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Citations sur Un singulier regard (47)

Je suis perpétuellement consumé par un profond, un inextinguible amour de l’humanité, un profond désir de faire le bien, de défendre les faibles, de réaliser des choses prodigieuses.
Bien souvent, je sens ma volonté si faible, mes projets si incertains, que je me dis : je vais abandonner toutes mes idées d’altruisme. Peut-être ne profiterai-je pas de la vie, mais au moins je ne me soucierai plus de rien, j’abandonnerai tout.
Mais je ne peux pas, heureusement, je ne peux pas.
Il y a plus de bon en moi que de mauvais.
Est-ce bien ce que je pense ? Quels seront mes actes à l’avenir ? Quelle horreur, quelle horreur que ce doute.
Je sais que je ne prostituerai jamais, par la luxure ou le vice, ce que je peux avoir de talent. Je sais que je ne défendrai jamais des choses fausses. Pourtant, mes actes seront-ils bons et purs – les actes de ma vie privée, si proches de moi ? Que me réserve l’avenir – cet avenir où la perte, où le gain, ce sera moi-même ?
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Dans le vertige physique, on sent tournoyer le monde extérieur autour de soi ; dans le vertige moral, c’est le monde intérieur qu’on sent tournoyer. Il m’a semblé perdre, pour quelques instants, le sens des relations véritables entre les choses, perdre la compréhension, tomber dans un abîme de somnolence mentale. C’est une sensation effrayante, qui vous frappe d’une peur démesurée. Ces sensations me deviennent familières, et semblent frayer la voie à un nouvel état mental, qui sera, évidemment, la folie.
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Mon sens intérieur domine à tel point mes cinq sens que je vois les choses de cette vie – j’en suis convaincu – différemment des autres. Il existe – ou il existait – pour moi une signification d’une grande richesse dans une chose aussi ridicule que la clef d’une porte, un clou dans le mur, les moustaches d’un chat. Je trouve une sorte de plénitude spirituelle dans une simple poule et ses poussins traversant crânement la route. Je trouve une signification plus profonde que les peurs humaines dans l’arôme du santal, dans les boîtes de conserve jetées sur un tas d’ordures, dans une boîte d’allumettes tombée dans le caniveau, dans deux bouts de papier crasseux qui, par un jour de grand vent, tournoient et se poursuivent en dévalant la rue.
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J’ai été un poète inspiré par la philosophie, et non pas un philosophe doté de facultés poétiques. J’admirais passionnément la beauté des choses, j’apercevais, dans l’imperceptible et le détail minuscule, l’âme poétique de l’univers.
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Si je pouvais au moins me consacrer à quelque chose - un idéal ou un canari, un chien, une femme, ou encore une recherche historique, la solution impossible d'un problème grammatical inutile… Peut-être alors serais-je heureux.

*

Cette vérité m'a été désagréable, mais la vérité déplaît toujours lorsqu'on s'est construit une vérité par soi-même.

*

Pourquoi une belle journée nous donne-t-elle envie de dormir ? Elle devrait plutôt nous emplir de vie et d'action, mais ce n'est pas le cas, sauf pour les malades. Ce sont les journées tristes et froides, comme les climats tristes et froids, qui font les hommes d'action.

*

Et le plus grand voyage que l'on puisse faire est la circumnavigation, qui a pour but de revenir au même endroit.

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Le seul homme heureux est celui qui ne prend rien au sérieux. Plus on prend les choses à coeur, plus on est malheureux. Prendre à coeur le sort de l'humanité nous rend presque le plus malheureux des hommes… Presque, parce que prendre au sérieux le sort des hommes et l'énigme de l'univers nous rend encore plus malheureux.

*

La vie, dans son essence, est bien monotone. Le bonheur consiste donc à s'adapter, dans une mesure raisonnable, à la monotonie de la vie. Devenir monotone, c'est devenir semblable à la vie : c'est, en somme, vivre pleinement. Et vivre pleinement, c'est vivre heureux.

*

Les pauvres me font pitié. Et les riches aussi. Les riches davantage, car ils sont plus malheureux.Un pauvre peut penser que, s'il cessait de l'être, il serait heureux. Un riche sait qu'il n'y a aucun moyen de l'être.

*

L'art est la forme la plus élevée et la plus subtile de la sensualité. Les rapportes entre l'artiste et son public sont analogues à ceux de l'homme et de la femme dans le coït.

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Rêver, voilà qui répugne les gens d'action, et pourtant ce sont eux qui ont tort. On n'a jamais tort si l'on agit pas. Les édifices qu'on ne construit pas ne tombent jamais en ruine.

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Résumé de ces dernières considérations : garder toujours en mémoire le martyr Jacques de Molay, grand maître des Templiers, et combattre, toujours et partout, ses trois meurtriers : l'Ignorance, le Fanatisme et la Tyrannie.
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J’ai cessé de m’intéresser aux gens simplement intelligents -Wells, Chesterton, Shaw. Les idées de ces gens-là viennent tout aussi bien à des gens qui ne sont nullement des écrivains ; quant à la construction de leurs ouvrages, elle est strictement égale à zéro.
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Quoique j’aie été un lecteur avide et fervent, je ne me souviens d’aucun des livres que j’ai lus, tant mes lectures n’étaient que mes propres états d’esprit, des rêves, ou plutôt des incitations à rêver.
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