Citations sur Les annales du Disque-Monde, Tome 29 : Le régiment mons.. (92)
- Certains de ces hommes sont grièvement touchés, Margot, dit Igorina en s'agenouillant. Il y en a un, ici, avec des multiples.
- Multiples quoi ? demanda Margot en surveillant les marches.
- Juste... des multiples. Multiples tout. Mais je sais que je peux lui sauver le bras parce que je viens de le retrouver là-bas.
- [...] Que des femmes ! Absolument sans pitié à la bataille ! Mortelles à l'arc, mais, afin de le bander un maximum, elles devaient se couper un... hum... euh... dites, vous ne vous êtes pas, mesdames, coupé un... hum... euh... ?
- Non, on ne s'est pas coupé de hum euh, mon lieutenant. Seulement les cheveux.
Il arrive parfois qu'un plan prenne soudain mauvaise tournure. Quand on se trouve au beau milieu de son exécution, ce n'est pas le moment de s'en apercevoir.
- Est-ce que tout le monde vous connaît, chef ? chuchota Margot tandis qu'ils s'éloignaient.
- Dame, y a d'ça. Dans notre camp, en tout cas. J'oserai même affirmer que la plupart des ennemis qui me croisent connaissent plus grand-chose après.
Heinrich jouissait dans le pays d'une réputation de ruse, mais Ankh-Morpoork avait rattrapé la ruse mille ans plus tôt, dépassé en trombe l'artifice, laissé sur place la roublardise pour arriver aujourd'hui, à force de détours, à la franchise.
- [...] Vous avez croisé le prince Heinrich l'autre jour. Décrivez-le-moi...
Angua s'éclaircit la gorge.
- Ben, monsieur le commissaire, il était... surtout vert, avec des nuances de bleu, des accents de "grils" et une pointe de...
- Je vous demande de me le décrire comme si je n'étais pas un loup-garou qui voit avec la truffe, rappela Vimaire.
- Mais si je ne m'étais pas...
Margot hésita.
- Si je ne les avais pas roulés, ils auraient pu tuer le lieutenant !
- T'vois ? Y a toujours un bon côté, dans un cas comme dans l'autre, commenta Escalotte.
- Il faut qu'on vole nos repas ? s'indigna Maladict.
- Non, vous pouvez crever de faim si ça vous chante, répondit le caporal. Moi, j'ai crever de faim plusieurs fois. Ça mène à rien.
Le lieutenant frissona.
- ... Merci, caporal. Messieurs, j'ai de bonnes nouvelles, ajouta-t-il du ton de celui qui n'en a pas. Vous vous attendiez sans doute à passer une ou deux semaines au camp d'entraînement de Crotz, oui ? Mais j'ai le plaisir de vous annoncer que la... la guerre évolue si... si... si bien que vous devez vous rendre directement au front.
Quelqu'un finit par demander :
- Qu'est-ce qui se passe, hum, si on s'engage mais qu'on change d'avis ?
C'était Chouffe.
- Je crois que ça s'appelle une désertion et qu'on te coupe la tête, répondit la voix de Maladict. En ce qui me concerne, ce serait un inconvénient, mais toi, mon pauvre Chouffe, tu t'apercevrais que c'est un obstacle à ta vie sociale.