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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le tour du cadran est un roman surprenant et réjouissant. Stanislas est un étudiant viennois au comportement tour à tour déroutant et fantasque, qui peut passer pour franchement névrotique. Il se perd en circonvolutions au moment d'exécuter les actes les plus simples du quotidien provoquant surprise, colère ou pitié chez ses interlocuteurs. Ainsi commande-t-il une tartine dans une épicerie mais refuse de s'en saisir au grand dam de l'épicière, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... le lecteur se laisse balader par l'auteur au gré des pas de son héros avec un réel ravissement.
Leo Perutz teinte son récit d'une ironie mordante et se sert de la situation délicate de Stanislas pour dépeindre la société viennoise. Chaque chapitre nous met en présence de nouveaux personnages, parfois grotesques, et souvent risibles. L'intrigue est bien menée, dans un style remarquable, et se révèle bien plus profonde et complexe qu'il n'y paraît au premier abord.
Un vrai délice ! Un conseil cependant : ne lisez pas la quatrième de couverture avant de commencer le livre, cela gâcherait un peu le plaisir.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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"Avec Le tour du cadran (1918), son troisième roman, Leo Perutz prend en quelque sorte au pied de la lettre ce que peut être la sujétion à la force des choses : il choisit un héros qui, sous son apparente liberté de mouvement, est en réalité littéralement "enchaîné", puisque menottes aux poignets sous son manteau.
Après avoir échappé aux policiers venus l'arrêter, l'étudiant Stanislas demba, drapé dans une longue pèlerine jetée sur ses épaules, erre dans la ville de vienne, à la fois par nécessité, par désœuvrement et par défi, autant pour chercher du secours que pour s'exposer délibérément au danger et provoquer le destin.
Comment vivre les mains cachées, les mains liées? Voilà, ici, l'expérience "héroïque"."
préface du traducteur J. J. Pollet

C'est mon quatrième (ou cinquième) livre De Perutz .
Une belle découverte et un plaisir renouvelé à chaque roman.

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J'aime bien retrouver de temps en temps Leo Perutz, ce que le Mois de l'Europe de l'Est me donne l'occasion de faire au moins une fois par an. Et le plaisir est à chaque fois au rendez-vous, malgré (ou grâce à) la diversité de ton et de genre qui caractérise l'oeuvre de l'auteur.
Le lecteur est avec "Le tour du cadran" (titre qui ne dévoile son sens qu'à la toute fin de l'intrigue) plongé dans course effrénée, au côté de Stanislas Memba, personnage peu sympathique, au comportement étrange et incompréhensible. Sa course même paraît d'abord dénuée de sens, portée par une instabilité qui évoque une forme de démence.

Stanislas, étudiant, est un grand gaillard de vingt-cinq ans. Au cours d'un périple qui l'emmène d'une épicerie à un jardin publique, puis vers divers autres lieux, il est à chaque fois à l'origine de scènes devenant conflictuelles en raison de ses sautes d'humeur et de son esprit contradictoire : la manifestation d'un appétit vorace se transforme en dégoût évident pour la nourriture, un accès de brutalité suit une apparente amabilité… Lorsqu'il échoue dans le bureau où travaille son ex petite amie Sonia, qui lui confirme avoir prévu de partir en voyage le lendemain avec son rival, la rage que la nouvelle provoque chez Stanislas explique en partie ses accès de fureur, mais pas ses bizarreries : pourquoi le jeune homme, entre autres, garde-t-il en permanence ses mains dissimulées sous son manteau, donnant à ses interlocuteurs l'impression d'être menaçant ?

Pour le savoir, il vous faudra l'accompagner dans son insensée cavale (et ne lisez PAS la quatrième de couverture !), au fil de l'insolite mais implacable mécanique qu'orchestre Leo Perutz, sorte de compte à rebours au service d'une énigme dont la résolution ne déçoit pas. La dimension factuelle du récit, qui le dote d'une redoutable efficacité, ne l'empêche pas d'être également très noir, car baigné d'une atmosphère aussi mystérieuse qu'angoissante, et pour le lecteur d'aujourd'hui d'un aspect quelque peu désuet (le roman a été publié en 1910) qui n'est pas sans charme.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Léo Perutz est né à Prague en 1882. Il quitte la Bohème à l'âge de 17 ans pour Vienne où il étudie les mathématiques et la littérature. Il s'intéresse à la théorie des jeux de hasard et commence par travailler dans une compagnie d'assurances. Il est appelé au combat pendant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il est blessé. de retour à Vienne, il publie son premier ouvrage et entreprend de nombreux voyages. C'est en 1918 que paraît le Tour du cadran, son troisième roman. Il quitte l'Autriche pour la Palestine en 1938, au moment de l'Anschluss. Léo Perutz meurt en 1957.
Le personnage principal, Stanislas Demba, est un étudiant viennois désargenté. Après avoir volé trois livres à la bibliothèque pour écrire un article, il décide de les revendre pour éponger ses dettes mais lors de la vente du troisième, le brocanteur suspicieux, appelle la police et Demba échappe de peu aux policiers en se jetant par une fenêtre après que ceux-ci lui aient déjà passé les menottes. Pendant tout le roman qui s'étale sur une petite journée, Stanislas Demba erre dans Vienne, engoncé dans une longue pèlerine, pour chercher secours et argent. Mais il n'est pas si simple de circuler en ville et passer inaperçu quand on a les deux mains liées par des bracelets en acier. Les situations grotesques parfois, drôles le plus souvent et même dramatiques se succèdent à un rythme effréné.
Il faut aussi reconnaître que le pauvre Stanislas n'y met guère du sien. Solitaire et d'un caractère plutôt introverti, il s'est entiché de Sonia et s'imagine que sa passion est partagée, d'où des crises aigues de jalousie. Durant toute cette journée de cauchemar, il s'entêtera a réunir une somme d'argent lui permettant d'emmener sa belle en voyage pour la soustraire à un rival, prioritairement à se débarrasser de ses menottes.
Un excellent roman qui n'est heureusement pas gâché par cette incompréhensible décision de l'éditeur, indiquer au lecteur sur la quatrième de couverture que le héros a les mains entravées par des menottes, alors que Leo Perutz lui, se garde bien de rien nous en dire avant le chapitre huit et une petite centaine de pages ! Vous n'aurez donc pas le plaisir de découvrir cet intrigant aspect de la personnalité de Stanislas Demba tel que le souhaitait l'auteur. C'est bien dommage, de mon point de vue, mais pourtant malgré ce qui pourrait être un handicap énorme, le roman reste magistral. Autant par son intrigue (et je ne vous parle pas de la chute ! (sic !)) que par son écriture au rythme enlevé, pleine d'humour et de modernité.
Certains critiques on vu du Kafka dans ce Perutz, certes il y a là aussi le poids de la fatalité qui s'acharne sur cet homme banal et qui le pousse à des actes insensés, mais en plus amusant que chez l'autre. Notez par ailleurs qu'Alfred Hitchcock avait beaucoup apprécié ce roman. Alors ruez-vous sur ce superbe ouvrage, qui plus est paru dans une collection de poche très élégante et au prix modeste.
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C'est sans doute la trop douce et longue torpeur de la production littéraire du moment qui m'ont donné envie de relire Léo Pérutz cet écrivain Tchèque (1882 :1957 ) que javais déjà tant apprécié lors de la réédition de ses livres dans les années 60 / 70.
Et j'ai donc commencé par " le tour du cadran" son troisième livre et la magie opère toujours autant.
Il faut suivre l'errance de Stanislas Demba qui tente bien qu'il ait les mains liées et sans avoir à bouger le petit doigt de récupérer une conquête pour la seule raison qu'il n'a pas lui même décidé d'en grignoter la dernière bouchée (la plus belle et la meilleur)
Un petit bijou d'intelligence et de littérature qui rappelle que Leo Perutz est un véritable grand auteur à lire absolument et à relire relire relire relire
je passe maintenant au "Cavalier Suédois"
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Le tour du cadran ou 24 heures de la vie de Stanislas Demba. Englué dans des situations loufoques, drôles et dramatiques, cet étudiant brillant se débat dans une course en avant déroutante dont nous comprenons les tenants et les aboutissants au fur et à mesure. Un roman original de Leo Perutz qui aurait inspiré Alfred Hitchock pour son film muet Les Cheveux d'or.
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Un commentaire définit ce roman comme une sorte de mélange entre Agatha Christie et Kafka. Ce qui n'est pas si loin de la vérité. Mais ce contemporain de Kafka n'a pas son genre d'humour glaçant. Et Agatha Christie au fond décrit des mondes très rassurants, où la vérité finit toujours par se faire et les coupables trouver une punition, ce qui n'est pas le cas ici. C'est une journée de cauchemar pour Stanislas Demba, étudiant désargenté,qui vient d'échapper à la police mais qui restera menotté pendant tout le roman et qui erre dans Vienne pendant douze heures (d'où le titre). Il est occupé à trouver de l'argent pour convaincre sa belle de partir en voyage avec lui. En réalité ce « tour du cadran » réserve à son lecteur un beau retournement final.
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Ce stanislas me fait vaguement penser à un jeune homme qui a vecu à petersbourg à une époque antérieure et qui y a commis un crime.
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