Ce livre était là, abîmé, corné, griffonné dans le bac des livres d'occaz, auteurs lettres l'à P. J'ai bien aimé la photo en couverture et le résumé. Par contre je n'étais pas pressée pour l'ouvrir. J'avais un peu peur j'avoue, les trouvailles en bouquinistes sont à double tranchant.
J'ai pris plaisir à lire les mauvaises critiques sur Babelio (ne sont elles pas les plus délectables ? )avant de commencer.
Et en fait j'ai plutôt bien aimé
Pourtant c'est assez fleur bleue, telescopé par moment, personnages sans surprise et puis il y a des répétitions. Comme si on allait oublier ce qui a été écrit quelques pages auparavant. Chaque chapitre commence par une citation sans auteur, je trouve ça très très moyen les hommages incomplets.
Mais je crois que je me suis beaucoup retrouvée dans Violette, l'héroïne. Sa solitude. le fait d'être à part même au milieu des gens. le fait qu'elle s'en contente, pas tout le temps mais souvent. Et son travail. Un travail de rêve. Gardien de cimetière. Moi qui adorais les arpenter et y lire aussi. Même son boulot d'avant, garde barrière de trains il me plaisait bien. Et il y a les petites références, les citations que je reconnais ou pas (pas d'auteurs de cités j'vous rappelle). Et aussi
L'Oeuvre de Dieu, la Part du Diable que l'héroïne lit constamment (quand je vous dis que je l'apprécie ce personnage). J'aime beaucoup beaucoup
John Irving et j'ai envie de relire ce titre après ce roman.
J'ai trouvé, peut être parce que je vieillis, qu'ils meurent bien jeunes les habitants de son cimetière. Mais bon, on meurt toujours trop jeune de toute façon. J'ai trouvé que pour un livre fleur bleue ce n'était pas du tout joyeux. Je me dis que j'ai aussi apprécié ma lecture car ces derniers temps mes bouquins parlent de solitude, surtout aux derniers instants. Je le pense aussi qu'on est seuls, surtout en mourrant, et ce roman dit un peu le contraire, c'est une ode à la compagnie, jusqu'à ceux qui ne sont plus. On y croit pas mais on aime le lire quand même.
J'ai trouvé que c'était beaucoup trop long aussi, on pouvait, facile, se contenter de deux fois moins de pages et par moment je patinais sec pour me motiver à continuer, c'est cruel à écrire, je pense que ça diminuait la portée dramatique du roman cette tartinade de mots en trop. Mais comme j'ai gardé ainsi un peu plus longtemps l'héroïne sous mes yeux, je n'ai pas râlé trop fort.