Mots-Dorés ferma les yeux en maudissant son entêtement. La conquête de la page 412 allait lui coûter un prix inestimable. Sa liberté.
- La vérité. J'ai écrit pour oublier la folie. Et pour comprendre, également.
À la guerre comme à la guerre. Après tout, c'était sa vie qu'il jouait dans ce royaume de la démence.
Mais Roland voulait comprendre, se rappeler. Et vivre, par dessus tout.
Rien de logique, rien de normal...
Lothar s’écroula au sol et la meute l’entoura de nouveau, avec la lenteur effrayante de ceux qui n’ont plus besoin de se hâter.
Un bref instant, Mots-Dorés pensa qu’il aurait dû avoir le temps de se relever, de fuir.
Normalement, il aurait dû.
Mais ce n’était pas le cas.
Peut-être parce que cela ne servait à rien, que l’on n’échappait pas à ses remords.
Sa première intuition était la bonne. Il avait perdu la vie depuis longtemps déjà et se trouvait en enfer. Condamné pour l'éternité à payer ses fautes.
Deux ennemis mortels, chacun habité par la même certitude : un seul sortirait vivant de ce sanctuaire.
La seule absurdité, c'est de ne jamais mourir, crois-moi...
- Tu es l'âme blanche qui élève Cœur de Lion dans la lumière. Mots-Dorés est l'âme noire qui pourrait le perdre dans les ténèbres.