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3,43

sur 45 notes
Il y a parfois des livres que vous n'attendiez pas, qui croisent soudainement votre route et vous sortent de votre zone de confort. Je classe sans hésitation "Le Scénar" dans cette catégorie. Pas cinéphile pour un sou, je me suis tout de même aventurée dans cette lecture. L'auteur m'a embarquée dans un drôle de road trip !

Deux frères jumeaux, Léo et Théo, ont trouvé à l'université une clé USB contenant un scénario. Cela tombe bien, ils ont une amie, Lola, qui est justement réalisatrice. Très intrigués par le "scénar", ayant déjà commencé à faire des recherches, ils la poussent à le lire. Par les yeux des trois amis (et du chat Emo, ne l'oublions pas), nous découvrons les deux personnages du film, Alena et Olivier, qui voyagent à bord d'un Velorex (faites une recherche sur internet, cela vaut le coup d'oeil).

Ne vous fiez pas au résumé, ce roman n'est pas si simple ! Evidemment, il y a une alternance entre les séquences du scénario et les échanges des trois amis. Mais ajoutez à cela les interventions de l'auteur, des voix OFF mystérieuses, une touche d'irréalité, de nombreuses références cinématographiques, musicales et autres, et vous n'êtes alors plus capable de distinguer fiction et réalité. L'auteur aime jouer avec ses personnages, mais il n'épargne pas non plus le lecteur. Il n'y a qu'à lire les premières lignes du roman pour le comprendre : le décor est planté d'une manière très particulière. Et si vous trouvez le début original, alors attendez de lire la suite !

Comme je suis novice en cinéma, il y a probablement beaucoup de références à côté desquelles je suis passée. Il y a des moments où je me suis sentie un peu perdue. Mais j'ai aimé les effets de surprise du roman et l'ambiance particulière dans laquelle baignent Alena et Olivier durant leur escapade. Moi qui ne suis pas très films, j'aurais finalement aimé voir ce que ça donnerait à l'écran, avec de bons acteurs. J'ai également apprécié le style de l'auteur, je me laissais porter par les conversations (et digressions) des personnages.

Si vous avez envie de dépaysement littéraire, "Le Scénar" devrait répondre à vos attentes. Si vous avez un peu peur, n'hésitez pas à jeter un oeil, comme moi, au site présentant le roman : http://philippepratx.net/indexscenar.htm
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Je remercie l'auteur de m'avoir proposé son livre à la lecture. Ayant travaillé dans l'audiovisuel et étant très intéressé par les oeuvres qui mélangent les arts, je ne pouvais que répondre oui quand M. Pratx m'a demandé une critique.
Le préambule, la préface, l'introduction, le site dédié, sont très clairs dès le début : ce livre se veut une expérience qui ne laissera pas indifférent ses lectaires. Ce fut mon cas, et on est transporté à droite à gauche, à tel point que je ne sais toujours pas quoi en penser objectivement. En tout cas, j'ai été impressionné par l'équilibre fragile que l'auteur a réussi à atteindre entre les différents personnages, narrateur compris, et niveaux de narration.

En commençant ma lecture, j'ai envoyé à l'auteur une liste de films qui me faisaient penser à certains points abordés dans le roman. Après tout, les personnages et le narrateur ne cessent de le faire, eux ! Alors pourquoi pas moi ? Et j'ai eu comme réponse que le livre était prévu pour avoir plusieurs niveaux de lecture. Dommage pour moi, j'étais tellement pris dans le jeu de l'analyse d'oeuvre, comme les personnages d'ailleurs, que je n'ai eu sans doute qu'une lecture basée sur la différence entre réalité et fiction, entre fiction cinématographique et fiction littéraire, et sur l'entremêlement de l'auteur et du narrateur.
D'ailleurs, à un moment, l'auteur décide de provoquer un incident, il nous prévient d'avance, et le fait subir à ses personnages. Déjà, j'ai beaucoup aimé ce côté impulsif, un peu comme Mr Oizo qui commence Rubber par un long monologue sur "regarde, c'est moi le chef, je m'en fous un peu de ce que tu penses vu que tu restes malgré tous tes désirs, simple spectateur". En plus, je dois reconnaître que cette scène saugrenue arriva pile quand je commençais à décrocher.
Car mon "mais" le plus gros autour de ce roman serait sans doute qu'il y a beaucoup trop de débats entre chaque étape de lecture du scénario. Et en plus le narrateur s'en mêle régulièrement, ajoutant ses propres remarques ou partant clairement sur autre chose. A première vue, on pourrait croire à des cassures de rythme insupportables, mais je les trouve très bien maîtrisées. A part en deux ou trois endroits, elles venaient à propos ou comme pour offrir une transition en traveling. Mon "mais", du coup, si c'est maîtrisé, viendrait peut-être des propos tenus par les personnages autant du roman que du scénario... Pour être honnête, j'ai eu l'impression trop de fois de revivre les débats houleux et ô combien passionnés que j'ai pu avoir avec mes ami.e.s étudiant.e.s, artistes, etc. du coup, le problème serait-il que l'auteur a proposé des dialogues trop réalistes ? Sans doute. En tout cas c'est ce que reprochent au bout d'un moment les voix-off.

Je n'ai plus grand chose d'autre à dire de cohérent sans raconter en détail le livre et les films auxquels il m'a fait pensé. Je me contenterai donc de finir en disant que les lectaires de ce roman doivent se préparer mentalement pour ce voyage qui ne se fera pas sans risque. Il faut savoir parfois abandonner sa raison, et sa philologie, pour supporter de se faire trimballer entre les multiples niveaux de fiction de ce livre. A la fin, chacun de nous se reconnaîtra dans l'un des personnages du roman. A quel point ce livre va vous marquer, ou non, dépend aussi un peu de vous.
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Contactée par l'auteur j'ai accepté de lire le livre. Et en fait je ne l'ai pas lu enfin pas dans sa totalité. J'ai abandonné à peu près à 1/3 je pense. Un style d'écriture qui ne me correspond pas du tout. Je n'ai pas accroché.
L'écriture est trop « hâchée » à mon goût, je ne comprenais que difficilement les relations entre les personnages.
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Merci à de m'avoir envoyé un exemplaire de ce livre en échange d'une critique.

Si vous aimez la métafiction et les mises en abyme, vous serez servis. Encore plus si vous aimez aussi le cinéma. Car dans ce livre, il est non seulement souvent question de films, mais l'auteur s'amuse souvent à ‘briser le quatrième mur' (origine de l'expression dans le théâtre, quand les acteurs s'adressent aux spectateurs) - l'auteur s'adresse fréquemment au lecteur. Ou alors, il y a des voix off qui brisent ce quatrième mur en s'adressant au lecteur…

La structure
- Ensemble avec ceux qui l'ont trouvé, nous lisons un scénario d'un road-movie. Ce scénario contient des voix off, qui font des réflections sur l'histoire.
- Régulièrement, la lecture du scénario (et des voix off) est interrompue par les commentaires des étudiants en cinéma qui le lisent. Plus tard dans l'histoire, ces étudiants et les personnages du scénario, ces deux niveaux vont même s'entremêler, ce qui brisera un nouveau mur.
- Les commentaires des étudiants sont constamment interrompus par la voix de l'auteur du livre. Mais l'auteur s'adresse aussi directement au lecteur du livre… encore un quatrième mur brisé.
- Et même, coup de vrai théâtre…
- Ajoutez à cela que de temps en temps le lecteur est confronté au questionnement de l'égo, à la métafiction qu'il se construit lui-même, et on arrive à un ouvrage avec plein de mises en abyme et de quatrième murs, dont le mur final se trouve chez le lecteur lui-même.

Montage sublime
C'est bien là le grand plaisir de lire ce livre : on peut suivre tous ces changements de niveau sans le moindre problème, sans jamais perdre le fil d'aucun de ces niveaux. Philippe Pratx a très bien pu se mettre à la place du lecteur pour savoir à quel moment interrompre une scène, et comment. C'est très difficile à écrire et très bien réussi.

Le style, l'histoire
J'ai beaucoup aimé les moments où le scénario est commenté par un groupe d'étudiants en cinéma. Ce genre de discussion me semble typique pour les facultés de cinématographie ou sciences po, pleines de références au cinéma et de pourparlers sociopolitiques ou philosophiques. Elles sont vivantes, fraiches.

Par contre, j'ai trouvé l'histoire narrative du scénario un peu maigre, et bien qu'elle était régulièrement amusante, j'ai trouvé l'ambiance générale morose, voir trop lourde.

Je n'ai non plus pas aimé le style quand l'auteur faisait des commentaires. Il y a beaucoup de bifurcations qui n'apportent rien, ce qui est fatigant. Mais surtout, dès le début j'ai trouvé la voix de l'auteur arrogante, voir dure. L'auteur dit dans une interview que cette voix peut être agaçante (je le ressentais bien plus fort), mais que c'est fait exprès. Je ne vois pas l'intérêt de rendre une lecture désagréable pour le lecteur.
Évidemment, je ne suis que une seule lectrice. J'ai vu que la majorité des lecteurs n'avait pas ce problème avec la voix de l'auteur.
Dans la dernière partie du livre, cette voix de l'auteur devient d'ailleurs plus douce - c'était agréable à partir de là !

Finalement, Philippe Pratx aborde régulièrement le thème de l'égo, celui du lecteur donc aussi, le mur final à briser. Il en parle toujours de façon brève (il est en effet difficile d'en parler). J'ai apprécié qu'il aborde ce thème, qu'il ait inclu ce "quatrième mur" final, paroi transparente (mais qui rend aveugle) entre le monde de l'égo et une autre façon de vivre où l'on peut se déployer pleinement. Car j'estime que c'est bien là que réside la vraie révolution, et non dans des révolutions politiques comme p. ex. la révolution permanente des communistes.

Conclusion
L'histoire même m'a moins intéressée, et l'ambiance générale du livre ne m'a pas toujours trop plu non plus. Mais nous avons là une très belle expérience d'écriture / de lecture compliquée, avec un montage et une dynamique parfaits, qui vaut la peine d'être lue par des amateurs de métafiction.
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Pour commencer, un grand merci à l'auteur de m'avoir gracieusement offert son roman !

Le Scenar est un roman "pas très sérieux" nous dit l'auteur, Philippe Pratx. C'est surtout un roman qui déroute le lecteur d'une histoire traditionnelle. Il l'oblige à une gymnastique littéraire pour extraire du roman une notion bouleversée du fictionnel et du réel. Après tout, le roman qui nous raconte une histoire n'est jamais qu'une fiction !

RÉSUMÉ

Léo et Théo sont jumeaux. Un jour, ils découvrent un scénario de film sur une clé USB oubliée dans une salle informatique de leur université. Les deux garçons, subjugués par le scénario, le font lire à Lola, une amie à eux, réalisatrice pour le cinéma.

Les trois amis décident d'essayer de découvrir l'identité de l'auteur grâce à quelques indices qu'ils trouveraient dans le scénario. Lola lit donc à voix haute l'histoire d'Alena et d'Olivier, en road trip dans un vélorex (véhicule similaire à une voiture... à trois roues !).

Cette lecture réveille de nombreux questionnements dans l'imaginaire des personnages. Ils se prennent au jeu de cette lecture déroutante et semblent "absorbés" par le scénario ? Ou serait-ce le scénario qui absorbe leur réalité ? L'auteur lui-même joue de notre tendance à rationnaliser les histoires que nous lisons.


TROIS STRATES SUCCESSIVES QUI SE MÉLANGENT
Ce roman se lit à condition de démêler les trois strates de la narration. La première concerne les personnages centraux : Léo, Théo et surtout Lola. Ce sont eux les sujets de "l'histoire". Ils subissent l'action et existent sous la plume du narrateur-auteur.

La seconde strate est celle du scénario, elle est imbriquée dans la précédente. Aucun personnage n'est acteur de l'écriture de ce scénario. L'auteur du scénario que va lire les trois personnages est un autre personnage que le narrateur du roman. Les personnages découvrent alors une fiction sans savoir qu'ils sont eux-mêmes imaginés.

La dernière strate, la plus facilement accessible mais aussi celle qui brise l'aspect réel de l'histoire est celle du narrateur-auteur. Il est la personnification du regard omniscient (qui connaît tout des personnages et ce qui se passera par la suite). Il agit comme la voix off de certains films, celle qui donne des indications sur l'action et qui devient un véritable personnage. Bien qu'ici, on puisse l'assimiler à Philippe Pratx directement, je pense qu'on peut tout de même percevoir le narrateur-auteur comme un personnage à part entière, qui serait narrateur et auteur.

Au fur et à mesure, les deux premières strates se mélangent pour n'en donner plus qu'une, avant de se séparer à nouveau, sous le pouvoir du narrateur-auteur, qui, lui, reste maître du jeu.


EST-IL POSSIBLE DE DÉFINIR LE SCENAR ?
J'aurais tendance à dire que oui, on peut toujours classer les romans dans des cases. Mais ce serait à mon avis contre la volonté de l'auteur. Les genres se mêlent et ce sont les personnages eux-mêmes qui le remarqueront. le scénario, "Vélorex", est lui-même un composé de fantastique, de politique, de road movie. Il contient aussi des codes du film d'humour et du thriller glaçant. Tout est donc possible lorsqu'on ouvre les pages de ce roman.

La volonté de poser des étiquettes sur ce que nous lisons et sur tout ce que nous vivons en général est abolie dans ce roman. Philippe Pratx nous libère des conventions en jouant avec ses personnages. Ils ne sont plus les personnages au caractère réel d'une histoire mais des instruments sous la plume d'un auteur... Qui prennent tout de même parfois le contrôle.


DÉCONSTRUIRE LE RÉEL DANS LE FICTIONNEL
Ce livre n'est pas très sérieux. Je m'y propose surtout de m'amuser à évoquer certains rapports, certaines relations. Entre la réalité et la fiction. Ou la fiction et la réalité. Je ne sais pas si l'ordre des mots est important. le rapport des gens à la réalité. Des gens à la fiction. Et le rapport des gens au rapport entre la réalité et la fiction. Les gens… les personnages du roman, le narrateur, l'auteur, les lecteurs aussi, sans aucun doute. Vous. Moi.
Nous avons tendance à transposer dans notre réalité nos lectures et cela parfois à tort. Pour nous corriger de cette habitude, nous devrions lire le Scenar. Philippe Pratx ne nous raconte pas une histoire comme on pourrait s'y attendre. Il joue de notre faculté à transposer la fiction au réel (ce qui explique qu'on puisse pleurer ou rire devant un film sans que cela n'ait d'impact à long terme dans notre vie) pour nous désarmer face à ses personnages.

Définitivement, ce roman nous fait revoir notre sens de la perception, il implique que le lecteur soit acteur de sa lecture. Il doit parvenir à oublier le masque du réel, imposé par sa conscience, pour se rappeler que la littérature et l'art en général reste de la fiction. Il oblige à se rappeler que même les mouvements comme le réalisme et la littérature engagée sont avant tout des fictions. Tout comme parler de ses "mémoires" ou les écrire n'est jamais totalement une réalité. Dès qu'on raconte, on entre dans la fiction. Ainsi, si vous entrez trop dans le jeu de la réalité, le narrateur vous sortira de cette manie en déséquilibrant les genres du scénario comme du roman. Ne soyez pas perdus : ayez en tête que tout est fiction.


EN CONCLUSION,
Cette lecture ne doit pas vous laisser de marbre. Elle peut vous rendre perplexe mais la littérature sert aussi à remettre en question ses propres habitudes de lecture et de perception. Car c'est bien une question de perception et de réception qui se pose lorsqu'on réfléchit à la place du réel dans un environnement fictionnel (ici le roman). Il n'est peut-être pas "très sérieux" dans le sens où il n'est pas engagé ou ne se fait pas maître suprême de littérature, mais il a son rôle à jouer pour nous rééduquer à voir ce qui est vrai de ce qui est faux. Qui plus est, ce livre pourra aussi séduire les cinéphiles avec ses nombreuses références.
Lien : https://culturelivresque.fr/..
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Je tiens d'abord à remercier l'auteur Philippe Pratx de m'avoir proposé de lire son roman.

Je pense sincèrement que je ne suis pas le public cible de ce livre.

Dès le départ, j'ai été déstabilisée par le système narratif qui est fait de tel sorte que je ne me suis attachée ni aux personnages ni à l'histoire en elle-même.

L'auteur m'avait prévenu que la 4ème de couverture n'était pas représentative mais je n'ai pas pour habitude de lire les premières pages d'un livre pour me décider.

Ce que je recherche dans une lecture, c'est l'évasion, le lâcher prise et ici, je n'ai fait que me poser des questions. Impossible pour moi de comprendre le sens de cette histoire.

Je ne sais toujours pas quelle est la conclusion ni les problématiques que le roman soulève.

Plus qu'une ouverture d'esprit, ce livre demande d'après moi, un lecteur avisé qui à une culture cinématographique. Je suis persuadée d'être passée à côté des références dissimulées tout au long du récit.
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Une littérature en trompe-l'oeil. Une oeuvre à la forme inclassable. Un exercice de style maquillé en roman. Un texte expérimental empruntant à tous les arts. Doit-on vraiment faire entrer le scénar dans une case ? Non. Et l'auteur nous en dissuade dès les premières lignes. Il place son roman sous le signe de la légèreté. de ton, surtout, car le(s) sujet(s) abordé(s) ne le sont pas tant que ça, passé un premier niveau de lecture. Difficile de proposer une critique approfondie sans trop en dévoiler. Difficile aussi de mettre en mots le texte d'un auteur qui aime guider son lecteur dans des impasses pour mieux lui indiquer les nombreuses portes dérobées qui nous ballottent d'une scène (ou d'un tableau) à l'autre pour notre plus grande joie. Pas de place à l'ennui, le montage est trop astucieux pour cela. Il faut beaucoup d'érudition et de maîtrise stylistique pour proposer un texte si labyrinthique mais qui n'oublie jamais son lecteur, bien au contraire puisqu'il semble se construire en situation avec lui, proposant bien plus qu'une simple place de spectateur. C'est un bien beau pacte avec le lecteur qui est proposé dès les premières pages et l'auteur tient haut la main toutes ses promesses. Je ne peux que vous inviter à lire le scénar qui ne laissera personne indifférent, qui en déroutera plus d'un mais qui, quoi qu'il arrive, provoquera des émotions fortes et c'est bien là l'essentiel lorsque l'on se plonge dans une lecture.
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Philippe Pratx m'a proposé de m'adresser le texte de son roman en PDF. L'ayant interrogé pour savoir dans quelle catégorie son livre se classait il m'a répondu :
"Il s'agit de littérature. Mais comme je déteste les étiquettes, il s'agit en même temps d'un scénario (comme son titre le laisse entendre)... A la croisée du road movie, du politique, du fantastique..."

L'ouvrage ne faisant que 199 pages je me suis lancée dans sa lecture par un après-midi plutôt gris et pluvieux.

Les principaux protagonistes de l'histoire réelle sont Lola, Leo, Theo et le chat Emo. Les deux garçons proposent à Léa la lecture d'un scénario qu'ils ont trouvé sur une clé USB. Les protagonistes du scénario sont Elena, une tchèque et Olivier, un français-occitan ! Personnage également important et titre du roman, le Velorex. D' autres personnages vont s'ajouter au casting de cette double histoire, y compris sous forme d'hologramme.

Mon avis personnel sur cette histoire : Si j'ai beaucoup aimé environ trois quart du livre, j'ai totalement décroché au dernier quart : Par manque d'intérêt ? par largage pour changement de ton ?

Mais revenons à ce qui m'a intéressée : le côté déjanté de l'histoire, l'humour dans les dialogues, la mise en abîme entre les étudiants, le scenario et les interventions de l'auteur, les différentes scènes particulièrement celle dans la salle informatique.

Les références cinématographiques ne m'ont pas trop perdue contrairement aux références musicales qui m'étaient totalement inconnues.

Pour conclure et après avoir lu les quatre critiques précédentes je me pose la question suivante : suis-je passée à côté de l'ouvrage ?
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Les jumeaux Théo et Léo ont trouvé une clé USB non identifiée, oubliée sur un PC. Elle contient un dossier appelé « scenar » dont les personnages principaux, Alena et Olivier, participent à un road-movie fantasmagorique à bord d'un Velorex. Traversant diverses contrées en Tchéquie, en Hongrie, en Slovénie et en Italie (Venise), leur périple les entraînera dans des aventures extraordinaires, mêlant Léon Trotski à Erzébet Bathory, la politique à la légende, la musique au cinéma, le passé au présent, le rêve au réel. le chat Emo en permanence à ses côtés, Lola découvre avec les jumeaux le texte du scenar et le commente en voix off. En fin de roman, certains personnages du scenar vont se métamorphoser pour prendre forme humaine et surgir hors de la couverture plastique…

Philippe Pratx possède un immense talent d'écrivain. Utilisant un style littéraire recherché dans la mise en scène de son récit et s'appuyant sur de nombreuses références culturelles, il possède le don de mélanger les genres et de nous faire assister, en direct, à un film en partie d'animation et en partie fantastique. Doté d'une imagination débordante, il réussit la performance narrative de composer avec la fiction pour lui faire prendre le pas sur la réalité et la dépasser au point de nous faire perdre pied... L'irréel transcende alors le réel, transformant les lecteurs en spectateurs et les personnages de légende en acteurs de premier plan. Une écriture originale pour un Scénar bluffant !
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Théo et Léo ont trouvé un scénario sur une clé USB oubliée. Vous savez ce que c'est, ils ont trouvé la clé abandonnée sur un ordi, alors ils ont regardé pour voir si son ou sa propriétaire n'avait pas laissé ses coordonnées dedans, mais il n'y avait que le scénar, non signé. Ils ont laissé la clé, après avoir imprimé l'ouvrage, mus par la curiosité et bien décidés à percer ce mystère. Qui mieux que Lola, leur amie étudiante en cinéma, pourrait les accompagner dans leur enquête ?
Toutefois Théo, Léo et Lola ne devraient peut-être pas prendre leurs aises, car qui dit qu'ils sont les personnages principaux ? Ceux du scénar, Olivier — pétri de rêves communistes mais aussi de fierté identitaire — et Alena — distante et néanmoins bouillonnante de sensations, de sentiments, de pensées qu'elle ne parvient pas toujours à exprimer — ainsi que tous ceux qui gravitent autour d'eux ont une nette tendance à voler la vedette à ces personnages du roman un peu plats cherchant à les analyser, en quête du moindre indice. Et puis il y a cet agaçant narrateur qui semble vouloir nous embrouiller sans cesse avec des réflexions plus ou moins creuses et digressives. le narrateur, c'est un peu toutes ces personnes qui croient opportun de vous tirer de votre lecture. Parce que c'est connu, un lecteur est en attente que la vie le rappelle. Ou le plus souvent en attente qu'on l'ennuie avec des palabres qu'on croit plus intéressantes que n'importe quel livre… Et il palabre ce narrateur, c'est sûr, mais qui est-il en fait ? Est-il l'auteur ? du livre ou du scénario ? Est-il vraiment omniscient, voire omnipotent, ou juste un personnage mégalomane ? Cache-t-il des vérités sous des couches et des couches de mots qui parfois captent votre attention pour mieux vous engourdir l'esprit trois paragraphes plus loin ? Et n'oublions pas — même si ce serait difficile — le scénar lui-même, personnage à part entière. Un scènar qui ne semble pas vouloir choisir son genre, qui intrigue, qui accroche, plus que l'histoire qui se tisse autour de sa découverte.
J'ai aimé le mystère nimbant le scénario, cette mise en abyme permanente et ces strates, ces personnages difficiles à cerner. J'aime qu'on m'égare. Cependant, la narration, avec ces digressions permanentes, qui ne m'ont pas toujours semblé naturelles, n'a eu de cesse de me repousser hors de l'histoire. S'emmêlent des considérations sur l'écriture, sur la vie, sur le cinéma, sur la psyché humaine, la musique et tant d'autres sujets, que l'on trouve soit intéressantes, soit pontifiantes ou déplacées selon l'humeur et le stade de la lecture. L'auteur se moque de nous, ce qui est plutôt une bonne chose, mais la finalité de tout cela reste absconse.
Je pense être une lectrice attentive, et pondérée, peu encline à absorber et ressentir sans avoir intellectualisé d'abord. Notez que ce n'est pas forcément une bonne chose et que j'en suis consciente. Les récits à tiroirs ne me perturbent pas, les digressions non plus. En fait, plus on cherche à m'égarer, plus je tends à regarder autour de moi pour trouver les contours de l'illusion et sortir du cadre afin de mieux observer le tableau. Mais là, j'avoue qu'à un moment, j'ai juste laissé glisser parce que je n'en pouvais plus des monologues du narrateur. Je n'y ai pas trouvé de sens, mais après tout on n'a jamais dit qu'il devait y en avoir un, même si on voudrait nous le faire croire.
Le scénar lui-même, qui tourne et vire sans cesse, comme s'il cherchait à définir sa propre nature au fil du voyage, un peu comme nous au fil de la vie en fait, m'a offert la partie la plus plaisante de la promenade. Pour moi, il avait surtout la saveur des nouvelles de Fantastique que j'ai toujours affectionnées et il l'a gardé jusqu'à la fin. Les multiples interruptions n'ont jamais vraiment réussi à m'en détourner. À côté de ça Lola, les jumeaux et tous les personnages qui gravitaient autour avaient la pâleur de didascalies plutôt que l'épaisseur d'une histoire secondaire.
Ce qui est signifiant, ce qui ne l'est pas, les digressions diverses, les coïncidences, grossières ou subtiles, et les mcguffins, tout se mélange et ce n'est pas important au final. Ce roman est un récit à niveaux plus qu'à tiroirs, différents niveaux de lecture, qu'on veuille ou non les explorer. On l'aime, ou pas, et je l'ai aimé, même si je ne l'ai pas toujours compris. À vous de voir si vous trouverez votre chemin dans ce labyrinthe.
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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