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Dans le jaune du patriarcat l'oppression lourde des sachants
l'homme médecin riche serait-il le plus caractéristique?
Dans sa chambre close le papier peint raconte une vie qui pourrait et l'obsession ou la folie et la manipulation ou la dépression
A l'extrême la serviabilité tendance perverse et la culpabilité de s'infiltrer de ta faute tout est de ta faute
Un mécanisme en place pour que l'épouse adhère à la thèse violente déclinée petit à petit. L'homme institut dit c'est de ta faute.
Surveillance isolément infantilisation culpabilisation paternalisation en quelques tranches tout y est et la folie pointe.
Tu vas mieux dit le médecin mari mais la femme rampe derrière les regards elle tente d'échapper à l'inertie coercitive elle rampe pour atteindre le dehors et les mots sur le papier peint dansent sauvages.

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Paru en 1892, cette courte nouvelle n'en est pas moins glaçante. Une jeune mère fait une dépression après la naissance de son enfant. Son mari, médecin, lui prescrit du repos. Elle est enfermée dans une chambre au papier peint jaune. Amorphe, son mari lui interdisant tout, même d'écrire pour qu'elle se repose, le papier peint fini par l'obséder.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui met en lumière la méconnaissance de la dépression à cette époque, et la façon dont cette maladie était traitée, ainsi que les femmes. C'était court mais intense.
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Cette nouvelle a 120 ans! le texte est très bien lu et contribue à l'ambiance un peu effrayante. Une jeune accouchée est installée dans une maison ancienne, louée pour quelques mois: une chambre qui était une salle de jeux pour des enfants qui ont tout saccagé. le papier peint jaune la dégoûte puis l'intrigue, la jeune femme semble victime d'hallucinations. Dépressive? Paranoïaque? Son mari, médecin a un comportement curieux: il est dans le déni de la détresse psychologique de sa femme, il cherche seulement, semble-t-il, à l'aider à se rétablir physiquement.
J'avoue avoir éprouvé un certain malaise.
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Un récit halluciné écrit sous forme de journal intime : une jeune mère dépressive de l'époque victorienne se voit confinée en chambre par son mari médecin. Mise en repos et privée de tout comportement portant au fantasque (y compris l'écriture), la jeune femme observe au fil des jours des formes macabres se mouvoir le long de son papier peint jauni, et pense même y deviner la présence d'une silhouette rampante, cherchant à sortir du motif.
Un classique (1892) de la littérature fantastique et féministe, un court brûlot avant-gardiste mettant en perspective le devoir préposé aux femmes de s'affairer aux conditions de vie de leur entourage sans pouvoir toucher de près ou de loin au domaine de la transcendance artistique, et donc sans pouvoir inscrire dans le temps une oeuvre qui puisse leur survivre. Face à ce défi existentiel, Charlotte Perkins Gilman aura réussi à sortir du motif.

Lien : http://Nouvelle-fantastique...
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La narratrice et son mari médecin s'installent durant l'été dans une vielle maison en attendant que les travaux de leur future demeure soient achevés. Souffrant d'une dépression post-partum, son mari lui interdit tout effort, toute sortie ou tout création artistique (entendez par là écrire) pour son bien. Il lui faut dormir, se reposer et manger . Elle occupe l'ancienne nurserie dont papier jaune l'obnubile et la fascine. Ses pensées sont accaparées par les motifs et elle en vient à imaginer des personnages dont une femme qui rampe et cherche à s'échapper. le papier peint devient le miroir de sa condition. Elle commence à douter de son mari, de ses soi-disant bonnes attentions (n'est-elle pas enfermée ?) et tombe dans la spirale de la folie.
Ce court roman est glaçant et il est suivi d'une postface brillante et très intéressante rédigée par Diane de Margerie qui nous éclaire sur la vie de Charlotte Perkins Gilman. Elle-même a connu cette forme d'enferment sur ordre médical en 1887.
Au XIXe siècle aux Etats-Unis, les femmes étaient considérées comme des personnes dont seuls les hommes pouvaient décider pour elles ce qui était bien. Diane de Margerie nous éclaire sur ce ce qu'on attendait d'une femme : le mariage , les enfants et rien d'autre. Si elles entraient en résistance, la pression sociale se chargeaient de les rentrer dans le droit chemin.Nombre d'entre elles qui étaient habitées par l'envie d'écrire, d'être publiées voyant leurs rêves s'évanouir et soufraient de ce fait de neurasthénie. Un état traité par des « cures de repos » c'est-à-dire un enfermement.
La liberté de la femme (exister sans être réduite à un rôle d'épouse et de mère car la médecine obscurantiste jugeait toute activité créatrice comme dangereuse pour les femmes) était une chimère.
Un livre essentiel, fondamental et marquant !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Le titre original convient bien à ce livre et assez à propos : " The Yellow Wallpaper"
Car ce papier peint joue un grand rôle dans cette nouvelle de cette auteure contemporaine d'Edith Warthon et d'Alice James (la soeur d'Henry). Cet horrible papier peint qui est décrit comme très laid est traité par Charlotte comme si c'était un personnage fantastique.
C'est un petit livre étrange sur le traitement de la folie.
Le texte est court, cinglant c'est un livre terrifiant concernant la condition de la femme au XIX ème siècle dans la société victorienne. Un livre à la fois bouleversant, émouvant une très belle découverte, un texte magnifique poignant et la postface complète bien ce court texte. Il est même indispensable.
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Nouvelle parue en 1890 sous le titre « The Yellow Wallpaper »
Récit glaçant à la première personne, qui s'inspire hélas de faits bien réels, même si la nouvelle semble basculer vers le fantastique. Une jeune femme se retrouve enfermée par son mari (et médecin) pour soi-disant se reposer après sa grossesse. Loin d'une cure de repos, cet emprisonnement dans une chambre d'enfants au papier peint jaune inquiétant vire à la réclusion forcée. La narratrice est contrainte de se dissimuler pour écrire, alors même que c'est la seule chose à laquelle elle aspire. Elle envisage de sauter par la fenêtre, mais celle-ci est munie de barreaux : le piège se referme sur elle et les troubles nerveux cèdent la place à la folie, aux hallucinations issues du fameux papier peint nauséabond et angoissant. Une métaphore de la condition des femmes (et surtout de celles qui aspirent à s'émanciper par l'art) à la fin du XIXe siècle, réduites à la condition d'épouses bourgeoises. Un chef-d'oeuvre, que la postface de Diane de Margerie éclaire brillamment.
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ᴜɴ ᴛᴇᴍᴏɪɢɴᴀɢᴇ ʙᴏᴜʟᴇᴠᴇʀsᴀɴᴛ

Nouvelle nord américaine, considérée comme un grand classique, racontée à la 1ere personne du singulier, elle évoque la plongée d'une jeune femme dans les abymes de la dépression du post-partum à la fin du 19ème siècle.

Perçue comme un "état de morosité passager" et sans danger, dont on relevait la "légère tendance "hystérique" d'autant plus facilement que la femme venait d'accoucher et que son utérus avait été particulièrement malmené, la dépression du post-partum était traitée par du repos et quelques fortifiants.

Dans ce livre, à fleur de peau, la jeune femme s'installe dans une propriété en retrait de la ville avec son mari et sa fille pour se rétablir mais elle va peu à peu sombrer, absorbée par le papier peint jaune de la chambre où elle passe ses journées enfermée.

La forme du livre, composé de doubles pages non découpées que le lecteur va ouvrir lui-même pour découvrir cette souffrance, met en évidence l'enfermement de plus en plus prégnant et l'envahissement psychique de la jeune femme. Certaines images se révèlent, venant surprendre et imprimer l'iris et adressant un message de mal-être au cerveau, en écho au mal-être ressenti par la jeune femme.
Le papier peint prend de plus en plus de place et la parole s'efface. Il envahit, oppresse.

Dans le même temps, au fil de la lecture, le livre s'effrite, s'abîme, se déchire par endroit. Il est la symbolique de ce papier qui l'enferme et l'abîme. le lecteur suit ainsi cette descente aux enfers.
Les pages se recouvrent de papier peint et l'on se sent prisonnier. Il faut le déchirer pour voir ce qui se passe dessous et y lire le désespoir si fort et l'envie d'en finir...

Ce livre est un émouvant témoignage contre l'enfermement, sur ses dangers pouvant mener à la folie, un huis clos mental, une lutte pour les femmes... Je vous le conseille !

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Avec ce texte d'une quarantaine de pages, l'auteure évoque, en relatant une séquestration au sens propre, un enfermement plus subtil, social et psychologique, liée à la condition féminine.
La narratrice, jeune épouse d'un médecin, est récemment devenue mère. Son mari, à qui elle a exprimé un mal-être, l'emmène dans une maison de location à la campagne, et lui préconise repos et bon air, l'obligeant à garder le lit la majeure partie du temps. Il lui interdit de réfléchir, de lire ou d'écrire. Or, elle sent instinctivement qu'un travail stimulant, que le mouvement lui seraient salutaires. Elle ne contredit pourtant pas ce mari qu'elle-même dit attentif, prévenant, et auquel son double statut d'homme et de médecin confère une incontestable autorité. L'aliénation et la domination sont ainsi dissimulées sous les apparences d'une sollicitude omnisciente qui les rend d'autant plus difficiles à combattre.

Elle relate, en cachette, les journées passées dans la chambre où on la cantonne, et où elle se prend d'une obsession de plus en plus morbide pour les dessins du papier peint, y imaginant des mouvements, des regards, rédigeant le journal d'une plongée dans la démence alimentée par l'inaction et l'enfermement.

Bien sûr, comme évoqué en préambule, la prison que constitue la chambre jaune (titre original de la nouvelle, modifié lors de sa réédition) n'est que le symbole de celle, immatérielle, que représente l'injonction faite aux femmes d'investir les rôles de mère et d'épouse parfaites auxquels la société patriarcale aimerait les cantonner.

L'écriture hypnotique, les détails concrets par lesquels se manifeste la bascule dans la folie frappent, mais j'ai malheureusement trouvé que la brièveté du texte nuit à son intensité. Il est sans doute d'ailleurs révélateur que la postface de la présente édition, signée de la traductrice, soit plus longue que la nouvelle elle-même. Diane de Margerie la replace dans le contexte de l'époque (la fin du XIXème siècle) et la met en lien avec le parcours de l'auteure, qui connut elle-même un épisode dépressif, et fit le constat que malgré la naissance du féminisme, il restait encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les femmes puissent accéder à la maitrise de leur propre vie.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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"Et de tes mains, tu vas me décoleter
Me décacheter et me déshabiller
Au fur et à mesure"

Voilà ce que cette édition (Tendance négative) propose avec un livre "à découper". Armez-vous de votre coupe papier le mieux aiguisé pour découvrir la folie glissée entre les lés de papier peint. J'ai cité les paroles de Liane Foly car c'est un acte extrêmement sensuel de décacheter des pages auquel nous, lecteurs du XXIème siècle sommes peu habitués.

"Je ne suis pas vraiment sûre qu'aucune éclaboussure
De tes yeux jaillira lorsque tu me liras, au fur et à mesure
D'aventure en rupture, j'ai connu des fractures
Mais ma plus belle bavure, c'est de t'avoir laissé, au fur et à mesure"

Cette mise en page de folie accompagne un texte puissant sur le patriarcat et ses ravages. C'est d'autant plus fort qu'il s'agit d'un texte d'époque, écrit par une femme.

Plongez sans hésiter dans cette magnifique édition.

"Je t'écris des mots purs, j'ai gommé les ratures
Et là, sur le papier j'ai effacé tes fautes, au fur et à mesure
C'est pas de la grande écriture, juste un peu de lecture
Quelques instants volés qui se sont envolés au fur et à mesure"
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