Citations sur C'était mon frère... : Théo et Vincent van Gogh (25)
Un jour viendra où l'on ne distinguera plus la tombe de Vincent de celle de Théo. Un manteau de lierre les recouvrira , increvable, d'un vert sombre au pied des stèles, parfois brillant les nuits d'été, sous des étoiles très grandes.
Il les enveloppera et dira pour eux : c'était mon meilleur ami, c'était mon frère. (p. 135)
[ Le Père Tanguy ]
Il y avait chez cet homme illettré, insurgé de la Commune, condamné à l'exil dont il était revenu, amateur du Cri du peuple qu'il déchiffrait à peine, les restes d'une tempête ancienne dont Vincent aimait le souffle. Le socialisme de Tanguy avait immédiatement reconnu l'idéalisme de Vincent, et vice-versa. Vincent trouvait en lui la trace et la couleur d'une révolte indélébile. (p. 21)
Peu de temps après le décès de notre père, il avait peint une nature morte : une bible ouverte, et un roman de Zola, -La Joie de vivre- , corné, lu et relu par lui. J'ai d'abord hésité, ces deux livres côte à côte opposaient-ils mon frère à mon père, ou au contraire cherchaient-ils une réconciliation posthume ? Je ne sais toujours pas, mais j'aime cette toile à cause de l'hésitation qu'elle me procure, elle va et vient entre le conflit et la paix. (p. 59)
Nous voilà seuls Vincent et moi. Je suis l'ex-locataire de cet appartement, et je ne me résous pas à partir, parce que les souvenirs ne se plient pas au déménagement (...) Vincent et moi n'avons jamais cessé de vivre ensemble. (...)
Je frôle les murs et les tableaux, je m'arrête face à lui. S'il a fait tant d'autoportraits, c'est qu'il n'avait pas l'argent pour se payer des modèles.
Il avait peu de sympathie pour sa tête. (p. 105)
L'obéissance est une sensation oppressante. J'ai la main moite. Je reconnais à l'usure de leurs tranches les livres les plus sollicités, les gestes précautionneux de mon père, mais je glisse, je m'obstine, je cherche l'impossible ouvrage, celui qui ne peut être rangé ici, et que Vincent m'aurait tendu.
Il m'a suggéré tant de livres, il était possédé par la littérature. (p. 58)
Fils de pasteur, Vincent Van Gogh a été prédicateur, voici un extrait de son premier sermon prononcé le 19 Octobre 1876:
"Notre vie nous pourrions la comparer à un voyage. Nous allons du lieu où nous sommes nés vers un port lointain. Notre enfance pourrait être comparée à une partie de canot sur un fleuve; mais bientôt, oui bientôt les vagues deviennent hautes, le violent plus violent. Presque sans nous en être aperçu nous voilà sur la mer et la prière de notre cœur monte vers Dieu:"Seigneur, protège-moi car ma barque est si petite et ta mère si grande." Le cœur de l'homme est semblable à la mer, il en a les marées, il en a les tempêtes; il a sa profondeur. Il a aussi ses perles. Et le cœur qui cherche Dieu a plus qu'un autre ses tempêtes... p.42
Notre vie nous pourrions la comparer à un voyage. Nous allons du lieu où nous sommes nés vers un port lointain. [...] Le coeur de l'homme est semblable à la mer, il en a les marées, il en a les tempêtes ; il a sa profondeur. Il a aussi ses perles.