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Citations sur Le vieux chagrin (13)

Quand vous commencez à écrire une histoire, vous êtes comme un voyageur qui a vu de très loin un château. Dans l'espoir de l'atteindre, vous suivez un petit chemin qui descend au flanc d'une colline vers une vallée couverte de forêt. Le chemin se rétrécit et devient un sentier qui s'efface par endroits, et vous ne savez plus très bien où vous êtes rendus; vous avez l'impression de tourner en rond.
De temps en temps, vous traversez une clairière inondée de soleil, ou vous franchissez une rivière à la nage. Au sortir de la forêt, vous escaladez une petite montagne. Parvenu au sommet, vous apercevez le château, mais c'est sur la colline suivante qu'il se trouve, et il est moins beau que vous ne l'aviez cru: il fait penser à manoir ou à une grande villa.
Sans perdre courage, vous descendez encore une fois dans une vallée, vous traversez une forêt obscure en suivant un sentier presque invisible, puis vous grimpez au sommet de la colline et, à bout de force, vous arrivez enfin devant le château.
En réalité ce n'est pas un château, ni un manoir, ni même une villa: c'est plutôt une vieille maison délabrée et, curieusement, elle ressemble beaucoup à celle où vous avez passé votre enfance.
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Ce qui compte, ce sont les liens d'affection qui relient les gens entre eux, formant une toile immense et invisible sans laquelle le monde s'écroulerait. Le reste, auquel on consacre la plus grande partie de son temps en prenant des airs très sérieux, n'a que peu d'importance.
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.. il passe des heures à regarder le miroitement de la lune dans l’eau et les lumières de la ville qui, de l’autre côté du fleuve, scintillent dans la nuit pour dire aux gens qu’ils peuvent se laisser aller à la douceur de la rêverie et à la mélancolie des souvenirs.

(Babel, p. 31)
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Les mots sont indépendants comme les chats et ils ne font pas ce que vous voulez. Vous avez beau les aimer, les flatter, leur parler doucement, ils s'échappent et partent à l'aventure.
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Conversation

Comment ça va sur la terre?
– Ça va, ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères?
– Mon dieu oui merci bien.
Et les nuages?
– Ça flotte.
Et les volcans?
– Ça mijote.
Et les fleuves?
– Ça s'écoule.
Et le temps?
– Ça se déroule.
Et votre âme?
– Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

J. Tardieu, Le Fleuve caché, Poésie Gallimard.

[Placé en épigraphe]
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Bien sûr, nous pourrions nous caresser, faire l’amour, chercher obstinément à nous rejoindre, essayer de devenir une seule personne. Ensuite, nous pourrions parler, raconter, expliquer… Nous pourrions très bien faire ça, mais nous ne serions pas mieux que maintenant. C’est maintenant que nous sommes le mieux. C’est maintenant que nous sommes heureux.

(p. 155)
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Je me demande pourquoi les images du passé, même quand elles sont vieilles, jaunies et poussiéreuses, sont capables de nous faire si mal.
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Ainsi, depuis le début de l'été, je me levais tous les jours à 8h30, je buvais un jus d'orange et je mangeais des corn flakes avec la moitié d'une banane, puis 2 toasts avec du miel, et à 9h je montais au grenier en emportant ma tasse de café. J'écrivais jusqu'à midi. Après un lunch et une courte sieste, je me remettais au travail et ne m'arrêtais qu'au moment où j'avais écrit une page complète. Tant que cette page n'était pas terminée, il me semblait que je n'avais pas le droit de vivre, c'est-à-dire de marcher sur la grève jusqu'à la crique sablonneuse, de me balader en Volkswagen sans but précis, de manger un morceau de gâteau au chocolat avec 2 boules de crème glacée, ou d'aller jouer au tennis avec mon frère.
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C'est à ce moment-là que la déchirure s'est produite. J'ai eu brusquement une très vive sensation de froid. J'ai eu très peur d'être seul et je me suis senti comme un enfant abandonné. J'avais beaucoup de mal à respirer.
Je ne sais pas exactement ce qui m'a pris : je me suis réfugié dans la penderie de notre chambre. J'ai refermé la porte et il ne restait qu'un tout petit rayon de lumière. Alors, dans la pénombre, jai craqué complètement : j'ai pleuré sans aucune retenue pendant je ne sais combien de temps, secoué par des hoquets et des frissons. Je me souviens que j'étais comme un naufragé au milieu d'une tempête, et que j'étais entouré d'une odeur forte et familière : l'odeur des vieux running shoes qui traînaient au fond de la penderie.
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[…] le besoin d'affection restait une chose immense, infinie, hors de proportion avec la réalité et éternellement insatisfaite.
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