Kilomètre Zéro, Tome 1 : Une épopée ferroviaire

BD historique, sociale, témoignage de la révolution industrielle qui touche vers 1830 l'Est de la France, cet ouvrage ne m'a pas laissé indifférent. Nous sommes à Mulhouse. Ses manufactures, ses capitaines d'industrie, ses grandes familles qui pensent les mariages comme autant d'alliances commerciales. Tout un monde, fort bien dépeint par l'auteur.

Idem pour la vie en manufacture. La violence des cadences, le travail des enfants. Les bonnes oeuvres des dames patronesses... le drame social n'est pas loin. Cela fait parfois un peu "cliché", mais hélas cela dépeint une réalité bien sordide parfois. le tout sans fausse pudeur, ni complaisance.

Côté dessin... c'est très particulier. Très très réaliste. Un trait fort chargé parfois. Avec des ombrés et des hachures pour renforcer l'aspect sombre. C'est hyper classique. Y compris dans la colorisation, faite de tons adoucis, rien de vif. Tout est vieillot, mais c'est voulu. Cela m'a un peu fait penser au trait d'un Paul Cuvelier, mais dans le côté sombre, obscur de la force... Plus chargé.

J'ai bien aimé et j'attends le tome 2.

Ce premier tome dépeint le début de la révolution industrielle au travers d'une famille, les Koechlin, habitant Mulhouse et gérant une fabrique de tissu. L'histoire est dense et offre de multiples points de vu, plutôt bienvenus pour un premier tome. On suit le déroulement des intrigues sans effort, les personnages principaux étant bien définis. Je ne suis pas fan des dessins, mais le travail est là. J'attends avec impatience le Tome 2

Comme d'habitude, dans la collection Grand Angle des éditions Bamboo, tous les ingrédients sont réunis pour nous proposer une bande-dessinée de qualité et le début d'une nouvelle série à suivre : un fond historique bien documenté, plusieurs intrigues qui se mettent en place, des personnages variés, un choix de couleurs original.

❤ le rêve de Nicolas Koechlin

Le premier tome de Kilomètre Zéro nous entraîne dans la première moitié du XIXe siècle, aux balbutiements de l'ère industrielle à la suite de Nicolas Koechlin. Riche industriel et homme politique, cet entrepreneur va mettre son immense fortune au service d'un rêve fou : construire la première ligne internationale européenne…

Mais le scénario de Stéphane Piatzsek ne se contente pas d'esquisser le portrait de ce visionnaire ambitieux, il le resitue dans son époque, abordant la difficile condition de vie des jeunes ouvriers ou de celles des femmes, qu'elles soient issues du petit peuple ou de la grande bourgeoisie… Ce qui rend son récit plus édifiant encore…

Amorçant une trilogie captivante, cet album est superbement mis en image par l'impressionnant Florent Bossard dont le trait plein d'élégance est sublimé par une mise en couleur saisissante…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..