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EAN : 9782080439062
448 pages
Flammarion (14/02/2024)
3.9/5   31 notes
Résumé :
C’est en effectuant des recherches sur le célèbre couturier que la journaliste Justine Picardie découvre par hasard le passé héroïque de la sœur de ce dernier. Inspiratrice très chère au cœur de Christian Dior, elle a en effet rallié, dès 1940, les rangs de la Résistance au sein de l’un des premiers réseaux de France. Quatre ans durant, la jeune femme expérimentera la clandestinité, active dans la lutte contre l’occupant en Provence puis à Paris. Dénoncée, elle est ... >Voir plus
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Une biographie dédiée à Catherine Dior (1917-2008), la cadette de douze ans, de son célèbre frère, Christian.
Justine Picardie, qui travaille pour Harper's Bazaar, un des plus illustre et des plus ancien magazine féminin dédié à la mode souhaitait, à son tour, comme le fit Carmel Snow , rédactrice en chef du magazine, en 1947, partir à la rencontre de Christian Dior (1905-1957) pour rédiger sa biographie. C'est à cette occasion qu'elle découvrit l'existence de Catherine, restée dans l'ombre de son aîné, elle, une héroïne résistante discrète de la Seconde guerre mondiale (elle appartenait au Réseau F2)
Elle va alors s'attacher à faire sortir de l'ombre cette femme discrète et pour se faire, partir sur les traces de la famille Dior, de la fratrie, rassembler les témoignages, aller s'imprégner des lieux où vécut la famille (La Colle noire en Provence, la villa des Rhumbs à Granville en Normandie, Paris…)
C'est très bien documenté, elle relate les scènes de torture de la sinistre rue de la Pompe , les conditions de vie dans le camp de Ravensbrück, les procès des collaborateurs, des nazis , avec une grande précision, rendant la lecture de certains passages douloureuse.
Miss Dior, la fragrance mondialement connue , fut créée en hommage à la petite soeur bien-aimée, sa muse, elle qui aimait tant les fleurs.
En épigraphe , quelques mots de Christian Dior
"Pendant quatre ans, nous avons travaillé, cherché, tels des alchimistes à la poursuite de la pierre philosophale.
Et puis Miss Dior est née [...] Car, voyez-vous, pour qu'un parfum tienne, il faut d'abord qu'il ait tenu longtemps au coeur de ceux qui l'on créé."
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Comme le dit le résumé du livre, c'est en faisant des recherches sur Christian Dior que Justine Picardie est tombée sur Catherine la soeur préférée du grand couturier. Quand elle a vu que cette dernière avait été résistante puis déportée en Allemagne, l'auteure s'est dit qu'il aurait été dommage de ne pas sortir cette muse de l'ombre pour mettre en avant son vécu, et plus particulièrement son action lors de 1939-1945. Je salue l'intuition de l'auteure, car de mon point de vue je confirme qu'il aurait été dommage de ne rien dire. En effet, mue par son intérêt pour cette femme, Justine Picardie a donné aux lecteurs le portrait courageux d'une femme discrète, secrète, mais forte, tout en lui permettant dans le même temps, d'en découvrir un peu plus sur une Histoire tristement sinistre de la capitale avec l'annexe de la Gestapo rue de la Pompe.

Bien évidemment, je n'ignore pas que les gens de la Gestapo n'étaient pas des enfants de choeur, mais ignorant tout de cette annexe, c'est avec effroi et une curiosité historique certaine que j'ai lu ces pages, fruit d'une minutieuse enquête où la mort, la torture, la folie, la collaboration, ont permis les pires atrocités. Épluchant les enquêtes, les procès, Justine Picardie nous donne effectivement une suite d'évènement qui vous met le coeur au bord des lèvres, tout en expliquant en parallèle le système de fonctionnement de la « bande à Berger » qui réunit escrocs, psychopathes, maîtres chanteurs, assassins et qui sévit dans Paris sous l'occupation.
Mais ne s'arrêtant pas à la rue de la Pompe, la journaliste a également retracé la capture de Catherine en prison, puis la déportation en Allemagne où l'attende comme beaucoup d'autres : le travail forcé, les sévices, les marches de la mort. Cependant, là aussi le livre dépasse très vite le sujet Dior pour sortir de l'ombre toutes ces héroïnes et victimes du système de fonctionnement nazi. Apparaît alors et à côté du travail forcé et des mauvais traitements, les petites résistances, la solidarité… qui a défaut de sauver tout le monde a permis à ces femmes de supporter le fardeau plus facilement. Bref, c'est plusieurs pans de l'Histoire que l'auteure rappelle au souvenir du lecteur.

Bien sûr, si ce livre parle de la déportation, de la rue de la Pompe, et même des procès qui ont suivi où j'ai découvert que les industriels allemands comme BMW et Siemens n'ont été que peu inquiétés, car il fallut bien relancer l'économie européenne et lutter contre le communisme. Ces pages racontent également le côté plus doux de la vie de Catherine. Sa passion pour les fleurs, ses liens qui l'unissent à son frère, etc. Il va alors en ressortir le portrait d'une femme discrète, cultivant des goûts simples.

Évidemment à côté de cela, Justine Picardie n'oublie pas son premier sujet de recherche, à savoir Christian Dior. En ce qui concerne le couturier, elle nous parlera de tout ce qu'il a entrepris pour sauver sa soeur de la déportation, de sa courte expérience en tant que marchand d'art car la famille fit faillite, de son essor dans la haute couture, de ses amis comme Lucien Lelong qui s'est battu pour laisser à Paris la haute couture que les allemands voulaient transférer en Allemagne, etc., etc.
Bref, n'ayez crainte, Christian Dior n'est pas oublié de ce livre, et j'ai pris autant de plaisir à lire sa vie que celle de sa soeur.

Pour résumer ce livre, c'est un ouvrage passionnant même pour une personne comme moi qui se fout de la mode comme de l'an 40. Cette approche de la famille Dior m'a permis d'en apprendre plus sur l'occupation et la vie des femmes en déportation. Seul bémol à cette somme de travail, je me serais bien passée des quelques confidences de l'auteure sur sa vie. Mais je chipote, car ça reste un livre passionnant à lire.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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La couverture est ravissante : une jeune femme portant une adorable robe longue blanche tout en plissages complexes, la faisant ressembler à une fleur. Il s'agit de Barbara Muellen, mannequin et de la robe "Fantasy on the dance floor" en 1949.
Le sujet de ce roman très élégant et respectueux, sensible est la vie de la soeur du grand couturier, Christian Dior. Et quelle vie ! Très rapidement engagée dans la Résistance, avec un courage exceptionnel, comme beaucoup d'autres personnes, elle fut un agent efficace, arrêtée, torturée, déportée à Ravensbrück, ressortie vivante de l'enfer, elle n'en parla jamais et repris le cours de sa vie avec une force qui fait l'admiration. L'auteur nous rappelle que l'horreur indicible (tous ceux qui ont continuer à vivre tout à fait confortablement avec l'ennemi et s'en sont sortis blancs comme neige), fait surgir des fleurs miraculeuses de courage et de noblesse. Christian (Tian pour sa soeur) et Catherine étaient très liés. Tandis qu'il se lançait dans la création de sa maison de couture, Christian continuait à faire toutes les démarches possibles pour retrouver sa soeur. Discrète, terrienne Catherine Dior sera à la tête d'une entreprise de fleurs dont les roses pas loin de la maison de la Colle Noire de son frère. Miss Dior, c'est une robe rebrodée de fleurs immortelles dans leur grâce de tissu. Miss Dior, c'est aussi un parfum, le premier du couturier, un accord floral chypré vert novateur à l'époque. Miss Dior, c'est une femme dans une armure d'un charme fou, une résistante dont l'élégance morale est sa plus belle robe.
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Un chef d'oeuvre.

Enfin un livre travaillé, une autrice qui a fait de longues recherches, qui a été sur place des évènements. Un travail immense.

Coup de chapeau pour une autrice de talent, Justine Picardie.

Son livre se lit comme un roman, (une traduction anglo française) une belle plume... Sur un sujet qui lui tenait à coeur, le destin bouleversant de Miss Dior, Catherine Dior. Soeur adorée de Christian Dior.

Cette jeune femme qui aurait pu avoir une vie lumineuse a tout connu de l'enfer. Devenue résistante par amour, elle a été arrêtée, torturée et déportée au camp de Ravensbrück.

Son frère a tout fait pour la retrouver...elle en reviendra mais à quel prix.

Ce livre n'est pas une simple biographie, c'est un vrai livre d'histoire sur cette époque troublée de l'après guerre. le temps où les rescapés des camps étaient des attractions. Ces femmes qu'on a insultées car tondues. On apprend que les procès des nazis étaient truqués via l'influence américaine et que l'on a jamais condamné un industriel qui a profité des camps de concentration. On y apprend que peu de français étaient de réels résistants. Pleins d'autres d'ailleurs.

Sans oublier la résurrection du secteur de la mode et de la haute couture. Tout un milieu de la culture à redécouvrir.

C'est un pur chef d'oeuvre... Et vous allez certainement finir par envoyer boulet Nathalie Portman et sa pub sur Miss Dior tellement qu'elle est à côté de la plaque. Tellement superficielle.

Dommage que les critères pour entrer au Panthéon ne peuvent pas s'appliquer à Catherine Dior...une héroïne durant la guerre, une femme exemplaire qui n'a vécu que dans le sens du devoir mais hélas trop discrète, vivant à l'ombre de son frère.

Une femme au courage exemplaire qui n'a jamais fuit, qui est restée toujours droite face aux épreuves.

Je conseille aux varois et à leurs voisins d'aller visiter le château de la colle Noire et de se recueillir sur la tombe de ces deux grands... Christian et Catherine au cimetière de Callian.

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"Miss Dior" n'est autre que Catherine Dior, la soeur de Christian, le célèbre couturier
Catherine était la dernière d'une fratrie de 5 enfants, elle avait 12 ans d'écart avec son frère Christian, mais ils étaient très proches.
Et chose que je ne savais pas, Catherine a fait partie d'un des premiers réseaux de la Résistance en France durant 4 ans, où elle a été active dans la lutte contre l'occupant en Provence puis à Paris. Malheureusement, elle fut dénoncée, arrêtée, et transférée rue de la Pompe dans l'annexe parisienne de la Gestapo, où elle sera violemment torturée avant d'être déportée dans le camp pour femmes de Ravensbrück...

La description des sévices durant ces interrogatoires, ainsi que l'enfer vécu dans les camps de la mort, donnent la nausée, et nous fait prendre conscience de l'horreur que tous ces gens ont vécu...

En plein coeur du milieu de la mode parisienne, tombée dans les griffes de l'ennemi, où règne le gratin de la Collaboration, nous suivons le parcours de "Miss Dior", surnom donné à Catherine par son frère Christian. On y découvre également la renommée de son frère, couturier timide, d'une grande générosité, dans un monde cruel où la concurrence entre grandes maisons de haute couture fait rage !

C'est une histoire vraie, bouleversante, prenante, hyper intéressante par les multiples détails historiques On y apprend beaucoup de choses... Cette biographie montre avant tout le courage et l'héroïsme des déportés et prisonniers de guerre, ainsi que l'amour puissant d'un frère pour sa soeur... sa muse : "Miss Dior"
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Et si Christian embrasse pleinement ses ambitions, il ne fait aucun doute que sa conception de la féminité et de la beauté émane de l'amour qu'il porte à sa sœur, la femme qu'il aime le plus au monde. Si ceux qui la connaissent célèbrent en Catherine une véritable héroïne, et même le symbole le plus éclatant de l'esprit courageux de la Résistance, la jeune femme se refuse à endosser le rôle de muse et fuit la lumière des projecteurs. Le silence dont elle entoure les souffrances de la guerre s'accorde avec sa modestie innée et sa calme discrétion ; son visage est encore marqué par la tristesse et la douleur, et son corps meurtri par les blessures de la torture et des camps.
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Vers la fin de sa vie, elle accepta de venir parler de la Seconde Guerre mondiale dans une classe de primaire des environs. Et pas question pour elle de manquer la commémoration annuelle des résistants tombés pour la France. Un ancien soldat, de passage à Callian, m'a raconté sa rencontre avec Catherine. Venu pour la célébration, il ne la connaissait pas et s'était présenté à elle comme vétéran de guerre plus récente. Il lui avait posé des questions, il se rappelle qu'elle avait semblé stupéfaite mais elle était restée, et à la fin elle lui avait simplement dit : "Aime la vie, jeune homme..."
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À l’été 1944, les bombardements alliés perturbent la production de l’usine BMW d’Eisenach, située à une trentaine de kilomètres, et la décision est prise de la transférer ici. La firme munichoise utilise d’abord une main-d’œuvre exclusivement masculine en provenance de Buchenwald, mais sollicite bientôt le renfort des 250 femmes de Torgau. Le constructeur allemand recourt au travail forcé pour la première fois en mars 1942, dans sa toute nouvelle usine près de Dachau. En 2016, à l’occasion du centenaire de la marque, l’entreprise exprimera ses « profonds regrets » pour le soutien apporté au régime nazi.
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Tout ce qui reste du passage de Catherine en prison après son interrogatoire tient dans un maigre dossier conservé aux archives militaires de Caen : quelques pages jaunies, où le détail de ses transferts d'une prison à l'autre est inscrit à l'encre indélébile. Les commentaires sont impersonnels, factuels : d'abord son nom, puis sa date de naissance, et ensuite une série de chiffres. Catherine n'en dira pas plus, et ce n'est qu'en mettant bout à bout les témoignages d'autres femmes - lettres, extraits de journaux - que je peux espérer ressusciter son histoire.
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Tous les anciens collègues SS qui l’entourent dégagent un air de respectabilité. Ils étaient, selon les propres mots de Germaine, « bien habillés, bien peignés, bien savonnés : corrects. Un dentiste, des médecins, un ancien imprimeur, des infirmières, quelques employés moyens. Pas de casier judiciaire, études normales, enfances normales… Des gens ordinaires ».
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Videos de Justine Picardie (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Justine Picardie
COFFRET HISTOIRE GRAND FORMAT • Miss Dior de Justine Picardie et Gabriel Boniecki aux éditions Flammarion Les visiteurs d'Histoire: Quand l'histoire de France s'invite chez moi de Bruno Solo aux éditions du Rocher Marie Curie et ses filles de Claudine Monteil aux éditions Calmann-Lévy Les grandes affaires des services secrets de Rémi Kauffer aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/132522-coffrets-coffret-essais-historique.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #éditionsflammarion #editionsdurocher #editionscalmannlevy #editionsperrin
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