AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 33 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme le dit le résumé du livre, c'est en faisant des recherches sur Christian Dior que Justine Picardie est tombée sur Catherine la soeur préférée du grand couturier. Quand elle a vu que cette dernière avait été résistante puis déportée en Allemagne, l'auteure s'est dit qu'il aurait été dommage de ne pas sortir cette muse de l'ombre pour mettre en avant son vécu, et plus particulièrement son action lors de 1939-1945. Je salue l'intuition de l'auteure, car de mon point de vue je confirme qu'il aurait été dommage de ne rien dire. En effet, mue par son intérêt pour cette femme, Justine Picardie a donné aux lecteurs le portrait courageux d'une femme discrète, secrète, mais forte, tout en lui permettant dans le même temps, d'en découvrir un peu plus sur une Histoire tristement sinistre de la capitale avec l'annexe de la Gestapo rue de la Pompe.

Bien évidemment, je n'ignore pas que les gens de la Gestapo n'étaient pas des enfants de choeur, mais ignorant tout de cette annexe, c'est avec effroi et une curiosité historique certaine que j'ai lu ces pages, fruit d'une minutieuse enquête où la mort, la torture, la folie, la collaboration, ont permis les pires atrocités. Épluchant les enquêtes, les procès, Justine Picardie nous donne effectivement une suite d'évènement qui vous met le coeur au bord des lèvres, tout en expliquant en parallèle le système de fonctionnement de la « bande à Berger » qui réunit escrocs, psychopathes, maîtres chanteurs, assassins et qui sévit dans Paris sous l'occupation.
Mais ne s'arrêtant pas à la rue de la Pompe, la journaliste a également retracé la capture de Catherine en prison, puis la déportation en Allemagne où l'attende comme beaucoup d'autres : le travail forcé, les sévices, les marches de la mort. Cependant, là aussi le livre dépasse très vite le sujet Dior pour sortir de l'ombre toutes ces héroïnes et victimes du système de fonctionnement nazi. Apparaît alors et à côté du travail forcé et des mauvais traitements, les petites résistances, la solidarité… qui a défaut de sauver tout le monde a permis à ces femmes de supporter le fardeau plus facilement. Bref, c'est plusieurs pans de l'Histoire que l'auteure rappelle au souvenir du lecteur.

Bien sûr, si ce livre parle de la déportation, de la rue de la Pompe, et même des procès qui ont suivi où j'ai découvert que les industriels allemands comme BMW et Siemens n'ont été que peu inquiétés, car il fallut bien relancer l'économie européenne et lutter contre le communisme. Ces pages racontent également le côté plus doux de la vie de Catherine. Sa passion pour les fleurs, ses liens qui l'unissent à son frère, etc. Il va alors en ressortir le portrait d'une femme discrète, cultivant des goûts simples.

Évidemment à côté de cela, Justine Picardie n'oublie pas son premier sujet de recherche, à savoir Christian Dior. En ce qui concerne le couturier, elle nous parlera de tout ce qu'il a entrepris pour sauver sa soeur de la déportation, de sa courte expérience en tant que marchand d'art car la famille fit faillite, de son essor dans la haute couture, de ses amis comme Lucien Lelong qui s'est battu pour laisser à Paris la haute couture que les allemands voulaient transférer en Allemagne, etc., etc.
Bref, n'ayez crainte, Christian Dior n'est pas oublié de ce livre, et j'ai pris autant de plaisir à lire sa vie que celle de sa soeur.

Pour résumer ce livre, c'est un ouvrage passionnant même pour une personne comme moi qui se fout de la mode comme de l'an 40. Cette approche de la famille Dior m'a permis d'en apprendre plus sur l'occupation et la vie des femmes en déportation. Seul bémol à cette somme de travail, je me serais bien passée des quelques confidences de l'auteure sur sa vie. Mais je chipote, car ça reste un livre passionnant à lire.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
Commenter  J’apprécie          50
Entourée du parfum entêtant des roses de mai j'ai découvert « Miss Dior » de Justine Picardie.

Le récit d'une vie remplie, faite d'une enfance heureuse, d'une vie de jeune fille sacrifiée pour la liberté de son pays, d'une vie de femme privée du bonheur « simple » d'être mère mais de la joie d'être une soeur aimée d'un génie et d'un homme qui avait traversé comme elle les affres de la seconde guerre mondiale et de l'internement.

On ne peut qu'être admiratif de la force de caractère de Catherine Dior, se demander comment survivre à de telles horreurs sinon grâce à l'amour des hommes, de la terre et des roses.

Ouvrage richement documenté : les mondes de la mode, de la famille Dior, de l'holocauste se mêlent et sont passionnants.

C'est un récit bouleversant, un hommage aux femmes qui se sont battues pour un monde juste et humain, à celles qui ont choisi de défendre une cause plus grande qu'elles au prix de leur vie et de leur bonheur.
Commenter  J’apprécie          30
La couverture est ravissante : une jeune femme portant une adorable robe longue blanche tout en plissages complexes, la faisant ressembler à une fleur. Il s'agit de Barbara Muellen, mannequin et de la robe "Fantasy on the dance floor" en 1949.
Le sujet de ce roman très élégant et respectueux, sensible est la vie de la soeur du grand couturier, Christian Dior. Et quelle vie ! Très rapidement engagée dans la Résistance, avec un courage exceptionnel, comme beaucoup d'autres personnes, elle fut un agent efficace, arrêtée, torturée, déportée à Ravensbrück, ressortie vivante de l'enfer, elle n'en parla jamais et repris le cours de sa vie avec une force qui fait l'admiration. L'auteur nous rappelle que l'horreur indicible (tous ceux qui ont continuer à vivre tout à fait confortablement avec l'ennemi et s'en sont sortis blancs comme neige), fait surgir des fleurs miraculeuses de courage et de noblesse. Christian (Tian pour sa soeur) et Catherine étaient très liés. Tandis qu'il se lançait dans la création de sa maison de couture, Christian continuait à faire toutes les démarches possibles pour retrouver sa soeur. Discrète, terrienne Catherine Dior sera à la tête d'une entreprise de fleurs dont les roses pas loin de la maison de la Colle Noire de son frère. Miss Dior, c'est une robe rebrodée de fleurs immortelles dans leur grâce de tissu. Miss Dior, c'est aussi un parfum, le premier du couturier, un accord floral chypré vert novateur à l'époque. Miss Dior, c'est une femme dans une armure d'un charme fou, une résistante dont l'élégance morale est sa plus belle robe.
Commenter  J’apprécie          30
C'est une histoire bien surprenante que je viens de lire. Tout le monde connaît ou a entendu parlé du célèbre Couturier Christian Dior, ce que l'on sait moins c'est son amour profond qu'il vouait à sa soeur Catherine. Muse et Résistante, femme très discrète, adorée de son frère..
Catherine Dior était une résistante, elle fût dénoncée et arrêtée en 1944. Elle a connu la torture et la déportation à Ravensbrück.
Hormis le passé de cette femme, l'autrice nous apprend comment fût créer le célèbre parfum Miss Dior, nous plonge dans les carnets intimes du couturier, nous fait découvrir l'importance de la ferme de Naÿsses, de la colle Noire- la célèbre propriété de Christian Dior qui passera entre plusieurs mains avant d'être rachetée en 2013 par Christian Dior Parfums ( entreprise qui appartient aujourd'hui à LVMH).
C'est donc dans un contexte historique bien particulier que Justine Picardie nous emmène. Malgré un univers mal connu : celui de la mode et du monde des élites parisiennes des années 30, cet ouvrage est très intéressant. C'est un ouvrage dense, très bien documenté. Bref une belle découverte !

Commenter  J’apprécie          30
Catherine Dior, que sait-on de la soeur cadette de Christian Dior ?
Qu'à la mort du grand couturier, elle géra son héritage et le musée de Granville. Qu'elle est à l'origine du nom Miss Dior du parfum car c'est ainsi que le personnel l'appelait. Qu'elle cultive elle-même les roses servant à la formule du parfum.
Femme discrète et élégante, pas très bavarde.
La famille explique à son neveu que si elle n'a pas eu d'enfants (une cicatrice parmi tant d'autres qu'elle tait), c'est parce qu'on lui a mis de la glace dans le ventre.
Qui ça ? La Gestapo française.
Catherine tombe amoureuse de Hervé des Charbonneries et s'engage dans la résistance comme lui. Pour la Pologne surtout, ainsi que l'Angleterre et la France. Elle sera capturée et emprisonnée Rue de la Pompe où sont battus, torturés, violés et tués les résistants homme comme femme. Elle ne dira rien protégeant ainsi son frère et ceux qu'il cache dans leur appartement. Elle sera déportée au camp de Ravensbrück dont on sait peu de choses car ce sont les soviétiques qui l'ont libéré. Et l'attitude des soviet est à peu près égale à celle des nazis. En 45, après la longue marche de la mort, elle revient auprès de son frère et de son amoureux.
La journaliste a fait un véritable travail d'investigation en se rendant dans le camp, dans les diverses archives, avec les comptes rendus des procès des dignitaires nazis et collabo.
Et surtout, la parole est rendue aux femmes qui ont résisté, qu'elles aient écrit leur histoire comme Geneviève de Gaulle ou qu'elles aient préféré le silence (les plus nombreuses).
C'est impressionnant et passionnant.
Commenter  J’apprécie          00
C'est en faisant des recherches sur Christian Dior que Justine Picardie, journaliste et auteure britannique, découvre, par un heureux hasard, Catherine Dior, la soeur du célèbre couturier. de sa vie qui mérite de ne pas être oubliée, l'auteure nous livre ici une biographie qui met en lumière la soeur préférée de Christian.

Résistante appartenant au réseau F2, dénoncée et capturée par la Gestapo, torturée rue de la Pompe à Paris, déportée dans un camp de la mort, la cadette du grand couturier force l'admiration. Rescapée comme certaines des trois cent femmes ayant été déportées en septembre 1944, elle tentera de se reconstruire mais restera – on s'en doute – tourmentée par cette période noire.

C'est poignant, bouleversant et on ne peut que saluer le travail de recherche mené en amont par Justine Picardie. En redonnant vie à Catherine Dior, l'auteur ne fait pas l'impasse sur les tortures faite par la Gestapo, les scènes déshumanisantes dans les camps de la mort ou encore les actes de résistance dans une France occupée.

Ouvrir ce livre, c'est être aspiré(e) par l'histoire de la famille Dior, la réussite de Christian, la vie captivante de Catherine mais également un tableau de la France des années 1940-1945. Ces histoires croisées permettent de comprendre l'amour infini que portait le couturier à sa soeur cadette et également la naissance du célèbre parfum Miss Dior en l'honneur de celle qui aimait tant les fleurs.

Un livre à avoir dans sa bibliothèque !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (98) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3213 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}