Dégels

Une atmosphère toute particulière pour ce roman, huis-clos sur la péninsule du Kamtchatka à l'extrémité orientale de la Russie.
A neuf mille kilomètres de Moscou, un endroit du monde entouré d'histoires et de légendes, peuplé de différentes ethnies, notamment les Evènes et les Koriaks, peuples nomades.
« Péninsule de feu et de glace ».
Une lecture glaciale et troublante.

Au bord du rivage, deux petites filles disparaissent ….

Un mystère qui se dévoile peu à peu, au fil des mois passés à découvrir la vie - amours, secrets et failles - de plusieurs femmes pour trouver le lien (plus ou moins évident) avec ce qu'il s'est réellement passé. Mais le saura-t-on ?
Un malaise qui s'installe et s'impose, grandissant.

Une sensation de trouble – le besoin de fuite et d'évasion des personnages de leur milieu oppressant, lourds du poids des secrets, des rumeurs, des jugements portés.
Le passé historique et politique ressort également avec toute sa complexité.

Culture et modes de vie des différentes communautés – Psychologie des personnages –

Une opacité dans le récit qui éveille soupçons et malaises ; figé dans les séquelles d'un passé difficile incitant à la méfiance.

« Nous célébrons ce Nurgenek (…) Formons un cercle pour rendre hommage au soleil du solstice (…) le son des tambours enfla (…) le soleil ancien meurt, et le nouveau est créé. Les portes du monde de l'esprit s'ouvrent (…)
Tenez bien votre souhait en vous rendant vers l'autre feu. Vous allez marcher entre ces deux mondes. »
*
Original et dépaysant, pourtant j'ai eu du mal à m'accrocher au cheminement de ce roman.

Au Kamtchatka, tout au bout de la Russie dans la péninsule, deux petites filles sont enlevées…

Ce roman, qui se déroule sur un an, suit un personnage par chapitre, tous ayant un lien (parfois lointain puisque certains en ont juste entendu parler) avec l'enlèvement des fillettes, mais tous se sentent concernés ou en tout cas touchés par l'affaire. Petit à petit le puzzle se reforme et la vérité approche.

Je suis assez mitigée pour ce roman. Je sais que je ne l'ai pas toujours lu avec la plus grande attention, mais autant j'ai vraiment accroché certains personnages, autant d'autres n'ont absolument pas su susciter mon intérêt. Et comme ça change à chaque fois, j'ai eu du mal à voir l'intérêt et l'avancée du roman. J'ai parfois été frustrée de ne pas avoir de nouvelles de certains personnages, parfois je savais qu'on mentionnait un personnage dont j'avais déjà lu le chapitre, mais sans pouvoir me souvenir. le lien entre les chapitres et les personnages était trop ténu pour que je puisse vraiment avoir l'impression de lire un roman et pas plusieurs nouvelles. Donc j'ai parfois été assez touchée par l'histoire, d'autres absolument pas, presque comme s'il y avait eu plusieurs auteurs dans le même roman.

Je suis donc un peu déçue, peut-être que j'aurais pu mieux profiter du livre à une autre période, il y avait de bonnes choses et il se déroule dans un endroit que je ne connais pas du tout et sur lequel j'ai retenu des informations intéressantes, mais l'histoire en elle-même ne m'apparaît toujours pas vraiment comme un tout cohérent et linéaire. D'autant plus que la fin ne m'a pas non plus totalement séduite.

A vous de voir !
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Avant de commencer ce livre, on m'avait annoncé que Dégels me rappellerait certains romans de Laura Kasischke, l'une de mes autrices préférées. Je partais donc avec de grosses attentes !
Bien sûr, l'atmosphère de ce livre m'y a fait songé, le fait qu'il se passe en Russie également mais je n'y ai pas retrouvé « l'inquiétante étrangeté » si caractéristique d'Esprit d'hiver ou La couronne verte. Toutefois, Philipps ne démérite pas, le construction chaotique de son roman reste habile et la psychologie des personnage criante de vérité.

Passons à l'histoire. Dans la péninsule du Kamtchatka, nous assistons, dans un premier chapitre glaçant, au kidnapping de deux petites filles de 8 et 11 ans, Alyona et Sophia. Puis, à chaque chapitre, s'écoule un mois, un mois où nous nous retrouvons dans l'esprit d'une femme. Puis encore une autre. Jusqu'à ce qu'un an se soit passé depuis leur disparition.
L'enlèvement et l'enquête, s'ils ne disparaissent pas de la trame, passent au second plan et c'est les inquiétudes, les désirs, les peurs de toutes ces femmes qui nous sont révélés, les conséquences que cette tragédie a pu avoir sur leur propre existence.
Aussi habile soit-il, ce changement systématique de narrateur tend à perdre le lecteur, à ajouter des longueurs inutiles pour l'intrigue policière qui voit son suspense en prendre un coup dans l'aile.
Pour moi, c'est clairement la découverte du Kamtchatka, cette région perdue aux confins de la Russie, et celle de ses autochtones (les indigènes Evene notamment) qui marquent l'esprit du lecteur. le drame et sa résolution ne sont qu'un prétexte, une carotte scénaristique que nous tend l'autrice pour nous faire aller au bout de ce « presque thriller ».

Dégels est un bon roman, il aurait été encore meilleur, à mon sens, en diminuant le nombre de narrateurs impliqués et en se concentrant un peu plus sur la résolution de son énigme.

Un rendez vous raté! Pour moi, la lecture de ce livre n'a pas été plaisante. Pourtant le début était prometteur mais je me suis perdue avec ces différents personnages évoqués mois après mois. Je ne voyais guère le rapport entre eux, j'avais l'impression de lire des nouvelles. Quelques personnages plus attachants que d'autres mais dans l'ensemble je suis restée très extérieure à ce livre.
Ce que j'ai le plus apprécié, le rendu de l'ambiance au Kamtchaka... une vie difficile, glauque. le livre ne soit pas être subventionné par l'Office de Tourisme du KamtchaKa !

Des le 1er chapitre, nous sommes témoins de l'enlèvement de deux fillettes au kamtchatka, en Russie.
La construction est particulière. Chacun des chapitres détaille la vie de personnages qui ne sont pas vraiment en lien avec l'enlèvement et dont l'histoire ne mentionne qu'en filigrane celui ci. On y découvre la vie ds cette province, la vision des femmes, des "indigènes", la supériorité de traitement des russes blancs, l'inaction de la police, parfois même la vision de homosexualité. Durant toute la première moitié, je n'ai pas vraiment vu de lien entre les chapitres, ce n'est que pendant la seconde partie que certaines personnages croisés précédemment reviennent et j'ai découvert une nouvelle perception mais encore une fois il y a que quelques liens avec l'enlèvement. [ par ex, ce n'est qu'a l'avant dernier chapitre que la mère des fillettes apparaît. si bien que j'ai trouvé cela inégal, j'ai failli l'abandonner parce que je n'y voyais pas de lien. Heureusement les derniers chapitres sont davantage captivants.

Une enquête au point mort sur l'enlèvement de deux fillettes, quelques portraits de femmes attachantes et une découverte de ce territoire extrême qu'est la péninsule du Kamchatka. Il me reste de cette lecture des images assez fortes d'ambiances: camping sauvage, saunas rudimentaires, étendues désertiques, boisson et tensions sociales ou ethniques. Mais mon impression finale est mitigée quant à l'efficacité du choix narratif car j'ai souvent eu des difficultés à me rappeler le lien entre les personnages des 12 chapitres, et leur rapport parfois très ténu avec l'intrigue de l'enlèvement des fillettes. En fait c'est comme si l'auteur n'a pas tout à fait réussi à me faire ressentir où elle voulait mettre la priorité : sur une description de la région, et des conditions de vie des femmes, indigènes ou russes, qui y habitent, ou bien sur l'enquête policière.

Note à l'éditeur : des coquilles dans la traduction, justement sur les noms de personnages, ont diminué mon plaisir de lecture. C'est bête mais c'est ainsi que je suis faite.

Un livre étrange. Une écriture précise. Un roman qu'on abandonne pas.
Pourtant, je me suis perdue dans les personnages aux noms proches.
Ce livre me reste comme une mosaïque de portraits de vies ratées, de choix non faits, de frustrations... Des vies brisées aussi par le traumatisme de la disparition de deux jeunes filles et d'autres encore... Pas vraiment de suspens, mais une tension, et la question permanente de savoir où nous emmène le roman, comme les personnages se demandent où les emmène leur vie.

Voilà bien un roman inclassable que ce Dégels de l'américaine Julia Phillips.
Et pis d'abord c'est quoi ? Un polar ? Un recueil de nouvelles ?
Un peu de tout cela mais rien de tout cela.
Faut dire qu'on a pas trop de repères bibliographiques : il s'agit de son premier roman.
Ni trop de repères géographiques : ça se passe au Kamtchatka dont on ne connait à peu près rien, même si ça nous rappelle vaguement l'une des contrées du jeu Risk, là-haut dans le coin à droite.
Mais que diable cette américaine est allée faire là-bas ?
Hmm, elle a gagné une bourse (une bourse Fullbright) pour aller écrire au Kamtchatka (elle est passionnée de Russie).
Julia Phillips nous emmène donc dans cette lointaine contrée aux neiges éternelles, une presqu'île qui ressemble plutôt à une île perdue en pleine mer d'Okhotsk : on y accède en bateau ou en avion mais aucune route, ni même piste, ne la relie au continent.
Une région longtemps fermée : c'était l'un des ports d'attache des sous-marins soviétiques.
Un pays où tentent de cohabiter les indigènes et les colons russes.
De la toundra et des volcans où l'on rencontre plus d'ours que d'humains.
Où l'on croise ces minorités ethniques qui forment le peuple du renne : Évènes, Tchouktches, Koriaks, ...
Dépaysement garanti pour un roman choral comme on dit, un roman très féminin aussi, où l'on va croiser quelques femmes aux origines et parcours différents mais qui partagent les mêmes difficultés de vivre dans ce pas si beau pays qu'est le Kamtchatka.
Pour capter l'attention du lecteur, un fil rouge très ténu : deux jeunes filles, deux soeurs ont disparu.
Les différentes histoires ont toutes un lien tantôt étroit, tantôt lointain avec ces deux enfants et leur disparition.
Ce fil conducteur parait fragile et on reste bien loin du thriller : la lecture un peu contemplative de ces tranches de vie de femmes n'est guère facile mais c'est aussi ce qui fait le charme du bouquin.
Pour celles et ceux qui aiment les contrées lointaines.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..

Thriller d'un genre différent, il a été pour moi très compliqué et assez décevant. Chaque mois, ce sont de nouveau personnages, qui finissent à la toute fin par être en lien plus ou moins éloigné, voir pour certains, je n'ai pas saisi leur intérêt.
La vie de plusieurs femmes dans ces contrées de Sibérie sauvages et au climat difficile est en revanche très intéressante, on ressent la connaissance de l'auteur pour cet endroit. J'ai moi même découvert ce bout de terre et me suis aidé de Maps pour en comprendre les détails des déplacements.
Cela étant l'histoire en elle de la disparition des deux jeunes filles est je trouve totalement oublié dans la majeure partie du livre. Certains mois il n'y avait aucun rapport de près ou de loin avec la disparition, où bien je n'ai rien compris..
Et même à la fin, lorsqu'on en sait un peu plus ben finalement je trouve qu'on ne sait rien. Comment ? Pourquoi ? Et bien d'autres question non répondu.. Peut être qu'il manque un mois ou deux d'explication ou de procès.