Jake Cole est un profiler hors-norme pour le FBI. Son père, qui souffre de la maladie d'Alzheimer, vient de se brûler gravement et a été hospitalisé. A contrecoeur, Jake revient au pays pour s'occuper de lui. Mais pendant ce temps, un homme mystérieux entreprend une série de meurtres horribles : il dépèce puis tue ses victimes. Comme Jake est dans le coin, le shérif va faire appel à lui. Commence une enquête longue et besogneuse alors qu'un ouragan se prépare, d'une puissance inédite, et que les meurtres s'accumulent.
«
L'Invisible » est le premier roman de
Robert Pobi et s'inscrit dans la même veine gore que «
le Silence des agneaux » de
Thomas Harris.
L'atmosphère est asphyxiante dès le départ, asphyxiante et bien trash. Avant même d'entrer dans les lieux où les meurtres ont eu lieu, on sait que la scène de crime va être sordide : les policiers sont blêmes, voire verdâtres, en tous cas prêts à rendre leurs tripes… Les sévices infligés aux victimes sont décrits par le menu et l'auteur nous convie à nous les représenter par le biais d'images mais aussi d'odeurs et de goûts… dégoût assuré.
Une atmosphère asphyxiante également car l'intrigue est saturée par les réflexions et raisonnements de Jake, profiler hors-catégorie, aux procédures atypiques. Au fil des pages, on se rend compte que l'enquête n'avance guère, voire pas du tout, tandis que la liste des victimes s'allonge. Dès lors, «
L'Invisible » donne le sentiment de traîner en longueur, s'éterniser, sans qu'on n'aperçoive d'issue possible.
D'asphyxiante, l'atmosphère devient houleuse puis déchaînée, à la faveur de Dylan, ouragan bien nommé dont la puissance va surpasser toutes celles que la région avait pu connaître jusque-là. Tandis que l'enquête patine, l'ouragan donne à l'intrigue des couleurs de fin du monde, les éclairs, les vents tonitruants et les vagues dantesques pulvérisant tout sur leur passage, tout… sauf le meurtrier qui continue sa folle cavalcade.
Jusqu'au final où l'auteur va user d'un ressort classique qui m'a semblé ici un peu plaqué. En résumé, «
L'Invisible » est un thriller prenant, mais enlisé dans des longueurs qui viennent desservir l'intrigue. L'auteur fait couler beaucoup de sang pour un final un peu raté. Pour autant, les descriptions des ravages de l'ouragan ajoutent une touche originale qui n'est pas pour déplaire.