Le tour du cadran, ce sont vingt quatre heures de la vie d'un fugitif, à Vienne, ce fugitif c'est Stanislas Demba, jeune étudiant que nous suivons dans sa course poursuite. Il semble aux abois et cherche par tous les moyens à trouver de l'argent pour renouer avec son ex-petite-amie Stéphanie et la convaincre de partir avec lui plutôt qu'avec George son rival. En vue de réaliser son projet, on le suit dans ses rencontres, inopinées ou organisées, auprès d'amis étudiants, de son colocataire, dans un club de jeu, auprès d'un recéleur et ce qui est particulièrement intrigant c'est cette malchance qui l'empêche toujours d'obtenir cet argent, il trébuche, il se fait détrousser, il perd son argent...
Leo Perutz parvient avec beaucoup de talent à nous embarquer dans cette course effrénée du jeune Stanie, qui semble toujours empêché et entravé dans son projet...C'est également l'occasion de faire connaissance avec des personnages hauts en couleurs dans cette Mitteleuropa, celle du petit peuple, celle de l'empire Austro-hongrois qui amorce sa décadence, celle des petits fonctionnaires, des pensions de famille...
Leo Perutz distille avec brio un suspens qui va crescendo, un suspens qui avait séduit Murnau, chef de file de l'expressionisme allemand et
Hitchcock, qui, tous deux, voulaient l'adapter en film....
Le tour du cadran est un roman intéressant qui ménage tout son suspens et où
Leo Perutz parvient à maintenir la tension dramatique jusqu'à la fin.