Contes des Royaumes, tome 1 : Poison

Par où commencer ... Je suis friande de contes revisités, quand les auteurs prennent des libertés et créent quelque chose de magnifique qui arrive à nous surprendre. Ici... Cela n'a pas été le cas.
Les points positifs : le personnage de Lilith (Aka la belle mère de Blanche neige). C'est un personnage complexe, avec un background qui aurait pu faire la différence, mais qui à la moitié du livre part complément en cacahuètes et on ne sait pas pourquoi. Le rapport des chasseurs à la nature m'a également beaucoup plu et je trouve que l'idée était bonne. Enfin, on parcourt plusieurs contes en un de façon assez fluide.
Maintenant, les choses qui fâchent. Le personnage de Blanche Neige m'a déstabilisée et non pas dans le bon sens du terme. Loin de sa pureté, je pourrais quasiment la qualifier de vulgaire et catin. L'auteur a voulu aller d'un extrême à l'autre mais sans jamais justifier ses choix. Il y a des revirement de situation sortis de nulle part et on en comprend pas le sens où le pourquoi du comment. Le prince est un personnage creux, bien que j'ai été surprise par la fin je suis loin d'avoir été convaincue. Tout va trop vite, le lecteur est paumé. On sait pas pourquoi certains personnages réagissent d'une certaine façon, on a jamais d'explications , tout sort de nulle part et c'est loin d'être agréable.
Je suis assez déçue de ma lecture... Je m'attendais à autre chose.

Un vœu n'est rien d'autre qu'une malédiction déguisée.

Quand il avait ainsi compris que la sorcellerie coulait dans les veines de sa femme et de sa fille, il les avait gardées enfermées pendant des jours jusqu’à ce que, fine mouche, son épouse use de ses charmes sur lui. Le roi avait fini par condamner Lilith à l’exil, en la donnant en mariage à un monarque lointain, puis à interdire l’accès à la forêt et à la chaumière maudite. Toutefois, Lilith avait appris ce jour-là que les hommes étaient prêts à tout au nom de la beauté. La beauté possède en elle-même un grand pouvoir d’ensorcellement.

- Tu sais, rien ne vaut une bonne malédiction, répondit la vieille en poussant son arrière petite fille sur le bord du trône pour caser ses hanches osseuses à ses côtés. La mort, c'est le dernier recours. Tandis qu'un sortilège... c'est le pouvoir.

- Alors, je voudrais lui jeter un sort qui la ferait dormir à jamais, dit Lilith, bien consciente que sa voix avait retrouvé le ton maussade de ses jeunes années.

- A jamais, ça fait bien long, dit la vieille. Hormis la mort, la seule choses éternelle, c'est le véritable amour.

Elle fouina dans les replis de ses guenilles loqueteuses pour en tirer une pomme rouge. - Tiens, mange ça, dit-elle. C'est bon pour toi.

Lilith prit le fruit et mordit dedans, mâchant la chair fraîche et sucrée en espérant qu'elle emporte avec elle l'arrière-goût de haine amère qui lui avait empli la bouche.

- Dans ce cas, je veux qu'elle dorme jusqu'à ce qu'un baiser d'amour véritable la réveille.

- Voilà, tu as saisi, approuva la vieille femme en hochant la tête. De cette façon, on gagne à tous les coups.

- Tu sais, rien ne vaut une bonne malédiction, répondit la vieille en poussant son arrière-petite-fille sur le bord du trône pour caser ses hanches osseuses à ses côtés. La mort, c'est le dernier recours. Tandis qu'un sortilège ... c'est le pouvoir.

- Alors je voudrais lui jeter un sort qui la ferait dormir à jamais, dit Lilith, bien consciente que sa voix avait retrouvé le ton maussade de ses jeunes années.

- A jamais, ça fait bien long, dit la vieille. Hormis la mort, la seule chose éternelle, c'est le véritable amour.

Elle fouina dans les replis de ses guenilles loqueteuses pour en tirer une pomme rouge.

- Tiens, mange ça, dit-elle. C'est bon pour toi.

Quand la vie nous place dans une position où il faut se montrer cruel, autant l’admettre et s’y faire. Tout le reste n’est que faiblesse et aveuglement.

Sur les parois de verre, le reflet du visage de la reine évoquait un spectre à la surface d'un étang - fascinant et impalpable. Elle était magnifique. Depuis toujours, elle était la plus belle, où qu'elle aille. "Une beauté éthérée." C'était ce qu'on disait d'elle dans son pays natal, mais aussi dans cette nouvelle patrie qu'elle avait été contrainte de faire sienne.

L’homme est en effet la plus sournoise des créatures, et bien rares sont ceux à qui on peut se fier.

Ce conte de Blanche-Neige revisité m'avait paru intéressant au début, avec la Reine, Lilith, qui est un personnage fort complexe ainsi que Blanche Neige, le Roi et les nains qui l'entourent.
L'auteure nous présente ici une version différente du conte: la Reine et Blanche-Neige n'ont que quatre ans de différence, les hommes (de tous rangs) sont présentés comme des personnages vicieux et les nains ne sont pas au nombre de 7 mais de 3. Blanche-Neige semble moins sage que dans le conte d'origine et la Reine semble plus gentille (même malgré le fait qu'elle tente de tuer la princesse). Elle culpabilise et se répète que ce qu'elle fait n'est pas bien, on voit bien qu'elle est tourmentée à l'idée de faire du mal à celle-ci.
Le point négatif, c'est la fin, qui n'est pas assez exploitée à mon goût, moins développée que le reste du bouquin et c'est particulièrement dommage car je m'attendais a plus, même si j'ai été surprise par ce dénouement, pour moi, il manque quelque chose, peut-être une véritable fin, car en effet il pourrait y avoir des points de suspension, il règne encore beaucoup de mystère autour de ce conte.
Je m'attendais à beaucoup, et j'ai été grandement déçue.

- Vous êtes jalouse de moi, dit Blanche-Neige. Ce qui vous embête, ce n'est pas que mon père m'aime, mais que tout le monde m'aime. Pourtant, vous savez, ce n'est pas compliqué d'être aimée. Il suffit d'être gentille.
- Dehors, j'ai dit ! crachat Lilith, les poins serrés. Tu ne sais rien. Tu es stupide et aveugle. Je te déteste.
Les mâchoires de Blanche-Neige se crispèrent.