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3,43

sur 45 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
• « L̲e̲ s̲c̲én̲a̲r̲ » d̲e̲ P̲h̲i̲l̲i̲p̲p̲e̲ P̲r̲a̲t̲x̲, p̲u̲b̲l̲i̲é a̲u̲x̲ E̲d̲i̲t̲i̲o̲n̲s̲ L̲'H̲a̲r̲m̲a̲t̲t̲a̲n̲.

• Ce roman m'a été envoyé par son auteur dans sa version numérique il y a quelques mois et j'ai enfin pu trouver le temps de m'atteler à sa lecture. Merci à Philippe Pratx pour l'envoi de ce roman qui est vraiment atypique.

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• Ce roman est très.. particulier. Une sorte d'O.L.N.I. (Objet Littéraire Non Identifié) qui m'a fait passer par beaucoup de sentiments, allant parfois d'un extrême à l'autre. Mon ressenti final est assez étrange, ne sachant plus vraiment quoi penser de tout cela, tant j'ai pu me perdre dans cette histoire abracadabrantesque. Ne le voyez pas péjorativement, ce n'est pas dans ce sens que j'amène mes propos. Quand je dis perdu, oui parfois cela concerne l'histoire, car elle est très touffue et développée d'une manière moins conventionnelle que ce à quoi je suis habitué à lire, mais c'est aussi pour son changement assez brutal de genre..

• Beaucoup de genres littéraires sont utilisés dans ce récit étrange, et le mélange couplé à une narration encore moins commune est assez détonant ! On passe d'un léger roman portant sur la recherche de l'auteur d'un scénario orphelin par le road-movie, l'aventure, le surnaturel, l'horreur.. Les différentes étapes de ce roman sont vraiment nombreuses, sa part presque dans tous les sens et par moments oui, il faut s'arrêter pour souffler et reprendre la lecture. Je vais être totalement transparent avec vous, je n'ai pas tout saisi. Parfois, par un manque de culture évident concernant certains passages, parfois par fatigue, car c'est une année assez chargée pour le petit bonhomme que je suis, mais aussi parce que le nombre de tergiversations de l'auteur sont régulières et casse le rythme.

• J'ai apprécié toutes les nouvelles références culturelles que j'ai pu ajouter à mon disque dur humain, que cela passe par les références cinématographiques, musicales, historiques.. J'ai écouté chaque musique évoquée dans les lignes de ce livre pendant la lecture, pas forcément mon style d'ailleurs, mais j'aime assez l'idée d'utiliser des musiques moins connues de cette manière.

• le dernier quart de l'histoire m'a totalement laissé en bord de route, avec un velorex inanimé et dans un environnement des plus sombre. J'attendais autre chose du roman, une véritable aventure en velorex avec de nombreuses découvertes sur le passé charmant de ces véhicules et le déroulée d'une course incroyable dans un circuit enchanteur, et ses débuts semblait partir dans la direction attendue. J'ai été déçu du nouveau départ aventureux de nos amoureux et de l'aspect trop surnaturel de la fin. Aucun regret d'avoir lu ce livre cependant, car comme je le disais au départ, c'est un véritable O.L.N.I, et ça pour ma culture personnelle, c'est très enrichissant et je ne peux que remercier son auteur.

[𝐋𝐚 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧]

• Une lecture des plus troublantes, pour ses nombreux chamboulements et ses narrateurs intrusifs, qui m'aura amené là où je ne l'attendais pas du tout. Je m'attendais à autre chose et forcément, j'aurais voulu que l'aventure continue avec mes attentes, mais ce n'est pas grave, j'aurais au moins découvert un auteur atypique. Merci Philippe (je me permets de t'appeler par ton prénom, tu m'as tellement parlé durant la lecture de ton roman que je pense qu'on se connaît maintenant !) pour le partage de ton livre, je te souhaite une carrière prospère !

L̲a̲ r̲év̲i̲s̲i̲o̲n̲ e̲s̲t̲ e̲n̲t̲i̲èr̲e̲m̲e̲n̲t̲ f̲a̲ît̲e̲s̲, c̲'e̲s̲t̲ l̲e̲ m̲o̲m̲e̲n̲t̲ d̲e̲ r̲e̲p̲a̲r̲t̲i̲r̲. J̲e̲ f̲e̲r̲m̲e̲ l̲e̲ c̲a̲p̲o̲t̲, j̲e̲ j̲e̲t̲t̲e̲ u̲n̲ oei̲l̲ à m̲a̲ c̲a̲r̲t̲e̲ e̲t̲ j̲e̲ r̲e̲p̲a̲r̲s̲ a̲v̲e̲c̲ m̲o̲n̲ v̲e̲l̲o̲r̲e̲x̲ v̲e̲r̲s̲ d̲'a̲u̲t̲r̲e̲s̲ h̲o̲r̲i̲z̲o̲n̲s̲, e̲n̲ e̲s̲p̲ér̲a̲n̲t̲ q̲u̲e̲ l̲e̲ s̲a̲d̲i̲s̲m̲e̲ d̲e̲ l̲'a̲u̲t̲e̲u̲r̲ n̲e̲ m̲e̲ f̲r̲a̲p̲p̲e̲ p̲a̲s̲.. O̲h̲ m̲*r̲d̲e̲ s̲'i̲l̲ e̲s̲t̲ e̲n̲ t̲r̲a̲i̲n̲ d̲e̲ m̲e̲ l̲i̲r̲e̲, j̲e̲ s̲e̲n̲s̲ q̲u̲'u̲n̲ m̲u̲r̲ d̲e̲ b̲r̲i̲q̲u̲e̲s̲ v̲a̲ m̲'e̲n̲t̲o̲u̲r̲e̲r̲ e̲t̲ m̲e̲ c̲o̲i̲n̲c̲e̲r̲ a̲v̲e̲c̲ d̲e̲s̲ t̲o̲r̲t̲u̲r̲e̲s̲ q̲u̲e̲ j̲e̲ n̲'o̲s̲e̲ i̲m̲a̲g̲i̲n̲e̲r̲.. O̲u̲p̲s̲.
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Léo et Théo, deux jumeaux étudiants, ont trouvé une clé USB oubliée sur un ordinateur de la salle informatique de leur faculté. Celle-ci contient le manuscrit d'un scénario qu'ils s'empressent d'imprimer et de présenter à leur amie Lola, réalisatrice en herbe elle-même. Tous trois se retrouvent dans un parc public où Lola en commence une lecture à haute voix. le titre du texte « Scénar » les intrigue tout comme le dernier mot, « Cali ». S'agit-il du nom de l'auteur ? de sa ville de résidence ou de celle où il a écrit ce script ? Est-ce Cali en Colombie ? Ou l'abréviation de Californie ? Quant au titre du projet de film « Velorex », il renvoie au nom d'un bizarre tricycle à moteur plus que rudimentaire fabriqué en Tchécoslovaquie dans les années 50 et 60 avec un habitacle rustique, mais décapotable et un petit moteur de deux roues. Cette lecture va se poursuivre en divers lieux dont la salle informatique du départ non sans moult commentaires des jumeaux et de quelques autres usagers des lieux…
On ne peut pas vraiment parler de « roman » au sens classique du terme à propos de l'ouvrage de Philippe Pratx, mais plutôt d'une narration un peu narcissique, l'auteur se plaçant finalement comme personnage principal nous gratifiant de nombre de commentaires sur un peu tout et n'importe quoi, et de digressions diverses et variées qui ralentissent le rythme d'une histoire qui n'en est pas vraiment une. Il s'agirait plutôt de la mise en abyme du scénario d'un film style road-movie à travers l'Europe. Dommage qu'il ne s'y passe pas grand-chose en dehors de la promenade estivale de deux amoureux, Alena et Olivier, qui roulent dans leur antiquité encore plus laide qu'une Trabant, campent, pique-niquent, visitent quelques villes dont Venise. de simples touristes dont la seule originalité reste leur véhicule. Faiblesse de l'intrigue, manque de consistance des personnages, style décousu, explicatif et complaisant. Certains pourront vite sentir l'ennui monter. Pourtant, quelques développements sur le communisme, idéal rêvé mais jamais atteint, sur la condition humaine, ou sur le rôle du narrateur peuvent parfois raviver l'intérêt. Dommage que l'auteur se soit en plus lancé dans un essai aussi raté qu'inutile d'écriture inclusive et n'ait développé ni sur la révolte des gilets jaunes ni sur la crise sanitaire, toutes deux à peine évoquées sur la fin. On se demande d'ailleurs pourquoi celle-ci est si dramatique. (Tous mes remerciements à l'auteur qui m'a fait parvenir son ouvrage en échange de cette critique.)
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Tout d'abord, je tiens à remercier l'auteur, Philippe Pratx, de m'avoir proposé la lecture de son livre, au format pdf. J'ai ainsi pu découvrir une partie de l'univers de l'auteur, ainsi qu'un nouvel écrivain.


Dans cet oeuvre et comme son titre le dévoile, l'auteur nous raconte une histoire tournant autour d'un scénario trouvé dans une salle de classe. Les personnes ayant trouvées le scénario se mettent à le lire. Et toute une épopée se met en place. Au bout d'un moment, on se demande ce qu'on lit nous même, tellement l'histoire et le scénar se mélange, ne font qu'un pour se diviser de nouveau. Et je dois avouer que cette lecture me laisse perplexe. Je me suis laissé embarqué par l'histoire, je me suis pris au jeu et j'ai aimé ce voyage en vélorex, ce voyage fait de digressions, de questionnements. Mais en même temps, je me suis perdu à certains moments. Peut-être de trop longues digressions justement ? de trop long questionnements, qui m'ont fait sortir de l'histoire ? Beaucoup de références musicales et cinématographiques que je n'ai pas ? Je ne sais pas trop, mais le fait est que ma lecture en a été affectée. Je suis clairement sorti de ma zone de confort et mes repères ont été chamboulés. C'est un style d'écriture que je ne saurais qualifier. Philippe Pratx a vraiment un style à lui, qui ne peut être comparé. Alors voilà, je ne tranche pas ; je recommande cette lecture, que tout le monde puisse se faire son propre avis sur ce livre. Pour ma part, je reste mitigé. C'est rare que je ressorte avec un tel sentiment d'une lecture, mais je crois que cela me va.
En tout cas, je ne manquerai pas de me pencher sur les autres parutions de l'auteur !
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Merci à de m'avoir envoyé un exemplaire de ce livre en échange d'une critique.

Si vous aimez la métafiction et les mises en abyme, vous serez servis. Encore plus si vous aimez aussi le cinéma. Car dans ce livre, il est non seulement souvent question de films, mais l'auteur s'amuse souvent à ‘briser le quatrième mur' (origine de l'expression dans le théâtre, quand les acteurs s'adressent aux spectateurs) - l'auteur s'adresse fréquemment au lecteur. Ou alors, il y a des voix off qui brisent ce quatrième mur en s'adressant au lecteur…

La structure
- Ensemble avec ceux qui l'ont trouvé, nous lisons un scénario d'un road-movie. Ce scénario contient des voix off, qui font des réflections sur l'histoire.
- Régulièrement, la lecture du scénario (et des voix off) est interrompue par les commentaires des étudiants en cinéma qui le lisent. Plus tard dans l'histoire, ces étudiants et les personnages du scénario, ces deux niveaux vont même s'entremêler, ce qui brisera un nouveau mur.
- Les commentaires des étudiants sont constamment interrompus par la voix de l'auteur du livre. Mais l'auteur s'adresse aussi directement au lecteur du livre… encore un quatrième mur brisé.
- Et même, coup de vrai théâtre…
- Ajoutez à cela que de temps en temps le lecteur est confronté au questionnement de l'égo, à la métafiction qu'il se construit lui-même, et on arrive à un ouvrage avec plein de mises en abyme et de quatrième murs, dont le mur final se trouve chez le lecteur lui-même.

Montage sublime
C'est bien là le grand plaisir de lire ce livre : on peut suivre tous ces changements de niveau sans le moindre problème, sans jamais perdre le fil d'aucun de ces niveaux. Philippe Pratx a très bien pu se mettre à la place du lecteur pour savoir à quel moment interrompre une scène, et comment. C'est très difficile à écrire et très bien réussi.

Le style, l'histoire
J'ai beaucoup aimé les moments où le scénario est commenté par un groupe d'étudiants en cinéma. Ce genre de discussion me semble typique pour les facultés de cinématographie ou sciences po, pleines de références au cinéma et de pourparlers sociopolitiques ou philosophiques. Elles sont vivantes, fraiches.

Par contre, j'ai trouvé l'histoire narrative du scénario un peu maigre, et bien qu'elle était régulièrement amusante, j'ai trouvé l'ambiance générale morose, voir trop lourde.

Je n'ai non plus pas aimé le style quand l'auteur faisait des commentaires. Il y a beaucoup de bifurcations qui n'apportent rien, ce qui est fatigant. Mais surtout, dès le début j'ai trouvé la voix de l'auteur arrogante, voir dure. L'auteur dit dans une interview que cette voix peut être agaçante (je le ressentais bien plus fort), mais que c'est fait exprès. Je ne vois pas l'intérêt de rendre une lecture désagréable pour le lecteur.
Évidemment, je ne suis que une seule lectrice. J'ai vu que la majorité des lecteurs n'avait pas ce problème avec la voix de l'auteur.
Dans la dernière partie du livre, cette voix de l'auteur devient d'ailleurs plus douce - c'était agréable à partir de là !

Finalement, Philippe Pratx aborde régulièrement le thème de l'égo, celui du lecteur donc aussi, le mur final à briser. Il en parle toujours de façon brève (il est en effet difficile d'en parler). J'ai apprécié qu'il aborde ce thème, qu'il ait inclu ce "quatrième mur" final, paroi transparente (mais qui rend aveugle) entre le monde de l'égo et une autre façon de vivre où l'on peut se déployer pleinement. Car j'estime que c'est bien là que réside la vraie révolution, et non dans des révolutions politiques comme p. ex. la révolution permanente des communistes.

Conclusion
L'histoire même m'a moins intéressée, et l'ambiance générale du livre ne m'a pas toujours trop plu non plus. Mais nous avons là une très belle expérience d'écriture / de lecture compliquée, avec un montage et une dynamique parfaits, qui vaut la peine d'être lue par des amateurs de métafiction.
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Philippe Pratx m'a proposé de m'adresser le texte de son roman en PDF. L'ayant interrogé pour savoir dans quelle catégorie son livre se classait il m'a répondu :
"Il s'agit de littérature. Mais comme je déteste les étiquettes, il s'agit en même temps d'un scénario (comme son titre le laisse entendre)... A la croisée du road movie, du politique, du fantastique..."

L'ouvrage ne faisant que 199 pages je me suis lancée dans sa lecture par un après-midi plutôt gris et pluvieux.

Les principaux protagonistes de l'histoire réelle sont Lola, Leo, Theo et le chat Emo. Les deux garçons proposent à Léa la lecture d'un scénario qu'ils ont trouvé sur une clé USB. Les protagonistes du scénario sont Elena, une tchèque et Olivier, un français-occitan ! Personnage également important et titre du roman, le Velorex. D' autres personnages vont s'ajouter au casting de cette double histoire, y compris sous forme d'hologramme.

Mon avis personnel sur cette histoire : Si j'ai beaucoup aimé environ trois quart du livre, j'ai totalement décroché au dernier quart : Par manque d'intérêt ? par largage pour changement de ton ?

Mais revenons à ce qui m'a intéressée : le côté déjanté de l'histoire, l'humour dans les dialogues, la mise en abîme entre les étudiants, le scenario et les interventions de l'auteur, les différentes scènes particulièrement celle dans la salle informatique.

Les références cinématographiques ne m'ont pas trop perdue contrairement aux références musicales qui m'étaient totalement inconnues.

Pour conclure et après avoir lu les quatre critiques précédentes je me pose la question suivante : suis-je passée à côté de l'ouvrage ?
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Tout d'abord, je remercie l'auteur de m'avoir proposé son oeuvre originale à la lecture.
J'ai bien retrouvé les digressions à la Jacques le Fataliste et Tristram Shandy comme annoncé dans la présentation lue sur le site de l'auteur, ainsi que la passion du cinéma dans les commentaires des personnages sur le scénario qu'ils ont trouvé.
Sur ce point, deux choses : concernant le scénario lui-même, j'avoue que je n'ai pas vraiment accroché, j'ai eu du mal à suivre les humeurs et certains choix d'itinéraire des deux personnages principaux, les autres personnages ou événements rencontrés m'ont paru souvent juxtaposés les uns aux autres sans lien entre eux, j'ai eu du mal à voir la cohérence même si dans l'absolu, je crois avoir compris pourquoi l'auteur les avait mis là - pour évoquer la situation économique et sociale mondiale, pour évoquer le communisme et le capitalisme plus spécifiquement, pour faire des clins d'oeil aux cinéphiles, etc. Cependant, j'ai souvent trouvé intéressants les commentaires des personnages sur le scénario car ils cherchent à comprendre l'histoire et les rapports entre les personnages ou la tonalité de la scène, ils se demandent comment la filmer pour quels effets. Cela permet à la fois de prendre de la distance avec le contenu (par exemple de sourire des envolées politiques partisanes - on s'engage sans s'engager), et en même temps de lui donner du sens (avec ces réflexions sur le pourquoi / comment, j'ai mieux compris l'intérêt de certaines scènes ou détails et donc mieux apprécié le scénario).
La réflexion sur réalité/fiction m'a intéressée mais va trop loin pour moi sur le plan des choix narratifs / scénaristiques, j'ai trouvé l'introduction de certaines étapes cruciales trop brutales, sans signe avant-coureur (mais possible que je ne les aie pas vus), ce qui m'a désarçonnée sans que je puisse remonter en selle parce que je n'ai pas adhéré aux choix faits, trouvant cela trop extrapôlé.

Beaucoup de choses, donc, dans cette oeuvre, mais trop disparates à mon goût, ce qui a fait que je suis restée en grande partie extérieure.
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Je remercie Philippe Pratx pour l'envoi de son roman qui n'était pas prévu au programme et qui m'a permis de découvrir cet auteur.

Théo et Léo découvrent une clé usb rouge abandonnée sur un ordinateur de la salle informatique. Dedans un scénario. Écrit par qui ? mystère. Mais leur curiosité est piquée et ils confient le scénario à Lola, une amie étudiante en cinéma et jeune réalisatrice. Et pour essayer d'en savoir plus sur l'auteur.e, ils vont se lancer dans la lecture du scénar...
Le scénar est un roman atypique qui sans doute ne plaira pas à tout le monde mais qui possède une véritable identité. Il alterne les moments du « réel » avec Lola, Théo et Léo, sans oublier Emo, le chat, et les moments du scénar avec Alena et Olivier en road-trip dans l'Europe de l'Est - où l'on croisera quelques figures locales - à bord d'un velorex... un velorex qui n'est ni un vélo, un dinosaure mais un véhicule à trois roues d'un autre temps.
Pour lire et apprécier le scénar, il faudra lâcher prise et se laisser porter, embarquer dans cette drôle d'aventure parallèle. Personnellement, j'ai totalement réussi à embarquer à bord du velorex en compagnie d'Alena et Olivier, parcourir ces routes d'Europe alors que je suis coincée dans mon kilomètre de confinement m'a fait plaisir et du bien aussi !
J'ai toutefois eu plus de mal à suivre les interrogations et digressions des amateurs du scénar... parfois trop longs, parfois déconnectés du reste où l'auteur interpelle le lecteur (je n'aime pas trop ce procédé qui me met à distance de l'histoire) ces passages m'ont moins plu et j'avais hâte de retourner au road-trip. J'aurais aimé d'ailleurs qu'il se poursuive, en savoir plus, accompagner Alena et Olivier, encore, sur d'autres routes, d'autres chemins.
Le scénar est une lecture que j'ai globalement appréciée, on y ressent tout l'amour de l'auteur pour le cinéma, j'ai apprécié y retrouver certaines références et je salue l'originalité du roman.
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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"Mais franchement, celui qui a écrit ça...
— Ou celle...
— Ou celle, d'accord... Non mais quel bin's !"

Ou quand les personnages m'ôtent les mots de la bouche !

Alors voilà, ça commence plutôt paisiblement, sur le banc d'un parc "Vert. Métal et lattes de bois, vous voyez le genre" avec trois amis, Théo, Léo et Lola. Dans la salle informatique 230 de leur fac, les jumeaux Théo et Léo ont trouvé une clef USB qui contient un scenar anonyme : Velorex. Ils ont contacté Lola, une amie jeune réalisatrice, pour le lui donner à lire et recueillir son avis.

Me voilà donc embarquée à leur côté dans la lecture de ce scenar (sans accent s'il vous plaît !) : un road-movie en Velorex, curieux véhicule à mi-chemin entre la voiture et le vélo, construit dans les années 1950 dans ce qui était encore la Tchécoslovaquie. Je fais la connaissance des personnages principaux, Alena, jeune professeure tchèque et Olivier venu d'Occitanie, et pars avec eux sillonner les routes, de Prague à Ljubljana, à Venise et j'en passe, ayant assez vite relégué en queue de convoi la vingtaine d'autres participants à ce week-end assez particulier.

À l'évidence, l'auteur s'amuse. Avec ses personnages, avec ceux du scenar, avec un art consommé de la mise en abyme.

"Ils essaient tous les trois [Lola, Léo, Théo]– et je pourrais même ajouter le chat [Emo] – de construire quelque chose avec moi. Pour moi. Quelque chose qui ressemble à une histoire. Mais avec moi, ils n'ont pas de bol. Ils sont pas tombés sur l'auteur le plus coopératif. Alors bon, d'accord, je vais leur laisser quand même un peu la parole, mais va pas falloir qu'ils abusent."

C'est sûr que pour ce qui est de laisser la parole... ! J'y reviendrai.

L'auteur s'amuse aussi avec ses lecteurs, qu'il interpelle dès le début en les invitant peu à peu à s'interroger : qu'est-ce qu'être lecteur ? spectateur ? lecteur et spectateur ?

"Ils vont pas tout de même nous refaire le coup du film dans le film !"

Écrire que le roman de Philippe Pratx est truffé de références cinématographiques est très en-dessous de la vérité. Je suis certaine d'en avoir manqué une bonne moitié (je me vante, j'ai dû en rater bien plus !) Je vous rassure, nul besoin d'être aussi érudit que lui pour prendre plaisir à la lecture. C'est amusant et ça tombe plutôt bien puisque l'auteur a pris soin de m'avertir que "Ce livre n'est pas très sérieux. Je m'y propose surtout de m'amuser." Alors, amusons-nous ! Ça ne se refuse pas !

Je ne vous mentirai pas, le Scénar est un roman qui se mérite, de ceux dont on émerge sans trop savoir ce que l'on a lu. Est-ce vraiment embêtant ? Non, car si ce livre commence comme un roman somme toute banal - des étudiants ont trouvé un scénario anonyme sur une clef USB - oui ? et alors ? -, il ouvre sur d'autres lignes de fuite plus complexes.
Le Scénar est un roman efficace dans sa forme qui rappelle les matriochkas. L'auteur omnipotent, omniscient

"Eh bien savez-vous ce que j'ai envie d'en faire, de ces braves jeunes gens ? Savez-vous ce que je vais réellement en faire ?"

écrit une fiction où Théo, Léo, Lola lisent un scenar qui pour eux est une fiction. Alena, Olivier, leur famille respective, vivent leur vie de personnages du scenar… sans savoir qu'ils sont des personnages du scenar dans le Scénar. le lecteur, lui, lit le roman que l'auteur écrit qui est pure fiction qui contient une autre fiction qui...

Vous suivez, ou faut-il que je vous laisse plus de temps pour ouvrir les poupées russes ?

Le roman de Philippe Pratx est percutant aussi dans son propos qui interroge facétieusement la relation auteur-personnage-lecteur

"Je dis "nous". C'est un peu bête. Il y a même des chances pour que ce soit très bête. Mais on dit parfois "nous", comme ça, dans les livres. Comme si on était copain copain : l'auteur, les personnages, les lecteurs..."

et celle qu'entretiennent la fiction et le réel, souvent avec un clin d'oeil à peine appuyé à son roman à lui

"par nature, "réalité" et "fiction" ne sont pas fondamentalement différentes, et, tout bien pesé, on aurait foutument tort de se priver d'une petite toile ou d'un petit roman..."

Tout cela est rondement mené et pourtant, comme Alena et Olivier qui se retrouvent à un moment privés de GPS, j'avoue que moi aussi j'ai eu du mal à m'orienter une fois parvenue aux ¾ du livre. Trop de chemins buissonniers, de bifurcations ont manqué émousser mon intérêt ; trop de voix (off ou pas) se sont enchevêtrées brouillant le propos. D'autant que l'auteur est un incorrigible bavard. N'allez surtout pas le croire quand il vous promet "Je vous passe les détails", parce que, les détails, vous n'y couperez pas ! Confortablement calée dans mon canapé, j'ai eu plus d'une fois envie de lui siffler "chut !" pour qu'il ne m'embrouille pas plus que je ne l'étais déjà. Parce que c'est facile de perdre le fil, tant le roman, après des débuts sages et mesurés, se dévergonde, s'égaille dans tous les sens, multiplie les apartés et les digressions, devient un grand bazar où la parole bavarde d'un Woody Allen s'acoquine avec l'art de la répartie d'un Michel Audiard

"Je ne veux pas finir en vulgaire personnage de film ! Vous imaginez ? Et encore, je ne parle pas d'un film de Rohmer ou de Linklater. Vous imaginez l'enfer ? Rien ne se passe. On parle. On parle encore. Et toujours rien qui se passe. On disperse. On ventile. Deux intellectuels assis, qui éparpillent leur conversation aux quatre coins de la ville, façon puzzle (prière de bien prononcer le -u- à la française), et qui fatalement vont beaucoup moins loin qu'une brute qui marche..."

et la mise en scène d'un Dennis Hopper ou d'un Michelangelo Antonioni.
Alors, ce récit remuant, hyperactif même, qui lorgne vers le film d'espionnage ou le thriller

"il y a ce zigue avec un chapeau marron, un col d'imperméable remonté jusqu'au haut des oreilles, avec des lunettes de soleil. Il observe attentivement ce qui se passe en contrebas, avec son flegme sournois... Il va finir par nous foutre un peu les jetons, celui-là."
(même si le zigue en question m'évoque plus le cocasse Étienne Dorsay qu'un espion patibulaire !)

tout en faisant une embardée du côté du cinéma fantastique

"Exactement, et donc là, il y a ces fantômes... Mais on les voit, nous aussi, ces fantômes ! Alors est-ce que ce sont vraiment des fantômes ?
— C'est Alena qui les voit.
— D'accord, mais nous aussi. Qui nous dit que ce n'est pas réel ?
— Les fantômes ?
— Oui... Parce que bon, entre une simple vision et des fantômes qui, réellement, passent en faisant la causette...
— de toute façon, on est dans la fiction là. Et de la fiction fantastique, en plus.
— Justement. Elle nous interroge sur le réel, la fiction.
— Okay, si tu veux, elle peut toujours nous interroger, mais ça ne change rien. C'est Alena qui voit les fantômes. Olivier ne les voit pas.
— Évidemment, il sort de la tente trop tard. Les meufs sont parties."

j'ai craint, oui, j'ai craint qu'il ne s'éparpille pour ne mener finalement à rien, ou presque. Et certaines questions restent en suspens : pourquoi cette équipée en Velorex ? Peut-il y avoir une fin en l'absence de dénouement ?

Vous l'aurez compris, j'ai un sentiment bigrement flottant sur ce roman. Je lui reconnais d'être très bien écrit, et donc très plaisant à lire. C'est vif, alerte, on ne s'ennuie pas un instant. Mais ça court à toute vitesse, en tous sens, c'est bavard plus que de raison, si bien que j'ai eu l'impression qu'il lui manquait une structure même si, je le concède, Philippe Pratx a été très clair quant à ses intentions dans son Avertissement :

"Défier les capacités du lecteur à se soumettre à des conventions artificielles, à adhérer à l'illusion romanesque, à l'illusion artistique... Je parle donc de conventions artistiques... mais en me souvenant que la vie humaine en est pleine, aussi, de conventions. Et donc d'illusions ?"

Ai-je su relever son défi ? Ai-je été une lectrice à la hauteur ?
Si je n'ai eu aucun mal à adhérer à l'illusion romanesque, si j'ai pris un plaisir certain à partir sur les routes en Velorex, à traquer les références cinématographiques tout en ayant dans les oreilles une très bonne bande-son, j'ai eu plus de difficultés avec les bavardages de l'auteur qui bridaient mon imagination, l'empêchant de monter dans les tours et de fonctionner à plein régime. J'aurais aimé qu'il ménage des blancs pour que je puisse les remplir car, contrairement à ce qui est écrit, je ne crois pas du tout que "l'imagination, c'est bien ce qu'il y a de plus surfait, de plus oiseux et, finalement, de plus pathétique." J'aime, comme André Gide, que "mon imagination ne chôme pas."

Je tiens à remercier chaleureusement Philippe Pratx qui, via ce site Babelio, m'a offert de lire son Scénar. Je suis à peu près sûre que sans cela je serais passée à côté de cet agréable moment qui, pour le coup, m'a sortie de mes habitudes de lecture.

Lien : https://www.calliope-petrich..
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C'est à la suite de la demande de Philippe Pratx, auteur du roman "Le Scénar" que j'ai lu son livre en service de presse, en format numérique.

La lecture s'est révélée assez complexe car on se retrouve dans deux histoires très différentes. D'une part, il y a celle qui concerne le scénario, d'où le titre. de l'autre, il y a celle des protagonistes qui analysent le texte écrit.

L'écriture n'est pas déplaisante, loin de là, mais beaucoup trop de répétitions sont présentes à mon goût. La lecture a pris plus de temps et il m'est arrivé de devoir relire plusieurs passages.

Comme il y a constamment cette sensation d'être perdue dans un labyrinthe rocambolesque, il est assez difficile de s'y retrouver, et d'être plongée dans l'ambiance ou de s'attacher aux différents personnages. C'est en parcourant les commentaires que je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à être dans cette situation, et qu'en vérité, c'est voulu de la part de l'auteur, de nous perdre.

Par rapport à la partie des trois personnages principaux et du narrateur un peu égocentrique et qui interrompt facilement les discours, on ne sait pas qui dialogue. Hormis les paroles de Lola qui sont plus repérables de par sa manière de parler, il en est tout autre pour les jumeaux Léo et Théo, et ceux qui surviennent dans la salle d'informatique.

Quant au scénario, il est écrit plus ou moins comme le texte d'une pièce de théâtre, et les prénoms de ceux qui discutaient étaient directement indiqués. Sans doute pour cela que j'ai eu une préférence quant aux passages de cette partie car on n'avait pas besoin de se poser la question pour savoir qui prenait la parole.

Le point le plus positif à mes yeux, ce sont les nombreuses références citées. Alors certes, elles étaient pour moi, pour la plupart, inconnues du bataillon. C'était donc une véritable découverte et j'ai pu apprendre pas mal de choses.

Je suis allée notamment écouter les musiques de la chanteuse Youn Sun Nah. Ne la connaissant absolument pas, et comme j'apprécie beaucoup les chansons asiatiques, ce fut un vrai plaisir à mes oreilles.

Malgré que ce roman n'est pas forcément l'une des lectures que j'ai le plus préférée, je n'ai pas mis une note en dessous de la moyenne, J'aurais pu le faire quand on regarde le nombre de points que j'ai cités, vu qu'ils sont plus du ressort du négatif. Seulement, la raison pour laquelle je ne l'ai pas fait, c'est qu'il s'agit d'un livre qui ne correspond pas du tout à mon style, et qu'il ne s'agit nullement de la faute de l'auteur, je tiens bien à le préciser.

Même s'il ne me correspond pas, ce n'est pas pour cela qu'il faut s'arrêter à mon avis. Je pense qu'il vaut mieux s'en faire sa propre idée car je suis sûre et certaine qu'il plaira à d'autres lecteurs et lectrices qui apprécieront le côté loufoque, rocambolesque et le fait qu'il ne faut absolument pas prendre au sérieux cette histoire.
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Voici quelques mois, Philippe Pratx m'a contacté pour découvrir son roman. Intriguée quelque peu par le résumé, je me suis laissée tenter. Je ne vais pas mentir, car je ne sais pas faire, mais ce livre m'a semblé très long.... J'ai très vite été perdue entre les différents points de vue et j'ai du très souvent avoir recours au dictionnaire pour comprendre de nombreux termes (il manque des annotations pour le coup à mes yeux). Après le monde du cinéma, omniprésent dans ce roman, est un monde qui ne me parle absolument pas. Bref, j'ai tenu jusqu'au bout car je ne voulais pas abandonné (mais j'avoue que s'il y avait eu plus de pages ça serait arrivé malheureusement). Désolée, Mr Pratx, je suis complètement passée à côté de votre roman qui ne m'a pas du tout parlé, mais je vous remercie de me l'avoir fait découvrir.
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