Citations sur Eurêka : Essai sur l'univers matériel et spirituel (40)
Donc, ma proposition générale est celle-ci : dans l’unité originelle de l’Être premier est contenue la cause secondaire de tous les êtres, ainsi que le germe de leur inévitable destruction.
Quelquefois, hélas ! la conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau.
Le mot infini, comme les mots Dieu, esprit et quelques autres expressions, dont les équivalents existent dans toutes les langues, est non pas l'expression d'une idée, mais l'expression d'un effort vers cette idée.
Quelquefois, hélas ! la conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau.
Imagine que le sens de l’identité individuelle se noie peu à peu dans la conscience générale, — que l’Homme, par exemple, cessant, par gradations imperceptibles, de se sentir Homme, atteigne à la longue cette triomphante et imposante époque où il reconnaîtra dans sa propre existence celle de Jéhovah.
[…] Toutes ces créatures ont, à un degré plus ou moins vif, la faculté d’éprouver le plaisir ou la peine ; — mais la somme générale de leurs sensations est juste le total du Bonheur qui appartient de droit à l’Être Divin quand il est concentré en Lui-même.
Et maintenant, ce Cœur Divin, — quel est-il ? C’est notre propre cœur.
[…] Quand, dis-je, la Matière, excluant l’Éther, sera retournée à l’Unité absolue, la Matière (pour parler d’une manière paradoxale) existera alors sans Attraction et sans Répulsion ; en d’autres termes, la Matière sans la Matière, ou l’absence de Matière. En plongeant dans l’Unité, elle plongera en même temps dans ce Non-Être, qui, pour toute Perception Finie, doit être identique à l’Unité, — dans ce Néant Matériel du fond duquel nous savons qu’elle a été évoquée, — avec lequel seul elle a été créée par la Volition de Dieu.
Je répète donc : Efforçons-nous de comprendre que ce dernier globe, fait de tous les globes, disparaîtra instantanément, et que Dieu seul restera, tout entier, suprême résidu des choses.
Mais devons-nous nous arrêter ici ? Non pas. De cette universelle agglomération et de cette dissolution peut résulter, nous le concevons aisément, une nouvelle série, toute différente peut-être, de conditions, — une autre création, — une autre irradiation retournant aussi sur elle-même, — une autre action, avec réaction, de la Volonté Divine.
[…] le sentiment de la symétrie est un instinct qui repose sur une confiance presque aveugle. C’est l’essence poétique de l’Univers, de cet Univers qui, dans la perfection de sa symétrie, est simplement le plus sublime des poèmes. Or symétrie et consistance sont des termes réciproquement convertibles ; ainsi la Poésie et la Vérité ne font qu’un. Une chose est consistante en raison de sa vérité, — vraie en raison de sa consistance. Une parfaite consistance, je le répète, ne peut être qu’une absolue vérité. Nous admettrons donc que l’Homme ne peut pas rester longtemps dans l’erreur, ni se tromper de beaucoup, s’il se laisse guider par son instinct poétique, instinct de symétrie, et conséquemment véridique, comme je l’ai affirmé.»
Dans les climats polaires, la machine humaine, pour maintenir sa chaleur animale, et pour la combustion dans le système capillaire, réclame une abondante provision de nourriture fortement azotée, telle que l’huile de poisson. D’autre part, nous voyons que dans les climats polaires l’huile des nombreux phoques et baleines est presque la seule nourriture que la nature fournisse à l’homme. Et maintenant dirons-nous que l’huile est mise à la portée de l’homme parce qu’elle est impérieusement réclamée, ou dirons-nous qu’elle est la seule chose réclamée parce qu’elle est la seule qu’il puisse obtenir ? Il est impossible de décider la question. Il y a là une absolue réciprocité d’appropriation.