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Je m'appelle Asher Lev est le parcours d'un garçon de la communauté juive hassidique de Brooklyn, parcours initiatique d'un surdoué du dessin et de la peinture, tiraillé entre la perfection de son art et l'amour de ses parents juifs orthodoxes.
Son art et sa pratique est une lutte intérieure permanente, d'autant que son père, très engagé religieusement, juge son activité et son talent subversifs.
C'est ce combat touchant qui fait tout l'intérêt du roman. Asher Lev adore ses parents, mais ne vit, ne pense qu'à travers son art en étant conscient de les peiner: c'est plus fort que lui. Sa rencontre avec un artiste renommé, Jacob, juif hassidique « affranchi », est déterminante: aller au bout de son art, sans tricher avec soi-même voilà la leçon reçue et qu'il s'applique, quitte à faire du mal autour de soi.
Il ne peut échapper à son génie créatif et artistique.
L'écriture est remarquable. Chaïm Potok parvient avec des dialogues très simples voire minimalistes et des descriptions bien senties à nous restituer la tension psychologique d'Asher Lev.
Pour ma part, j'ai découvert l'univers de cette minorité religieuse, les hassid, et l'emprise constante qu'elle exerce sur ses membres.
Une originale et très belle histoire.
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"Je m'appelle Asher Lev" et "Le don d'Asher Lev" racontent l'enfance et la maturation d'un artiste génial dans une communauté hassidique qui considère l'art avec méfiance, voire répulsion. Le tableau des oppositions entre les deux forces également irrésistibles, également attachantes, qui s'affrontent, est réellement réussi, et dans le premier volume, le point de vue de l'enfant est très convaincant. A la différence de tant d'artistes qui rompirent violemment avec leur communauté pour exercer leur art, Potok imagine que son héros ne rompt pas avec son milieu et sa religion d'origine, grâce à l'influence et à l'intelligence aiguë du Rebbe, le chef spirituel de sa communauté (Rebbe qui fait penser à celui de Loubavitch). Le roman est donc exempt de manichéisme polémique, et n'oppose pas d'un côté les droits inaliénables du rebelle à une communauté figée et répressive. C'est un remarquable mérite du romancier de n'être pas tombé dans ce piège idéologique-là.
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Dès l'enfance, Asher Lev dessine comme il respire. Malgré la désapprobation sans appel de son père, le grand Rèbbe de la communauté juive hassidique de Brooklyn encourage sa vocation. Aux portes du monde prodigieux de l'art, Asher Lev devra choisir : obéir aux exigences des siens et à son éducation religieuse, ou s'abandonner à un destin exceptionnel...
Un roman magistral sur les affres du génie artistique, bien souvent synonyme de déchirements culturels, spirituels et intimes. Lu sur reco 007. Bp aimé. Plongée de l'intérieur dans une famille hassidique. Tourments, enfermement, ruminations, empêchement merveilleusement décrits de l'intérieur toujours par Shaïm enfant puis ado puis adulte. Les yeux se déssillent. L'affect, l'art, la doctrine tiraillent. Irréconciliables ? le roman ne tranche pas. Fin ouverte. Pas envie de lire la suite. La modernité de ce roman écrit il y a 50 ans me sidère. 15/20. de garde. Je l'offre à Julia.
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Asher LEV est né dans la communauté Juive Hassidique, une branche de la religion juive qui est très religieuse et respectueuse des lois juives. Son père travaille pour le Rébbe, (le grand rabbin de la communauté), il voyage beaucoup et ouvre des yeshivot (des écoles où l'on étudie la torah et le Talmud), sa mère, suite au décès de son frère, retourne à l'université pour devenir enseignante. 

Leur vie est régie par la religion et quand il y a des décisions à prendre, c'est au Rébbe que les fidèles de la communauté Hassidiques s'adressent. Asher est élevé au rythme des prières, du respect du shabbat et des fêtes religieuses, des règles de la cacherout et il est habillé comme tous les hommes de sa communauté, des papillotes, des tsitsit, un long manteau noir, une kippa ou un shtraimel pour se couvrir la tête. 

Mais Asher n'est pas comme la totalité des juifs Hassidiques parce qu'il possède un don, celui de dessiner et il est, de surcroît, très doué. Pour ses proches comme pour beaucoup de membres de la communauté, l'art est une perte de temps, ils y sont d'ailleurs totalement hermétiques, certains parlent même d'un don du diable. 

On pourrait penser que ses parents ne sont pas totalement hostiles à ce que leur fils dessine, la maman retourne étudier à l'université ce qui lui donne une certaine ouverture d'esprit, le papa voyage, il est donc amené à côtoyer l'extérieur même s'il ne se mêle pas réellement aux autres. Pourtant, sans jamais réellement empêcher Asher d'exercer son art, ils ne l'encouragent pas dans cette voie, d'ailleurs son père y est totalement réfractaire. 

Si le jeune garçon tente de ne plus dessiner durant quelques temps, il est bien vite rattrapé par ce don qu'il possède et cette furieuse envie de mettre sur papier ce qu'il voit du monde extérieur, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, il pose ses émotions sur du papier comme un autre écrirait sur un cahier. 

Le Rébbe mesure parfaitement la situation du jeune homme, il comprend que ce don qu'il a reçu du tout puissant doit être exploité, c'est la destinée d'Asher, il va alors le confier à Jacob Kahn qui va lui transmettre son savoir. Jacob Kahn est juif lui aussi mais bien loin des préceptes d'Asher, il n'observe pas les mitsvot et il initie Asher à peindre des toiles qui ne peuvent absolument pas convenir à un juif Hassidique, au risque de heurter sa communauté et surtout ses parents.

Asher se retrouve prisonnier entre sa religion et l'exercice de son art et c'est parfois très douloureux. Il a envie de donner libre court à ses créations mais ne risque t'il pas de blesser ses parents qu'il adore et respecte.

Chaïm Pottok manie la plume avec tact et sensibilité,  une belle approche de la religion, des croyances, de la route à suivre. On oscille constamment entre l'autorisé et l'interdit et l'on se rend bien compte que le jeune Asher franchit souvent la ligne rouge et qu'un moment donné il devra, malgré lui, faire des choix qui seront douloureux pour tout le monde et qui pourraient bien bouleverser le cours de sa vie. 

L'écriture est belle et douce, je suis rentrée de suite dans l'histoire et j'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait découvrir l'univers de la communauté juive Hassidique. J'ai hâte de lire la suite "le don d'Asher Lev" et de savoir comment Asher va se conduire dans sa vie d'adulte, quels choix va t'il faire, va t'il pouvoir concilier son art et conserver ses relations avec ses parents et sa communauté.... Affaire à suivre....
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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Coup de coeur pour ce roman hors du commun, qui nous plonge au sein d'une famille de confession juive hassidique. Asher, un jeune garçon, dont le besoin de peindre et de s'exprimer en dessinant est viscéral, doit apprendre à trouver l'équilibre si fragile entre son désir de créer et le poids de son appartenance religieuse.
Le poids des traditions est porté par le père, totalement hermétique au don de son fils, contrebalancé par une mère plus compréhensive, aimante et tourmentée, partagée entre l'amour qu'elle porte à sa progéniture et sa volonté de ne pas décevoir son mari, pour qui elle a beaucoup d'admiration.
La ténacité d'Asher, qui subit son don et ne parvient pas à le contenir est particulièrement touchante. Il se cherche, s'interroge, comprend parfaitement que ce qu'il fait est un interdit au regard de sa religion, mais ne peut aller contre sa nature.
Accompagné dans son apprentissage et ses recherches, il devra dépasser les limites admises pour faire reconnaitre et assumer son art, jusqu'à l'événement final.
Très bien écrit, très bien traduit et documenté, cette lecture est aussi prenante que passionnante.
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Ahser Lev est un jeune Hassid de Brooklyn, élevé dans un cadre strict empreint de religion. Asher se découvre une passion pour le dessin et la peinture.
Son père, totalement voué à la condition de son peuple, est consterné de voir son fils unique s'écarter d'une tradition religieuse héroïque pour se livrer aux sottises de l'Art.
Heureusement pour Asher, le grand Rebbe qui dirige la vie de ses parents le comprend mieux qu'eux. Il le confie au célèbre peintre Jacob Kahn qui devient son maître.
Asher travaille alors aux exigences académiques du peintre.
Il peint des nus, des vierges, des crucifixions... tout ce que son père déteste et redoute.
La rupture avec ses parents sera inévitable lorsqu'il créera son chef-d'oeuvre « Le crucifix de Brooklyn ».
Un roman initiatique qui décrit un jeune garçon en proie au difficile héritage familial : comment se libérer de ce poids et exprimer sa créativité ?
A lire la suite « Le don d'Asher Lev ».
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Nous suivons les réflexions de ce jeune garçon de 10 ans, juif hassidique, épris de dessin. Un jour, cette forme d'expression devient naturelle, comme une respiration. Cependant, les orthodoxes juifs, et à fortiori les hassidims, ne voient pas d'un bon augure cette nouvelle passion.
Loin de certains textes très fermés sur la tradition, ici, POTOK ouvre une fenêtre plus libérale. Les parents, choqués, opposent une répression puis une distanciation douloureuse. Mais plus paradoxalement, c'est le Rèbbe lui-même qui offre une compréhension encore plus large.
Oui, je sais que peindre le corps humain est défendu par la religion et que leur Dieu ne doit pas être représenté donc encore moins peint. Je sais que l'acte de dessiner peut être vu comme une perte de temps, alors considérer qu'être artiste est aussi une profession cela me paraissait assez surprenant dans de telles conditions. Et pourtant…
Voilà bien la force de ce livre…décortiquer le mal, l'acte de peindre, redéfinir ce qui fait d'une occupation enfantine un risque pour la foi et aussi une déchirure indéniable entre l'apprenti peintre et le reste de sa communauté. Jusqu'à quel point son entourage peut suivre les divagations manuelles d'Asher? Et à partir de quel moment Asher devient un mauvais juif?
Le second point fort de ce livre est de nous entraîner dans les considérations intimes de l'artiste. du barbouillage à l'expertise, de l'occupation à l'initiation et au passage en professionnel. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire sur cet aspect de l'artiste: son regard vers les choses.

et plus ici
Lien : http://iam-like-iam.blogspot..
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Où il est question de dessins, d'art, de profanation, de représentations offensantes pour la sensibilité des croyants...

Asher Lev est né à Brooklyn dans les années quarante dans une famille juive orthodoxe, au sein d'une communauté hassidique vivant en vase clos. Issu de deux anciennes lignées très pieuses, marquées par les persécutions, l'enfant a un père qui voyage beaucoup pour fonder et structurer des yeshivot aux États-Unis et partout en Europe, alors que sa jeune mère l'attend et se morfond. Subséquemment, quand le jeune Asher développe un goût immodéré pour le dessin, il se trouve en bute à l'incompréhension de ses parents, surtout du père, homme rigoriste et buté. Pour ce dernier, la vie est une vérité révélée, monolithique, codifiée, tandis que le monde du fils est fait de sensations qui le requiert irrésistiblement à la production picturale. Commence ainsi une vie conflictuelle, entre lui et sa famille, mais aussi entre ses scrupules de conscience et sa vocation. Pourtant la foi et l'art ne sont que deux chemins différents vers une même célébration, deux formes de transcendance. Allez faire comprendre çà aux intégristes.

Une bien jolie oeuvre que ce roman de formation. de l'émotion, une belle rencontre entre un peintre en devenir et un artiste consacré, un regard sur un univers méconnu. Roman actuel montrant l'engagement nécessaire que représentante la moindre aspiration artistique face à l'obscurantisme religieux.
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Encore un très beau récit de Chaïm Potok; dense, profond n'hésitant pas à questionner la religion pour mettre en lumière un don, un personnage une histoire exceptionnelle.
l'art et le poids des mots .
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Honte, culpabilité, renoncement, désolée de ne garder de cette lecture que ces impressions. J'ai apprécié l'écriture et la construction du roman, mais j'ai du mal à m'attacher aux personnages, trop façonnés de religion, quelle qu'elle soit.
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