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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Knockemstiff, est le nom d'une petite ville des ...
Non, je reformule, Knockemstiff, c'est le trou du cul du monde !
On y boit-beaucoup- de mauvais- alcools, on y fume toutes sortes de choses, on s'y insulte,on s'y tabasse, on fornique, etc...
Mais aussi, on s'y cache, on s'y englue, on désespère, on voit ses plus humbles rêves s'évanouir.

Knockemstiff est un recueil de nouvelles, qui sont autant de tranches de vie de laissés- pour-compte de l'Amérique.
Indépendants les uns des autres, ces dix-huit récits, s'interconnectent cependant.

Sous un plume moins talentueuse que celle de Ronald Ray Pollock, cela pourrait-être sordide, vulgaire, désespérant.

Mais l'auteur de "le diable tout le temps", a un talent de conteur exceptionnel, et plus encore, le don de rendre attachants les personnages les plus déjantés, de trouver de l'humanité, dans les pires taudis des rednecks.
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Vous manquez d'idées pour vos prochaines vacances ? Marre de la Côte d'Azur ou des stations balnéaires espagnoles ? Soif d'exotisme et de dépaysement, loin des sentiers battus ?
J'ai ce qu'il vous faut : Knockemstiff, Ohio (39°16'04''N, 83°07'09''W)

Bon, avant de me remercier et de réserver vos billets, jetez quand même un oeil au présent recueil de nouvelles, sorte de guide touristique infernal tout droit sorti du cerveau un peu dérangé (sauf vot' respect, M. Donald Ray Pollock !) d'un écrivain qui, vraiment, voit le diable partout et tout le temps.

Knockemstiff (à vos souhaits !), c'est ce bled paumé en bordure de la route 50, quelques bicoques branlantes et des caravanes déglinguées groupées entre de l'épicerie de Maude et le sordide Hap's Bar (bizarrement, aucune référence à ce jour sur TripAdvisor...), non loin d'un abattoir et d'une usine de pâte à papier.
La population locale ? Une poignée d'habitants plus ou moins arriérés, des ados rebelles aux comportements autodestructeurs, des pères violents, camés aux opiacés la moitié du temps et saoûls l'autre moitié, et des mères de famille dépravées et dépressives... Ca fait rêver hein ? Tous ont des envies d'ailleurs, mais aucun ne parvient à s'éloigner durablement de ce "méchant petit arpent du bon Dieu", où l'on reste invariablement enlisé, accrochés "comme des champignons collés à un tronc d'arbre pourri".

Chacune de ces 18 nouvelles au vitriol, écrites d'une plume rageuse et sauvage (à la première ou à la troisième personne), est centrée sur l'un des habitants de ce village maudit. On retrouve cependant de temps à autre quelques clins d'oeil à des personnages récurrents, qui font le lien entre ces différentes histoires d'une noirceur proprement délirante, et toutes placées sous le signe de l'immoralité crasse et des drogues en tous genres...
Ainsi, si vous visitez un jour Knockemstiff, vous aurez peut-être la joie de croiser la route d'un vagabond un peu simplet, d'un bodybuilder accro aux stéroïdes, d'un faux cow-boy allergique au crin de cheval, de jeunes toxicos paumés ou encore d'un jeune pompiste amoureux : une chose est sûre, vous ne vous ennuierez pas !

Ce premier livre de Donald Ray Pollock, féroce et piquant comme je les aime, est donc à mes yeux une vraie réussite : il offrira aux amateurs de "dirty-realism made in USA" un excellent aperçu de ce que peut produire cet auteur talenteux à l'écriture brute, sans fioriture ni compassion. Lui-même originaire de Knockemstiff, il est sans aucun doute le mieux placé pour nous plonger dans le quotidien dément de tous ces oubliés du rêve américain, et pour sauver ce qui peut encore l'être dans cette véritable cour des miracles.

Je sais pas si je vous ai bien vendu le truc, mais si lors de vos futures vacances vous passez par Knockemstiff, envoyez moi une carte postale !
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De magnifiques nouvelles qui se déroulent à Knockemstiff.
Monsieur Pollock a une écriture bien à lui qui nous transmet des émotions, des odeurs, des décors réalistes, on est transporté en Ohio.
Il s'agit de tranches de vie de personnages ruraux, atypiques.
Les nouvelles peuvent être lues indépendamment mais il y a un fil conducteur.
Il est pour moi le meilleur recueil de nouvelles de littérature américaine.
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Encore une fois convaincue par Donald Ray Pollock ! Ce recueil de nouvelles est dérangeant, insolent et pathétique à souhait.
Tous ces récits se déroulent dans ce bled de l'Ohio au nom improbable : cette unité de lieu permet de retrouver certains personnages au fil du temps et des histoires, comme ce Frankie toujours plus paumé ou ce Dell qui ne veut plus être un camé... l'épicerie de Maude, l'usine à papier, le bidonville, tout est très réaliste - et pour cause : cet écrit a une dimension autobiographique.
Les revers du rêve américain superbement dépeints.
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Knockemstiff semble rassembler tous les ratés, tous les tarés de l'Ohio.
Chacun se promet de quitter la ville mais tous y restent ou y retournent.
Violents, crasseux, bêtes, racistes, dépendants de l'alcool ou des médicaments.... Pollock nous décrit leur vie foirée avec une langue brute, sans concession ni compassion.
Les personnages sont si excessifs, se mettent dans des situations si absurdes, si pathétiques que cela en devient souvent comique.
L'auteur a eu l'excellente idée de faire de certains d'entre eux des narrateurs racontant de leur point de vue, puis on les retrouve mais comme personnage secondaire dans une autre nouvelle. Et, en creux, ils prennent de la densité.
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Seconde claque avec cet auteur !
On a ici un auteur qui écrit de la même façon que King, qui dépeint la même Amérique, les mêmes personnages et avec le même souci du détail.
La seule différence est l'absence de fantastique chez Pollock, chez qui l'horreur découle de la noirceur de la psychologie humaine, le tout dans un contexte narratif et d'ambiance à la "Stephen King".
Le désespoir, l'alcool, le désoeuvrement, la drogue, les paumés, les bars miteux...
Ce roman est sans concession, avec des personnages malsains ou laissés pour compte, où le mal l'emporte souvent sur le bien...

Avec un recueil de nouvelles et deux romans, c'est déjà une des plumes les plus significatives du moment à mon sens.
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Difficile de faire plus noir... merveilleusement noir.
D'autant plus que Pollock Donald Ray a travaillé pendant 30 ans dans une usine de pâte à papier située à Knockemstiff avant de suivre des cours d'écriture à l'université d'Ohio. Ses personnages noirs en couleur et taillés à coups de serpe sont directement inspirés de son expérience. Ces "nouvelles" s'entrecroisent et leur violence est caractéristique. Il y a sur wiki une interview de Donald Ray, auteur modeste, touché par la réception de son livre en France
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Donald Ray Pollock est assurément la voix la plus singulière et la plus exaltante de la nouvelle littérature américaine depuis Larry Brown ou Chuck Palahniuk (lui-même fan de Pollock). Certaines de ses histoires tachent comme le péché ou le mauvais vin, et vous collent à la peau, même après plusieurs douches.
Mais là où Palahniuk (ou bien Easton Ellis) appuie sur la plume pour bien ouvrir les plaies et y laisser un fer rouge, Pollock apporte un baume, une humanité jamais démentie.
Ce n'est pas de la tendresse non plus, parce que les Rednecks du cru, défoncé au mauvais alcool, pillant les boites à pharmacie du papa cancéreux pour s'enfiler des opiacées comme d'autres des Dragibus, ne provoquent pas un élan de sympathie, même modéré.
Seulement voilà, Pollock est du coin, il a vécu à Knockemstiff. Il a trimé comme un damné à l'usine de papier du trou. Il connait, Donald, les caravanes pourries sans chauffage qui servent de Home Sweet Home. Il sait cette fièvre irrépressible : se barrer. Par tous les moyens.
Ils sont gratinés les gars du cru, buveur de bière, partisan acharné de l'arme à feu au poignet, casquette vissé sur le crâne et votant Trump les yeux fermés. Mais Don ne juge pas, il se contente de raconter ses histoires de misère, de trahisons, d'horizon fermé, où il ne fait pas bon de se démarquer. Faire preuve d'une sensibilité quelconque expose à un tabassage en règle, être homosexuel s'apparente à un suicide programmé.
Nulle lassitude à lire ces scènes désespérantes empreintes de poésies, de bouffonnerie, de situations picaresques ; on dévore littéralement ces nouvelles de pauvreté matérielle et intellectuelle et on se dit qu'on est ravi que Pollock ait pu s'extraire de Knockemstiff. S'enfuir. repartir de zéro, leitmotiv grinçant et triste de KNOCKEMSTIFF.
Je ne suis pas très preneur de recueil de nouvelles mais KNOCKEMSTIFF se révèle être un distributeur de gifles littéraires mémorables qui nous laisse légèrement sonnés et avides de vie facile, de confort élémentaire, d'amitiés vraies et d'amours véritables...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Une collection de nouvelles qui vous marque au fer rouge de par son intensité et la violence de son propos mais au final, avec beaucoup de recul et de réflexions, l'expérience est d'une richesse inespérée. Pollock nous transporte dans sa fausse ville comme s'il nous enfermait dans le coffre arrière d'une bagnole sur une route de campagne. Ça brasse, on ne comprends pas toujours les situations et on se sent étourdi par moment mais on est heureux d'être en vie quand finalement on atteint notre destination.

Une mosaïque troublante pour une lecture que vous n'oublierez pas.
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L'histoire est magique, comme seule l'histoire de la littérature est capable d'en délivrer : Donal Ray Pollock a, jusqu'à 50 ans, exercé le métier d'ouvrier puis de conducteur de camion (voir par ailleurs mon avis concernant son formidable premier roman le diable, tout le temps).

Après la participation à des ateliers d'écriture, il publie un premier ouvrage, un recueil de nouvelles, Knockemstiff. 18 nouvelles qui annoncent, de manière assez stupéfiante, les thèmes, les obsessions et le style du roman qui sortira peu après et qui sera salué par la critique du monde entier.

La qualité de ces nouvelles est hallucinante. Densité du propos (elles font quasiment toutes entre dix et quinze pages serrées), maîtrise de l'exposition, qualité des chutes (à une ou deux exceptions près).

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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