Citations sur Eurêka : Essai sur l'univers matériel et spirituel (40)
Il est si rigoureusement vrai, il est si parfaitement rationnel que l’attraction et la répulsion sont les seules propriétés par lesquelles nous percevons l’Univers, — en d’autres termes, par lesquelles la Matière se manifeste à l’Esprit, — que nous avons pleinement le droit de supposer que la matière n’existe que comme attraction et répulsion, — que l’attraction et la répulsion sont matière, — nous servant de cette hypothèse comme d’un moyen de faciliter l’argumentation.
Laissant Neptune de côté, sur qui nous n’avons pas jusqu’à présent des documents très-exacts, et qui est peut-être une planète appartenant à un système d’Astéroïdes, on peut voir que, dans de certaines limites, il existe entre les planètes un ordre d’intervalles. Pour parler d’une manière approximative, nous pouvons dire que chaque planète est, relativement au Soleil, située à une distance double de celle qui la précède. L’ordre en question, que nous exposons ici, — la loi de Bode, — ne pourrait-il pas être déduit de l’examen de l’analogie existant, ainsi que je l’ai suggéré, entre la décharge solaire des anneaux et le mode de l’irradiation atomique ?
Donc, l’Unité est tout ce que j’affirme de la Matière originairement créée ; mais je me propose de démontrer que cette Unité est un principe largement suffisant pour expliquer la constitution, les phénomènes actuels et l’anéantissement absolument inévitable au moins de l’Univers matériel.
Si le calcul différentiel n’est pas une chose absolument aussi simple qu’un sonnet de M. Solomon Seesaw, c’est uniquement parce que dans cette route ardue quelque marchepied ou quelque échelon a été, çà et là, étourdiment oublié. »
Toute déviation de la normalité implique une tendance au retour.
[…] la tendance vers le centre général n’est pas une tendance vers un centre positif ; elle a lieu vers ce point, seulement parce que chaque atome, en se dirigeant vers un tel point, s’achemine directement vers son centre réel et essentiel, qui est l’Unité, — l’Union absolue et finale de toutes choses.
Si je m’avise de déplacer, ne fût-ce que de la trillionième partie d’un pouce, le grain microscopique de poussière posé maintenant sur le bout de mon doigt, quel est le caractère de l’action que j’ai eu la hardiesse de commettre ? J’ai accompli un acte qui ébranle la Lune dans sa marche, qui contraint le Soleil à n’être plus le soleil, et qui altère pour toujours la destinée des innombrables myriades d’étoiles qui roulent et flamboient devant la majesté de leur Créateur.
L'esprit admet l'idée d'un espace illimité à cause de l'impossibilité plus grande de concevoir celle d'un espace limité.
Nous comprenons donc, avant tout, qu’il eût été surérogatoire, et conséquemment anti-philosophique, d’attribuer aux atomes, en vue de leurs destinations respectives, autre chose qu’une différence de forme au moment de leur dispersion, et postérieurement une inégalité particulière de distance, — toutes les autres différences naissant ensemble des premières, dès les premiers pas que la masse a faits vers sa constitution. Nous établissons donc l’Univers sur une base purement géométrique.
Quelquefois, hélas ! la conscience humaine supporte un fardeau d'une si lourde horreur, qu'elle ne peut s'en décharger que dans le tombeau.