Le mot d'Abel

Le sujet est intéressant mais l'écriture est un peu plate et le raisonnement superficiel, voire parfois tiré par les cheveux et mal assuré. Si l'auteur ne pose pas le libre arbitre au départ, comment ensuite contrecarrer ceux qui veulent condamner par avance les individus en fonction d'un identité qui s'identifie au destin ? La fin ne suffit pas à lever le paradoxe, on dirait au contraire qu'elle vient comme un deus ex machina, a contrario du reste du roman... Bref, j'ai eu du mal à croire à ce problème qui s'inspire de grands thèmes de la SF, à la manière du film "Minority Report", mais qui reste ici mal posé je trouve.

Une fois de plus, je vais me faire remarquer avec un avis nettement plus mitigé que les autres !
Ce roman a décroché le prix Gulli du roman 2018, et fait partie de la sélection 2020 des Incorruptibles (niveau 5e/4e), vous vous doutez que j'étais impatiente de le lire.
Et en effet, il propose plusieurs thèmes très intéressants. Mais je n'ai pas réussi à m'accrocher vraiment à Abel, ni à ce monde.
Comme souvent, j'ai aimé les thèmes traités par l'autrice, mais pas complètement le texte.

Abel vit dans un monde où chacun reçoit un mot vers l'âge de 12 ans. de façon très intime, ce mot arrive dans sa tête un beau matin.
Il doit le déclarer aux autorités mais de façon anonyme et ce mot doit absolument rester secret, jusqu'à la mort.
Je me suis un peu ennuyée. Je n'ai pas trop compris si le mot devait déterminer le futur, si chacun avait son libre-arbitre ou pas, on a parfois l'impression que toute la vie découle de ce mot, parfois qu'au contraire on peut en faire un peu ce qu'on veut.
Mais il y a plusieurs sujets importants :
- va-t-on subir ce mot, ou en faire quelque chose de positif
- les différences de vie entre ceux qui ont un mot intéressant et les autres, mots banals, tristes ou un peu moches.
- un parti milite pour dévoiler les mots noirs, les mots dangereux, et ficher ceux qui en ont un. Ça fait froid dans le dos, ça évoque hélas bien des choses existantes, et c'est ce qui m'a paru le plus intéressant du roman, mais c'est à peine évoqué.
- ce qu'on doit cacher, ce qu'on dévoile, l'intimité, à un âge où tout prend de l'importance. Ici, il s'agit du mot qui définit chacun, mais on peut transposer dans notre propre monde ce drame de dévoiler ce qui ne devrait pas l'être.
La vie au collège est bien rendue. Et j'ai aimé que ça mette en scène des Jeunes Pompiers Volontaires, dont on ne parle pas assez souvent.

Beaucoup de choses intéressantes donc, et je comprends qu'il ait eu du succès, mais comme je disais, j'ai eu du mal à accrocher vraiment. L'enquête sur l'auteur de ces forfaits m'a parue un peu "plaquée" et la fin m'a laissée très perplexe.
Un livre à lire, certainement, et à proposer aux ados. Pas celui qui fera aimer la lecture à mon humble avis, mais de belles pistes de réflexion.
Lien : https://livresjeunessejangel..

Un roman original tant par sa conception que par son intrigue. Il mélange les genres en proposant un récit de science-fiction à notre époque contemporaine où chaque personne se verrait attribuer un mot qui le définirait.
Mais l'autrice va plus loin dans sa réflexion et pousse ses jeunes lecteurs à se poser des questions sur l'identité, l'eugénisme et la société sans en avoir l'air.
Une belle trouvaille qui a séduit les lecteurs du Prix des Incorruptibles en le remportant dans la catégorie 5e/4e.
Lien : http://boumabib.fr

Abel vit dans un monde où chaque enfant à partir de ses 12 ans reçoit un mot, son mot. Ce mot unique va déterminer leur existence. Abel s'inquiète car il n'a toujours pas reçu son mot. Généralement? cela se passe la nuit, mais pour lui rien. Il vit dans l'angoisse d'hériter d'un mot ridicule, nul ou voir pire NOIR. Un matin, en arrivant au collège, il découvre le mot de Clara dont il est secrètement amoureux. Il a été tagué sur le mur des toilettes. Dans cette société, c'est un crime de dévoiler le mot de quelqu'un. On ne le connaît qu'au décès de la personne si celle-ci n'a pas émis d'opposition.
L'intrigue va reposer sur la découverte du criminel et de l'acceptation du mot qu'Abel recevra peut être
J'ai eu beaucoup de difficultés à rentrer dans cette histoire. Je n'ai pas réussi à adhérer à la démarche du MOT qui détermine notre vie.
De plus, on comprend très vite qui est l'auteur du tag sur le mur des toilettes.

Lu dans le cadre du prix des Incorruptibles 2019-2020

Ce petit roman aux grosses écritures (un bon point pour les non lecteurs "obligés" de lire un livre pour l'école) est une histoire plutôt agréable à lire. On est plongé dans un monde (dystopique ?) dans lequel chaque personne se voit attribué, sous forme de révélation intérieure et personnelle, un mot étiquette qui l'accompagnera toute sa vie et qui déterminera en quelque sorte son destin (ou pas ?!). le principe est assez simpliste, parfois trop peut-être mais on est tout de même happé par cette idée un peu folle et par le désir de connaître les mots des personnages (même si ça doit rester un secret bien sûr). Les points positifs de ce roman résident principalement dans cette trame futuriste. le combat entre, accepter son mot comme un destin tyrannique et refuser de considérer cette étiquette comme ce qui nous définira dans la vie, est intéressant. Il y a derrière cette idée toutes les étiquettes qui collent souvent aux ados dans la cour de récré (et dans la vie d'adulte aussi bien sûr même si on sait que chez les ados ces étiquettes peuvent être parfois destructrices et source de souffrances). Les ados se retrouveront certainement dans cette histoire qui se passe d'ailleurs dans un collège. La curiosité de connaître le mot d'Abel, justement, attirera aussi de nombreux élèves. La construction (classique désormais) du roman en tout petits chapitres pour encourager la lecture sera enfin, à coup sûr, un autre point positif pour que ce livre plaise aux élèves.

Dans ce roman j'ai regretté malgré tout la longueur du propos. Il me semble que, même si l'action doit être présentée sur une certaine longueur pour que l'on soit plongé dans l'action, on trouvera ici que l'on s'éternise un peu trop sur ces histoires de mots. Certains chapitres m'ont paru non nécessaires et on aurait probablement pu s'en passer pour faire un roman plus percutant, plus concis et donc plus efficace. Comme pour d'autres livres du prix des Incos, l'histoire est parfois un peu trop cousue de fil blanc et on voit venir l'action d'un peu trop loin.
Enfin, carton rouge à Rageot pour la quatrième de couverture de ce livre ! Je suis vraiment choqué qu'on ait pu laisser une telle couverture. Je ne lis jamais les quatrième de couverture parce que ce genre d'erreur arrive trop souvent mais là on dépasse les bornes. A la moitié du livre j'ai refermé le livre pour faire une pause mais mes yeux sont tombés sur les commentaires des soi-disant ados, publiés sur la couverture. le premier commentaire nous dévoile carrément la fin de façon grossière. Certes on ne connaît pas les détails mais avec un tel commentaire c'est adieu suspense !!! Comment peut-on faire des choses pareilles sous prétexte de vouloir montrer qu'un ado a aimé ce livre et pour attirer les autres ? J'espère que ceci sera enlevé lors des prochaines éditions du livre car c'est vraiment honteux selon moi.

Au final ce livre plaira très certainement aux ados. La lecture est agréable et l'ensemble plutôt bon (sauf cette fichue couverture, mais ça, l'auteure n'y est pour rien !)

Le livre est long à démarrer. L'histoire n'est pas très intéressante et pas très bien écrite.