Huitième volet des saisons meurtrières,
le saut de Tibère nous invite à suivre les enquêtes de l'inspecteur Mariella de Luca : la jeune policière vient de quitter la Questura de Rome et d'intégrer une nouvelle cellule chargée de coordonner des enquêtes sensibles au niveau européen.
Pour sa "première", Mariella se rend sur l'île de Capri, en compagnie de son collègue britannique, Mark Farrell : un serial killer sévirait en Europe et sa source se trouverait sur l'île. La jeune Giulia Bartoli y a été assassinée, il y a une dizaine d'années : son corps a fait l'objet d'une curieuse mise en scène et caché ensuite. Tout semblait accuser Massimo Capone, fils d'un ponte de la mafia locale. Depuis, le jeune homme a quitté l'île et semble avoir disparu aux yeux de tous.
Convaincue de la culpabilité de Massimo dans cette affaire et dans d'autres meurtres survenus en Europe et présentant de troublantes similitudes avec celle-ci, Mariella s'emploie à retrouver la trace du tueur et à le faire sortir de son refuge...
Dans ce nouveau roman,
Gilda Piersanti nous livre les réflexions de l'inspecteur
De Luca, les progrès de son enquête, ses relations avec le commissaire d'Innocenzo qui, connaissant la témérité de sa subordonnée, accepte mal son départ, ... En parallèle des investigations, le serial killer prend lui aussi la parole : il revient sur ses crimes passés, son changement de vie, ses projets, ... L'auteur alterne les deux tableaux, les entrecroisant parfois dangereusement.
Ce mélange m'a passionnée : tant par l'avancement de l'enquête, et le suspense qui en découle, que par la découverte des pensées du tueur. Ces deux personnages centraux donnent beaucoup d'épaisseur à l'intrigue mais en périphérie, d'autres rôles secondaires sont tout aussi intéressants à suivre : le lecteur retrouve, bien entendu, les habitués des enquêtes de l'inspecteur
De Luca mais sur l'île, d'autres figures liées au drame passé ou à l'entourage de la famille Capone apportent leur touche à ce tableau tout en nuances. J'ai ainsi en tête Nunzio Perrone, témoin de la première heure ou Amleto de Gregorio, fidèle parmi les fidèles, indissociable du dénouement final.
Gilda Piersanti a apporté ici un grand soin à ses personnages, dépeignant leurs forces et leurs faiblesses, mettant également en lumière leur part d'ombre; elle leur confère ainsi humanité et épaisseur, nous les rendant finalement très proches. Cette psychologie intervient également lors du dénouement final, ajoutant, si besoin était, une saveur supplémentaire à cet excellent roman policier.
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