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Citations sur L'Affaire de l'île Barbe (11)

— Alexandre… je ne comprends pas ce que fait ce jeune homme ici. Vous savez ce que j’en pense !
— Je le sais, mon bon Henry, je le sais. Seulement, voyez-vous, je suis redevable envers Ange-Clément. Puis, il m’est fort utile, c’est un très bon assistant. J’aime son esprit de déduction et son sens de la repartie.
Ah ça, on ne pouvait pas dire que moi, Ange-Clément Huin, j’étais dans les petits papiers du docteur Coutagne. Il ne m’appréciait guère, moi, le bandit, l’anarchiste. Il ne pouvait comprendre que le grand Alexandre Lacassagne se soit acoquiné avec un Apache… Il me le faisait comprendre dès qu’il le pouvait, et je faisais avec. Je n’avais pas d’autre possibilité, et surtout, le professeur Lacassagne prenait souvent ma défense.
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– Cela me passionne même ! La médecine légale charme mon esprit et excite d’une façon mystérieuse ma curiosité. Je considère cette science, que je ne connaissais pas il y a encore peu, comme un Sphinx détenteur des plus merveilleux secrets de notre corps, et qui changera au fur et à mesure la vision de la police…
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Les docteurs Coutagne et Lacassagne se tenaient à la porte et nous observaient. Le premier d’un air sévère, le second, un peu plus amusé.
— Vous me semblez bien curieux, messieurs…
— Détrompez-vous, professeur, nous venions préparer afin que vous puissiez autopsier en toute sérénité.
Le père Delaigue était un homme épatant. Selon qu’il s’adressait à moi ou aux médecins, il changeait de langage. Lorsque nous étions juste tous les deux, il me rappelait la rue, quand je traînais avec mes anciens amis Apaches. Alors que si mon maître Lacassagne était là, il usait d’un français bien plus correct.
— Allons, allons, père Delaigue… pas à moi s’il vous plaît ! Je vous connais suffisamment pour savoir que vous tentiez d’exciter la curiosité de mon jeune ami. Eh bien non, Ange-Clément, ce n’est pas, fort heureusement, un enfant qui gît dans ce sac. Encore quelques minutes de patience et vous saurez.
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— L’docteur Coutagne est sorti cette nuit…
Je voyais bien le regard du père Delaigue, cet œil qui frisait. Trop content de me faire part d’une nouvelle étrange.
— Et ?
— Y a un maraîcher, m’sieur Gonod de Saint-Rambert, qu’est venu me déposer un drôle de colis !
— Un cadavre… je ne vois pas ce que l’on pourrait livrer d’autre ici.
— Mais pas n’importe quel cadavre, mon garçon !
— Quelqu’un de connu ?
— Non… enfin j’sais pas. Viens donc voir.
Je me levais sans finir mon café pour suivre le père Delaigue. Nous passâmes dans la pièce qui servait aux dissections. Sur l’une des tables était disposé un sac. D’après sa taille, j’en déduisis que ce ne pouvait être le corps d’un adulte qui était à l’intérieur.
— Mon Dieu, c’est un enfant qui repose…
— Tiens donc, regardez-moi ces deux bignoles pérorer, mon cher Coutagne !
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Chaque jour, depuis que j’œuvrais en ce lieu, c’était le même rituel : le père Delaigue nous servait deux tasses fumantes que nous buvions dans sa loge. Ensuite, je l’aidais à préparer les corps pour les cours de médecine légale, pendant lesquels une centaine d’étudiants venaient assister aux dissections. Et enfin, nous observions les cadavres qui avaient échu en ce lieu pendant la nuit. Non pas par voyeurisme, juste pour essayer de trouver avant lui la cause de leur décès.
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J’arrivais toujours le premier sur la morgue flottante. J’avais vécu si longtemps dehors, que le confort de la petite pièce sous les combles que j’habitais me semblait trop luxueux. Je ne pouvais garder le lit.
Et j’aimais plus que tout arriver avant « lui », connaître les « arrivages » de la nuit, je ne sais pas pourquoi, certainement qu’ainsi j’avais comme l’impression d’en savoir, pour très peu de temps, plus que lui. Puis, je pouvais ainsi passer du temps avec le père Delaigue, le gardien des lieux. Un personnage haut en couleur qui avait toujours des anecdotes à raconter autour d’un café. Il m’attendait chaque matin, derrière la grande porte à deux battants. Il caressait sa longue barbe blanche, coiffé de son large chapeau de feutre qu’il enlevait dès que nous étions rentrés.
Si j’ai beaucoup appris avec le professeur, Delaigue aussi m’a instruit, à sa façon. Puis nous parlions le même langage lui et moi.
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Jamais je n’avais pu comprendre tous ces badauds qui venaient aux aurores faire la queue pour pouvoir voir du macchabée !
Ils profitaient, pour assouvir leur curiosité malsaine, du règlement qui disait que « le cadavre de toute personne inconnue apporté à la morgue restera exposé aux regards du public tant que son état de conservation le permettra ».
Ah, il était beau l’état de conservation…
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Il avait gelé dans la nuit du 10 au 11 janvier 1881. Le petit vent qui vous engourdissait la pointe des oreilles n’était pas ce qu’il y avait de plus agréable. Déjà, une longue file commençait à naître sur la rive. Le public s’impatientait devant la morgue flottante amarrée par de grosses chaînes sur le quai de l’Hôtel-Dieu, en face du grand Dôme de Soufflot.
Jamais je n’avais pu comprendre tous ces badauds qui venaient aux aurores faire la queue pour pouvoir voir du macchabée !
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Le père Delaigue était un homme épatant. Selon qu’il s’adressait à moi ou aux médecins, il changeait de langage. Lorsque nous étions juste tous les deux, il me rappelait la rue, quand je traînais avec mes anciens amis Apaches. Alors que si mon maître Lacassagne était là, il usait d’un français bien plus correct.
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Le public s’impatientait devant la morgue flottante amarrée par de grosses chaînes sur le quai de l’Hôtel-Dieu, en face du grand Dôme de Soufflot. Jamais je n’avais pu comprendre tous ces badauds qui venaient aux aurores faire la queue pour pouvoir voir du macchabée !
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