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EAN : 9782330014094
272 pages
Actes Sud (02/01/2013)
3.18/5   70 notes
Résumé :
Un écrivain célèbre dont le dernier roman vient d’être distingué par l’International Book Prize accepte de se prêter au jeu d’une émission de téléréalité qui le suit pendant qu’il écrit et qui propose aux téléspectateurs d’intervenir sur l’histoire de son livre en cours. Il voudrait rendre la littérature accessible à tous, mais c’est lui qui risque d’y perdre sa puissance créatrice… Une dénonciation du règne du storytelling au détriment de la pensée.
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 70 notes
A paraître en 2013.

Gary Montaigu est un auteur à succès. Il est en lice pour recevoir un prestigieux prix littéraire : « S'il avait son prix, il pourrait tout faire, il serait enfin libre d'écrire tous les livres qu'il voulait. » (p. 12) Oui, ce prix serait la consécration de son talent et son billet vers les hautes aspirations littéraires de sa jeunesse. Voilà, Gary peut tout faire. Sur les conseils de Ruth, sa femme, et de son agent, il se lance dans une émission de téléréalité.

Outre le placer sous l'oeil des caméras, Un écrivain, un vrai est censé le mettre en contact avec ses lecteurs en leur permettant d'interagir sur le roman qu'il est en train d'écrire. « La téléréalité marche à fond, c'est l'avenir du livre […]. On mettra la création romanesque à la portée du public, […]. On fera du storytelling. Vous serez une légende. » (p. 20) L'émission veut capter l'instant exact de la création, mais pas seulement. Gary doit se montrer, suivre les directives de la production. Si Ruth se prête avec délice à cette parodie de vie qui la place enfin sous les feux de la gloire, Gary perd rapidement pied. Écrire à la demande, être dépossédé de son texte, faire de l'émotion immédiate plutôt qu'engager la réflexion, ce n'est pas ainsi qu'il considère l'écriture et la littérature. Viendront alors l'accident, puis la longue réclusion tandis que dehors, tout le monde se demande ce qui a poussé un homme qui avait tout – la gloire, l'argent et les femmes –, à tout repousser.

Le récit se construit entre deux époques, avant et après l'accident. On voit donc la longue détresse de Gary, puis sa convalescence sous la surveillance de son épouse. Ruth est un personnage trouble, entre éminence grise et mauvais génie. « Ruth estime que c'est son devoir d'organiser sa vie. Sans elle, il n'irait pas bien loin. » (p. 33) Pour cette ambitieuse, la littérature n'est qu'un divertissement facile et rapide qui permet de prendre l'ascendant sur la foule et de se tailler sa part de gloire et de pouvoir. Elle ne partage pas les idéaux artistiques et intellectuels de son époux. Gary est seul contre tous : l'émission de téléréalité est loin de se concentrer sur son travail et préfère les petites tragédies de son quotidien. « Sois moins littéraire. Tu sais que les gens n'aiment pas ça. » (p. 47) « Ne parle surtout pas d'écriture. On s'en fout de ça. » (p. 48)

Un écrivain, un vrai pose la réflexion de l'avenir de la lecture à l'ère des réseaux sociaux et du tout écran. Dans cette société de l'immédiat, un clic vaut critique : j'aime, je partage. le mot semble bien faible face à l'image ininterrompue. La littérature s'oppose au storytelling, cette technique de communication qui consiste à raconter des histoires. Où est la différence, me direz-vous ? C'est que le storytelling s'en tient à l'histoire. La littérature, elle, entraîne son lecteur vers des sphères plus sombres où la réflexion, la critique et la remise en question sont de rigueur. Mais voilà, faut-il écrire pour plaire ou écrire pour faire réfléchir ? Gary a manifestement choisi une posture qui ne sied pas aux exigences de la téléréalité.

La téléréalité… En scénarisant la réalité pour la rendre plus vraie et plus intéressante, c'est plus que l'intimité d'un homme qu'elle met à mal : c'est l'espace sacré de la création qui est profané sur l'autel du voyeurisme et de l'audimat. Outre l'évidente médiocrité que suggère ce genre de programme, c'est le temps qui crucifié : a-t-on encore le temps de prendre le temps de réfléchir ? NON, nous hurlent les mille écrans qui renvoient les images glacées d'un monde passé sous la lame de la chirurgie télévisuelle. Et c'est précisément ce qui ronge Gary : en invitant les télélecteurs à rendre un avis en temps réel sur son écriture, la production a dépossédé l'écrivain de sa liberté et de sa créativité. « Ce n'était pas son roman, c'était le roman des autres. le roman ne lui parlait plus. » (p. 71)

Je pourrai en dire encore beaucoup sur cet époustouflant roman. Mais je vous laisse le grand plaisir d'être happé par ses pages. À vous de voir si vous plongerez dans la détresse et la solitude de Gary ou si vous préférerez la voie pavée de bons intérêts que suit Ruth. le style est fluide et dense et le roman est difficile à lâcher. Pia Petersen vous offre un roman, un vrai. Alors, éteignez votre télé.
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Lectrice attentive des publications d' Actes Sud, j'ai tout de suite été tentée par la lecture de "Un écrivain, un vrai" ! quel beau titre pour une passionnée de lecture !
Alors que le prestigieux International Book Prize est sur le point d'être attribué, le "tout New York" se presse à l'intérieur du Plaza Hôtel. Les informations, les rumeurs circulent... qui va l'emporter ? qui fait partie du jury ? Il fait chaud. Gary, écrivain déjà confirmé, étouffe, a-t-il ses chances ? Ruh, sa femme le surveille tout en s'entrenant avec son éditeur, son attaché de presse... ils ont des projets qui devraient rapporter beaucoup d'argent en plus d'un succès certain. Il va falloir bien gérer la situation !
"Un écrivain, un vrai" est le titre de l'émission de téléréalité dont le tournage doit commencer rapidement avec Gary comme acteur principal. Ruth veille à la mise en oeuvre de l'émission qui se déroule sous les yeux d'un public actif agissant sur le déroulement du roman que Gary écrit en direct. de plus, toute sa vie est désormais placée sous l'oeil des caméras qui le suivent. Plus un moment d'intimité !
Lorsqu'après un accident, coincé dans son bureau au sous sol de sa maison, sommé par Ruth d'honorer ce contrat juteux, l'inspiration lui fait défaut, que va-t-il faire ? tout le monde s'affole. Va-t-il s'enfuir ? Tantôt flatté de se voir reconnu, ou déçu de ne pas toujours l'être... peut-il refuser de se soumettre aux pressions de l'argent, du pouvoir, de la notoriété et garder la maîtrise de ce qu'il écrit ?
Ce roman nous apporte un véritable sujet de réflexion sur l'évolution de la création littéraire, sur les émissions de téléréalités qui envahissent nos écrans... que penser des spectacles qui utilisent et manipulent la crédulité du public, de ceux qui s'affichent sur les plateaux télé... Notre pensée doit-t-elle cèder le pas, allons nous devenir des moutons ? Allons nous nous borner à tout juger avec des "j'aime" ou "je n'aime pas" ? le monde va-t-il devenir un vaste plateau de télévision ?
J'aurais aimé lui décerner la note maximum tant je trouve le sujet très actuel et intéressant, voire inquiétant. C'est la rédaction, la forme qui m'ont quelque peu gènée par moments, manque de transition, de respiration, d'un passage à un autre, style un peu inégal... à mon goût.
Mais je le recommande vivement. Les écrivains ont un rôle à jouer et ce n'est pas au lecteur, au spectateur de lui dire ce qu'il doit penser et écrire.
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Gary Montaigu a tout pour être heureux: le succès, la célébrité, un prestigieux prix littéraire, une belle épouse et un grand projet. En effet, il vient de signer pour participer à Un écrivain, un vrai la première émission de téléréalité consacrée à la littérature. le principe en est simple : des caméras le filmeront 24 heures sur 24, les téléspectateurs suivront en direct son travail d'écriture et pourront intervenir directement sur son nouveau roman en cliquant sur "J'aime, Je partage" ou en changeant le cours de l'histoire si elle ne leur convient pas. Pour Gary, c'est une façon de se mettre au goût du jour et de faire connaitre la littérature au plus grand nombre. Mais entre un beau projet et sa réalité concrète, il y a un gouffre dans lequel l'écrivain tombe lentement. Alors que sa femme Ruth s'épanouit sous les caméras, Gary s'éteint, se tarit, ne supportant pas cette intrusion de chaque instant dans son intimité et dans son travail de création.
Un an plus tard, il vit reclus dans son bureau au sous-sol, cloué sur une chaise roulante après un accident. Il écrit encore mais sans conviction, seulement sous l'autorité de Ruth qui le presse d'ailleurs de reprendre le tournage bien qu'il s'y refuse obstinément.


A une époque où tout le monde twitte et partage des informations sur facebook, où devant leurs écrans de télévision, les spectateurs suivent les pseudo-aventures de pseudo-vedettes dans la jungle, sur une île ou à Las Vegas, dans un monde où tout doit aller vite où les foules adorent et oublient dans la foulée, la littérature n'est-elle pas devenue has-been? Pour Gary Montaigu, être le héros d'une émission de téléréalité, c'est faire entrer la littérature dans chaque foyer, c'est permettre à tous de s'investir dans une oeuvre mais il ne se doute pas que la réalité de ce genre de programme porte un nom trompeur. Il ne s'agit pas de montrer la réalité telle qu'elle est mais de la scénariser pour qu'elle intéresse, émeuve, énerve, passionne le plus grand nombre. Très vite, Gary perd pied, la production s'immisce dans sa vie privée, décide de qui il doit voir, écouter, aimer, de ce qu'il doit dire et surtout de ce qu'il doit écrire. Son roman ne lui appartient plus, la littérature est reléguée au second plan, ce qui compte c'est plaire au public et le public ne veut pas réfléchir, il veut des cris, des larmes, du sexe, de l'action.
Saine réflexion sur l'avenir de la littérature à l'ère des réseaux sociaux, de la consommation kleenex et du voyeurisme, Un écrivain, un vrai est un roman élégant et passionnant qui fait frémir. Espérons que jamais la littérature ne se fourvoiera dans ce genre de programme et qu'il restera toujours suffisamment de lecteurs avides de rêver, d'apprendre et de réfléchir grâce au talent d'un écrivain libre et créatif!
Un roman, un vrai....et si j'osais je dirais ...J'aime, je partage!
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Jusqu'où un écrivain doit-il aller pour rencontrer la faveur du public?
C'est la question que pose ce livre: Un écrivain, un vrai, est-ce celui qui est prêt à accepter de nouvelles expériences en vue de développer sa renommée certes mais aussi pour faire lire des personnes qui habituellement lisent peu ou pas du tout?
Gary est un auteur réputé qui a déjà obtenu des prix littéraires.
Il vient d'être distingué par l'International Book Prize.
Il accepte de se prêter au jeu d'une émission de téléréalité qui le suit pendant qu'il écrit.
Les spectateurs sont invités à intervenir sur l'histoire de son livre en cours, le transformant ainsi en oeuvre de "storytelling".
Gary croit sincèrement au bien-fondé de cette entreprise mais l'expérience va bientôt être cruelle pour lui: il va perdre sa puissance créatrice et plonger dans une sombre dépression.
C'est un livre intéressant qui pose les vrais problèmes: peut-il y avoir vraiment une création littéraire si la pression commerciale est présente à chaque pas que fait l'écrivain?
Comment l'écrivain peut-il garder le recul nécessaire, face aux enjeux commerciaux et aux pressions des media et ce dans un environnement technologique de plus en plus performant?
Pas de réponse toute faite dans ce roman mais le problème est posé.
Les personnages manquent de charisme et de subtilité c'est un peu dommage. Ainsi la femme de Gary, Ruth, est assez caricaturale dans son ambition et sa volonté de manipuler son mari.
Le mécanisme de ce "roman participatif" des temps nouveaux aurait pu être exploré plus en détail.
C'est un livre qui fait réfléchir sur les enjeux de notre société.
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Gary Montaigu a fait l'erreur de sa vie quand il a accepté d'écrire son nouveau roman sous forme de téléréalité. Écrivain à succès, il s'imagine que d'étaler le processus de création face au public lui permettra de défendre la cause de la littérature. « L'essentiel c'est que la littérature retrouve un peu de vitalité, qu'elle se montre vraiment sur la place publique, dit Gary avec de l'espoir dans la voix. » Malheureusement, ça ne va pas tout à fait se passer comme prévu … Lorsqu'il veut tout arrêter, stopper ces caméras qui s'immiscent chez lui 24h/24, il est déjà trop tard. Et il est seul face au reste du monde qui ne comprend pas qu'il refuse les revenus extraordinaires que la chaîne de télévision est prête à payer … « Tout le monde veut accéder à l'immortalité. »

Plus largement, le roman offre une très belle illustration de ce que les médias peuvent faire de la littérature. La personne qui le représente le plus ces dérives est la femme même de Gary, bassement opportuniste, qui ne pense qu'à la gloire que peut amener une telle série télévisée. Pour cela, elle pousse son mari au-delà de ce qui est supportable, relisant ses textes, les réduisant, les amputant sans vergogne quand cela devient trop compliqué pour elle.

« Il s'interroge trop. Elle s'arrête pour y penser. [...] les mots s'agrippent à son cerveau, elle a beau secouer la tête, ils s'agrippent et elle n'arrive plus à s'en débarrasser des pensées et des questions affluent malgré elle. Elle trouve insupportable cette intrusion qu'elle ne contrôle pas et qui ne correspond pas à ce qu'elle désire. Un roman qui s'impose de cette manière ne marchera jamais. Un livre doit être rapide, il ne faut surtout pas s'arrêter pour réfléchir ou revenir en arrière, il faut foncer droit devant, il faut le lire vite pour être sûr de ne pas perdre le fil. Un livre doit être consommé avec impatience. »

C'est l'apologie de la vitesse, d'un monde de médias où l'on ne prend plus le temps de rien, où on a plus besoin de mots, puisque l'image suffit à montrer ce qui est important. Un monde où l'on s'intéresse plus aux histoires qu'à la maîtrise de la langue, ce qui explique le succès de certains best-sellers, basés sur une histoire plus ou moins brillante, mais qui massacrent la langue française, ou la rendent moyenne, approximative.

Gary est donc littéralement broyé par cette société des médias, où l'on doit dire oui à tout, ne pas montrer de franche opposition car elle ne serait pas comprise : comment pourrait-il refuser l'argent, la vie, tout ce dont tout le monde rêve ? Comment peut-il refuser une vie plus facile pour sa femme, l'avantage de ne plus s'inquiéter de l'équilibre de ses comptes ? C'est incompréhensible pour le milieu dans lequel évolue Gary depuis qu'il est un écrivain à succès, d'abord encensé par les critiques et puis porté par le grand public.

« L'homme ordinaire était le nouveau héros, le type même de la téléréalité. C'était lui maintenant qui définissait la norme de ce qui était bien ou mal. Obéissant, il disait toujours oui, il était l'homme positif, celui qui pouvait être sympa tout en était lâche. L'acceptation était hissée au rang de l'héroïsme. Dire non poussait au débat, dire non condamnait à la marge, dire non excluait de la norme, dire non était négatif. »

Le principe de la téléréalité est pointé ici comme le déclencheur de dérapages. Et à la TV plus qu'ailleurs, il n'est pas de bon ton de ne pas aimer :

« le roman doit être annoncé comme un roman participatif. Les téléspectateurs voteront comme sur les réseaux sociaux, « j'aime je partage ». Et ceux qui n'aiment pas ? Il n'y a pas de boutons pour eux ? On ne veut pas savoir. On aime ou on se tait. »

Et en réalité, on comprend que les gens ne s'intéressent pas vraiment au roman, ils se concentrent rapidement sur les relations entre Gary et sa femme, demandant même l'introduction d'une autre femme pour mettre un peu de piment dans la série … Et l'écrivain se rend compte qu'il est en train de vendre sa morale, ses valeurs et son âme …

« Pourtant il trouvait toujours l'idée d'une téléréalité intéressante. Il parlait de livres, de romans, il rendait accessible la capacité des écrivains à transformer leur vision du monde en réflexion, en fiction. La littérature était enfin à la portée de tous et reflétait la société. Mais cette intrusion systématique dans son travail était insupportable. »

Ce fut donc une lecture extrêmement agréable, surprenante dans sa manière de pointer du doigt, impitoyablement, les errements et les défauts d'une société des médias qui ne s'inquiète plus de qualité ou de contenu, mais d'audience et de revenus …

Un très bon roman qui fait réfléchir à la place réelle de la littérature aujourd'hui dans cette même société : quelle évolution cette dernière est-elle en train de subir de force ? se simplifier, être accessible, être distrayante, voilà ce qu'on lui demande. Mais n'avons-nous pas perdu son essence même ?

Je laisse la question ouverte …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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critiques presse (3)
LePoint
28 janvier 2013
"La télé est dangereuse pour les hommes, écrivait déjà Céline dans ses Cahiers." Dans Un écrivain, un vrai, Pia Petersen ne dit pas autre chose. Réac ? Visionnaire ? Inquiète, surtout. Déterminée à arrêter les dégâts du star-system.
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
21 janvier 2013
Troublant et magistralement bouclé, le livre déborde régulièrement du cadre romanesque pour aller taquiner le storytelling, le rapport au réalisme, l'intime, et l'universel. Une histoire qui, dans toutes les dimensions du mot, est une réflexion.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
14 janvier 2013
Pia Petersen pose les questions et répond déjà en creux. Elle parvient habilement à nous tenir en haleine dans cette course-poursuite haletante entre un homme et son époque imbuvable.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
« Il s’interroge trop. Elle s’arrête pour y penser. [...] les mots s’agrippent à son cerveau, elle a beau secouer la tête, ils s’agrippent et elle n’arrive plus à s’en débarrasser des pensées et des questions affluent malgré elle. Elle trouve insupportable cette intrusion qu’elle ne contrôle pas et qui ne correspond pas à ce qu’elle désire. Un roman qui s’impose de cette manière ne marchera jamais. Un livre doit être rapide, il ne faut surtout pas s’arrêter pour réfléchir ou revenir en arrière, il faut foncer droit devant, il faut le lire vite pour être sûr de ne pas perdre le fil. Un livre doit être consommé avec impatience. »
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Gary retourne sa chaise et contemple la feuille vide devant lui. Il se tâte pour écrire mais à quoi bon? Ca ne sert plus à rien. Le monde sombre dans l'ignorance, la déshumanisation dans le totalitarisme dans l'obsession de la sécurité dans le profit, les hommes sont réduits à n'être plus que des vecteurs économiques; il y a trop d'hommes et ils ne comptent plus du tout, l'esprit critique n'est plus possible, remplacé par "j'aime, je partage", et lui, il se demande si ça sert encore à quelque chose d'écrire. A une époque, il pensait que la littérature contribuait à la construction de la société, qu'elle apportait une vision des choses. Elle était cet intervalle où il était encore possible de penser en continu, avec un fil conducteur.
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Gary retourne sa chaise et contemple la feuille vide devant lui. Il se tâte pour écrire mais à quoi bon ? Ça ne sert plus à rien. Le monde sombre dans l’ignorance, dans la déshumanisation, dans le totalitarisme, dans l’obsession de la sécurité, dans le profit, les hommes sont réduits à n’être plus que des vecteurs économiques, il y a trop d’hommes et ils ne comptent plus du tout, l’esprit critique n’est plus possible, remplacé par j’aime, je partage et lui, il se demande si ça sert encore à quelque chose d’écrire.
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La semaine suivante, tout s’accéléra et la maison de Ruth et Gary devint un immense champ de bataille. Une assistante et deux caméramans débarquèrent avec beaucoup de matériel et commencèrent l’installation des caméras vidéo dans toutes les pièces. Une camionnette prit place devant la maison. La régie, expliqua l ’assistante. Tout est là-dedans. Cette effervescence excitait Gary, il suivait l’assistante et posait des questions et prit des notes. On ne sait jamais, lui confia-t-il. Ça peut donner lieu à un roman. Il travaillait toujours comme ça, il prenait des notes partout et en faisait des décors pour ses romans. Puis l’excitation muta.
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« L’homme ordinaire était le nouveau héros, le type même de la téléréalité. C’était lui maintenant qui définissait la norme de ce qui était bien ou mal. Obéissant, il disait toujours oui, il était l’homme positif, celui qui pouvait être sympa tout en était lâche. L’acceptation était hissée au rang de l’héroïsme. Dire non poussait au débat, dire non condamnait à la marge, dire non excluait de la norme, dire non était négatif. »
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