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EAN : 9782742769513
396 pages
Actes Sud (15/08/2007)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Avec un souci de vérité qui fait le talent de ce récit-confession, Pia Petersen met à nu l’existence désemparée d’une jeune femme qui va sombrer dans la plus grande marginalité en basculant sous l’influence quasi hypnotique d’un homme étrange et manipulateur.
Licenciée de son travail à l’instigation de ses collègues, Kara, humiliée, isolée, va devenir en croyant tout quitter de sa détresse, la victime consentante d’un jeu pervers de sujétion mentale, orchestr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans ce roman, l'écrivaine d'origine danoise relate la descente aux enfers de Kara. Licenciée, la jeune femme se retrouve démunie. Elle rencontre par hasard un ancien camarade du lycée qui l'invite à assister aux cours d'un certain Nathan. Ni vraiment professeur, ni vraiment psychologue, Nathan représente l'autorité charismatique d'une étrange communauté. C'est une sorte de gourou qui vit entouré de trois femmes. Il organise des rencontres avec des étudiants et d'autres adeptes dans le but de déconstruire leur personnalité pour mieux les reconstruire et "créer de l'amour". Ainsi, Kara sera mise au défi: incapable d'aimer Nathan, elle devra prouver à la communauté son désir de changer à travers différentes épreuves. Lucide mais fascinée par cet homme qui voit à travers elle, il lui est difficile de partir. Sa situation précaire rend d'autant plus difficile son retour dans le monde.

A travers le récit de Kara, se met en place le cruel mécanisme de la manipulation mentale: mise en précarité et par conséquent en dépendance, rupture des liens familiaux et sociaux, autorité du mentor sur le groupe, l'idée d'un microcosme plus sain que ce que la société a à offrir, chantage sexuel et spoliation.

Tout l'intérêt du roman réside dans l'ambiguïté. En effet, Kara se demande à plusieurs reprises si elle appartient vraiment à une secte. Certains éléments peuvent indiquer le contraire: les adeptes ne sont pas vraiment enfermés, ils peuvent être amenés à vivre entre eux mais en dehors de chez Nathan. Jamais ce dernier ne les contraint par la force, c'est là d'ailleurs que se révèle toute la puissance de la manipulation. le groupe est dépendant du maître. Nathan les invite à lire pour se construire, ce qui n'est pas une chose négative. Cependant, Kara ne livre pas d'information sur la bibliothèque de Nathan et le lecteur ne sait pas quelles sont leurs lectures.

Le personnage de Kara est également assez contradictoire: consciente de se faire manipuler et n'adhérant pas toujours aux idées de Nathan, elle souhaite malgré tout appartenir au groupe, être digne du maître et combler le vide qu'elle ressent.

Dans un style simple et assez redondant - Pia Petersen use beaucoup de la conjonction de coordination "et" et des répétitions - le lecteur suit le cheminement intérieur de Kara, jeune femme perdue qui cherche sa place.
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Au départ, j'ai été attirée par 1- la collection d'actes sud "un endroit où aller" et 2- le fait que l'auteur était danoise, mais finalement :
- l'auteur a écrit en français et finalement, elle est même plutôt française quand on y réfléchit ;-)
- la collection colle bien avec le thème du livre ;-)
C'est écrit un peu bizarrement mais on s'y fait bien, par contre l'"héroîne" est un peu nunuche quand même, on a envie d'aller lui botter les fesses, et ceci parce qu'on n'a pas assez justement pris la mesure de son désespoir, du fait que la situation dans laquelle elle se trouve résulte d'un non-choix et qu'elle ne peut pas, viscéralement, s'en sortir. Donc (pour moi) il y a quelque chose de manquant dans la description psychologique du personnage, c'est peut être trop familier dans l'écriture (je ne parle pas du vocabulaire forcément mais de la façon d'écrire, tournures etc), trop "superficiel" et en même temps ce ton un peu léger et parfois même ironique, fait partie intégrante du style ; donc la façon d'aborder les personnages aussi ;-)
bref, je reste assez circonspecte ;-) et sur ma faim aussi, vu la fin.
Des longueurs sont à reprocher, car l'histoire retrace l'itinéraire de Kara dans cette sorte de secte qu'elle a intégré malgré elle, et en même temps est coupée par l'attente de la rencontre finale avec le "gourou" : du coup on vit en même temps le déroulement du passé et l'attente du rdv, il y a de grosses longueurs et de grosses répétitions, c'est...bof :-(
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Quand j'ai lu le résumé au dos du livre, je m'étais attendue à une toute autre histoire. Comme quoi, les choses ne sont pas toujours celles que l'on imagine. On ne met pas tous les mêmes choses derrières les mêmes mots, tout dépend de notre propre expérience de vie. Je me suis donc retrouvée plongée dans l'univers de Kara, qui est victime de l'emprise de Nathan : le gourou d'une petite communauté...

C'est une lente descente aux enfers.

Mais il semblerait que je n'aie pas compris la fin (que je ne vais pas raconter ici). J'ai rencontré Mia Petersen à la Foire du Livre de Bruxelles et pendant qu'elle me dédicaçait Une fenêtre au hasard (que je n'ai pas encore lu) nous avons discuté de la fin de Passer le pont.

Nous n'étions pas du même avis. C'est amusant, non? L'intention de l'auteur versus l'interprétation du lecteur...
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Licenciée de son travail, Kara, humiliée, isolée, va devenir la victime consentante d'un jeu pervers de sujétion mentale, orchestré par un certain Nathan.
"Passer le pon"t est la chronique de cette descente aux enfers.
Clochardisée, allant jusqu'à faire la manche, voler les pourboires sur les tables des cafés, mentir pour récolter de l'argent, Kara ne semble plus survivre parmi les membres de cette petite communauté qu'au service de Nathan.
Et pourtant, jamais elle ne cédera aux avances de ce mentor et à toutes les épreuves sexuelles et pornographiques qui jalonnent son soi disant enseignement. Parce qu'elle possède encore cette résistance chevillée au corps, Kara va pouvoir un jour se décider à fuir.
Le roman nous fait découvrir, de l'intérieur, la mécanique d'une secte.
Pia Petersen est une romancière franco-danoise. Elle a connu la rue. Elle sait de quoi elle parle.
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Belle description des mécanismes sectaires. Sans violence, sans lavage de cerveau, on assiste au lent dérapage du personnage central vers la perte de soi. Malheureusement, sans réel rebondissement, le livre s'enlise un peu (c'est sans doute recherché, mais le style ne compense pas). Ecriture assez fluide, mais le découpage en paragraphes et chapitres rend les choses assez arides.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un livre sur la derive
La solitude
et la perte d'estime de soi
Sans style
Sans force
on peut .. Passer ....son chemin
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Tu t'es enterrée, enfouie. Il faut que tu te retrouves. Toi. Rien que toi. Que tu te déterres. Que tu deviennes celle que tu es.
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Videos de Pia Petersen (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pia Petersen
27 oct. 2022 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 10/10/2022 avec Pia Petersen pour son roman "La vengeance des perroquets" paru aux éditions Les Arènes.
Elle est interviewée par Frédérique Deghelt.
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