltation du retour à la vie sauvage…
J'ai trouvé géniale l'idée d'évoquer la guerre de la perspective d'un enfant et d'un animal. On n'apprend quasiment rien des ressorts de cette guerre particulière, mais on observe son déroulement et ses conséquences immédiates et durables d'un regard innocent, à hauteur d'enfant. Là où une fresque sur l'horreur de la guerre serait difficilement supportable par de jeunes lecteurs,
Pax et le petit soldat nous la raconte de façon impressionniste, à travers le ressenti de ses petits héros. Ce livre est un vibrant hymne à la paix qui a résonné fortement chez nous tous.
En même temps, ce livre est étrangement empreint d'une douceur réconfortante, à l'image des illustrations sans pareille de
Jon Klassen. L'amitié indéfectible que partagent le garçon et le renard, la façon dont ils apprivoisent la nouvelle situation, leur détermination et la bienveillance qu'ils suscitent, font souffler sur cette lecture un vent d'optimisme.
(Lu à voix haute en octobre/novembre 2018)
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