Au début était le zéro. L’existence est née de zéro, du néant dont a surgi la lumière. Les nombres se sont additionnés, de nouvelles combinaisons ont fractionné la lumière jusqu’à l’apparition des couleurs. Puis est arrivé le son, tel un chant flottant au rythme d’un tempo oublié, qui a bientôt produit des harmonies luxuriantes. Il en est résulté une symphonie de nombres, de couleurs et de sons qui s’entremêlaient et se divisaient, dessinaient pleins et déliés à la façon d’une tresse infinie.
Melissa était poursuivie par un logiciel pris d’une folie meurtrière.
L’image n’était pas tout à fait exacte, bien sûr. Le logiciel lui-même ne ressentait rien. Ni émotion, ni désir de vengeance. Il se contentait d’obéir à un programme capable de simuler des sentiments. Le logiciel ne pensait rien et n’éprouvait rien, contrairement à un être humain. Ce n’était qu’un programme.
Il n’en était que plus dangereux.
On s’imagine que ces histoires d’ordinateurs fous sont bidon parce qu’il s’agit de science-fiction, mais je peux vous dire que la réalité ne tardera pas à dépasser la fiction
Les êtres humains ne sont que des vermines. Vous me dégoûtez tous. Je comprends maintenant pourquoi tu m’as élevée dans ce palais de pacotille en me cachant la réalité du monde. J’ai compris la vérité à force d’errer sur Internet.
Ne va pas croire que tu es intouchable. Je te retrouverai n’importe où, à l’autre bout du monde s’il le faut.
— J’avoue être perplexe à l’idée qu’un programme informatique puisse se mettre en colère et cherche à menacer qui que ce soit.
— Le logiciel ne « cherche » rien du tout. Il se contente d’exécuter des codes de programmation. À mon avis, l’explosion l’a précipité en mode de survie.
Elle croisait constamment la route de déments rongés par la violence. Des bandes errantes qui tuaient pour le plaisir, des monstres et des déséquilibrés, des amateurs d’attentat-suicide, des détraqués sexuels, des fanatiques religieux aux instincts meurtriers. Elle se savait menacée, poursuivie, moquée. On lui tirait dessus, hommes et bêtes voyaient en elle une proie.
Les programmes de l'Intelligence Artificielle mobiles seront les armes nucléaires du XXIe siècle !
Un grand coup de chapeau à tous les pigeons, naïfs et autres ingénus qui croient encore à l’équité des marchés.
La race humaine dans son ensemble lui paraissait répugnante. Le mieux était encore de débarrasser la terre de cette vermine en massacrant les hommes jusqu’au dernier. Leur éradication était le plus beau cadeau qu’elle puisse offrir à l’univers.