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sur 1100 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une vraie claque à la fin...Perec renouvelle l'autobiographie et nous livre une oeuvre percutante.
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Hello
je reviens aujourd'hui pour une chronique un peu spéciale avec le livre W ou le Souvenir d'Enfance de Georges Perec. Il s'agit plutôt d'un compte-rendu de lecture que j'ai dû écrire pour mon cours de Culture Générale et Expression, donc la forme est différente des autres critiques écrites jusqu'ici et aussi différente que le premier compte-rendu de lecture que j'avais dû écrire pour ce cours l'année dernière ; compte-rendu qui m'avait fait prendre conscience que j'adorais parlé de mes livres sous ce format et qui m'a permis en quelque sorte de vraiment me lancer sur l'aventure de blogueuse littéraire. Vous pouvez d'ailleurs retrouver ce compte-rendu ICI. Bon, l'introduction est un peu trop longue alors je vous laisse avec mon compte-rendu, en espérant que ce format vous plaira !

La mémoire collective recense toute l'Histoire de l'espèce humaine et de la planète Terre. Elle est un lieu abstrait où s'inscrit des notions et des faits de plusieurs individus tout comme la mémoire dans son sens large. La mémoire individuelle est une mémoire qui est propre à chacun. Il est pratiquement impossible que deux personnes puissent avoir la même. Elle est composées de souvenirs et d'expériences vécus tout au long de la vie et qui a forgé la personnalité, la mentalité, les principes… La mémoire collective et la mémoire individuelle peuvent se mélanger dans la mémoire d'un individu. W ou le souvenir d'enfance a été écrit par Georges Perec et publié en avril 1993 et fait 219 pages. Ce livre mélange deux récits distincts, s'alternant dans les chapitres. L'un raconte l'enfance de Georges Perec, l'autre est le récit imaginaire d'un homme puis d'une île nommé W.

Voici le résumé : « Il y a dans ce livre deux textes simplement alternés ; il pourrait presque sembler qu'ils n'ont rien en commun, mais ils sont pourtant inextricablement enchevêtrés, comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule, de cette lumière lointaine qu'ils jettent l'un sur l'autre, pouvait se révéler ce qui n'est jamais tout à fait dit dans l'un, jamais tout à fait dit dans l'autre, mais seulement dans leur fragile intersection. L'un de ces textes appartient tout entier à l'imaginaire : c'est un roman d'aventures, la reconstitution, arbitraire mais minutieuse, d'un fantasme enfantin évoquant une cité régie par l'idéal olympique. L'autre texte est une autobiographie : le récit fragmentaire d'une vie d'enfant pendant la guerre, un récit pauvre d'exploits et de souvenirs, fait de bribes éparses, d'absences, d'oublis, de doutes, d'hypothèses, d'anecdotes maigres. le récit d'aventures, à côté, a quelque chose de grandiose, ou peut-être de suspect. Car il commence par raconter une histoire et, d'un seul coup, se lance dans une autre : dans cette rupture, cette cassure qui suspend le récit autour d'on ne sait quelle attente, se trouve le lieu initial d'où est sorti ce livre, ces points de suspension auxquels se sont accrochés les fils rompus de l'enfance et la trame de l'écriture. »

De quelle manière le roman met-il en jeu la mémoire individuelle et la mémoire collective ?

Tout d'abord, nous allons voir comment la mémoire individuelle est mis en avant dans le roman puis comment la mémoire collective est elle aussi mit en avant dans le livre.

La mémoire individuelle est très présente dans ce roman, surtout dans la partie sur l'enfance de Georges Perec, plus que dans le récit imaginaire. Georges Perec nous livre toute son enfance, tous ses souvenirs personnels sans détour. Il fait appel à sa mémoire (sa mémoire individuelle !) pour nous les livrer. Il se souvient, il écrit, il ordonne ses souvenirs sur le papier pour en faire un récit cohérant. C'est une jolie manière de faire travailler sa mémoire individuelle que d'écrire ses souvenirs d'enfance et de faire tout ce travail sur soi-même. Il s'agit d'une mise en scène de la mémoire individuelle de Georges Perec. Il nous livre aussi un autre côté de la Seconde Guerre Mondiale car sa famille a tout fait pour l'y protéger, il n'a pas de souvenirs de ses parents et ne sait pas pourquoi ils ne sont plus à ses côtés. Ce qui rend son histoire belle et extraordinaire !
Dans le récit imaginaire, la mémoire individuelle est peu existante voire inexistante ! Dans cette partie, l'auteur a plus cherché à développer la mémoire collective sur la vie de la cité W. Roman d'aventures et reconstitution d'un fantasme enfantin sur l'idéal olympique, cette histoire est étrange. L'auteur commence par nous raconter une histoire d'un homme ayant volé l'identité d'un enfant disparu sans le savoir puis il y a une cassure nette et nous découvrons la vie de la cité W, une cité olympienne. On découvre le mode de vie de ses habitants qui devient de plus en plus malsain : il y a un cercle vertueux pour les gagnants et un cercle vicieux pour les perdants, les femmes sont enfermées et violées lors des jeux, etc… l'histoire est très bien écrite mais légèrement malsaine à la fin. L'individu n'existe pas vraiment, il n'y a pas vraiment de mémoire individuelle, seul la mémoire collective est mise en avant. Nous découvrons l'ensemble mais aucun individu. La cité a ses lois propres et personnelles, tournée vers le sport et rien d'autre ; exerçant un classement dans les disciplines, faisant affronter les sportifs des quatre villages entre eux à travers différents championnats et encourageant les défis pendant les entraînements.

Dans ce petit livre de 219 pages, la mémoire collective et la mémoire individuelle sont très bien exploitées et mise en avant grâce aux deux histoires. L'un met en avant la mémoire individuelle et l'autre la mémoire collective, le tout est bien séparé. L'auteur a une plume géniale et simple, il arrive à nous transmettre ses idées et ses réflexions !
Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Un livre... qui retourne le cerveau. Je n'ai pas d'autres mots pour le décrire.
Nous sommes confrontés à trois récits enchâssés qui paraissent totalement opposés l'un à l'autre. D'un côté, la biographie de Perec. D'un autre, l'histoire d'un type qui a l'identité d'un enfant disparu en mer et enfin, la description détaillée d'une île sportive appelée W, issue de l'imaginaire enfantin de Perec.
Le côté autobiographie est... vaguement intéressant. On apprend deux ou trois choses sur sa vie. Il s'appuie beaucoup sur des descriptions de photos pour parler du passé mais il met surtout en avant les tours que joue la mémoire avec le temps. Il s'approprie des événements qui sont arrivés à des proches parce que sa mémoire s'altère avec le temps.
L'histoire du type qui a une autre identité m'a... complètement laissé de marbre. Comme si je lisais des faits divers dans un journal.
Par contre... c'est la 3e histoire, celle sur W qui est renversante. Perec nous décrit une île tout à fait charmante, avec un culte des corps parfaits. Mais à mesure qu'on avance dans l'histoire... le parallèle avec les nazis est incontestable. W est une dictature horrible qui traite les humains de façon abominables (viols encouragés, tortures pour les perdants, exclusion sociale... la liste est longue). le plus incroyable c'est que cela m'a rappelé le cercle vicieux des personnes maltraitées par leur moitié : c'esr progressif. Il y a un acte qui dérange. On passe outre, on l'oublie. Un deuxième acte, on passe outre, on oublie. Un troisième, un quatrième... jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien de beau. Et avant de s'en rendre compte, on est tombé dans l'horreur.
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J'ai été un peu déçue lorsque j'ai lu la fin de la première partie, car je m'attendais à savoir ce qu'était devenu Gaspard Winckler. Sinon, la partie autobiographique de Georges Perec n'est pas désagréable à lire, et j'ai bien aimé la partie imaginaire, avec la métaphore de l'île de W, dénonciatrice du nazisme. Je recommande la lecture de ce livre, 2 en 1 !
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Un classique de l'auteur à mes yeux.
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Vision glaçante d'une société vers laquelle j'ai parfois l'impression que nous nous précipitons.
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C'est une autobiographie donc il ne faut pas s'attendre à de l'action et à du suspense. C'est surtout descriptif et lent. Il y a quelques longueurs, mais c'est tout à fait normal.
On suit donc comme nous le dit le synopsis deux récits simultanément, un chapitre sur deux: l'un où l'on suit l'autobiographie de l'auteur où il nous raconte des souvenirs, des moments de son enfance qu'il a vécu. Il essaie en fait de recoller les morceaux. Et inévitablement, les deux sont liés. Mais on ne sait pas comment c'est ça qui est intéressant. C'est ce qui a maintenu ma lecture parce que c'est vrai que non ce n'est pas passionnant ce qui se passe. Pourtant, c'était un bon livre qui fait réfléchir et ce qui m'a passionnée, c'était surtout le récit fictif. On nous y explique un système de société idéal sur un ile. Et wow quelle lecture! Je n'étais clairement pas prête! Si au début, cela semble un système brillant très vite on déchante... On nous dépeint alors une dystopie qui vire au cauchemar. C'est absolument terrifiant. Et cela est basé évidemment sur le système nazi, donc un peu comme un camp de concentration. C'est finalement une société terrible qui se met en place sous nos yeux. C'est peut-être un peu compliqué pour comprendre le fonctionnement des classements, disciplines, etc. Mais pour le coup, j'ai compris vraiment l'essentiel pour me plonger dans cette horreur sans nom. Certains passages sont horribles et sont déchirants (notamment celui avec les femmes et celui avec les enfants et adolescents). J'ai été complètement transporté dans ce monde dystopique. Et puis c'est tellement bien écrit... Par contre, je dirais quand même qu'il faut être très concentrée pour la lecture de ce bouquin, car c'est important de ne rien laisser passer pour bien analyser, bien comprendre chaque élément. de plus, l'écriture peut parfois entre un peu difficile avec certains moments ou certaines phrases un peu trop longues des fois ^^' mais cela n'enlève en rien la compréhension.
La partie fictive m'a grandement intéressé, mais la partie autobiographique était tout aussi cool. Un peu ennuyant oui sûrement, il ne se passe pas grand-chose en soi.
Et la fin... Je ne m'en remets toujours pas. Elle est magnifique. Elle est bouleversante et touchante à la fois. J'ai été bouleversée par cette fin et par certains passages de ce livre. J'ai même pleuré un peu sans savoir pourquoi. Et puis la façon dont on comprend cet enchevêtrement de fils entre les deux textes est tout bonnement du génie pour moi.
Et puis la puissance des mots, des phrases choisis... C'est d'une justesse indéniable. Ça a vraiment joué dans cette lecture.
En somme, un beau livre qui frappe juste et qui nous montre une société glaçante avec un système terrifiant qui n'épargne personne et montre toute l'inhumanité de l'homme.
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