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La révolte sourde #debout les damnés de la terre# , un flot de marcheurs, un tsunami de laissés pour compte est prêt à submergé Hollywood Boulevard. #Debout les forçats de la faim# Los Angeles métropole emblématique, la ville de tous les espoirs, de toutes les réussites se prépare à la cérémonie de la remise des Oscars.
Beverly Hills est fébrile mais c'est la rue qui est malade de pauvreté et de désespoir. # foule esclave, foule debout# Emmenée par Luna, une hackeuse que tout le monde suis sur les réseaux sociaux mais que personne ne connait, le flot silencieus de miséreux grossit, enfle, la Californie est au bord de l'implosion. # le monde va changer de base# Ils sont tous là les ratés, les exclus, prêts à faire de leur avenir une utopie. # Nous ne sommes rien, soyons tout#...
La révolution n'est pas toujours constituée de bombes qui explosent et de bains de sang. Une révolution peut passer inaperçue. La rupture entre l'ancien et le nouveau monde a modifié la manière dont on se voit en tant qu'être humain.
Je ne suis plus un être humain, je suis une valeur économique faible. C'est là qu'a commencé la déshumanisation de la société, quand la société est devenue un système fait pour servir l'économie. La révolution se trouve dans ce séisme.”

“La peur est à l'origine de la terreur économique. Ne jamais oublier l'importance de la peur.”

“Il fut un temps où la pauvreté n'était pas considérée comme un crime. Réfléchissez, tous...”

Ces extraits du blog de Luna, la hackeuse qui dirige l'insurrection, montre que la vision de Pia Peterson est à la fois simple et assez puissante dans l'analyse politique..

Bref, ce Paradigma est une dystopie de très bonne tenue, très bien écrite, poétique et réaliste qui à la très bonne idée d'utiliser le Dolby Théâtre en période d'Oscar comme une Bastille à prendre, unité de temps unité de lieu la tragédie de Paradigma peut commencer et Pia Peterson de réussir cette fable admirable troublante et étonnante !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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À Los Angeles, le quartier ultra défavorisé de Skid Row s'oppose au luxe clinquant de Beverly Hills. Et la fracture entre ces deux univers est d'autant plus marquée que se prépare la cérémonie des Oscars, avec ce qu'elle suppose de paillettes et de démesure. Derrière son blog, Lila dénonce ce monde où être pauvre revient à être coupable : coupable de sa propre misère, coupable du poids que cela fait porter sur la société, coupable de l'image que cela renvoie de la société. Bref, coupable. Et Lila veut que les mentalités prennent conscience. C'est essentiel pour briser le paradigme erroné sur lequel repose le monde moderne capitaliste. « Les pauvres doivent être vus. En rendant les chiffres visibles, on rend aussi visibles l'aperçu de ce qu'est le monde et les choix que les hommes ont faits. Elle est persuadée que le problème du monde est une question de choix et non pas de fatalité et elle sait ce qu'elle veut faire. Il suffit d'une personne pour changer le monde. » (p. 48 & 49) Lila n'est pas une idéaliste : c'est une hacktiviste, une révolutionnaire informatique. À coup de hashtags, elle organise une grande marche silencieuse.

Ce roman arrive dans une période socialement lourde en France. le fait que l'intrigue se déroule aux États-Unis n'a pas d'importance : elle est vraisemblable et légitime partout où l'injustice sociale règne. Il n'est plus temps que les gens aient peur de devenir ou d'être pauvres, angoisse qui a pour corollaire insupportable la toute-puissance de l'argent. Les richesses doivent être partagées entre tous et ne plus rester à la main des multinationales qui privatisent les ressources naturelles et amputent d'autant les droits fondamentaux de l'être humain. « Être riche est devenu une vertu. Pas question de partager ses biens. Ce n'est plus considéré comme un mal mais comme un droit. » (p. 134) Finalement, le Big One que Los Angeles redoute tant, ce terrible séisme qui doit détruire la ville construite sur une faille, c'est une marée humaine qui va le créer. Cependant, une question demeure : qu'advient-il après la révolution ? « Se battre pour un monde qui n'est plus, c'est se battre contre un monde qui est. » (p. 62)

J'avais déjà beaucoup apprécié Instinct primaire et Un écrivain, un vrai de Pia Petersen. Cette autrice a un vrai talent pour tailler des portraits précis et pertinents. Mon seul regret avec Paradigma est le triangle amoureux : je n'ai pas trouvé qu'il nourrissait le propos de façon pertinente. Mais c'est un détail. Avec son nouveau roman, Pia Petersen pose quelques questions brûlantes d'actualité sur la valeur du monde. « C'est impératif de retrouver le sens des mots et le sens des choses et de créer le modèle qui corresponde à la réalité que l'on veut. » (p. 307)
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Dans Paradigma, on suit Luna, une jeune hackeuse qui lance un mouvement social, sous une nouvelle forme. Elle invite les invisibles des Etats-Unis à se lever et à se montrer en préambule de la cérémonie des Oscars, et qu'enfin, deux mondes économiquement opposés se croisent.
Ce livre fait partie de ceux qui vous permettent de porter un regard neuf sur le monde. En le refermant, j'avais l'impression d'avoir compris certaines choses sur le mouvement des Gilets jaunes que je n'arrivais pas à verbaliser. L'idée du changement de paradigme, des codes anciens qui ne sont plus les bons à une époque où notre humanité n'est plus la pierre angulaire à la différence de notre valeur économique individuelle.
C'est un roman urgent, mais contrairement à beaucoup, il ne traite pas un sujet politique au détriment du style. Il y a des passages que j'ai lu à voix haute parce qu'il y a une vraie langue et qu'il faut l'entendre.
Je suis bluffée par l'acuité sociale de Pia Petersen, sa vision des Etats-Unis, sa prise en compte des invisibles à un moment où en France ils commencent justement à se rendre visibles.
Et si je vous dis qu'en plus il y a une belle histoire d'amour...
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On connaît peu Pia Petersen, qui a pourtant une bibliographie assez fournie. Danoise d'origine écrivant en français et vivant à Los Angeles, ses choix de vies semblent inspirer certaines de ses oeuvres. À commencer par ce Paradigma donc.
Si Luna/Laline est le personnage principal de l'histoire, on en suit de nombreux autres. Un peu trop même peut-être, car on s'y perd parfois un tantinet et certains ne sont guère signifiants – ou auraient mérité d'être approfondis.
L'idée de départ, à la fois simple et originale, était à double-tranchant. On imagine sans peine que le même point de départ puisse offrir de véritables nanars, télévisuels ou littéraires. Seulement, Pia Petersen a plusieurs cordes à son arc. Elle sait raconter une histoire de manière à embarquer son lecteur avec entrain sur près de quatre-cents pages. Elle a aussi des choses à dire et les messages qu'elle a à faire passer ont le mérite d'être clairs et extrêmement convaincants. Les réflexions amorcées par Luna et d'autres personnages sur le partage des richesses, le rapport de l'être humain au travail ou la gouvernance des États sont passionnantes, de même que les citations de penseurs (de tous horizons, d'hier comme d'aujourd'hui) qui viennent clore la plupart des chapitres.
Tout au plus quelques termes auraient mérité une note de bas de page, comme ce POTUS dont on saisit assez rapidement l'identité néanmoins.

Paradigma est un roman rare, passionnant. Sa construction est assez étonnante puisqu'il commence pour ainsi dire par la fin. C'est aussi quelque part une histoire d'amour impossible même si ce n'est sans doute pas ce qui prime. Surtout, et bien que « sans étiquette », c'est un roman éminemment politique, au sens qu'il s'intéresse à la vie de la cité (L.A. et les États-Unis principalement ici) avec une acuité peu commune pour une oeuvre de fiction.
Lien : https://hanniballelecteur.wo..
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Pia Petersen, danoise et francophone, nous un offre un nouveau roman qui a tout des grands récits américains. Paradigma nous propose de revisiter le présent et transforme la Cité des Anges en un lieu de révolte des plus démunis. Ces derniers ont ainsi voix au chapitre et une visibilité. Axé autour d'un personnage féminin central, le roman donne la parole à toute une panoplie de personnalités : des marginaux, de riches résidents, des carriéristes sans scrupules et bien d'autres. La romancière connait très bien Los Angeles et cela se ressent. Son lecteur parcourt une ville aux multiples facettes où la cérémonie des Oscars côtoie, dissimule et piétine les plus pauvres.

Paradigma, c'est la colère qui naît, s'organise et explose. Une volonté forte, une marche pacifique, l'utilisation des réseaux sociaux et du détournement d'informations informatiques rendent l'ensemble terriblement d'actualité et tellement annonciateur. La faille de San Andreas qui traverse Los Angeles est régulièrement citée comme une métaphore de la fureur qui sommeille, grandit et finit par gronder. Se déploie ainsi un roman sombre que l'amour vient éclairer par intermittence. L'espoir est là aussi, rien n'est graver dans le marbre à jamais. Et surtout pas les modèles sociétaux. Pia Petersen fait également preuve d'une plume maîtrisée et pertinente.

Comme vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman de bout en bout. Il est assez inclassable, et c'est d'ailleurs très bien comme cela. Pia Petersen revisite la Cité des Anges sous le prisme (ou devrais-je dire le paradigme) de la révolte. En bref, un roman clairvoyant, annonciateur, juste et tellement humain dans lequel souffle un vent de renouveau. Je ne suis pas prête de l'oublier!
Lien : https://danslemanoirauxlivre..
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En France les gilets jaunes ont beaucoup fait parler d'eux et bien évidemment on pense à eux en lisant cette histoire, mais ils font pâles figures à côté de la magnifique prestation des oubliés de l'Amérique, les sans-abris, les sans-papiers, tous les miséreux d'ici et d'ailleurs.

Pia Petersen donne la voix aux invisibles en confrontant le luxe à la pauvreté, les révolutionnaires aux biens pensants, en créant une faille dans le système par l'intermédiaire d'une hackeuse et la complicité des réseaux sociaux.

En imaginant cette marche silencieuse, l'auteure ne nous offre pas seulement une histoire originale mais une véritable réflexion sur un monde de plus en plus fou, de plus en plus égoïste où l'argent et le paraître dominent, mais il suffirait d'une seule personne et d'un seul clic pour inverser la tendance.

Un roman intelligent, des portraits saisissants et touchants où deux mondes vont s'affronter pour le meilleur et pour le pire.

Une auteure qui mériterait un oscar pour une si belle mise en scène, où même l'amour surgit en plein chaos comme une note d'espoir en pleine tempête.

Mon âme rebelle s'est régalée, et vous invite à participer à cette marche silencieuse en vous plongeant dans ce récit audacieux.
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Lorsque je prend ce livre en mains, la première impression est étrange, la jaquette qui illustre mon article est rugueuse -je n'aime pas les jaquettes ni les bandeaux, qu'en général, je jette tout de suite, mais celle-ci est réussie. Puis, une fois ôtée, je découvre la couverture, la même illustration, mais en noir et blanc et lisse, effet garanti, et encore une fois, je préfère la couverture.

Bon, une fois cette première surprise passée, je commence à lire et là, seconde surprise, je ne comprends rien. Je ne parviens pas à entrer dans cette histoire plutôt bavarde, emplie de détails qui ne m'intéressent pas et pire me font perdre le ténu bout de fil qui me retient. J'essaie de m'accrocher mais une fois le fil cassé, je tombe, tombe, tombe... Il paraît que François Busnel a aimé, comme je ne regarde plus son émission littéraire qui tourne en rond toujours autour des mêmes invités, je m'en moque...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Une histoire et des réflexions très actuelles.
Pia Petersen nous convie à une marche révolutionnaire : celle organisée par Laline/Luna à Los Angeles au moment de la remise des oscars pour une catégorie des exclus de la société : les miséreux dont le nombre pourrait être exponentiel dans les mois/années à venir.
L'essentiel de l'action se déroule aux USA, on est face à la violence américaine (policière, raciale, etc.). Publié en janvier 2019, on ne peut qu'être frappé par la ressemblance avec l'évolution similaire déplorable dans la société française : réponse policière aux Gilets jaunes.
Un livre anticipateur sur fond réaliste, pimenté par une non-moins captivante histoire d'amour impossible, « total et nécessaire ». Pia n'étant pas devin, il oblige néanmoins le lecteur à s'imaginer la suite. Pour ce qui est de l'écriture, on aime ou pas le style Petersen. Pia n'en est pas à son premier livre (Un écrivain, un vrai, Instinct primaire, Mon nom est Dieu, pour les plus récents).
Dans tous les cas, on ne peut être déçu ni par son imagination débordante ni par la profondeur de ses réflexions ou ses qualités d'observatrice.
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Pia Petersen a beaucoup de personnalités. Sa mère a fait en sorte qu'elle naisse dans son pays d'origine : le Danemark. Elle y a vécu quelques années avant de revenir en France. Ayant la double nationalité, elle partage sa vie entre les villes qu'elle apprécie le plus : Los Angeles et Paris. Pourtant, c'est un combat permanent pour elle, car les autorités vont souvent contrevenir à ses déplacements. Avec ces nombreux prix littéraires, Pia Petersen n'aspire qu'à une seule chose : rentrer dans une case et une seule. L'autrice et philosophe aime prendre le temps à la réflexion, construire son propos, étayer ses arguments par des chiffres (même si elle sait qu'ils ne représentent pas toute la réalité du terrain). Prendre le temps, une notion curieuse au 21e siècle où tout bouge et tout doit se déplacer à la vitesse de la lumière, y compris l' (la) (dés-)information. le grand public mérite de connaître cette auteure, de se poser les questions (toutes les questions) comme Pia Petersen a pu le faire avec son roman et son personnage Luna...

Luna est une hackeuse, cachée au sein du système. Dans quelques jours, quelques heures, vont avoir lieu la célèbre remise des Oscars. La volée de marche au grand tapis rouge est ultra protégée, mais cela n'empêche personne, surtout les badaux, de l'entourer, de la regarder. La rumeur circule par tous les canaux. Les sans-abris, les démunis, les laissés pour compte… ont entendu parler de Luna par tous les moyens. Ils vont eux aussi assister à la remise des Oscars et faire connaître aux riches leurs présences, leurs droits et la remise en question de leurs pouvoirs ; avec le moins de violences possibles. Los Angeles, la ville de la grande faille est-elle sur le point de rompre ?
Lien : http://bit.ly/2EXgaW0
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