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Motel Lorraine n'est pas un roman facile à aborder. Ce « motel », d'abord, qui donne son nom au roman est un endroit connu, mais maudit, où échoue une mère atteinte du diabète avec complication et ses deux filles Lou et Georgia.
Nous sommes dans les années 70, pourtant le temps semble figé, avec ce Carnaval du coton, les riches d'un côté, les domestiques, les pauvres, les quasi-invisibles de l'autre. Maintenir les traditions, quoi qu'il en coûte. Ainsi, la riche Grace DePriest agit toujours comme une DePriest le ferait, et ne se révolte pas contre des décisions arbitraires, alors qu'enfant, elle savait très bien imposer ses choix, les autres dussent-ils en souffrir. Les bienfaits de l'éducation traditionnelle, qui corsète plutôt qu'elle ouvre au monde.
Roman polyphonique, Motel Lorraine donne la parole à tous, mais donne parfois l'impression que le récit n'avance pas, même que l'on retourne en arrière, puisque les mêmes événements sont vus selon plusieurs points de vue.
Et si l'important, finalement, était dans les non-dits ? Les ellipses sont plus importantes que le récit lui-même puisque nous découvrons les conséquences de ces actes passés. Il suffit de peu pour que le rêve se réalise – que l'on pense ou pas que Dieu y est pour quelque chose. Oui, la religion est très importante dans ce roman, la religion et la musique puisqu'elle n'a d'autres rôles que de célébrer Dieu. le disco n'a pas vraiment droit de cité dans cette ville, pas si grande que cela, mais étonnante. de nos jours, l'on oublie trop facilement à quel point il est possible de se perdre et de n'être pas retrouver, même si l'on est proche, géographiquement, les uns des autres. Les liens peuvent être distendus entre les membres d'une même famille qui ont choisi des voies différentes. Il y a la famille que l'on a, celle que l'on a crée, et celles que l'on n'arrive pas à avoir. Et pourtant, l'on revient toujours à celle-ci. Reste à savoir ce que l'on est prêt à donner à ses enfants – lui donner un toit et une nourriture abondante n'est pas suffisant, même si on peut être amené à le croire si l'on a connu pire dans son enfance.
Les personnages sont nombreux, oui, mais ils sont surtout terriblement solitaires parce qu'ils n'ont pas envie de garder le rôle que l'on voudrait leur assigner ou parce que les règles qu'ils se fixent sont extrêmement rigides ? Motel Lorraine, ou le prix à payer pour réaliser ses rêves.
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Comme beaucoup de romans que j'ai lus et dont j'ai parlé ces derniers temps, j'ai découvert Motel Lorraine grâce au site Net Galley. Cependant, j'ai mis un certain temps avant de solliciter ce titre. J'adorais le titre et la couverture mais la quatrième de couverture me faisait hésiter. Une diseuse de bonne aventure et la chambre inoccupée depuis l'assassinat de Martin Luther King ? J'avais peur que le roman soit beaucoup trop nébuleux et trop spirituel. Finalement, je me suis lancée.

Pour apprécier ce livre, il faut aimer le roman choral. J'en lis très rarement et, par conséquent, j'ai mis du temps à rentrer dans Motel Lorraine. En plus, les personnages sont tous plus hauts en couleurs les uns que les autres. Heureusement que Brigitte Pilote a identifié les différents narrateurs au début de certains chapitres. Sinon elle m'aurait clairement perdue alors que ce titre ne manque absolument pas d'intérêt puisque l'auteur nous plonge dans la communauté noire du Sud des États-Unis, à la fin du XXème siècle. de plus, le rythme est plutôt soutenu, rendnat le roman encore un peu plus consistants.
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C'est la couverture de ce livre qui m'a interpellé. Je suis dans ma période où j'ai envie d'évasion dans les grands espaces américains et la photo de ce motel ne pouvait que me taper dans l'oeil. J'ai eu la chance de pouvoir découvrir cette histoire grâce à la plateforme Netgalley et aux Editions Michel Lafon que je remercie chaleureusement.

Nous sommes en 1977. Sonia, diseuse de bonne aventure, fuit Montréal avec ses deux filles, Lou et Georgia, pour trouver refuge à Memphis, dans la chambre 306 du motel Lorraine, inoccupée depuis ce fameux 4 avril 1968 où Martin Luther King y a été assassiné. Elles partageront leur destin avec la sublime Alabama, Jacqueline Smith, femme de chambre au Lorraine, Grace DePriest, directrice de la chorale d'une petite église baptiste, ou encore Lonzie, le repris de justice devenu photographe pour son ami Aaron. Chacun à sa manière, ces personnages aux destins croisés incarnent le rêve d'égalité pour lequel le révérend King a donné sa vie.

J'étais hyper enthousiaste à l'idée d'en découvrir un peu plus sur les derniers jours de Martin Luther King, je crois que je n'avais pas vraiment compris que cet assassinat devant une chambre d'hôtel serait le prétexte pour nous narrer la vie de plusieurs personnages. Je dois dire que j'ai été déçue dans un premier temps car le Docteur King n'apparait que très peu au fil des pages.

Mais je me suis vite consolée en découvrant la vie de tous ces personnages hauts en couleur. A commencer par Sonia et ses deux filles, elles sont attachantes mais également très singulières. Je n'ai pas toujours bien compris leurs réactions mais j'ai apprécié de les voir évoluer au fil du temps et des pages. Car ce roman choral nous permet de suivre les personnages sur une longue période et de voir un peu quel sens chacun d'entre eux donne à sa vie. Certains destins m'ont surpris, d'autres m'ont attristé mais il n'est pas possible de rester de marbre.

C'est un roman plutôt bien écrit, l'auteure donne un style particulier à chaque narrateur. Ainsi, le lecteur parvient à identifier facilement de qui il s'agit. de plus, l'ambiance de l'époque est bien décrite, on sent la différence entre les Noirs et les Blancs. C'est agréable à découvrir ... bien plus que ça ne devait l'être à vivre ...

Un roman surprenant et plaisant à lire.
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L'histoire se concentre autour de l'hôtel Lorraine, qui a vu la mort de M. Luther King, le 4 avril 1968 devant la chambre 360. de là vont s'enchevêtrer de nombreuses histoires avec les personnages qui y ont vécu, travaillé, ou tout simplement ont un rapport avec cet hôtel, même ténu. On va alors découvrir la vie d'une adolescente superficielle, celle d'une jeune fille de bonne famille revanche vivante de ses parents sur la vie misérable de ses ancêtres. Autour du carnaval, les histoires vont se croiser et s'emmêler, pour nourrir autant de drames et de jolies histoires.

Je dois avouer que j'ai été surprise par la forme de ce livre. La prolifération de personnages et de situation, m'a, au début tout du moins, légèrement perturbée. Mais très vite on s'attache aux différents destins qui nous sont présentés, et on saute de l'un à l'autre sans entrave. C'est admirablement bien écrit. La plume est fluide, les mots choisis avec soin ; on entre dans la psychologie des personnages avec douceur, presque sans s'en rendre compte.

Les intrigues sont bien menées, et l'auteur nous amène brillamment là où elle le souhaite, sans même que l'on sen rende compte. Elle évoque ainsi l'apartheid, l'esclavage et la ségrégation, sans pathos ni haine, avec une efficacité chirurgicale.

Un seul bémol, peut-être, la double happy end... je n'en dis pas plus, mais elle m'a semblé un peu...too much !

Cela n'enlève cependant rien à la qualité de ce livre, qui s'est révélé être une excellente lecture que je vous recommande vivement !
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Au détour de la vie déjantée d'une maman de 2 adolescentes, on croise Martin Luther King, enfin son fantôme puisque l'histoire se déroule dans le motel où il s'est fait assassiné. Peu à peu, les références au contexte historique des droits civiques se font jour et rendent plus intenses les voies que choisissent ces 2 jeunes filles. On quitte alors le registre excentrique pour se plonger dans ces destins hors-normes façonnés par L Histoire.
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Mon avis: Je remercie les éditions Michel Laffon qui grâce au site Netgalley m'ont retenu pour chroniquer ce roman, ce roman m'a de suite plu par le résumé et sa couverture et j'ai était très prise par l'intrigue quand je l'ai lu et heureusement que les différents narrateurs sont identifiés au début de certains chapitres sinon je me serait probablement perdue. Je reprendrai certainement d'autres livres de chez eux s'ils me le permettent même si ce roman n'a pas était un coup de coeur j'ai passer un très bon moment lecture.
Ma note: 3.75/5
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C'est devant la chambre 306 de cet établissement de Martin Luther King a été assassiné en 1968.
Nous sommes à Memphis, haut lieu de la cueillette du coton par les esclaves, symbole de la lutte pour les Droits civiques.
Mais si Sonia décide de s'y enfuir avec ses 2 filles, Louisiane et Georgia, c'est parce que son pendule en a décidé ainsi. Elle considère ce choix du destin comme un bon augure puisqu'elle aime tant les chansons d'Elvis Presley.
A travers ce roman choral, se dessine l'évolution de la communauté noire dans le Sud des Etats-Unis à la fin du XXème siècle.
Belle galerie portrait, il fait la part belle aux 2 enfants qui se révèlent attachantes.
J'ai été un peu désarçonnée par la construction qui alterne les époques et il m'a fallu parfois deviner de quel personnage il était question. Néanmoins, ceci mis à part, ces retours en arrière ont le mérite de mettre en exergue la transition entre deux époques, favorisée par la fin de la ségrégation officielle et l'explosion artistique.
Je remercie les Editions Michel Lafon et Netgalley pour cette lecture toute en fraîcheur et en douceur.
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Un bon roman que j'ai lu avec plaisir. le rythme est soutenu et le ton est juste. J'ai été pris par l'intrigue.
La structure narrative m'a plu même si j'étais un peu perplexe au début. Heureusement, les différents narrateurs sont identifiés au début de plusieurs chapitres.
Plus j'avançais dans le roman, plus j'aimais ça. Je n'ai pas lu son premier roman, mais je lirai certainement le prochain aussi.
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Stanké publiait il y a tout juste un an Mémoires d'une enfant manquée, le premier roman de Brigitte Pilote, un roman essoufflant mettant en scène une fillette qui n'a rien à envier à Louisiane et Georgia, les deux soeurs de Motel Lorraine, qui vient de paraître.

Memphis, tel est l'endroit désigné par le pendule de Sonia, qui gagne sa vie comme voyante au hasard de motels plus ou moins miteux où elle s'installe quelque temps avec ses filles, Louisiane dite Lou et Georgia, avant de quitter les lieux précipitamment en laissant une ardoise derrière elle. Il en est ainsi depuis ce jour d'avril 1968 où elle a commis l'irréparable. Ce jour-là, elle a offert à Louisiane une petite soeur. Une petite fille qu'elle a volée à sa mère sous les yeux de celle-ci. Non pas pour demander une rançon, mais parce qu'elle avait envie d'avoir un autre enfant. Tout simplement.

Ce même jour d'avril, à des kilomètres de Montréal, Martin Luther King était assassiné au Motel Lorraine, à Memphis. Devant la chambre 306. Celle-là même qu'en ce jour de 1977 Sonia a décidé de louer malgré le drame qui s'y est déroulé il y a neuf ans. de toute façon, le pendule a décidé et elle n'a plus rien à perdre; il y a si longtemps qu'elle a choisi l'errance.

Pour Lou et Georgia, laissées le plus souvent à elles-mêmes, c'est l'occasion de se lier non pas avec d'autres enfants, mais des adultes : Jacqueline, la femme de chambre du motel; Lonzie, son frère photographe qui a fait un séjour en prison; Grace, la directrice de la chorale; et quelques autres dont nous apprendrons le parcours de fil en aiguille, à mesure que se préciseront les choix de vie des deux soeurs.

Si l'aînée a choisi de se priver de nourriture afin de correspondre aux nouveaux critères de la beauté féminine qui n'ont guère changé depuis cette époque, ce qui devrait lui permettre de participer au Carnaval de coton annuel, la benjamine à la voix enchanteresse veut à tout prix se démarquer grâce à sa voix et se tailler une place de choix au sein de la chorale locale.

Dans cette ville où les mots de Martin Luther King traînent encore, presque quinze ans avant que le Motel Lorraine ne devienne le National Civil Rights Museum, se joue le destin de trois personnes qui ont dit ou diront, à l'instar du pasteur, I had a dream…
Un rêve. Sonia, Lou, Georgia en avaient un, propre à chacune.

Brigitte Pilote, qui n'a jamais mis les pieds à Memphis, a choisi d'y camper son deuxième roman, un roman qui possède un rythme soutenu plutôt que la vitesse grand V déstabilisante du premier et qui nous propose un regard sur une époque, lequel démontre un sens de l'histoire aigu et avisé.

Avec Motel Lorraine, dont les héroïnes sont attachantes, l'auteure nous livre un roman psychologique qui tient la route, si on oublie le fait que les petites semblent très bien se débrouiller en anglais sans qu'on sache pourquoi. Après tout, ce détail est-il si important? Motel Lorraine mérite qu'on s'y arrête et peut laisser croire que le troisième roman de Brigitte Pilote sera encore meilleur.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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