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Citations sur Poésies d'Alvaro de Campos - Le Gardeur de troupeau, au.. (159)

Je vais faire mes bagages pour le Définitif,
Organiser Alvaro de Campos,
Et rester demain au même point qu'avant-hier — un avant-hier qui est toujours...
Je souris de la connaissance anticipée du rien que je serai.
Du moins je souris ; c'est encore quelque chose de sourire...
Produits romantiques que nous tous...
Et si nous n'étions pas des produits romantiques, peut-être que nous ne serions rien.
C'est ainsi que se fait la littérature...
Dieux tout-puissants, c'est ainsi que se fait la vie !
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Le pasteur amoureux



Extrait 4

Je ne sais trop ce que je veux, et d’ailleurs je ne veux pas savoir ce que je veux.
      Je veux seulement
penser à elle.
Je ne demande rien à personne, pas même à elle, sinon penser.




Tous les jours maintenant je m’éveille avec joie et avec peine.
Autrefois je m’éveillais sans aucune sensation : je m’éveillais.
J’éprouve joie et peine parce que je perds ce que je rêve
et je puis vivre dans la réalité où se trouve ce que je rêve.
Je n’ai que faire de mes sensations.
Je n’ai que faire de moi en ma seule compagnie.
Je veux qu’elle me dise quelque chose afin de m’éveiller de nouveau.


/ Traduit du portugais par Armand Guibert
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Le pasteur amoureux



extrait1

Au temps où je ne t’avais pas,
j’aimais la Nature ainsi qu’aime le Christ un moine calme...
Maintenant j’aime la Nature
ainsi qu’un moine calme aime la Vierge Marie,
religieusement, à ma façon, comme auparavant,
mais d’une autre manière plus émue et plus proche...
Je vois mieux les rivières quand je vais avec toi
à travers champs jusqu’à la berge des rivières ;
assis à tes côtés observant les nuages,
je les observe mieux –
Tu ne m’as pas enlevé la Nature...
Tu as changé la Nature...
Tu m’as amené la Nature tout contre moi,
du fait de ton existence je la vois mieux, mais identique,
du fait de ton amour, je l’aime de même façon, mais davantage,
du fait que tu m’as choisi pour t’avoir et pour t’aimer,
mes yeux l’ont fixée en s’attardant plus longuement
sur toutes les choses.
Je ne me repends pas de ce que je fus jadis
car je le suis toujours.



/ Traduit du portugais par Armand Guibert
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Que peuvent bien cacher les volets du monde dans les éventaires de Dieu.
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Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais : peu m'importe.
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Peut-être n’as-tu existé que comme un lézard auquel on a coupé la queue, et qui continue d’exister frémissante, indépendamment du lézard.
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Etant malade je dois penser l’inverse
De ce que je pense lorsque je suis bien portant
(sinon je ne serais pas malade),
Je dois éprouver le contraire de ce que j’éprouve
Lorsque je jouis de la santé,
Je dois mentir à ma nature
D’être humain qui éprouve de certaine façon…
Je dois être tout entier malade –idées et tout.
Quand je suis malade, je ne suis pas malade pour autre chose.
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Poésies d'Alvaro de campos
4 octobre 1930

Il me faut faire la valise de l'existence.
Il me faut exister pour faire des valises.

Voici que tout d'un coup je me dresse incarnant tous les Césars.
Je vais définitivement faire ma valise.
Bon sang ! Il me faut la mettre en ordre et la fermer,
il me faut la voir emporter d'ici,
il me faut exister indépendamment d'elle.

Grands son les déserts et tout est désert,
sauf erreur, naturellement,
Pauvre âme humaine avec un oasis dans le désert tout contre !

Mieux vaut faire la valise.
Fin.

p.222-223
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BUREAU DE TABAC

Mais le patron du Bureau de Tabac est arrivé à la porte, et à la porte il s’est arrêté.
Je le regarde avec le malaise d’un demi-torticolis
et avec le malaise d’une âme brumeuse à demi.
Il mourra, et je mourrai.
Il laissera son enseigne, et moi des vers.
À un moment donné mourra aussi l’enseigne, et
mourront aussi les vers de leur côté.
Après un certain délai mourra la rue où était l’enseigne,
ainsi que la langue dans laquelle les vers furent écrits.
Ensuite mourra la planète tournante où tout cela est arrivé.
En d’autres satellites d’autres systèmes cosmiques, quelque chose
de semblable à des humains
continuera à faire des espèces de vers et à vivre derrière des manières d’enseignes,
toujours une chose en face d’une autre,
toujours une chose aussi inutile qu’une autre,
toujours une chose aussi stupide que le réel,
toujours le mystère au fond aussi certain que le sommeil du mystère de la surface,
toujours cela ou autre chose, ou bien ni une chose ni l’autre….

p.209-210
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Plutôt le vol de l'oiseau qui passe sans laisser de trace,
Que le passage de l'animal, dont l'empreinte reste sur le sol,
L'oiseau passe et oublie, et c'est ainsi qu'il en doit être,
L'animal, là où il a cessé d'être et qui, partant, ne sert à rien,
Montre qu'il y fut naguère, ce qui ne sert à rien non plus.
Le souvenir est une trahison envers la Nature.
Parce que la Nature d'hier n'est pas la Nature.
Ce qui fut n'est rien, et se souvenir c'est ne pas voir
Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer.
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