- Ne t’avise pas de faire de moi un personnage de ton prochain roman.
- C’est hors de question, répondis-je. Ne t’inquiète pas.
Est fascinant l’exercice qui, à mi-chemin entre littérature et vécu, consiste à visiter les endroits que l’on a découverts dans les livres et à projeter sur eux, en les enrichissant de réminiscences et de lecture, des aventures réelles ou imaginaires, des personnages historiques ou de fiction qui les ont jadis hantés.
Le théâtre, reprend l’Amiral, est un moyen éducatif de premier ordre. Mais on devrait chez nous le réformer de sorte à le purger de ses malséances, de toutes ces jouvencelles fugueuses, ces fanfaronnades, ces crimes, ces insolences de cabotins et ces domestiques qui se font gloire de leurs scélératesses d’entremetteurs…
"Ne me dites pas qu'il n'est pas honteux pour l'espèce humaine d'avoir mesuré la distance de la Terre au Soleil, d'avoir calculé la masse des planètes proches, et de ne pas avoir découvert les lois fécondes qui feraient le bonheur des peuples." p.198
Il y a une formule bien espagnole à laquelle on recourt souvent dans nos collèges et nos institutions : « C’est un enfant d’une grande humilité », ce qui est évidemment considéré comme un éloge et qui, traduit en langage clair, veut dire : « Dieu soit loué , il a contracté la maladie éminemment espagnole de la soummision, de l’hypocrisie et du silence.
En définitive, la culture est source de bonheur, puisqu'elle développe la lucidité du peuple.
L'atonie espagnole n'est pas de celles auxquelles on remédie avec des méthodes civilisées. Il y faut le feu pour cautériser la gangrène qui la ronge.
Tout ce que l'on a vécu nous fait profit d'une manière ou d'une autre. Excepté pour les fanatiques et les imbéciles.
En fin de compte, la vertu ne donne que des tableaux froids et figés. Ce sont les passions et les vices qui animent les toiles du peintre, les vers du poète, les compositions du musicien. Ceux qui inspirent l'amant audacieux.
Une belle femme n'a jamais quarante ans. Elle en a trente ou soixante.