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Mai 1980, dans un cinéma d'une petite ville serbe. Une trentaine de spectateurs assiste à la projection d'un film. Soudain, « le pinceau de lumière a cassé net ». La projection s'interrompt brutalement. Puis, à la faveur d'« une lueur apparue sur le côté », une terrible nouvelle est annoncée au public. Quelle nouvelle vie chacun va-t-il pouvoir se redessiner ?

J'ai eu bien du mal à rédiger un résumé de ce livre, tant l'intrigue est mince. Je me suis aidée pour ce faire du résumé proposé en quatrième de couverture. J'ai été très déçue par ce roman de l'auteur serbe Goran Petrovic, né en 1961 à Kraliévo, en Serbie. C'est d'ailleurs dans cette ville que se déroule le roman. La présentation de l'auteur nous informe que celui-ci est « lauréat des plus grands prix littéraires dans son pays ». Dans ce cinéroman, ce n'est pas vraiment une histoire qu'il raconte ; il brosse plutôt une galerie de portraits, dans une perspective à la fois sociale et psychologique. Ces personnages nous sont décrits dans le cinéma de Kraliévo, en fonction du rang qu'ils occupent habituellement. Cette petite chronique ethnologique est assez intéressante. Mais on entre vite dans le registre de la digression qui, à la longue, devient ennuyeuse. Il y a tant de personnages que le lecteur s'y perd (en tout dans le cinéma, figure une vingtaine de rangs : le nombre de spectateurs s'en voit multiplié…). le résumé que j'ai essayé de rédiger laisse à penser que l'auteur a bâti une intrigue solide : il n'en est rien. Il faut se laisser porter par les portraits variés et associations d'idées de l'auteur : je n'y suis pas parvenue.

Un mot sur les (nombreux) titres qui ponctuent le roman : si l'idée semble intéressante (cela met le lecteur en appétit pour la suite), les titres en eux-mêmes paraissent énigmatiques et déroutants : ils peuvent même rebuter par leur aspect trop long : « Extrait des actualités du fonds de la cinémathèque yougoslave » ou « Même au paradis, les gens colleraient partout leurs chewing-gums » ou encore « de la première à la neuvième rangée ». On a même droit à des extraits d'inscriptions sur les sièges du cinéma.

Un mot sur le titre du roman : « Sous un ciel qui s'écaille ». Ce ciel correspond en fait au plafond du cinéma l'Uranie de Kraliévo qui a tendance à s'effriter :
« Pendant que du vieux plafond du cinéma Uranie, de sa stucature exécutée de main de maître, de sa représentation symbolique de l'Univers, du Soleil, de la Lune, des planètes, des constellations et des comètes, tout doucement, sans bruit, se détachaient d'impalpables particules de chaux, quasi invisibles » (p. 191).

Un roman qui ne m'a pas captivée mais qui comporte une idée originale : la présentation de personnages en fonction de leur positionnement habituel dans le cinéma, ce qui peut faire penser à un récit ethnographique.
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On reproche beaucoup à ce livre d'aller nulle part, d'avoir une construction simpliste, intrigue trop mince. Ce sont des remarques que je peux tout à fait comprendre : Sous un ciel qui s'écaille porte en sous-titre ciné-roman et si on comprend tout de suite le rapport avec le cinéma, celui avec la forme roman est bien plus nébuleux. Peut-être qu'en allant chercher du côté du romanesque comprendrait-on un peu mieux l'intention de l'auteur ou de l'éditeur (tout est toujours de la faute des éditeurs !). Sous un ciel qui s'écaille est en effet un récit hybride, entre la nouvelle, le conte et le roman. Il y a une introduction (la genèse du lieu où s'installe le cinéma) ; un début (un film qui commence et le portrait, rangs par rangs, de ses spectateurs) ; des digressions diverses (notamment l'histoire de la perruche Démocratie et de ses propriétaires successifs) ; un événement perturbateur (l'annonce de la mort de Tito) ; et une fin (les métamorphoses dans la vie de chacun de nos spectateurs initiaux). Et tout cela sous une grande peinture cosmique qui s'écaille, vrai ciel qui nous tombe sur la tête.

C'est fantaisiste, c'est poétique, et pourtant ça dit pas mal de choses de l'humain et des épreuves traversées par le peuple serbe. L'auteur a eu l'intelligence de nous le faire ressentir, en demie-teinte, par la suggestion, et je trouve ça d'autant plus fort. L'absurde dont Petrovic fait usage est ainsi un procédé à double visage, qui dit à la fois la poésie du monde comme sa violence. Alors il y a certes peu de suspense dans ces pages, mais j'y ai trouvé des portraits à la fois tendres et caustiques et une étrangeté familière qui m'a rappelé Italo Calvino. Une belle façon de parler des grands bouleversements du siècle.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Sous un ciel qui s'écaille, dénommé par son auteur Goran Petrovic « cinéroman », pourrait paraître farfelu et léger, mais dévoile une société serbe en proie à son histoire… et à l'Histoire. Dans une petite ville de province, Kralievo, un cinéma aux références mythologiques (il s'appelle l'Uranie !) est construit. Parmi les multiples personnages du roman, un projectionniste coupe des morceaux de pellicule dans le but de réaliser son propre film composé de ces rushs remontés selon une logique propre. Et le livre est un peu comme cela : il donne l'impression de juxtaposer les spectateurs d'un film, pour former une société complexe, avec chacun ayant son histoire propre, à travers l'histoire autant imaginaire que réaliste de la Serbie au XXe siècle.
Dans une langue riche et légère, à la Rabelais ou Gogol, faites une excursion en ex-Yougoslavie, le voyage vaut le détour !
(écrit pour le magazine du boulot )
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Je trouve que c'est une excellente idée de partir d'une salle de cinéma (au ciel -plafond- qui s'écaille et au lourd rideau bleu nuit poussierreux) pour aborder l'histoire de la Yougoslavie au 20e siècle, de la première guerre mondiale à l'explosion de la Yougoslavie dans les années 1990, à partir des portraits des spectateurs - très variés - à une séance de cinéma... qui sera interrompue suite à l'annonce de la mort de Tito. le ton est léger, et pourtant, vous y verrez des bandits, un collabo, des cancres de trois collèges différents, deux Roms (un illettré et l'autre qui interprète les sous-titres à partir de la centaine de mots qu'il reconnaît), un ancien pilier du parti local (très drôle, son portrait par petites touches), des filles de la cafétéria d'à-côté qui viennent assister à quelques minutes du film, un avocat, une perruche, des amoureux, un marchand de bois pas très net... une micro-société, reflet de la société d'hier et d'aujourd'hui. Un petit livre charmant, qui change des longs romans, tout est dit avec légèreté en quelques pages. Merci aux bibliothécaires d'avoir mis ce livre dans leur sélection de nouveauté, sinon, je ne l'aurais jamais lu... Et j'adore la couverture qui change de celles que l'on voit ces temps-ci, extra, ce visage pixellisé et les yeux en bobines de film, très en accord avec le livre, en plus...

Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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J'avais emprunté ce livre suite à des critiques dithyrambiques lues dans un forum, dans l'espoir de trouver un roman original et loufoque. Original, oui, par rapport à ce que j'ai lu jusqu'ici. Loufoque... parfois. Pour une satire mordante de la société serbe, je crois que je ne l'ai pas trouvé assez mordant à mon goût ! Quelques passages amusants (comme le militant communiste qui se retrouve chez le docteur tellement il est habitué à lever la main pour voter en toutes occasions), mais pas assez pour retenir mon attention. Trop de personnages, peut-être ? Je ne l'ai pas terminé.
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