"Autour de la maison l'arbre sans fin dort encore. Il n'a pas de début, pas de fin. Au bout d'une branche, il y a toujours une autre branche et des feuilles, beaucoup de feuilles."
Grand -mère est portée dans son berceau de voyage sur la branche d'été, jusqu'au bord de la nuit. Son nom de vie était Orée-d'Otone-La-Tisseuse-De-Contes.
Et puis elle s'envole entre les feuilles du ciel. Elle a l'air aussi légère qu'un soupir.
L'arbre sans fin est pour moi l'un des meilleurs livres de Claude Ponti au niveau des thèmes universels qu'il aborde. L'arbre sans fin, c'est l'arbre de la vie : Hyppolène en cherchant son identité, en assistant à la mort de sa chère grand-mère (j'ai sans doute été Hyppolène un 11 novembre...) nous montre que nos racines sont fondamentales et qu'on ne peut vivre sans, d'où le besoin de les chercher quand on ne les connaît pas. Bref, j'adore ce livre, même si lors des premières lectures, je n' en ai pas saisi toutes les subtilités. Mais comme tous les albums de Claude Ponti il faut lire et observer plusieurs fois!
"Soudain l’arbre sans fin s’illumine. Des milliers de petites gouttes de lumière entourent la maison d’Hipollène. Elle pense que l’arbre lui montre le chemin.
Ce sont des larmes, dit son père. L’arbre pleure. Quelque chose est arrivé. Hipollène a du mal à bouger. Elle entre tout doucement, presque sur la pointe des pieds. Grand-mère est morte. Sa mère a une voix de toute petite fille et des larmes transparentes et silencieuses.
Hipollène serre la main de son papa. C’est comme si elle était dans ses bras . Grand-mère est bizarre. Elle est là, et il n’y a plus personne dedans. Grand-mère est portée dans son berceau de voyage sur la branche d’été, jusqu’au bord de la nuit. Son nom de vie était : Orée-D’Otone-La-Tisseuse-De-Contes.
Et puis elle s’envole entre les feuilles du ciel. Elle a l’air aussi légère qu’un soupir. Quand le berceau de voyage disparaît, Hipollène réussit à dire au revoir. Rien que dans sa tête, sans bouger les lèvres.
Le lendemain matin, Hipollène se cache dans sa maison secrète. Elle a un grand trou dans son amour. Elle est si triste, si triste toute entière qu’elle se transforme en larme. Et cette larme si triste tombe au travers de l’arbre sans fin. "
Hipollène se réveille comme une pierre. Elle pense qu'il manque une saison. Et puis elle oublie. Petit à petit elle redevient elle-même. Il y a comme une brume de musique qui s'approche. Hipollène la suit parce qu'elle croit entendre les murmures des feuilles de sa maison.