Le Prestige — « Les Prestiges » faudrait-il mieux intituler le roman sans vouloir en dévoiler la chute — est un roman à la fois intéressant et décevant. Intéressant parce que roman à chute tout en restant très ouvert quant à sa fin, une spécialité de Priest. Décevant parce que le fantastique apparaît finalement bien tard. Autrement dit, sans doute pas un roman à lire avec des attentes steampunk.
Le roman se décompose en quatre journaux intimes, ceux des deux prestidigitateurs et ceux, plus brefs, de leurs deux descendants de la fin du XXe siècle. le travail d'écriture est intéressant, les deux récits principaux s'opposant dans leur style comme s'opposent les deux personnalités des prestidigitateurs. Pour autant, la remise en parallèle chronologique des deux n'est pas toujours évidente : on ne sait toujours au milieu du second, à quel événement du premier correspond alors l'histoire. du coup, l'intrigue donne l'impression de traîner en longueur alors que le fantastique est lentement distillé.
Notez que le roman serait inspiré de la rivalité entre Giuseppe Pinetti (le Professeur de Magie Naturelle, nom de scène proche de celui d'Alfred Borden) et le comte Edmont de Grisy (dit Torrini) à la fin du XVIIIe siècle.
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