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3,65

sur 288 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils sont 5 à survivre dans leur village irradié depuis l'accident de la centrale nucléaire. On comprend vite pourquoi Fred et Sarah ont refusé de quitter la zone : leur petite fille y est enterrée. Fred est le narrateur de la première partie centrée sur le quotidien : les relations entre eux, la distribution des nourritures, leurs loisirs, la découverte d'autres groupes, leur quête de sens justifiant ainsi leur présence malgré les dangers. Dans la deuxième partie Sarah confie ses sentiments, sa liaison avec Marc et ses conséquences. Comment vont-ils gérer cette grossesse et la naissance d'un bébé dans ces lieux de mort ? Les tensions montent, la folie gagne...
Un texte un peu inégal mais émouvant.
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Ambiance post-apocalyptique pour ce roman où quelques personnes ont décidé de rester dans une zone condamnée suite à une catastrophe nucléaire. Toute sortie est définitive et ils ont chacun des raisons de vouloir rester dans cette zone, malgré l'impact certain sur leur durée de vie. Roman choral, on est tour à tour dans la peau de chacun d'eux et l'on voit leurs relations évoluer
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Un roman presque choral. Il s'agit beaucoup de Fred, qui raconte la vie en zone radioactive. La surveillance par les drones, Sarah qui est l'ombre d'elle même, et Vic qui n'est plus. Il raconte ses amis, ceux qui sont restés. Il raconte le compteur Geiger, les nouveaux venus, les dangers. Mais il raconte aussi la liberté et l'humanité.

Les terres animales sont les terres de la survie, du retour aux sources, des bases, des besoins primaires.

Il n'y a pas de plans, pas d'avenir, pas de projet, pas de perspectives . Il y a du jour après jour.

Et Laurent Petitmangin l'écrit très bien
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Certainement pas une dystopie. Une fiction, on l'espère... Ce roman est empreint d'étrangeté du début à la fin. Un accident nucléaire, un groupe d'individus qui s'obstinent à demeurer en zone contaminée et un cocktail d'amour et de solidarité pour affronter l'inconnu. Les réflexes "d'avant" sont toujours là, mais ils deviennent totalement anachroniques à raison de l'inédit de la situation qui ne présente aucune lueur d'espoir. Une naissance va-t-elle permettre de la faire émerger ?
A chacun sa façon d'envisager le pire, semble nous dire Laurent Petitmangin. Une ambiance de fin du monde parfois glaçante.
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Les Terres animales de de Laurent Petitmangin est un livre avec des qualités.

En effet l'écrivain livre aux lecteurs une oeuvre originale qui sort des sentier battues en décrivant le quotidien de cinq survivants qui ont décidé de rester sur leur terre suite à une catastrophe naturelle.

L'intérêt que j'ai porté au quotidien des rescapés m'a permis de comprendre notre rapport que nous pouvons avoir avec les autres et la nature, lorsque nous sommes confrontés à une menace imminente et présente même si l'ensemble comporte des redites.
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C'est un coin de campagne reculé, un massif, qui a connu dix Fukushima. Irradié, contaminé, condamné ; une zone morte. Pourtant, ils sont quelques-uns à vivre toujours là. Certains pour l'argent, dédommagés par le gouvernement pour occuper le terrain ; d'autres, comme Fred et Sarah, pour honorer le souvenir de disparus. Vic, leur fille emportée par la maladie, repose dans le cimetière du village.
Ils sont un petit groupe, réduit à sa plus simple expression. En dehors de Fred et Sarah, il y a là un second couple, Lorna et Marc, et enfin Alessandro. Leurs seuls voisins sont à une quinzaine de kilomètres : un groupe de petits vieux qui eux non plus n'ont pas voulu quitter leur région, leur histoire. Ils seront rejoints bientôt par une famille d'Ouzbeks délogés de leur refuge par les intempéries, ouvriers survivants des travaux de déblaiement de la centrale endommagée.
Les besoins ont été réduits à l'essentiel. On récupère l'eau de pluie, on cultive le minimum sur les parcelles les plus épargnées par la radiation, on élève quelques poules recluses dans des poulaillers protégés.
Les autorités ont bien tenté de les déloger, par la persuasion d'abord, par la force ensuite, mais ils ont tenu bon, porté par la détermination de Sarah qui refusait d'abandonner sa fille. Alors la zone contaminée a été clôturée, électrifiée ; suffisamment étendue pour leur laisser de quoi vivre en « pillant » les réserves laissées sur place lors de la fuite.
Leur perspective, c'est trois ans. Elle n'est pas clairement exprimée, juste acceptée. Une vie en combinaison protectrice à l'extérieur, une vie entourée d'amis à l'intérieur. Dehors, tout paraît « normal », le mal est invisible, pernicieux, caché, à l'affût. La nature a repris ses droits, luxuriante. Il leur faut cependant garder constamment à l'esprit qu'elle reste mortelle.
Et puis il y a cette question qui revient sans cesse : pourquoi rester ?

C'est un court récit que propose Laurent Petitmangin, une histoire qui va à l'essentiel, dans une situation dystopique pas vraiment localisée, ni dans l'espace ni dans le temps, qui s'apparente à un grave accident nucléaire. Pour autant, pas d'intrigue post-apocalyptique, ce qui intéresse l'auteur ce sont les humains, leurs failles, leurs espoirs, leur essence.
En s'attachant alternativement aux différents membres de ce quintet plongé dans cette atmosphère de fin du monde, il écrit une partition aux accents humanistes.
Chacun à sa manière s'interroge. Vaut-il mieux vivre « libre » dans un monde qui pourrit sur pied, ou entravé dans une société trop policée ? Il est aussi question de l'attachement à la terre, aux racines, de l'amitié qui remonte à l'enfance, et face à ces points d'interrogation, les hommes n'ont pas toujours les mêmes réponses que les femmes.
Un événement (heureusement que je ne lis jamais les quatrièmes de couverture) viendra bouleverser le fragile équilibre de cette mini communauté et faire exploser les certitudes « recomposées ».

Laurent Petitmangin pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements. C'est une aventure à la fois belle et triste. En précipitant leur « fin », il offre à ses protagonistes une parenthèse « (dés)enchantée » sur fond de compteur Geiger, comme un retour à l'essentiel des relations humaines, avant de fondre leur espoir dans le drame et le renoncement, puis de conclure sur un final déchirant.
Un roman pas drôle du tout…
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Il est des Terres que l'on ne parvient pas à quitter. Parfois parce que nous y avons nos racines et qu'elles sont notre berceau. Parfois aussi parce qu'elles sont imprégnées d'un bonheur qu'elles ont nourri et ont vu grandir. Mais lorsqu'elles renferment en leur sein des êtres qui nous sont chers, alors elles nous enchaînent à elles pour toujours, bien au-delà du raisonnable, jusqu'à la folie même.

Car pour s'attacher à ces Terres interdites qui ont été détruites par l'explosion de la centrale de Tchernobyl, il faut avoir une raison bien plus forte que tout entendement.

Ils sont cinq à vivre dans la Zone, deux couples et un homme, une petite communauté qui résiste à l'évacuation depuis 2 ans et se débrouille avec ce que contiennent les maisons abandonnées par leurs habitants.

Mais il y a aussi en terre, le corps de la petit Vic, l'enfant d'un des deux couples, disparue avant la catastrophe, qui rend la perspective d'un départ impossible.

On se rend vite compte que malgré tout l'amour que ces cinq-là se portent, la pression des autorités et la difficulté du quotidien rendent la situation bien précaire, d'autant plus que s'annonce la naissance d'un nouvel enfant.

J'ai trouvé le sujet passionnant et l'ambiance que crée Laurent Petitmangin est saisissante. Car l'effondrement est inévitable à partir du moment où il devient impossible de justifier une prise de risques mûrement choisie, face à la fragilité d'un enfant.

Ce roman avait tout pour m'embarquer dans un tourbillon d'émotions et, en rupture avec la normalité, les réflexions de chacun sur ce qui est essentiel dans la vie m'ont souvent interpellée.

Pourtant il m'a manqué des éléments parfois, pour faire le lien entre les faits ou expliquer le passé de ces gens, pour mieux comprendre leur marginalité, mieux m'identifier à eux.
C'est rare que je trouve un roman trop court mais c'est le cas ici et je reste un peu sur ma faim en me disant que, dans cette plongée en terre hostile, le rivage n'aurait pas dû arriver si tôt. Dommage, j'étais partie pour nager un peu plus longtemps dans cette mer de verdure.
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RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023📚

Une histoire d'amitié hors norme.

Cinq amis vivent là. Sur cette terre contaminée par un accident nucléaire. Tchernobyl ? Fukushima ? Laurent laisse l'imaginaire du lecteur le penser.

Ils ont décidés de rester dans cette zone interdite. Sarah et Fred ne peuvent pas partir. Leur fille, Vic, est enterrée là. Ils ont fait le serment de rester ici, de ne pas abandonner Vic. Et pour Lorna, Marc et Alessandro, ils restent par amitié. Tout simplement. Là où ils vivent est un endroit agréable, finalement, à la campagne, entouré de forêt. Mais contaminé à vie par un mal invisible : les radiations. Et ça, c'est irrémédiable, malheureusement.

« Avec Marc, on n'a jamais été des écolos. On voyait cette centrale de loin, elle ne nous dérangeait pas plus que ça. Il y avait la forêt entre elle et nous, des hectares de bois et de silence, cela nous semblait bien suffisant. »

Ils se protègent, ont des combinaisons spéciales pour sortir, compteur Geiger autour du cou. Des contraintes, oui, mais à côté de cela, ils sont libres et mènent une vie totalement différente de ce qu'ils auraient vécus ailleurs.

Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la force de la nature à survivre. La forêt est belle, luxuriante, les animaux sont restés, eux aussi. Ils s'adaptent, tout comme nos cinq amis. « Les terres animales » est loin d'être un roman survivaliste tournant autour d'une catastrophe majeure. L'évènement n'est qu'un prétexte pour décortiquer les relations humaines en vase clos. Deux couples, et un homme. Seuls au milieu de nulle part. Une micro-société organisée pour survivre le plus longtemps possible. le rôle de chacun est clairement défini. Marc, charpentier, est chargé des réparations et aménagements des bâtiments. Il a construit un sas de décontamination à l'entrée du foyer. Indispensable. Alessandro gère les stocks de nourriture, glanés ici et là. Il ne faudra pas être regardant sur les dates de péremption, mais nos amis ont de quoi se nourrir plusieurs années. Lorna met à profit ses études de botaniste pour tenter de faire pousser des légumes sur cette terre, avec la radioactivité comme engrais…Sarah, sage-femme, est chargée de la bobologie. Quant à Fred, il reprend sa caméra et filme cette vie pendant des heures, témoignage poignant, sans savoir s'il sera visionné un jour, et par qui ?

Jusqu'à ce qu'un évènement vienne changer la donne. Fasse voler en éclat les certitudes. Et les oblige à regarder la vérité en face. A faire des choix, au lieu de se laisser porter par un quotidien certes dangereux, mais en définitive paisible. Bon, je trouve que la dernière phrase du résumé en dit trop et gâche le récit. C'est vraiment dommage.

La plume de Laurent est d'une surprenante fluidité, poétique et calme. le lecteur se laisse porter par les mots. Il a fait le choix de la narration à la première personne, permettant, je trouve, une belle immersion au plus près des personnages. Nous aurons le point de vue de Fred, mais aussi celui de Sarah. Nos cinq amis sont touchants, réalistes, je me suis attachée notamment à Sarah, j'ai compris pourquoi elle ne se résoudrait jamais à partir. Je l'ai suivie dans sa folie, son obsession, sa détermination. C'est un personnage vraiment très fort.

J'ai beaucoup apprécié la manière qu'à Laurent de traiter un sujet à la fois grave, mais avec beaucoup de délicatesse et sans jamais tomber dans le patho ou le drama. On sait très bien à quoi s'exposent nos cinq amis, en choisissant de rester dans la zone, ils ont signé leur arrêt de mort à moyen ou, avec un peu de chance, à plus long terme. Mais l'accent est mis sur leur manière de vivre, comment ils vont s'organiser, et profiter de chaque petit instant de la vie. Lorsque l'on sait que le temps est compté, c'est là que l'on prend conscience des petits bonheurs, de la beauté de la nature, par exemple. Que l'on vit pleinement.

A l'heure actuelle, où notre avenir est plus qu'incertain, entre les conflits, le climat, le terrorisme, il est plus qu'urgent de vivre pour l'instant présent et de profiter pleinement de ces petits bonheurs. C'est le message que je retiendrai de ce voyage au milieu des « Terres animales ».

Une très belle découverte, que je ne peux que vous conseiller.

« Pourquoi rester ? Question interdite. On se contente de la circonvenir. Par quelques affirmations un peu débiles, c'est pas pire qu'ailleurs, au moins on est tranquilles, par de petites réassurances comme si on était en villégiature, on n'est pas bien là ?, puis, quand il faut dégainer le lourd : maintenant qu'on a commencé. Ce maintenant qu'on a commencé résume l'espère de pacte qui nous étreint, il prévient tout délitement. »

#Lesterresanimales #LaurentPetitmangin #LaManufacturedeLivres
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Quoi de plus beau que l'annonce d'un enfant à venir? Que d'avoir la sensation que de multiples chakras ouvrent leur porte pour accueillir un amour inconditionnel ?! Rien bien sûr ! Mais qu'en est-il lorsque l'arrivée de ce nouvel être va se faire sur une terre dd désolation.? Une terre irradiée que tous les habitants ont déserté en dehors de cinq amis dont deux couples ,qui ont pris le risque de rester,justement pour être ensemble, soudés,et peut-être bien aussi parce que partir aurait été laisser derrière eux la plus belle partie d'eux même.
Et puis, au delà de cette catastrophe nucléaire il y a l'implosion intime que certains drames ont provoqués, des secrets qui gangrènent tout autant que les radiations.
Alors, la venue d'un bébé dans un tel monde est-elle source de joie ou d'angoisse? Est-elle une sortie vers la lumière ou la précipitation vers les ténèbres ?
Laurent Petitmangin,avec la même délicatesse que dans ses deux premiers romans, sonde une fois encore la complexité des relations humaines, la difficulté d'aimer et la confrontation entre idéaux et réalité.
Avec Terres animales il me semble qu'il instaure un parallèle entre les fissures atomiques et celles du coeur. Peut-on garder l'espoir d'une renaissance, d'une guérison ? Se fier aux apparences sans prendre en compte la profondeur des blessures?
C'est donc pour moi,bien plus qu'in simple récit sur les risques nucléaires, même si les descriptions d'une nature en sursis et la survie des habitants ne peuvent laisser indifférent à ce sujet...

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Suite à une explosion nucléaire, toute une zone est radioactive.
Dans un village, cinq amis refusent de quitter les lieux et vivent, avec quelques groupes épars, dans des conditions de protection extérieure maximales.
Tout se passe bien jusqu'au jour où la naissance d'une enfant change la donne et sème la discorde.
Voilà un auteur qui ne publie pas chaque année, comme certains (ce qui me laisse toujours dubitative), mais qui offre des romans du qualité.
C'est le troisième.
Chaque fois un sujet bien différent.
Mais toujours une grande maîtrise.
L'histoire coule d'elle-même et le livre se lit d'une traite.
Une grande sensibilité, un style efficace et souvent poétique, des personnages attachants.
Une intrigue intéressante.
Tous les ingrédients d'un bon roman, et celui-ci en est un.
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