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4,23

sur 323 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Pevel avait conclu son tome 1 par un cliffhanger insoutenable… Il démarre donc son tome 2 par la gestion des conséquences de celui-ci, et Alan 3e fils du roi et 2e fils de le 2e reine mais surtout ami d'enfance de Lorn remplace celui-ci à la tête de la Garde d'Obsidienne mais après une tonalité résolument populares il lui donne consciemment ou inconsciemment une direction optimates. On passe en série toutes les personnages ayant survécu au tome 1, tous en deuil de l'antihéros censément mort dans les flammes...
Et coup de théâtre ! Toute la deuxième partie du roman nous raconte les mêmes événements que ceux de la première partie, mais vus et racontés par celui qu'on a enterré et qu'on a essayé de nous faire oublier. Personnellement je mort de rire, mais du coup ATTENTION TOUT CE QUI VA SUIVRE EST 100% SPOILERS

L'essentiel du roman repose sur la prétendue querelle entre la Reine Célyane et la Dame Yssandre, la première faisant tout pour que les choses dégénèrent et la deuxième faisant tout pour améliorer la situation. Mais les crevards et les crevardes obtiennent toujours ce que veulent leurs egos démesurés et dénaturés (on a tous rencontrer un ou plusieurs de ces sociopathes qui devraient soigner leur pathologie pour la plus grand bien de la société, et le Haut Royaume se lance dans une guerre impossible à gagner contre la Principauté d'Arcante, petite certes mais très bien fortifiée, très bien financée et en quête d'alliés. La Garde d'Obsidienne se retrouve avec deux chefs amis de longue date certes mais aux vues et aux ambitions différentes, et on sent qu'avec la tension montante entre les Populares de Lorn et les Opimates d'Alan une scission n'est pas à exclure (et qui dit scission de l'ordre garant de la paix public et de l'exécution de la justice dit possibilité de guerre civile). Pour ne rien gâcher chacun des deux compères doit affronter sa part de ténèbres : l'Obscure développe chez Lorn une autre personnalité violente, cruelle et sadique mais surtout invincible, tandis qu'Alan qui retrouve ses vieux démons toxicomaniaques ne se contrôle plus du tout. Au final Pierre Pevel nous refait le coup du siège de la Rochelle et malgré toutes les péripéties de cape et épée (notamment avec le chevalier servant de Dame Yssandre qui joue à Thierry la Fronde), héros et antihéros comprennent bien vite qu'ils sont tous engagés dans une sale guerre qui ne sert que les intérêts d'une clique accro au pouvoir qui s'est autoproclamée « élite » au détriment des soldats et des civils des deux pays, ressources humaines corvéables et sacrifiables à merci (toute allusion à notre Monde de Merde n'est aucunement fortuite). Car finalement tout ceci n'est destiné qu'à discréditer la réputation du prince héritier à qui on a confié la gestion du gros merdier, et à faire d'un ultime recours un autre prince qu'on aimerait placer sur le trône à sa place : ce dernier est-il complice ou dupe de tous ces complots et intrigues ?

En parallèle on a un POV que je dois qualifier de remplissage avec Alissia de Laurens toujours amoureuse de Lorn, qui doit épouser un vieux barbon tout en n'étant pas insensible aux charmes de son fils beau gosse. On dirait le POV de Sansa dans le TdF et je ne vais pas mentir en déclarant que c'était plus ou moins chiant (comme le dit sa meilleure amie, elle n'est pas faite pour les intrigues amoureuses vue qu'elle se retrouve avec un polichinelle dans le tiroir à la première incartade). Lorn finit par péter un câble et noblesse oblige le fils doit défendre l'honneur de son père tout en étant jaloux de Lorn, et le traditionnel duel judiciaire des récits de chevalerie se conclut en boucherie quand l'Obscure décide de s'amuser un peu avec le commun des mortels...
Vilipendé de tous les côtés, lâché par tout le monde ou presque, condamné à nouveau par son roi et son père qui l'avait gracié, Lorn retourne à la case départ mais ne compte plus se laisser faire : il prend la poudre d'escampette et se lance dans opération « Joyeux Compagnons de Sherwood » (stratégie souvent efficace que les Chinois appelle « renaissance dans les terres mortes »), et rejoint la résistance yrgaärde dans l'espoir de récupérer tout ou partie de l'épée magique tueuse de dragon du premier souverain du Haut Royaume. Alors on nous ressort l'élu, la prophétie, et l'artefact magique destiné à contrer le retour chaos en la personne d'un Méchant Millénaire random. Mais Pierre Pevel nous passe tout cela à la moulinette, et toutes les interludes nébuleux mettant en scène les servants des dieux-dragons se mettent à faire sens : le Haut Royaume est maudit parce que pour raisons personnelles son vaillant souverain est devenu un roi-liche en voulant tricher avec le Destin ! Lorn qu'on a toujours traité comme de la merde lui et ses parents (qu'on découvre dans le droit de quota de flashback), décide de ne rien faire du tout pour corriger le tir : on va tout droit à la guerre civile !!!


Ah je ne boude pas plaisir avec ce tome 2 : "Haut Royaume" est assurément la meilleure série de Pierre Pevel, un auteur qui contrairement à d'autres dont je ne citerai pas les noms ne ménage pas ses efforts pour faire plaisir à ses lecteurs et à ses lectrices. Après ce tome 2 souffre clairement du syndrome « tome de transition », et comme Lorn passe d'avatar d'Edmond Dantès à avatar de Rocambole et on perd quand même clairement au change… Outre le POV d'Alissia qui m'a laissé de glace, et les complots et intrigues de tel ou tel hominus crevaricus ou untelle ou untelle homina crevarica pour monter quelques marches de plus vers le sommet dans la seule optique d'emmerder et/ou faire souffrir le plus de monde possible pour nourrir leurs egos de sociopathes (Syndrome GRR Martin : faire du grimdark pour du grimdark parce que c'est à la mode), force est de constater que l'auteur se perd de temps en temps en digression rallongeant la sauce. On a compris qu'on était dans un Europe uchronique avec France, Espagne, Italie, Allemagne et Scandinavie, et qu'on est peu ou prou sous le règne de Louis XIII en mode Louis XV (vous savez, celui-ci qui est mort d'une longue maladie qui a fini par lui faire fondre le visage), mais était-il vraiment nécessaire à l'avancement du récit de s'attarder sur les mouvement indépendantistes « espagnols » et « italiens » soutenues par des puissances étrangères, ou sur les rebellions de telles ou telles provinces dans tel ou tel pays ? OK ça approfondit l'univers, mais vu qu'on n'a aucune carte, aucun glossaire et aucun dramatis personae (ce qui est inadmissible soit dit en passant !), c'est quand même assez improductif... Je radote, mais je ne boude pas mon plaisir : vivement le tome 3 !
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La fin du premier tome fut bien lourde à digérer. Une vraie fondue Savoyarde.

En même temps, après tant d'événements, il fallait bien rentrer dans une phase plus "digestive" ... C'est le rôle que tiendra le premier tiers de ce tome 2, dans lequel nous reprenons le cours de l'histoire pas tout à fait là où nous l'avons laissé.

J'ai eu un mal fou à entrer à nouveau dans le récit. Les 200 premières pages m'ont fait l'effet d'un remake des Chroniques de Bridgerton (ce qui n'est pas un compliment). Nous souffrons de l'absence d'un certain personnage (une souffrance, je suis catégorique). Un seul être vous manque et blablabla ...

A dire vrai, il m'a fallu attendre le dernier tiers du livre pour retrouver les ingrédients qui m'ont tant fait apprécier le premier tome. Jusque là, tout aura été un peu long, le siège d'Arcante ne m'ayant pas spécialement captivé non plus.

Et pourtant, il faut bien admettre que toutes ces étapes étaient nécessaires à un tel finish. Pierre Pevel a vraiment le don de tout exploser dans le sprint final. Une petite bombe peut nous attendre à chaque coin de page et c'est un vrai délice.

Difficile d'en dire davantage sans justement en dire trop. Alors je vais m'arrêter là et conseiller cette saga à tous les amateurs d'Héroïc Fantasy.

Vous ne perdrez pas votre temps à découvrir l'histoire de Lorn Askarian. Mais soyez vigilant(e), car il vous faudra alors emprunter le chemin de l'obscur...

Chiche ?
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Le Haut-Royaume a rarement été aussi mal en point. Incertitude quant à qui succédera au roi à la santé et la popularité déclinantes, multiplication des rivalités entre les différents duchés, complots fomentés par des courtisans ambitieux et sans scrupules : rien ne va plus, et voilà que l'on apprend que le seul homme capable de changer la donne, le capitaine des célèbres Gardes d'Onyx, n'est malheureusement plus de ce monde. Ce second tome s'inscrit dans la droite lignée du premier, aussi si vous avez déjà été séduits par les aventures de Lorn Askarian, nul doute que vous tomberez à nouveau sous le charme de la plume de Pierre Pevel qui nous en dévoile ici un peu plus sur l'univers qu'il a bâti. On a donc affaire à un monde qui s'étoffe et qui gagne en densité à mesure que nous sont dévoilés de nouveaux territoires : la belle et fière cité d'Arcante, la région d'Ansgarn, très attachée aux traditions chevaleresques... On peut regretter à ce propos l'absence de carte, d'autant plus que les personnages sont amenés à voyager souvent et que de nombreuses intrigues se déroulent sur différents fronts.

En même temps que l'histoire du Haut-Royaume on découvre également bien sûr celle de la Garde d'Onyx, unité d'élite constituant le premier soutien du pouvoir royal et dont le lecteur a assisté à la progressive renaissance dans le premier tome. Si on en est pas encore à des hauts faits dignes de rester dans la légende, les prémices sont néanmoins bel et bien là. le roman fait beaucoup penser de ce point de vue à l'une des précédentes trilogies de l'auteur, « Les lames du cardinal », elle-même fortement inspiré des « Trois mousquetaires » d'Alexandre Dumas. La plume de l'auteur sait d'ailleurs se faire toujours aussi inspirée lorsqu'il est question de mettre en scène des instants épiques soulignant le courage et la camaraderie unissant les différents membres de ce corps d'élite auquel on en vient à s'attacher. Les nombreux rebondissements liés à la nature même de cette Garde d'Onyx et à son commandement figurent d'ailleurs parmi les plus intéressants du roman.

Pour ce qui est du reste, l'intrigue suit son cours et, si l'auteur a parfois un peu trop tendance à s'éparpiller, c'est malgré tout avec plaisir et sans ennui aucun que l'on découvre le sort qui attend le Haut-Royaume. Davantage que dans le premier tome, on retrouve certains clichés propres au genre « fantasy » (une prophétie, un ancien artefact retrouvé, un roi et un royaume déclinants à la merci de toute une horde de comploteurs...) mais Pevel se fait assez malin pour éviter les gros écueils et ne commet pas l'erreur de tomber dans une lutte manichéenne des plus basiques. le personnage de Lorn en est d'ailleurs la preuve. Pas de répit pour le premier chevalier du royaume que l'on découvre ici encore plus sombre et torturé que dans le premier volume. Il faut dire que les épreuves qui lui sont imposées, tant à l'échelle du royaume que sur un plan plus personnel, sont particulièrement éprouvantes et c'est avec tristesse que le lecteur assiste à la lutte désespérée de ce leader charismatique qui ne parvient pas à échapper à son destin.

Un second tome qui tient toutes ses promesses et lève un peu plus le voile sur la richesse de l'univers créé par Pierre Pevel. Comme toujours avec l'auteur, le roman se termine par différents coups de théâtre qui ne vous donneront qu'une envie : vous jeter dès que possible sur la suite. J'attends donc, moi aussi, avec impatience la suite des aventures de Lorn et des Gardes d'Onyx.
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Un second tome dans la continuité du premier ,plus sombre peut être encore car le personnage principal s'enfonce peu à peu dans la noirceur et la violence devient de façon plus automatique sa réponse .
Le haut-royaume n'est désormais plus en paix ,sa liste d'adversaires s'allonge au fur et à mesure que le Haut-roi se meurt . La reine est toujours dans les intrigues et on se rend compte que c'est finalement de famille ! Au milieu ,Alan ,qui a repris le commandement de la garde d'Onyx ,ne semble pas trop prendre position . Les cartes se brouillent un peu : qui finalement semble encore honnête et rationnel ? le jeu diplomatique et les ambitions de chacun font du Haut-royaume le théâtre de tensions ,rivalités et trahisons . C'est assez addictif et surprenant pour qu'on en redemande très vite . Néanmoins j'ai trouvé la lecture de ce tome, ou du moins d'une grande partie, un peu longue, d'autant que certains évènements sont répétés deux fois, selon deux points de vue mais je n'ai pas trouvé ça hyper intéressant, on pouvait remplir les blancs nous même ou ça aurait pu être fait plus rapidement au moins. Je vais me lancer sur le tome 3 avec plaisir car la fin est pleine de promesses et d'attentes.
Challenge Mauvais genres 2021
Challenge séries 2021
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Le tome deux continue comme le un sauf que la situation est encore plus tendue, le haut roi encore plus moribond et Lorn encore plus pris au piège de l'Obscure qui prend parfois le contrôle de ses actes et lui sauve la vie un certain nombre de fois.
C'est toujours aussi bien écrit, l'histoire rebondit sans cesse, les personnages sont nuancés et les intrigues se complexifient.
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Le cavalier hésitait à franchir la porte de la taverne de PNJ. Il s'agissait d'un des bas-fonds les plus sales et les plus ignobles d'Ariole. Les tueries y allaient en nombre croissant depuis que s'y étaient réfugiés les derniers survivants de la Garde d'Ynox. L'air était vicié et l'alcool venait encore l'empuantir, au bon plaisir des prostitués, mercenaires ou ivrognes, quand ils n'étaient pas les trois à la fois. Assis à une table, un homme d'âge mûr, les cheveux noirs, dont les muscles proéminents n'avaient d'égale que son fier organe que la pudeur cachait d'une feuille de vigne, fumait une pipe à l'abri des recoins obscurs.
« Pourquoi t'es là ? finit-il par grogner après l'avoir dévisagé sans ciller.
– Vous êtes le scribe Ouyar, n'est-ce pas ?
– Pourquoi tu me cherches, petit ?
– Bah comprenez… J'ai pas vu d'article là-dessus dans le Temple du Culte Maudit, ni dans la Tanière du Dragon-Ours, alors…
– Tu veux connaître la suite de Haut-Royaume, c'est ça ? »
Le paladin hésita un instant avant de répondre :
« Oui. »
Tous les regards se tournèrent vers lui. Plusieurs hommes dégainèrent leur poignard. D'autres avaient déjà la main à la garde.
« Dispersez-vous, les gars, dit l'homme en sortant un glaive de derrière son oreille. Vous voudriez pas qu'il vous arrive quelque chose de fâcheux, pas vrai ? »
La foule quitta les lieux en grommelant, jetant des regards en chiens de faïence aux deux hommes, signe de mauvaise augure. Pendant qu'il les regardait se disperser, l'homme tendit sa pipe à l'étranger.
« C'est du kesh ?
– Non, de la chicha. Par contre, fais pas nimp avec, je dois la rendre à un type avec des pieds tous poilus…
– Et… en ce qui concerne le tome 2 ?
– L'Héritier ? (Le scribe se redressa brusquement, montrant soudain la puissance de son torse viril.) Es-tu prêt à endurer la suite des tourments de ses personnages ?
– Oui, je le suis.
– À subir les machinations politiques qu'ils ourdissent dans l'ombre, à tenter de démêler des intrigues coriaces quitte à en perdre la raison ?
– Oui, je le suis.
– À esquiver les torrents de spoils et les arcs prévisibles qui se dresseront sur ton chemin ?
– Oui, je le suis.
– Alors, prends cet ouvrage, lui dit-il en lui tendant un vieux grimoire à la couverture moisie. Mais encore une fois, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes… »

Critique no spoil

Bah oui, parce que figurez-vous que Haut-Royaume 2, c'est un sacré mélange d'excellentes idées et d'autres beaucoup moins bonnes. D'où adrénaline, d'où frustration. Et je vais encore faire dans les détails, mais pas mal de trucs collent pas terrible. J'en ai pas parlé pour le tome 1, mais je vois ici des cohortes de Jean-Kévin défiler pour dire : « Ah, mais ça se peut pas, y'a des canons dans un univers médiéval, c'est pas réaliste ». Sauf que pas forcément, étant donné que le monde semble autant inspiré de la Renaissance et que tous les mondes alternatifs n'ont pas forcément une évolution technologique synchronisée. Là où le bât blesse, c'est quand Pierre Pevel fait apparaître du tabac et des cigares. D'où est-ce qu'ils viennent ? Y'a-t-il d'autres continents que l'Imélor ? Cela provient-il de colonies ? On t'en parle que dalle, pas un nom ni rien chez un auteur qui aime pourtant pas mal les paragraphes d'exposition. Dans la même lignée, les mariages arrangés y vont aussi à trois pattes parce que dans cet univers ils ont lieu à vingt-cinq ans, soit avec dix ans de retard. le Moyen-Âge a beau être l'époque des troubadours et des licornes forniquant des hippogriffes, faut pas oublier qu'on mourait bien plus vite et que les chevaliers étaient des gros beaufs machos qui dès qu'ils voyaient une donzelle ayant passé la vingtaine se disaient : « Ah ben elle est périmée celle-là. »
Cela dit, mis à part ça c'est vraiment bien traité, autant sur le plan psychologique que politique. L'auteur nous balance pas des caisses de mouchoirs et de jeune héroïne rebelle qui fuit ces noces qu'elle n'a pas voulues en chevauchant son étalon cheveux au vent. Ses personnages féminins restent pourtant crédibles, autant ceux qui préparent ce genres de coups que ceux qui se les ramassent, et on se prend à essayer de deviner pourquoi la jeune Alissia va recevoir tel époux et pas un autre. Pas très féministe, me direz-vous. Oui, mais on a dans ce même chapitre qui nous dévoile cette situation exclusivement des femmes, toutes fortes mais chacune avec leurs failles plutôt que l'increvable cliché des guerrières badass monodimensionnelles. Très franchement, bravo pour ce coup-là.
Et puis il y a la trame principale. Après les problèmes de l'Yrgaärd, voilà-t'y pas que la cité d'Arcante se rebelle contre la reine alors que le Haut-Roi semble définitivement sorti du game. Ça sent le siège… Et difficile de savoir dans quel camp se ranger. Les canons jouaient déjà un rôle important dans les combats du tome 1 ; dans une scène pivot, la poudre est omniprésente tant dans l'action que dans la stratégie, c'est simple, à elle seule, cette partie peut être considérée comme de la gunpowder fantasy. Les intrigues secondaires s'emboîtent bien mieux que dans le tome 1 : au lieu d'en faire une en entier puis de passer à la suivante tout en délaissant la primaire, elles s'entremêlent entre elles sans perdre de vue celle-ci. Certaines scènes sont brillantes pour leur intensité et leur chute comme celle de l'invocation d'Asnarys.
Bref, au final, à peu près tout semble baigner dans l'huile. Sauf que…

Critique avec spoil

Vous savez quoi ? C'est pas que le bouquin est mauvais, c'est qu'on l'a mal relu. Ce qui explique les répétitions, les phases qui n'ont aucun sens (« Désolée d'arriver seulement », dixit la page 516), et qu'avec tous les jeux de flash-backs, on se retrouve avec plusieurs fois le même passage, parfois pour nous expliquer un détail qu'on avait pas vu, parfois de manière totalement gratuite. J'en sais rien, moi ! Voir deux fois Estévéris dire « Aha, regarde comme je suis subtil » exactement de la même manière, allez pas me dire que c'est fait exprès de la part de l'auteur, ou bien alors il a voulu montrer qu'il était le plus intelligent en voulant mélanger toutes les époques de son histoire… sauf que Pierre Pevel est trop malin pour ça et que ça ne sert strictement à rien.
Enfin bon, à côté de ça, la psychologie du héros se voit de plus en plus riche et bien écrite. le passage « tout est perdu » m'a vraiment scotché. Au final, le livre va s'améliorant dans son dernier quart et la sauce finit par prendre. On sait que certains éléments vont arriver, mais comment et de quelle manière ? Alors c'est prévisible, c'est parfois un peu facile, mais du coup ça n'en reste pas moins passionnant. Côté cliffhanger, on est encore servis mais avec bien plus de subtilité, plus un twist en bonus dans la toute dernière page.

Un mot sur l'édition papier

De toute évidence, mes fournisseurs m'ont envoyé la version low cost : le logo de la couverture est remplacé par le titre dans une police bien moche (ou du moins qui aurait convenu à un ouvrage de SF), la page 296 a des lignes anormalement espacées et les pages 301 à 319 ont le bas couvert de pâtés d'imprimerie. Bragelonne a pas intérêt à me faire le même coup pour un de ses livres de 400 pages à 28 balles sous prétexte qu'ils sont grands formats…
Bref : achetez-le en liseuse ou ne le commandez pas à une librairie. Si vous tenez à l'avoir en chair et en os, vérifiez bien qu'il s'agit de l'édition normale et pas d'un ersatz.

Conclusion

Haut-Royaume 2 s'avère légèrement en-dessous de son précédesseur ; non pas qu'il soit mauvais pour autant, la psychologie de la plupart des personnages étant toujours aussi bonne et les intrigues politiques maîtrisées. Mais à force de vouloir ramifier avec toutes sortes d'évènements pour en mettre plein la vue au lecteur, Pierre Pevel s'emmêle les pinceaux et confère finalement beaucoup moins d'impact à son histoire, quand ce n'est pas carrément déballé de la manière la plus grossière qui soit. le dernier tiers est nettement meilleur et évidemment, ça se termine sur un cliffhanger, mais il me faudra un plus gros hameçon si vous voulez que je lise le tome 3 avant d'ici un an ou deux. Enfin bon, essayez quand même, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Hiver 1547, l'histoire du Haut-Royaume s'ouvre sur des funérailles. le ton est donné, le récit ne sera qu'une succession de duels, batailles, trahisons, meurtres. La guerre s'approche, l'espoir s'amenuise.
La santé de plus en plus mauvaise du roi laisse espérer une fin prochaine à ses adversaires et ennemis, de sorte que la protection, dont bénéficie le premier chevalier devient elle aussi précaire.

C'est un récit qui prend son temps car le jeu des alliances politiques sera probablement déterminant dans les prochains volumes, et il faut bien en établir les bases pour en saisir tous les enjeux. Une incursion dans l'univers Dumasien car les manigances politiques y sont nombreuses. La division commence à régner entre les royaumes.
Notre héros quant à lui, penche sérieusement du côté obscur de la Force. Pas facile en effet d'échapper à son destin, surtout si celui-ci est dicté par une Dragon tutélaire.

Certains personnages, comme le prince Alan ou Alissia, prennent du relief, mais tous gravitent autour de l'étoile noire, incarnée par le capitaine de la garde d'Onyx. Ce dernier bénéficie d'un traitement de choix. Personnalité fouillée, complexe, ce héros pevelien intrigue toujours autant. Ses actes (c'est un tueur sans pitié et redoutable, qui ne suscite pas toujours la sympahie) et décisions pèsent lourdement sur l'avenir de tous ceux qui lui sont proches. Heureusement, il n'est pas totalement seul dans sa quête, et à l'instar des Trois mousquetaires, je trouve que l'écrivain n'est jamais meilleur que lorsqu'il privilégie les relations d'amitiés unissant un petit groupe d'hommes. Les survivants de la garde d'Onyx sont diablement attachants et cette fraternité réchauffe le coeur car l'atmosphère générale du roman ressemble à cette pluie grise et glaçante qui tombe continuellement sur le Citadelle. Elle démoralise.

La bonne surprise de ce roman, c'est le prince Yrdel, le demi-frère d'Aldéran, dont la personnalité prend un tour des plus intéressants.
Les histoires d'amour en revanche ne sont pas le principal atout de Pierre Pevel, ce qui n'est pas bien grave, car ce n'est pas ce que je recherche dans un roman de fantasy. Pierre Pevel excelle aussi à restituer l'atmosphère d'un lieu et d'une époque passée. Mais comme beaucoup de lecteurs, j'ai regretté l'absence d'une carte du Royaume. En parlant de carte, je songe à Tolkien. Et pas seulement à cause de la géographie de ce monde imaginaire. Il m'a semblé déceler des références, ici et là, dont une épée qui fut brisée…

Pour autant, n'allez pas croire que ce second tome doit tout à Dumas et Tolkien. Pierre Pevel possède sa propre puissance d'imagination et sa griffe caractéristique, qui le rend unique. Dans ce très bon second volet, le lecteur se régalera de courses-poursuites bien angoissantes, rencontrera des créatures répugnantes, mais retrouvera avec grand plaisir des figures familières de l'oeuvre de l'écrivain, comme les dracs et les vyvernes. le récit étant plus complexe, le lecteur se trouve confronté à un certain nombre de questions : quel est le mystère qui entoure le Chevalier à l'épée (et d'ailleurs est-ce bien celui auquel je pense ?). Qui est le Prince Noir ?

J'avais écrit que le premier tome se terminait sur un événement horrible qui ne pouvait qu'inciter le lecteur à se précipiter sur la suite. L'Héritier n'échappe pas à cette règle. La révélation finale, à laquelle je ne m'attendais point, me donne une furieuse envie d'un troisième volume. le temps risque de paraitre bien long d'ici la prochaine parution…
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Retour au Haut-royaume et c'est avec un deuxième tome très réussi que Pierre Pevel poursuit l'aventure. Si le premier volume se terminait par un faux suspens, celui-ci est bien plus prometteur. L'action se concentre moins sur un seul personnage, les différents points de vue permettent d'en découvrir plus sur ce monde au bord de la rupture. S'il y a parfois quelques longueurs et facilités, l'auteur nous propose de grands moments épiques et intenses et les intrigues sont de plus en plus prenantes. Un deuxième volume très bon et qui donne vraiment envie de découvrir la suite
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L'héritier de Pierre Pevel est un deuxième tome à la hauteur du premier.

Dès le début du roman, j'ai retrouvé ce sentiment obscure que dégage cette série. Conquête, politique, personnage, religion, géographie tout cela commence à former un mur. Pierre après pierre, ce mur s'élève.
Il est vrai que pour prendre pleinement conscience de l'univers, une carte aurait été plus que la bienvenue ! Résumons la géographie: Oriale, Arcante, Vallance, Liveria, l'ile de Lariant, la citadelle, Dalroth, l'ile de Derios, Duché de Sarme, Mont d'Argor, les Égides, Ansgarn, Sarèse, Mont Galaar(vallée haute), forteresse de Telihg, Haut-royaume, Vestfald, Arnst, Alguéra, l'Yrgaärd, Valmir,... Bref, beaucoup de noms de ville, capital, château, duché, région, montagne. Trop d'ailleurs pour qu'on se souvienne de tout à long terme. Et j'en oublie certainement. J'espère me souvenir de tous ces lieux pour le tome 3. Mais je doute.
La personnalité des personnages s'affirment. Lorn, Alan, Alissia, sont intéressants psychologiquement parlant. Mais celle qui m'intrigue le plus est bien entendu Mairenn ! L'assemblée D'Irkans et leurs émissaires m'intriguent aussi. Au final, qui sont ces personnes ? Font-elles partie intégrante de la politique du Haut-royaume ?

Parlons du Haut-Royaume justement. Il semble être en bien mauvaise posture !

Très bon tome, vivement la suite !
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Un livre que j'ai mis du temps à lire après avoir lu le 1er tome. Un je ne sais quoi m'a empêché de m'y mettre pendant des mois. Mais une fois dedans je n'ai pas regretté.
J'ai beaucoup aimé cette lecture chevaleresque, sans que ce soit dans les trop plein de la chevalerie. Bien au contraire.
Les conflits politiques et personnels s'enchaînent. Et je suis toujours curieuse de connaître la suite. Cette fois je ne pense pas attendre des mois avant de lire le t3.
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