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sur 201 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Maja Norberg a 18 ans à peine.
Elle est en prison.
Son procès est en cours...
Neuf mois plus tôt, une tuerie a eu lieu dans une salle de classe de son lycée.
Elle est la seule à en ressortir sans la moindre blessure.
Quelle est son implication dans cette terrible tragédie ?
Qu'a-t-elle à se reprocher ?
C'est ce qu'elle va tenter de nous expliquer tout au long de ce récit, qui va vous interpeller dès les premières lignes...
Il est difficile de le lâcher ce roman !
Tant la narration et le style y sont plaisants, agréables et intelligents.
Tant les sujets, la problématique, les questionnements y sont aussi intéressants que dérangeants...
Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à ma lecture de Hate list de Jennifer Brown, pour ses nombreuses similitudes.
Petit à petit, entre déroulement du procès, incarcération, et événements passés, Maja se livre, dans une analyse réfléchie des faits.
J'ai été parfois troublée, interloquée, parfois révoltée... Parce que c'est tellement criant de vérité et que je me suis sentie complètement impuissante face à tout ça et surtout passive, même.
Tant d'hypocrisie, d'inégalités sociales, de superficialité...
Rien de plus grand, c'est le procès de Maja, mais surtout des classes dirigeantes, d'une société à la dérive...

Je remercie Babelio et les éditions Presses de la cité, pour cette découverte.
Il me tarde de pouvoir en parler autrement et davantage, avec l'auteure, Malin Persson Giolito, quand j'irai à sa rencontre au salon Quais du polar, en avril prochain.
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Je m'appelle Maria Norberg, mais vous pouvez m'appeler Maja.
Je suis une fille somme toute assez banale, qui en d'autres circonstances serait passée quasiment inaperçue.
J'ai dix-huit ans, je suis étudiante au lycée élitiste suédois de Djursholm. Je suis bonne élève, plutôt mignonne, et entourée.
J'adore ma petite soeur, Lina, qui n'a que cinq ans et que je me dois de préserver.
Ma famille est particulièrement aisée.
Le tapis rouge est donc déroulé pour m'assurer un avenir radieux.
"Moi, je ne suis qu'une connasse de bourge."
Enfin tout ça, c'était avant.

Ca doit d'ailleurs vous être bien égal. Tout ce qui vous intéresse c'est de connaître le rôle exact que j'ai joué dans la fusillade de mon lycée.
"Vous voulez que quelque chose ne tourne pas rond chez moi."
De pouvoir en toute conscience, en toute impartialité, me juger innocente ou coupable de meurtre.
Parce que oui, de toutes les victimes de ce jour-là, je ne nie pas en avoir abattues deux : Mon petit copain Sebastian Fagerman et ma meilleure amie Amanda.

Sebastian était également mon complice présumé, celui avec lequel j'aurais tout organisé.
"Nous sommes allés au lycée avec une bombe dans un sac et des armes dans un autre pour tuer le plus de monde possible."
Son père, Claes, est une célébrité incontournable en Suède puisqu'il s'agit tout simplement de la plus grosse fortune du pays.
"Sa richesse était si grande qu'elle équivalait à une nationalité."
Alors les médias se sont d'autant plus acharnés à interpréter les faits, à donner leur version des évènements. Ce jour-là, c'est Sebastian qui a ouvert le feu, atteignant nos amis Dennis, Samir ou encore Christer, notre professeur. Autant de victimes qui auraient pu être bien plus nombreuses : la bombe retrouvée dans mon casier était en effet défectueuse.
Dans cette salle, après la fusillade, j'étais la seule personne indemne.

Après neuf mois en maison d'arrêt, c'est l'heure de mon jugement.
En prison, j'ai pu apprécier la solitude.
Au procès, la salle est pleine. Remplie de charognards venus se repaître de ma carcasse.
Trois semaines de procédures pénales m'attendent, durant lesquelles la procureure Lena Pärsson va présenter les charges retenues contre moi, essayer de convaincre le juge et le jury que je suis un monstre qui doit être condamné à la peine maximale.
Je suis accusée de meurtre avec préméditation, de complicité de meurtre ou encore d'homicide involontaire. Je suis une dangereuse psychopathe. Et comme je suis désormais majeure, je vais être jugée - et peut-être inculpée - en tant que telle.
"La procureure va étaler des conneries sur moi pendant une journée, peut-être deux."
Pour me défendre, mes parents ont engagé le plus grand avocat pénaliste de Suède : Sander. Parce qu'il y a toujours au moins deux versions d'une même histoire, il s'attardera quant à lui à mettre à mal les conclusions et les expertises de Lena Pärsson et plaidera la légitime défense.
Et ce malgré toutes les preuves qui jouent contre moi, à l'instar des SMS que j'ai pu échanger avec Sebastian la veille du massacre.
Quels arguments les jurés accepteront-ils d'entendre ? Quel sera leur verdict ? le trouverez-vous justifié ?

Rien de plus grand est donc l'histoire de mon procès, qui distille tout doucement les informations relatives à mon innocence ou à ma culpabilité, permettant parallèlement de reconstituer l'ensemble des faits et de mon rôle central dans cette tragédie.
Pour raconter cette partie de ma vie, l'auteure Malin Persson Giolito, ancienne avocate, a choisi de déstructurer totalement la chronologie des évènements.
"Il n'y a pas de chapitres dans cette bouillie."
Elle relate donc dans le plus grand désordre la fusillade, mes premiers interrogatoires, mon séjour en maison d'arrêt, mon jugement mais également mes liens avec chacune des victimes, et la succession d'évènements qui ont mené au jour du drame. Passé et présent s'entremêlent jusqu'à offrir une vue d'ensemble.
Peut-être que vous vous direz que je ne suis qu'une pauvre petite fille riche, inconsciente, coupable, et qui mérite tout ce qui lui arrive.
Ou peut-être éprouverez-vous une certaine empathie en vous rendant compte que je suis moi aussi victime d'un imprévisible concours de circonstances, et que je n'ai jamais voulu nuire à personne. Que mes mots ont parfois dépassé ma pensée.

Je suis quelqu'un de plutôt franc dans mes propos. Mon honnêteté vous agacera probablement. Je soulève les défauts de chacun, j'émets des avis, j'ai des opinions parfois bien arrêtées. Vous verrez par exemple que je ne suis pas toujours très tendre avec ma mère, égocentrique et à côté de la plaque, qui s'inquiète davantage des répercussions que toute cette affaire aura sur elle plutôt que sur sa fille aînée.
Même si j'étais très liée à Amanda - ma première victime - je la trouvais superficielle, ridicule, parfois même un peu débile. Au moins, je ne verse pas dans l'hypocrisie.
Dennis lui était un gros black, qui approvisionnait Sebastian en drogues de toutes sortes. J'y ai parfois goûté moi aussi. Voyez en moi une toxicomane ayant perdu pied avec la réalité si ça vous chante.
Christer était un de nos professeurs, plutôt sympathique et pédagogue. Juste au mauvais endroit au mauvais moment ?
Samir lui venait de la banlieue, avait honte de ses origines et de la profession de ses parents, et avait intégré cette école élitiste par volonté de s'en sortir. Beau, intelligent, il avait tenté de me convaincre qu'apporter mon aide et mon soutien à Sebastian n'était pas de ma responsabilité.
"Samir est quelqu'un qui inspire confiance."
Sebastian lui était l'exact opposé de Samir. On pourrait penser qu'il avait tout pour être heureux de par ses origines richissimes, il organisait des soirées de folie, voyageait partout en Europe le temps d'un week end, se vautrait dans le luxe.
"Les fêtes de Sebastian étaient fantastiques, légendaires."
Mais quand il s'était intéressé à moi, j'avais vu à quel point sa vie manquait d'équilibre. Comme s'il était entraîné dans les abysses : Echec scolaire ( d'ailleurs il n'allait quasiment jamais en cours ), souvent défoncé, raciste, parfois violent. Il n'avait aucun modèle parental : Mère absente et père détestable qui, plutôt que de tendre la main à son fils en détresse, le frappait quand il était déjà plus bas que terre. Et sans l'approbation ou les encouragements paternels, Sebastian n'était plus qu'une coquille vide.
"Ne voyait-il pas que son père était malade ?"
Comment le sauver de lui-même ?
Il a finalement choisi le chemin de l'autodestruction, en décidant d'emmener le plus de personnes possible avec lui.
L'ai-je accompagné sur ce chemin meurtrier ? N'avais-je vraiment aucune idée de ce qu'il avait préparé ce jour-là ? Suis-je responsable de l'état d'esprit qui l'a conduit aux pires extrémités ?
Là encore, cher lecteur, ça sera à vous d'en décider. Je crois que le jury s'est quant à lui déjà fait une idée assez précise du rôle exact que j'ai joué, séduite par ce jeune homme et prête à tout pour lui.
D'après les journaux, je n'ai juste pas eu le courage de me tirer une balle comme nous l'avions prévu au terme de notre sanglante épopée.
"Rien de plus grand que l'amour."

Au-delà de l'affaire juridique, mon histoire est parsemée de réflexions sur les classes ou les entreprises les plus riches, qui ne sont pourtant pas celles qui paient le plus d'impôts, renforçant encore les inégalités sociales déjà existantes.
"Il est injuste que le système de sécurité sociale soit financé uniquement par les bénéficiaires de faibles et moyens revenus. Que les grandes entreprises paient moins d'impôts que leurs plus petites consoeurs."
Et par l'intermédiaire de mon ami Samir sera aussi posée la question de la place des migrants dans la société suédoise. Ou en Europe de façon plus générale.
Quant aux plus nantis, vous verrez que lorsque leur vernis de respectabilité se craquelle, ce qui se cache en dessous ressemble parfois fort à une plaie purulente.

Cette histoire, j'aurais personnellement voulu la réécrire. Quand vous la lirez, vous penserez probablement à Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver, Carnage de Maxime Chattam, Rage de Stephen King ou Dernier jour sur terre de David Vann. Autant de romans qui évoquent ces adolescents meurtriers, qui dénoncent les fusillades en milieu scolaire ( 18 rien que cette année aux Etats-Unis, la dernière en date ayant fait dix-sept morts ) en tentant au passage de leur donner une explication.
Quant à moi, c'est différent. Bien sûr, ça ressemble à un fait divers de plus, mais mon histoire ne se concentre pas sur le drame du lycée. Elle se base sur les causes et les conséquences de cette tuerie.
"Est-ce que tout est prédéterminé ?"
Qui nécessiterait davantage d'explications, de liens de cause à effet, pour arriver ainsi à l'inéluctable.
Moi aussi, je cherche à comprendre comment tout a pu s'articuler pour parvenir à l'impensable, à l'insensé.

Qualifié de thriller, le roman qui relate mon histoire est avant tout un drame psychologique doublé d'un roman procédural. Il laisse toutefois la place à certains rebondissements inattendus, à des révélations progressives : toutes les cartes pour vous faire un avis définitif sur ma personne ne vous seront pas données immédiatement. Cela dit, peut-être que votre premier avis ne changera pas, ou peut-être qu'au contraire il fluctuera en fonction de ces nouvelles informations, que parfois vous souhaiterez ma condamnation alors qu'à d'autres vous vous demanderez ce que vous auriez fait à ma place.
Certains témoignages seront décisifs pour me faire rentrer dans la case "coupable" ou la case "innocente". Il faut obligatoirement que ce soit l'une des deux de toute façon, n'est-ce pas ?
Les tribunaux ne laissent pas la place au juste milieu.
Alors jugez moi en fonction de tous ces éléments portés à votre attention aussi bien qu'à celle des jurés. Jugez moi en fonction de vos propres critères.
"Mais je me fous de vous et de votre avis."

Merci à Babelio et aux Presses de la cité de m'avoir fait parvenir ce roman quelques jours avant le verdict.
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Le procès de Maja Norberg, seule rescapée indemne d'une fusillade dans un lycée. Indemne peut-elle l'être vraiment ? Physiquement certes. Que s'est-il passé dans cette salle de classe et avant ? Maja nous livre ses pensées à la première personne, entre souvenirs et moment présent, parfois au compte-goutte, parfois en un flot continu. Victime ou coupable ?

Le personnage de Maja m'a émue et touchée. Je l'ai sentie sous le choc, dans un véritable stress post traumatique, fragile au possible et tout en sensibilité. Elle ne mâche pas ses mots mais lorsqu'elle relate l'évènement c'est de façon assez froide, détachée : on éprouve ses difficultés à repenser à cela. Plus encore à repenser à sa famille, sa vie d'avant. Alors elle verrouille son esprit, ne relate que les faits. Une immense solitude pèse sur elle, depuis longtemps, avant même son enfermement.
Est-il si difficile pour les parents, les adultes, de parler réellement aux jeunes ? de poser des questions intéressées ? d'accompagner, d'entourer ? Il semblerait, c'est ce qui ressort à plusieurs reprises dans les diverses familles dépeintes.
Pourtant Maja fait partie de la jeunesse dorée suédoise, habite un beau quartier, côtoie les plus riches familles. Mais l'argent ne fait pas le bonheur, n'est-ce pas ?
Dans une première partie, les informations sont distillées au goutte à goutte : l'auteur tient en haleine le lecteur, joue avec son impatience de découvrir « l'affaire », toujours sous fond de procès qui démarre. Puis les souvenirs affluent : l'ambulance, la maison d'arrêt, les interrogatoires et l'isolement total. Et enfin les souvenirs de sa vie d'avant l'évènement, comment tout ça a pu se produire, comment on en arrive à une tuerie sanglante. Et on revient au procès ponctuellement, régulièrement.
Ce récit est donc très structuré, offre des changements de rythme, permet de reprendre son souffle pour mieux repartir. Il y a des passages pesants, révoltants, affligeants, et d'autre un peu plus légers. Toutefois même lorsqu'elle décrit le bonheur qu'elle a connu, subsiste en toile de fond son traumatisme actuel et cette angoisse sous-jacente. Pour le coup, c'est une lecture lente, qui m'a demandé une certaine concentration. Je ne l'ai pas lu en un souffle, j'ai pris du temps pour connaître le personnage et prendre connaissance des faits.
Victime ou coupable ? Chacun se fera son propre avis.

Je lis sur la quatrième de couverture : « portrait dérangeant et empathique d'une génération ». Portrait dérangeant certes, mais portrait d'une portée universelle. Les enfants ne sont-ils pas le reflet de la vie parfois détraquée des adultes ?

Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité pour l'envoi de ce 4e roman de l'auteur, ainsi que Babelio pour l'organisation de la Masse Critique privilégiée.
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Rien de plus grand. Que veut dire ce titre? Rien n'est plus grand que la fortune de Fagerman? Que l'horreur des faits? Que la solitude des protagonistes ? Rien de moins sûr que toutes ces hypothèses car madame Giolito nous donne de quoi gamberger et c'est drôlement bien fichu.
Ça commence comme un thriller quelconque (ah! le début in medias res suivi d'une ellipse précédant un retour en arrière !) Pourquoi tous les auteurs d'enquêtes gore avec psychopathe en embuscade commencent-ils par ce fichu cliché ? En tout cas, pour ce qui est de ce bouquin-là, la réponse est claire, parce qu'il n'y a pas de psychopathe. Malin Persson Giolito utilise toutes les ficelles, mass murderer, procès d'assises, intrigue de campus, satire sociale et de tout cela parvient à faire une oeuvre originale et forte qui tient en haleine jusqu'à la dernière page. Elle a particulièrement travaillé la voix du personnage principal. Maja, la narratrice, a 18 ans; elle est pénible, émouvante, de mauvaise foi, lucide, râleuse, hystérique, acerbe, totalement perdue : c'est un superbe portrait d'ado, toujours juste, jamais forcé, un vrai tour de force.
Ouh là, j'en vois qui baillent au fond. Mais faut pas! C'est un vrai thriller, pas un essai sur la psychologie juvénile des classes supérieures. Je l'ai dévoré en trois soirées, et encore, c'est mon homme qui a éteint la veilleuse hier. Les classiques prétendaient plaire et instruire, madame Giolito fait réfléchir et se ronger les ongles.
Tous mes remerciements à Masse Critique et aux Presses de la Cité.
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Scène d'ouverture: un lycée élitiste et bien fréquenté , une tuerie dans une salle de classe , Maria Norbert se relève, c'est la seule rescapée....
Quelques mois plus tard s'ouvre son procès, le procureur la juge responsable du massacre et, pire encore,pense qu'elle est l'instigatrice des meurtres et qu' elle a agi de conserve avec Sebastian Fagerman le fils de Claes Fagerman l'un des hommes les plus fortunés de Suède.
Trois semaines, c'est la durée prévue pour ce procès qui déchaine les passions médiatiques, trois semaines pendant lesquelles toute sa courte vie va être épluchée, affichée aux yeux de tous . Mais Maria , que tout le monde appelle Maja , se tait . Mutisme total, rien ne lui échappe, aucune parole aucun regard . Pourtant elle en aurait des choses à dire .
Malin Persson Giolito signe ici un premier roman époustouflant . Bien sur il m'aura fallu franchir les 100 premières pages pour que la narration trouve son rythme , pour que les propos off de Maja prennent leur place dans le déroulement de ce procès qui semble ne devoir jamais finir. Un procès qui certes doit déclarer coupable ou non coupable cette jeune fille de 18 ans à peine , mais surtout un procès qui sert de miroir à toute une société bien pensante , qui essaye de soulever les rideaux opaques occultant des pans entiers de la société suédoise. Un procès somme toute intemporel et délocalisable à l'envie.
Une bien belle découverte que je dois aux Editions Les Presses de la Cité via NetGalley , merci .
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Tout d'abord ce livre est ma première expérience d'une lecture audio, en effet en l'empruntant à la bibliothèque celui-ci n'était disponible que via ce biais la et je dois avouer que j'ai beaucoup aimé cette expérience.

Nous faisons la connaissance de Maja qui est l'une des deux personnes responsables d'une tuerie de masse dans son lycée en Suède avec son copain Sebastian, nous la suivons à la maison d'arrêt lors de son procès car elle seule peut répondre à différentes interrogations concernant celle-ci.

Nous allons donc également la suivre dans son quotidien avant la fusillade, dans son lycée entouré de Sebastian, Samir et Amanda sa meilleure amie, j'y ai retrouvé un petit côté de la série Elite de part le milieu d'où vient Sebastian car son père est la plus grosse fortune de Suède. Ce qui pose donc également question dans ce récit, pour quelles raisons celui-ci devient-il l'investigateur de cette tuerie dans son lycée.

J'ai aimé suivre Maja car c'est une adolescente assez sarcastique mais également suiveuse de Sebastian à certains moments ce qui l'a fait dériver également en voulant aider celui-ci.

Une lecture ou l'on a envie de tourner les pages pour connaitre les raisons de cette tuerie mais au final celles-ci ne m'ont pas semblées très convaincantes.
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Prix du meilleur thriller scandinave 2017, « Störst av allt », traduit aujourd'hui en français sous le titre « Rien de plus grand », est le dernier roman de Malin Persson LIOLITO. Il est sorti ce 8 mars 2018 aux Presses de la Cité. La maison d'édition et NetGalley m'ont permis de le découvrir en version numérique, ce fut un plaisir !
L'auteure avant de se lancer en 2008 dans l‘écriture a mené une carrière d'avocate au sein d'un cabinet auprès la cour de justice de l'Union européenne. Elle a travaillé ensuite comme juriste à la commission européenne. Elle a poursuivi sa double carrière jusqu'en 2015, moment où elle a décidé de se consacrer entièrement à l'écriture. Outre « Störst av allt », on lui doit aussi « Bara ett barn » dont le titre édité chez Belfond est devenu « L'enfant qui ne souriait jamais ».

Rien de plus grand est un récit livré à travers le prisme de Maja, jeune ‘young-adult' enfermée dans une relation amoureuse toxique qui se retrouve devant une cour de justice après avoir tué deux personnes, sa meilleure amie et son amoureux. La question n'est pas de savoir si les faits sont avérés. La question est celle de la vérité judiciaire qui la déclarera – ou non – coupable !
Au coeur de son procès, Maja s'absente de la réalité et se raconte ce qu'elle a fait, plus encore ce qu'elle a vécu, les chemins parcourus, les embûches rencontrées, les pistes abandonnées, reprises et perdues à nouveau. Surtout, Maja s'interroge : est-elle responsable de tout ce gâchis ? A-t-elle provoqué les dérapages ? Que doit-elle penser de la procureure ? de son avocat ? Et ses parents, ceux de son amoureux, n'ont-ils pas, eux aussi, une lourde responsabilité dans la tuerie qui l'a mené en prison ? La toxicité de son amour, elle n'en est pas responsable. Si ? Issue d'un milieu d'origine friqué, accaparé par sa recherche d'intérêts plutôt qu'attiré par un modèle de relations humaines centrées sur la personne, Maja ne peut que se demander si, née ailleurs, elle aurait modifié la trajectoire qu'elle a choisie. Finalement, la justice doit-elle la condamner ou la déclarer non coupable ?
Ces questions, de vraies questions sociales abordent les épineux problèmes de sexe, de drogue, d'influence malsaine d'une presse à scandales, de la négation même du respect de l'instruction judiciaire mais l'auteure aborde aussi les questions de la parentalité, du décrochage scolaire, de la réponse des écoles, des manquements de la justice, du manque de réalisme des aides psychologiques (ndlr : le thème central déjà traité par l'auteur dans son livre « L'enfant qui ne souriait jamais ». le livre touche à tout, à l'image de la complexité de la société dans laquelle le récit s'insère.
L'écriture – et même l'artifice d'écriture laissant la place prépondérante au monologue que se tient à elle-même Maja, la jeune tueuse en attente du verdict – est calibrée pour le public ‘young-adult'. La tranche 15-30 ans aime ces livres qui posent un regard qui édifie le monde, qui lui rend sa complexité et suscite une réflexion généraliste sur la société, ses rouages, son humanité ou l'absence de celle-ci. Ces lecteurs ont l'âge et les moyens de s'identifier à ces questions, le plus souvent sans réponse univoque et ils peuvent, à partir des mots d'auteurs, se forger et énoncer leurs propres visions du monde et de ce qui le déséquilibre. Quant aux lecteurs plus âgés, loin de bouder de telles approches, ils aiment s'y confronter pour, le plus souvent, conforter leur propre appréhension de la société d'aujourd'hui.
Et là, il faut reconnaître le talent de Malin Persson LIOLITA qui maîtrise parfaitement les codes du genre thriller, de la justice face à l'opinion publique et de la construction progressive d'une tension qui guide, contrecarre, confirme ou modifie les jugements que le lecteur porte sur la situation, les personnages et la décision finale. C'est sûr, au cours de la lecture de « Rien de plus grand », on a envie de gifler, casser la figure et renier plus d'un personnage ! On juge, on case les personnes. On objecte et on confirme, de manière péremptoire, les causes malsaines qui ‘nous' ont conduit au coeur d'une telle situation dramatique. Nous laissant croire qu'on pense par nous-mêmes, Malin Persson LIOLITA nous emmène, nous emporte où elle veut ! Pari gagné, le lecteur dès la première page est pris dans les filets de la complexité que l'auteure va lui dévoiler peu à peu.

Rien de plus grand … que l'amour jusqu'au moment où une autre chose le surpasse. Mais qu'est-ce que cela pourrait bien être ? N'hésitez pas, suivez l'invitation de l'auteure, plongez dans son roman…
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j'aime les thrillers, j'aime les livres traitant de procès, j'aime être manipuler par un auteur, tout était donc réuni dans ce livre.
Nous suivons Maja qui, dès le début du livre, est dans le box des accusés pour les meurtres de son professeur et de ses camarades de classe, meurtres qui ont eu lieu dans la salle du lycée qu'elle fréquente.
Nous naviguons entre la plaidoirie de la procureure et de l'avocat de Maja et l'histoire de Maja qu'elle nous livre en toute sincérité, en n'oubliant pas de nous indiquer ses différents états d'esprit au fur et à mesure de l'avancée de son histoire.
J'ai trouvé quelques passages un peu longs, mais qui, on s'en rend compte, ont leurs importances pour la compréhension de l'histoire. La psychologie est très présente dans ce livre, certains personnages (importants) sont de vrais têtes à claques, mais ils sont tous très crédibles et ne font pas du tout clichés.
Pour savoir quel sera l'issue de ce procès, je vous conseille de lire ce livre et vous saurez quel est le sort de notre héroïne, acquittée, condamnée...
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« Rien de plus grand » est le deuxième roman traduit en français de Malin Person Giolito, une auteure suédoise qui a d'abord exercé le métier d'avocate. Ce roman est une fiction, il n'y a jamais eu de fusillade dans une école suédoise à ce jour.
Le roman est à une voix, celle de Maja Norberg, l'accusée. Accusée d'avoir aidé Sebastian Fagerman, son petit ami, a commettre une tuerie de masse dans leur école, un lycée huppé de la banlieue de Stockholm. Tuerie de masse, notion qui désigne l'assassinat de plusieurs personnes (au moins quatre) dans un laps de temps assez court, est un terme que l'on entend beaucoup actuellement. le but souvent inavoué et final semble être un suicide, le tueur de masse haïssant la société et se sentant aliéné.
Dans la classe où s'est produit cette tuerie, ils étaient 5 élèves et un professeur. Maja Norberg, 18 ans, est la seule rescapée. Lorsque le procès s'ouvre, Maja a passé neuf mois en maison d'arrêt. L'auteur alterne des scènes de la salle d'audience avec les récits des étudiants et tous les événements qui ont contribué à en faire les victimes d'un meurtre de masse. Au départ , je n'ai pas aimé Maja et ses paroles sardoniques mais au fur et à mesure, j'ai entendu sa voix déchirante, ses appels au secours silencieux et compris son impuissance.
Au cours du procès, le lecteur découvre la façade lisse d'une communauté aisée où les tensions raciales et de classe sont habituelles, la drogue abondante, les adultes absents et les familles dysfonctionnelles. L'auteure soulève des questions sur la nature de l'amour, les effets secondaires désastreux de la culpabilité et la fonction de la justice. Car c'est bien à un drame psychologique de salle d'audience à laquelle Malin Persson Giolito convie le lecteur, en mélangeant justice pénale et conviction induite par les médias, loyauté et codépendance, innocence et culpabilité.
Merci aux Presses de la Cité et à Babelio de m'avoir choisie pour cette Masse Critique privilégiée.
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Tout d'abord, merci à Babélio et à l'éditeur de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Les thrillers ne sont pas ma tasse de thé mais, lors de chaque masse critique, je me mets au défi de découvrir un livre que je n'aurais pas forcément acheté.
Ceci dit, ça ne veut certainement pas dire qu'il ne faut pas acheter "Rien de plus grand"... au contraire !
L'auteur nous raconte l'histoire de Sébastian, Maja, Amanda et leurs amis.
Il n'y a pas de surprise.... Lorsque nous commençons la lecture, on est tout de suite au fait de ce qui s'est passé : Maja est la seule survivante d'une tuerie dans un lycée suédois. Maja est, non seulement la seule survivante, mais semble même être une pièce maîtresse de cette tuerie.

L'intérêt de ce livre n'est pas de savoir "qui" mais "comment" et "pourquoi". Et cela, l'auteur nous l'explique avec brio.
Elle peint magnifiquement la société dans laquelle nous évoluons, avec de jeunes gens en perte de repères.

La lecture de ce livre rappelle que les choses ne sont jamais aussi simples qu'elles y paraissent. Les médias manipulent la réalité, nous également et nous avons trop souvent tendance à juger sur pièce.

Personnellement, ce qui m'a dérangé, et justifie ma "note" dans ce roman, ce sont les scènes de "sexe". Sans être prude, j'ai un peu de mal avec la description de scènes "chaudes", surtout quand les protagonistes sont des enfants ou des ados.

En conclusion : Pour ceux qui ont lu "il faut qu'on parle de Kévin", Rien de plus grand est du même style.
Un livre qui nous fait encore réfléchir bien après sa lecture, qui s'insinue dans notre tete, qui nous interroge, nous dérange...Un livre à ne pas manquer.
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